Enseigner en section professionnelle

Les remarques qui suivent n'engagent que moi, et elles sont le fruit de mon expérience déjà longue dans le domaine de l'enseignement professionnel.
Mon expérience dis-je... Eh oui, je fais désormais partie des "vieux c...", qui ne comprennent rien à la technique moderne, justes bons à synchroniser une paire de Weber, "à l'ancienne".
Mais quand même... 28 ans de carrière, plus de 100 sections, plus de 2 000 élèves vus en moyenne 13 heures par semaine, cela compte comme "expérience" ? Mais peut-être aurais-je été trop près ?
Donc, je vous livre queqlues remarques qui peuvent être, je le reconnais, en "légère divergence" avec certaines orientations "officielles" (voir note de rentrée de l'inspecteur, à lire, évidemment), quoique... mais il ne s'agit pas pour moi de dire ce qu'il faut faire, ce que l'on doit faire, mais bien de décrire ce que je fais, concrèterment.
D'ailleurs, un coup d'oeil sur les textes réglementaires qui nous servent de référence n'est, je pense, pas superflu.
J'espère ainsi répondre à quelques attentes de jeunes collègues, comme Pascal Prouzet, du Gers, que je salue amicalement.

Les documents proposés sont en pdf, parce que plus faciles à télécharger et à lire, et en doc ou xls, pour pouvoir vous les approprier en les modifiant selon vos besoins.


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Quel est mon métier ?

Professeur parce que mécanicien avant tout ? Mécanicien parce que technicien de formation ? Technicien parce que passionné par l'automobile ? Professeur parce que passionné par l'enseignement ?
Difficile de choisir...
L'enseignement de la mécanique automobile, pratique et théorique, se base sur une culture forte de notre métier : une culture du geste pour la pratique, une culture encyclopédique pour la théorie.
Je ne suis pas professeur par défaut, désolé monsieur l'Inspecteur, mais bien par choix, pour transmettre mes savoirs et mes savoirs-faire, mes connaissances et mon expérience.

Je suis et resterai un mécanicien, même si cela ressemble à un gros mot, aujourd'hui.
C'est ainsi que j'ai débuté chez Peugeot, avant d'être agent technique puis agent de maîtrise, puis prof.
J'ai donc l'expérience de l'atelier, des mains sales, des heures passées à essayer de démonter l'indémontable, à réparer l'irréparable, de trouver la solution qui permettra de regarder avec soulagement un voiture un peu récalciltrante partir.
Je connais la technique, son évolution (promenez-vous sur ce site, du côté de la technique automobile), comme je connais l'histoire de l'automobile, continuant pourtant à apprendre en ce domaine, chaque jour.
Aujourd'hui, je suis professeur hors-classe, au dernier échelon, avec de longues années d'expérience, de réflexion aussi sur la pédagogie, et ce dès mes premiers cours (ce site en témoigne) et j'avoue avoir de plus en plus de mal à rester zen quand on se targue de vouloir m'apprendre mon métier.

Mais des questions se posent, des réponses peuvent être esquissées.

Les élèves : pas bons, pas motivés...

C'est exactement ce qu'on disait à notre sujet dans les années 60-70 (génération foutue, "il leur faudrait une bonne guerre", etc.). Comme quoi, la mémoire, avec l'âge...
C'est là un avis que je ne partage pas, évidemment, par simple bon sens, par un peu d'humilité aussi. Et puis, si le tableau était si noir, pourquoi rester professeur ?
Bien sûr, les progrès que feront nos élèves sont parfois à "arracher" de haute lutte, mais c'est l'essence même de notre métier que de ne jamais baisser les bras, comme il est de notre honneur d'arrêter de chercher de mauvaises excuses. Ceux qui sont en charge de notre procès sont suffisant nombreux et suffisamment armés pour se faire.
Nos élèves viennent chez nous pour faire de la réparation automobile, pas pour l'entrapercevoir du fond d'une salle de cours. Il y a un temps pour la pratique, et un temps pour la théorie, et c'est souvent la pratique qui appellera la théorie plutôt que l'inverse.
Mais loin de moi l'idée, quand même, que tout découle de la pratique. C'est tout autant vain que le contraire. Je ne me vois pas réinventer l'automobile, dans sa totalité, à chacun de mes cours, et encore moins l'électromagnétisme, par exemple. Ce serait une perte de temps stupide. Chaque système a ses particularités, et le chemin qu'on prendra pour que les élèves le maîtrise ne relève pas d'une quelconque doctrine établie, mais bien du choix propre à l'enseignant (puisque c'est bien lui, en fin de compte, qui enseigne). Et puis, il reste une épreuve écrite à passer, quel que soit l'examen, et cela demande quelque préparation, il me semble.

