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Inspection de l'Education Nationale
Dossier suivi parBR>Jean-Jacques Dumery
IA-IPR STI
Tél : 01 57 02 68 44
Fax : 01 57 02 68 51
Francis Legrand
IEN ET STI
Tél : 01 57 02 68 57
Fax : 01 57 02 68 62
4, rue Georges Enesco
94010 CRETEIL CEDEX
Web : www.ac-creteil.fr
Créteil, le 23 novembre 2007
Jean-Jacques Dumery
IA-IPR STI
Francis Legrand
IEN-ET STI

A
Madame, Monsieur le proviseur,
Madame, Monsieur le chef des travaux,
Madame, Monsieur le principal,
Madame, monsieur le directeur de SEGPA,
Madame, Monsieur le directeur du CFA


Objet : Réalisation de travaux de maintenance sur véhicules et matériels "clients"
Gestion des objets confectionnés

Madame Monsieur,

Dans le cadre des formations technologiques et professionnelles, les élèves de lycées, les apprentis et les élèves de SEGPA de " la filière automobile " sont amenés à effectuer, sous la responsabilité des enseignants, des réparations sur des véhicules (ou des matériels) "clients".
A titre d'exemple, les élèves ou les apprentis peuvent réaliser lors de travaux pratiques sur des véhicules dits "clients", les activités suivantes:
- maintenance préventive et périodique: vidange des fluides, changement des filtres, interventions sur l'éclairage...
- maintenance sur des systèmes de sécurité: freinage, direction, suspension, interventions sur le train roulant...
- maintenance de plus grande ampleur: changement d'organe ou d'éléments de transmission, motorisation..
- dans une moindre mesure, il en est de même avec les élèves de SEGPA de votre établissement (uniquement dans le cadre de la maintenance périodique des véhicules).

Nous avons conduit récemment une réflexion avec différents organismes et avec les chefs de travaux de Créteil ayant abouti à un ensemble de documents joints. Ils dressent un bilan des responsabilités de chacun et ils vous permeftront de formaliser une procédure de gestion des véhicules (ou matériels) clients. Le manque de traçabilité lors de ce type d