Le français, les mathématiques, l'histoire, la géographie, etc. sont indiscutablement complémentaires de mon enseignement, et ces matières auraient tout à gagner à se rapprocher, par des supports appropriés, de l'enseignement pour lequel nos élèves sont venus...
Mais il est vrai que le lien reste à faire entre l'enseignement général et l'enseignement professionnel, le premier cité ayant un "poids" non négligeable pour nos élèves.
N'oubliez pas ces faits concrets : en BEP, enseignement général 15h30, enseignement professionnel 17h30 ; au BEP, enseignement général coef 11, enseignement professionnel coef 17.
Personnellement, je me permets des digressions dans mes cours, des ouvertures vers des matières qui ne sont pas de mon ressort, mais qui permettent de "justifier" les heures que nos jeunes ont à passer en salle de classe. Notre métier est; comme les autres métiers dits manuels, et contrairement à une idée fort répandue chez les sots de tout acabit, un métier à la forte culture, une culture riche et ancienne déjà.

De même, il est important que les professeurs d'enseignement général "passent" en atelier voir nos élèves en action. Ils y verront d'autres élèves que ceux qu'ils connaissent, un peu plus sûrs d'eux (ils sont "chez eux", et ils n'hésiteront pas à expliquer ce qu'ils font).
S'il est délicat d'entrer dans une salle de français, de maths, l'accès à l'atelier est plus facile, plus naturel dirais-je, pendant les cours, car le contact avec le client, le travail avec l'autre, tout cela fait partie de notre culture de base.
Tous ceux qui se sont prêtés à cette expérience ont constaté un changement bénéfique.
Le P.P.C.P. était un formidable outil, à cet égard, mais il a été progressivement détourné, galvaudé, dévalorisé même, ce qui est très dommage.

Concernant la motivation, je pense aussi qu'il faut rester prudent dans nos méthodes pédagogiques.
Il semble "moderne" de passer 4 heures en salle, ou devant des ordinateurs, où l'on tape quelques mots sur un clavier...
Donc je suis de la vieille école.
Je pense que la mécanique auto s'apprend dans l'atelier, que la technologie vient en appui, en synthèse, et ce en de courtes séquences.
Et si je continue é travailler avec des documents papiers avec mes élèves c'est parce que je ne suis pas certains qu'ils soient vraiment tous équipés en informatique chez eux (7 sur 20 chez mes bac Pro 3 ans, cette année), bien qu'ils soient tous réputés avoir les protables derniers cris et rouler en BMW neuve...
Tout mettre sur la clé USB revient à en priver beaucoup de tout support matériel. Il est vrai qu'il est ainis plus facile de leur reprocher de ne pas travailler à la maison.
Un exemple ?
Un court échange, récent.
J'avais devant moi, au deuxième trimestre, des élèves de première année qui, manifestement, ne savait pas démonter un pneumatique (nous, nous en démontons encore... et sans la valise diag).
Le professeur en charge de cet enseignement me dit qu'ils l'ont vu une fois, en début d'année, mais qu'ils ne s'en rappellent plus parce que qu'ils n'apprennent rien.
Apprendre à démonter des pneumatiques ? Dans un livre ? Sur la clé USB ?
Nous parlons là d'un geste technique, et il n'y a, à mon sens, qu'un seul moyen pour le maîtriser : le faire et le refaire.
Et cela s'applique à beaucoup de ce que j'appelle "les gestes techniques de base".
Nous faisons partie de la famille des métiers manuels, des métiers de savoir-faire, et rien ne remplacera jamais le geste.
Il y a bien sûr quelques ignorants qui croient que tout se règle en branchant une valise...
Capteur de température hors service... 5 minutes montre en main... "Voilà, diagnostic fini, vous pouvez reprendre votre voiture, monsieur".
Pourtant, il faudra bien que quelqu'un l'ouvre, la caisse à outil, et la remplace cette sonde, même s'il doit pour cela déshabiller la presque totalité du moteur. Et puis, j'ai vérifié, nos voitures ont encore des roues, des freins, des suspensions, des transmissions, et même des moteurs !

Le niveau en baisse...

Il y a là un autre aspect de discussions fort "intéressantes" qu'il vaut mieux évacuer définitivement.
De par mon expérience, par la connaissance que j'ai des technologies, même les plus récentes (mais si !), je maintiens que le contenu technique de nos voitures, en restant dans notre domaine, celui de la maintenance automobile, s'est considérablement allégé.
Il n'est qu'là regarder un cours sur le carburateur et un autre sur l'injection (niveau CAP-BEP) pour voir la différence. Le plus compliqué n'est pas celui qu'on croit.
Il est en effet infiniment plus facile de brancher une valise diagnostic sur une prise EOBD que de "faire parler" un carburateur récalcitrant. Regardez le schéma d'un circuit d'injection, comparez-le avec celui d'un carburateur dépollué, comparez les réglages à effectuer (je sais, il n'y a pas de réglage sur les injections modernes). Mais il est tellement plus gratifiant de présenter ces nouvelles technologies comme compliquées, comme relevant du niveau d'un ingénieur... je parlais d'humilité, plus haut.

Ainsi, le mécanicien moderne serait moins bon que l'ancien ?
Ce n'est pas ce que je dis, et encore moins ce que je pense.
1 - La partie "mécanique" n'a pas disparu, contrairement à une idée sottement répandue. Nos voitures ont encore un moteur (si si, avec piston, soupapes et tout le bazar), un embrayage, une transmission, des trains roulant, des freins (et même à tambours). On change encore des plaquettes de frein, des pneumatiques, on règle encore des culbuteurs, on contrôle encore des compressions, des géométries de train... On utilise même du plastigage, sur les moteurs les plus modernes, comme jadis.
2 - La partie "électronique" s'est fortement accrue, et les moyens d'aide au diagnostic ont aussi considérablement évolué, en convivialité comme en efficacité (je me répète, mais je reste ici dans mon domaine, la maintenance automobile, pas dans celui de la conception de ces systèmes).
Très récemment, nous discutions d'un projet de buggy tout terrain, sur base Clio RSi. Les problèmes semblaient se cristalliser sur le moteur, les trains roulants... En fait, tout cela ne présente en fait pas de grosse difficulté pour un mécanicien, même débutant, s'il est un peu attentif. Je pense que l'aspect électricité (câblage du moteur, puis du véhicule) sera le point qui présentera, et de loin, le plus de difficulté.
En effet, on demande au mécanicien moderne, une plus grande capacité à lire des schémas, de plus en plus complexes, à suivre des procédures de contrôles précises, à interpréter des données. En résumé, on lui demande davantage de capacité d'abstraction.
Il nous appartient donc de faire cohabiter ces deux aspects pas forcément contradictoires, l'un s'appuyant toujours sur l'autre.

L'évolution de notre filière

J'enseigne en BEP depuis longtemps déjà, par choix, par conviction.
L'enseignement est une pyramide, que l'on s'obstine à vouloir construire en commençant par la pointe.
Si l'on veut de bons BTS, il faut de bons Bac Pro, et si l'on veut de bons Bac Pro, il faut de bons BEP. Est-ce si difficile à comprendre ?
On nous envoie en BEP des élèves en grande difficulté. Un paradoxe incompréhensible pour toute personne normalement constituée.
Nous ne faisons pas un métier anodin. Nous parlons bien de véhicules, contenant des gens, et qui souhaitent arriver vivants à bon port. La responsabilité du mécanicien est là, comme ma responsabilité de formateur, et je ne transigerai jamais sur cela.
Pour ces élèves en difficulté, j'avais proposé l'ouverture de la classe de CAP, où le contenu en enseignement professionnel plus conséquent leur permettrait de se relancer et de s'orienter vers la mention complémentaire, voire le Bac Pro.
Il s'agissait donc bien d'ouvrir cette section pour nos élèves actuellement orientés vers un BEP où l'enseignement général est trop présent pour eux.
Mais on affecte sur cette section des élèves encore plus en difficultés, avec un mépris affiché et assumé pour cette qualification pourtant reconnue dans la Convention Collective du Service Automobile.
Et nos élèves en difficulté en BEP ?
Et bien, on supprime le BEP pour les mettre directement en Bac Pro 3 ans.
Est-il possible d'être plus bête ?

Nous avions la filière complète, CAP, BEP, Bac Pro 3 ans, le "tri" s'effectuant sur l'enseignement général (s'ils traînent avec eux un passé parfois "un peu" lourd" dans ce domaine, tous démarrent de zéro en enseignement professionnel), permettant d'adopter une pédagogie adaptée et d'offrir les passerelles nécessaires en cas de difficulté.
Un "bijou", un outil formidable de formation.
Tout cela est balayé.

Pourtant, moi qui ne vis pas dans une société virtuelle, il m'arrive de croiser un boulanger, un quincaillier, un cuisinier, des serveuses, au supermarché, un plombier, un mécanicien, même...
Et il y en a encore beaucoup qui ne sont pas de ces filières dites "d'excellence", qui ne sortent pas des "classes prépa", qui ne sortent pas de "science po", beaucoup, et ce qui est heureux, car ce sont bien eux qui font avancer la société.
Une entreprise, une société qui n'est composée que de dirigeants n'a aucune chance de survie. Elle a besoin de ses ouvriers, de ses productifs.
Et nous, des métiers de service, nous avons de plus en plus notre place.
Les voitures neuves se vendent moins, le parc vieillit, il faudra bien qu'il y ait quelqu'un pour l'assurer, l'entretien des ces véhicules, non ?
Mais bon, il semble qu'il s'agisse là de concepts trop simples pour être appréhendés par des élites aveugles et bornées.

Quant à l'objectif "100% de réussite à l'examen" ? A-t-on jamais rien entendu de plus bête ?
On veut aligner - "aligner" - le Bac Pro sur le Baccalauréat général (au nom de cette sacro-sainte "excellence", sans doute ?).
Ce sont là deux diplômes qui n'ont que peu de chose en commun, à part leur nom. Le Bac Pro est un diplôme qualifiant, il ouvre à un métier.
Si j'écris que Notre Dame de Paris est l'oeuvre la plus aboutie de Balzac, cela prête à rire, cela prête à peu de conséquences.
Nos métiers ne sont pas anodins, et si j'oublie de serrer une roue, si je remonte mal un organe de sécurité, il en va de la vie de ceux qui seront dans le véhicule qui m'a été confié, tout simplement, ce qui fait plus qu'une nuance, il me semble.
J'en ai assez du mépris que l'on affiche pour nos métiers, j'en ai assez que l'on nous considère comme au mieux, des bricoleurs.
Je ne crois pas que tout un chacun soit capable de tout faire, de devenir mécanicien (ou chirurgien, ou champion olympique) du simple fait d'être entré dans une filière.
Si je m'inscris à un cours de violon, je deviendrai donc automatiquement Yehudi Menuhin ? Si je suis un cours de français, je deviendrai donc automatiquement Victor Hugo ?
C'est pourtant cela le sens des "100% de réussite" qui est le refrain le plus idiot qu'il nous a jamais été donné d'entendre.
Si je suis un cours de mécanique auto, je serai obligatoirement un technicien (Bac Pro).
Que ceux qui le clament si haut confient donc leurs freins à ceux qu'ils iront rattraper à 8/20 à l'examen.

"Nous suivions un entraînement très dur, mais, curieusement, à chaque fois que nous commencions à former des équipes, on nous réorganisait. La vie devait m'apprendre par la suite que nous avons tendance à affronter toute situation nouvelle en réorganisant. Voilà une merveilleuse méthode pour donner l'illusion de faire avancer les choses tout en n'engendrant que confusion, inefficacité et découragement."
Pétrone (Caius Petronius Arbiter), Satiricon.

Mais qui sommes-nous donc, nous, ceux des "SEP", puisque de lycée professionnel nous sommes devenus une "section" d'un lycée polyvalent.

Plusieurs remarques, ces jours-ci, lors de conseils de classe ou de réunions pédagogiques, m'ont rappelé qu'en 30 ans, pas un mètre n'avait été parcouru quant à la reconnaissance de nos métiers par l'ensemble du corps éducatif.
En conseil de classe : peu de travail en arts appliqués, parce que "les élèves n'ont que la voiture à la bouche, alors la culture..."
Ah bon ? La "voiture" est dans la culture, elle a façonné, pour une bonne part, la culture, et elle possède sa propre culture, forte.
Curieux a priori dans un lycée ou trône en bonne place une sculpture de César Balducci...

Lors d'un projet autour de la maquette d'un dépliant représentant le lycée, il semble que l'on préfère la vue d'un bâtiment, la plus neutre possible, à celle de véhicules, alors même que nous parlons bien d'un lycée "pôle de l'automobile".
Et puis, le fardier de Cugnot n'est-il pas assez représentatif, sachant qu'il s'agit bien là de la première "voiture" automobile.
Il fut même dit que sil l'on représentait des automobiles, il faudrait ajouter quelques images "techniques" pour mettre en avant la technologie enseignée au lycée.
Moi, si je veux représenter la technologie, dans tout ce qu'elle a de plus moderne, de plus concret, de plus complexe, je prends l'image d'une automobile, bien sûr, et cela se suffit à lui-même.
J'ai vu dans tout cela de l'ignorance, bien sûr, mais aussi du mépris, et j'en ai été blessé, ce qui est peu dire, pour le métier que j'aime, pour mes élèves aussi.
Quel genre de mécanicien auto ont-ils donc à l'esprit ?
Nous ne serions que d'aimables bricoleurs, un peu bas de plafond, sans culture, sans savoir ?
Bien sûr, nous, on ne lit pas, on ne fait pas de techno... Si on écrit plus que quelques mots, "on fait des phrases", si on fait une remarque sur un point de grammaire, on ne reçoit que des sourires compatissants, si on parle un peu de littérature, on s'empresse de changer de sujet.
Nous, on est des "manuels", avec tout ce que cela a de péjoratif en ce pays ou la revalorisation dudit travail manuel n'est qu'un sujet de discours à peine convaincu.

Peut-être devrais-je demander à mes élèves de se cacher, aux prochaines récréations, la vue d'un bleu de travail semblant incongrue.
Pourtant, il y en a quelques-uns uns de nos collègues du général, qui viennent nous voir dans nos ateliers (un peu toujours les mêmes, d'ailleurs), qui viennent voir nos élèves travailler dans nos ateliers et qui savent le bénéfice qu'ils peuvent en retirer dans leurs rapports avec eux.
En effet, ceux-ci, pour la première fois, ne se retrouvent plus en position de faiblesse devant le professeur, et c'est bien volontiers qu'ils expliqueront ce qu'ils sont en train de faire, parce qu'ils savent ce qu'ils sont en train de faire, ils savent pourquoi ils le font, ils savent à quoi cela sert.

On nous demande encore et encore davantage de polyvalence, un autre mot à la mode.

Il est bien dommage qu'on ne le demande qu'aux professeurs du professionnel, avec des arguments aussi répétitifs que non avenus.
Je pense, comme toute personne ayant été au moins une fois à l'école, savoir comment fonctionne une salle de mathématiques, ou une salle de français...
D'ailleurs, il m'est toujours surprenant de voir des parents dirigés vers ces salles lors de nos journées portes ouvertes, comme s'ils ne savaient pas ce que peut être une salle de classe de l'enseignement général.
A moins que cela ne permette aux professeurs du général d'éviter de mettre les pieds dans les ateliers à ces occasions ?

Nous nous sommes mis à la "com tech", nous avons eu à digérer tous les référentiels autres que les nôtres pour harmoniser nos enseignement. Nous l'avons fait non parce qu'on nous l'a demandé mais parce que nous le savons nécessaire, et plus que jamais aujourd'hui. Mais a-t-on jamais vu quelqu'un d'autre qu'un professeur du professionnel enfiler le bleu de travail et entrer dans les ateliers pour y travailler ?
Il semble que tout cela ne marche que dans un seul sens, comme cela l'a toujours été, d'ailleurs.

Et puis, je suis des derniers professeurs de l'enseignement professionnel qui ont commencé en atelier, sur le tas, et cela me désole.
Je sais que pour cela je suis considéré comme un "has-been", celui qui ne connaît rien à rien, même pas consulté même pour des projets qui utilisent pourtant largement mes pages web comme source documentaire. Pourtant, quand on les voit tourner, ces projets, on peut légitimement se demander de quels côtés sont les techniciens et de quel côté sont les bricoleurs.
La maintenance auto, comme la boulangerie, comme la plomberie, comme la productique, comme tous les métiers manuels si peu considérés de nos jours, mais si nécessaires, s'apprend sur le tas, outils en main... et je parle là de tous les outils, de l'arrache-rotule jusqu'à la valise diagnostic, sachant que le plus difficile à mettre en oeuvre des deux n'est pas le plus "valorisant".
A ce propos, il peut être instructif de lire le travail fort pertinent de Vincent Troger, de l'IUFM de Versailles, portant sur le "Recrutement et formation des professeurs de lycées professionnels", avec des "propositions pour assurer le renouvellement des personnels dans les disciplines professionnelles".

Un autre texte intéressant, le Guide pédagogique pour la mise en œuvre du baccalauréat professionnel - Parcours en 3 ans émanant de l'Académie de Nancy-Metz (Créteil est en panne sur le sujet), portant sur l'organisation de la rentrée 2009, pour les Bac pro 3 ans... mais qui nous a été Le communiqué début novembre... un peu tard, peut-être ?
ainsi que l'Organisation pédagogique en classe de seconde professionnelle dans le cadre de la mise en placeexpérimentale du baccalauréat professionnel en 3 ans, de l'Académie de Nice.
Le document de base reste donc, pour des élèves issus de 3ème, le référentiel Bac Pro 2 ans qui intéresse, je le rappelle, des élèves ayant déjà un CAP ou un BEP de maintenance automobile.
Mais bon, il ne s'agit là que d'un détail... A moins que cela ne soit la fameuse "liberté pédagogique" évoquée (en français dans le texte : débrouillez-vous tous seuls !)
C'est ce que j'essaie de faire ici...

Ceci posé, entrons dans le vif du sujet.


L'accueil



Il est rigoureux, professionnel. La description de la filière, sa finalité, le programme de formation... Ce sont là des informations capitales qui doivent être fournies au plus tôt, afin que chacun sache ce qu'il a à faire, ce qui est attendu.

Une voiture arrive au garage...
D'abord, passage par le Réceptionnaire après-vente (Bac Pro) pour établir l'ordre de réparation et signer l'entrée du véhicule.
"Bonjour monsieur..."
Il a le sens du contact et les compétences nécessaires à l'établissement d'un diagnostic.
Une révision : Vidange, plaquettes de frein, courroie crantée : c'est un travail banal pour les mécaniciens (CAP, BEP, Bac Pro), qu'ils sauront exécuter avec leur compétence et leur rigueur habituelles.
Tiens, l'allumage du témoin d'injection est signalé : A voir avec la valise pour une lecture de codes défauts et une réinitialisation (BEP, MC, Bac Pro), sinon un diagnostic plus poussé nous en dira plus. Là, il nous faut un technicien (Bac Pro), quelqu'un qui s'y connaisse vraiment, et qui "ne lâchera pas l'affaire".
C'est le chef d'équipe mécanique auto (Bac Pro) qui répartira les tâches. Il est responsable de la bonne marche de son secteur, et de la qualité du travail fourni.
Après, retour au réceptionnaire après-vente (Bac Pro) : c'est lui qui sera le plus à même d'expliquera tout ce qui a été fait au client quand il reviendra chercher sa voiture.

BTS AVA
2 ans
 
 

Bac Pro MVA VP
2 ans
 
 Bac Pro
MVA VP
3 ans
 Bac STI
GM - SM
3 ans
MC MSEA
1 an
CAP MVA VP
2 ans
 BEP MVM VP
2 ans
3ème

les métiers de l'après-vente automobile (en pdf et en doc)
exemple de programme (BEP 1ère année)


Il convient donc de définir un programme rigoureux, nominatif quant aux professeurs intervenant, afin que les élèves sachent bien qui fait quoi.
Dès le départ, les consignes de sécurité sont données, les règles de vie en atelier annoncées. L'oganisation du classeur est aussi définie, une fois pour toute.
Cela relève de ce que j'appelle la documentation générale.


organisation du classeur et suivi en BEP, pour les élèves (en pdf et en doc) et en Bac Pro 3 ans (en pdf et en doc)
documentation générale en BEP, pour les élèves (en pdf et en doc) et en Bac Pro (en doc)


Les rôles sont définis : le professeur est le patron, celui qui sait; le chef, au sens noble du terme.
Ce n'est pas très démocratique, çà ? Non...
Je ne suis pas copain avec mes élèves, je ne fais pas de goûter avec eux, mais ils savent qu'ils peuvent compter sur moi, que je ne les trahirai pas.
Des limites sont fixées, des limites que je m'impose aussi, et c'est très important pour eux.

A lire, Le Chef, un document un peu ancien mais fort intéressant pour tous
(professeurs, chefs des travaux proviseurs et inspecteurs...)




La progression

Comment commence un mécano qui débute dans un garage ? Par de la techno ? Pas sûr...
J'ai bâti ma progression sur ce principe de base.
Je commence toujours en atelier, en pratique, sur les véhicules, sur les organes. La techno suivra plus tard, quand le besoin s'en fera sentir.

Expliquer le moteur 4 temps à quelqu'un qui n'en a jamais démonté relève de la gageure. On invente des manipulations (le système bielle-manivelle), on décrit des endroits complexes (la chambre de combustion)... Si on a déjà démonté un moteur, si on a vu comment il fonctionnait de l'intérieur (les bielles sur le vilebrequin, les pistons, les soupapes, leur synchronisation...), le cycle à quatre temps devient plus facile, plus évident. Et il en est de même pour beaucoup de systèmes.



Et en électricité ?
Il faut connaître l'alphabet de base (les schémas, les grandeurs, leur mesure) sur le bout des ongles avant de pouvoir "jongler" avec des systèmes de plus en plus complexes.
Donc, on part le plus souvent du concret, en se donnant le langage de base (les gestes techniques, les bases), puis on approfondit au moment voulu.
Cela revient à traiter plusieurs fois le même système ?
Oui, à des niveaux différents à chaque fois. Je n'ai jamais été convaincu par les cours exhaustifs et définitifs.

Et puis, la notion de transfert doit être constamment prise en compte.
Quelle question doit se poser un technicien devant un système qu'il ne connaît pas ?
A quoi cela ressemble-t-il que je connais déjà ?
Pourquoi traiter séparément les capteurs d'injection, puis ceux d'ABS, d'ESP, de boîte auto, alors que ce sont souvent les mêmes, d'un point de vue technologique.
D'autre part, pourquoi traiter les générateurs de rampes, les bases de temps, les trames ? Cela revient au même lorsque l'on parle de la Fonte GS des carters moteurs, de l'acier austénitique pour les vilebrequins.
Il ne s'agit là que de faire un peu preuve de clairvoyance : on ne nous demande pas de construire ces systèmes mais de les réparer, selon les normes du constructeur ou de l'équipement de contrôle, et c'est déjà bien suffisant.



Donc, en atelier, on commence par la prise en charge du véhicule, la gestion du poste de travail (les bases), puis par l'entretien courant, le contrôle qualité (indispensable).

les unités de base G1-G2-G3, en pdf et en doc (source anglaise)
évaluation qualité, en pdf et en xls
et une première approche des notions de sécurité, en doc


Ensuite, viennent les opérations de maintenance usuelles (freins, pneus...).
En parallèle, on démonte des moteurs. Ca, cela fait partie aussi de la base du savoir d'un mécanicien. Il faut connaître le fonctionnement de cet élément complexe, le coeur de la voiture, comprendre pourquoi on cale une distribution, pourquoi on contrôle des compressions, pourquoi on effectue un entretien périodique (huile, liquide de refroidissement), savoir quelles peuvent être les causes de perte de puissance, de bruit anormal, qu'est-ce qu'un joint de culasse "claqué", une soupape "pliée", une bielle "coulée". Tout ce que, en fait, la valise diagnostic ne voit pas.
La valise diagnostic... Bien sûr, en quelques minutes, elle vous citera le capteur défectueux qui a mis votre voiture en mode dégradé. Mais voilà, j'ai bien peur que cette valise magique ne remplace pas elle-même ce fameux capteur, parfois si mal situé que l'appel à un mécanicien devient nécessaire. Et il me semble opportun que le dit mécanicien sache un peu où mettre ses mains sous le capot d'une voiture.



Il peut être intéressant de regarder ce qui se pratique ailleurs, par exemple chez nos amis anglais ou américains.
Par exemple, le livre de technologie, qui donne un aperçu du "découpage" des séquences (Today's Technician. Classroom Manual, Basic Automotive)
1 - Automotive Systems Overview : un premier aperçu de l'ensemble des composants du véhicule, leur description, leur fonctionnement, sommaires.
2 - Shop Safety : tout ce qui concerne la sécruité, des homems et des matériels.
3 - Automotive Tools : un important chapitre sur l'outillage, son utilisation.
Il s'agit là de chapitre insuffisamment exploité chez nous, l'outillage et son utilisation "allant de soi", ce qui est une erreur.
4 - Measuring : la mesure; les unités
5 - Fasteners :
6 - Service Information : le service (on disait "gestion d'atelier", il n'y a pas si longtemps).
7 - Underhood Maintenance : l'entretien courant, sous le capot (moteur, niveaux, filtres, batterie..)
8 - Undervehicle Maintenance - Tires, Suspension en Steering : l'entretien courant, sous la voiture (pneus, suspension, direction)
9 - Undervehicle Maintenance - Brake, Powertrain and Wheel Bearing : l'entretien courant, sous la voiture (freins, transmission, trains roulants)
10 - Exterior Maintenance : l'entretien courant, "extérieur" (carrosserie, éclairage, fusibles...)


On voit un certain pragmatisme dans cette progression de base (en 1ère année), et des pistes de réflexion.

Dans le même ordre d'idée, j'ai mis en oeuvre un livret de suivi d'activités en atelier pour mes élèves.

livret de suivi BEP, en pdf et en doc, livret de suivi Bac Pro 3 ans, en pdf et en doc



Il est important qu'ils sachent ce qu'ils ont fait depuis le début de la semaine, depuis la rentrée. Sinon, souvent, ils vous diront qu'ils n'ont rien appris, de bonne foi.
Cette évaluation se fait en terme de tâches professionnelles, plus faciles à comprendre pour eux (et pour nous) que nos fameuses "capacités" et "performances".
Il faut bien mettre en avant, très tôt, qu'un mécanicien n'a de valeur que s'il sait s'auto-évaluer, que s'il est apte à juger la qualité de son propre travail. Il en va de la sécurité de ceux qui prendront place à bord du véhicule sur lequel il vient d'intervenir.
Vous verrez d'ailleurs, rapidement, que nos élèves ont tendance à se sous-évaluer, ce qui n'est pas anormal au regard du parcours souvent chaotique de leurs études.
D'où l'intérêt de ce fameux livret de suivi et de l'évaluation qui doit être toujours positive :


Vert, c'est bon, cela peut-être refait en autonomie.
Orange : il y a quelque chose qui n'a pas marché mais qui peut être revu lors d'une autre tâche professionnelle. On définit avec précision ce qui a manqué, ce qu'il faut revoir.
Rouge : ce n'est pas acquis, donc à refaire, en priorité. Il faut bien mettre en avant ce qui n'a pas marché (consigne non appliquée, système mal compris, etc.) afin de pointer ce qu'il faut faire pour y remédier.

Pour être plus explicite, quand je fais mes moyennes de fin de trimestre (je parle des activités d'atelier), il ne s'agit pas de moyenne mais d'une photographie, à un instant précis, des capacités de l'élève. Je ne m'intéresse pas à ce qu'il ne savait pas faire, il y a un mois, un an... mais à ce qu'il sait faire maintenant.

Par exemple : resserrage d'une roue, en septembre : l'un réussit (20/20), l'autre pas (0/20) ; la même activité en octobre, au moment du conseil de classe : le premier manque (0/20), le second réussit (20/20)... moyenne, pour les deux, 10/20 !
C'est idiot.
Pour moi, le premier vaut 0 (il ne sait pas faire), le deuxième 20 (il sait faire).


Il est à noter que pour certaines opérations liées directement à la sécurité soit des intervenants soit des utilisateurs finaux du véhicule, il n'y a que deux propositions de notes à avoir : 0 ou 20. Une roue serrée à 90 % n'est pas une roue serrée.

On voit bien l'intérêt, pour nos élèves, de savoir avec précision où ils en sont, et l'intérêt est bien de refaire les opérations évaluées en rouge (0), en priorité.
Le mécanicien doit toujours être à la recherche de solution : Vous avez cassé quelque chose... Nous réfléchirons après à la cause, au pourquoi du comment (pour ne pas refaire deux fois la même erreur). Ce qui importe, c'est la solution que vous proposez, rapidement. Le client attend sa voiture.

En avançant dans l'année, le professeur se verra davantage comme chef d'équipe, distribuant le travail à ceux qui en ont besoin (et qui en font la demande).
Cela demande aussi suffisamment de souplesse pour pouvoir intégrer le fait qu'une classe n'avance pas comme un seul bloc, mais que l'on peut et que l'on doit gérer son hétérogénéité.
Je garde souvent , en réserve, des tâches professionnelles qui me permettent de "délester" un peu un groupe (un échange de courroie de distribution sur un moteur totalement habillé, une intervention sur une boîte de vitesse "facile", comme la PK6 Renault, par exemple, etc.), car il est bien évident que s'occuper de 10 jeunes en atelier, sur des véhicules qui peuvent être tournant, n'est pas toujours de tout repos.
Mais si chacun sait ce qu'il à faire, ce qu'il doit faire (référence au livret de suivi), cela se passe sans trop de problème.

Enfin, ce livret est, à l'image du livret de suivi académique de stage, le support d"une évaluation comportementale non superflue.
Là aussi, on fonctionne en dynamique : une "erreur", on recule d'un cran, puis après une ou deux semaines (délai à fixer avec les élèves), on remonte d'un cran.


Les supports de cours

Je vais les réutiliser, évidemment.
Après tout, je ne fabrique ni les véhicules, ni l'outillage dont je me sers en atelier, pourquoi réinventer ce qui existe déjà ?
Pour le plaisir de la perte de temps ? Pour le plaisir de la perte d'efficacité en faisant des documents moins aboutis ?
Mon but est-il de faire de beaux documents avec mon nom dessus ou d'enseigner ?
Et puis, cela allégera le budget photocopie.

Tout d'abord, "la" référence, le Mémento de Technologie Automobile et le formulaire de technologie automobile ;

puis, pour la techno :
Chez Delta Press
Collection Fonctionnement et Maintenance du Véhicule (Bac pro) ;
tome 1 : liaison au sol, de G. Bodin, M. Martin et M. Quinault,
tome 2 : moteurs, de G. Bodin, J.-L. Cournut et S. Picard,
tome 3 : transmission et freinage, de S. Picard,
tome 4 : Gestion des énergies de service, de G. Bodin et M. Quinault.
Chez Dunod
BEP, Technologie fonctionnelle de l'automobile, Tome 1 : le moteur et ses auxiliaires, par Hubert Mémeteau et Bruno Collomb (2009) ;
BEP, Technologie fonctionnelle de l'automobile, Tome 2 : transmiossion, train, roulant et équipement électrique , par Hubert Mémeteau et Bruno Collomb (2009) ;
Chez Fontaine Picard
BEP MVM, Technologie, de Jean-Luc Bascol ;
Bac Pro MVM seconde, Technologie, de Jean-Luc Bascol (2009) ;
Chez Hachette Technique - Les dossiers industriels
BEP, Technique des véhicules automobiles, Tome 1 : motorisation, équipement électrique, de Jean-Claude Morin, Christophe Orgaer, Fabrice Pallenot et Philippe Ruivo (2004) ;
BEP, Technique des véhicules automobiles, Tome 2 : transmission, liasions au sol, freinage, de Jean-Claude Morin, Christophe Orgaer, Fabrice Pallenot et Philippe Ruivo (2004) ;

pour l'atelier :
Chez Dunod
Maintenance automobile, par Hubert Mémeteau (1984) ;
Chez Fontaine Picard
CAP MVM, activités professionnelles, de Pierre Yves Chambodut et Christian Garnier (2009) ;
Chez Hachette Technique - Les dossiers industriels
BEP, Maintenance des véhicules automobiles, de Jean-Claude Morin, Lazar Ben Djaballah, Jacques Malthieu, Maurice Sellam et Gilles Simonnet (2004) ;
Bac Pro, Maintenance des véhicules automobiles, de Jean-Claude Morin, Christophe Orgaer, Fabrice Pallenot et Philippe Ruivo (2008).


Le premier jour

Je parle du premier jour en atelier, après l'accueil des élèves, la lecture du réglement intérieur (?), etc.
D'abord, on peut faire un tour de l'atelier, voire du lycée. Il faut savoir où est le CDI, l'infirmerie, les zones de recyclage, et connaître la procédure d'évacuation incendie (une petite répétition est bienvenue).
Il n'y a pas perte de temps à présenter la filière à nouveau (le groupe est plus restreint) et à bien expliquer l'utilisation des documents comme le livret de suivi ou les fiches d'évaluation .
Le petit test sur la sécurité est un bon point de départ et permet aux élèves de se familiariser avec l'atelier, même s'ils n'ont pas encore les équipements adéquats.
Le contrôle qualité permet de faire un premier tour de la voiture, de se l'approprier, de voir comment on la démarre, etc. sans oublier de mettre les protections nécessaires, bien entendu.
C'est l'occasion d'insister sur le respect impératif et non négociable que tout mécano doit avoir pour la voiture qu'il a en charge, que ce soit une 607 dernier cri ou une vieille camionnette F4.
C'est aussi la première utilisation de documents comme la Revue Technique ou les manuels constructeurs.
Et c'est l'occasion de préciser que c'est bien le prof qui est le patron dans l'équipe, et lui seul. C'est une approche nécessaire de ce que sera leur métier, tout simplement.


Notes
- Mondial de l'Automobile 2008

Nous envisageons une sortie avec les élèves de la section automobile (terminales), sortie qui sera support d'une recherche documentaire.
Voir la page salon 2008

Le document élève (en pdf et en doc)


- Le travail sur véhicules "clients"

Nous venons de recevoir des "recommandations" en ce qui concerne ces tâches professionnelles.
Elles peuvent être comparées avec le texte que je distribue à mes élèves depuis 2004, et qui figure dans le "kit de départ" en BEP et bac Pro 3 ans.
Mais; à part nous et nos élèves, qui cela peut-il bien intéresser ?

La réception, en BEP, pour les élèves (en pdf et en doc)
documents annexés
l'ordre de réparation, la fiche de suivi des travaux
contrôle qualité carrosserie
le devis, la décharge de responsabilité

- Documents administratifs (pour l'exemple)

calendrier scolaire 2008-2009
demande d'autorisation d'absence
demande d'autorisation d'activité pédagogique particulière, demande d'autorisation de sortie éducative et pédagogqie
demande d'heures de courrs aménagées / demande de report de cours, changement de salle / changement d'horaire


- Périodes de Formation en Entreprise

Se reporter aux textes réglementaires.
Une idée reçue veut que ce stage ne soit pas évalué,... Pourtant, on peut lire, dans le référentiel (arrêté du 22 juin 2004)
Evaluation de la vie sociale et professionnelle - Evaluation par contrôle en cours de formation :
L'évaluation se fait sur la base d'un contrôle en cours de formation à l'occasion d'une situation d'évaluation en centre de formation qui se déroule au cours de la dernière année de formation. Elle peut donner lieu à plusieurs séquences d'évaluation et prendre appui sur la formation en entreprise.

Dont acte.

exemple de livret de suivi de stage en BEP (en pdf et en doc), en CAP (en pdf et en doc)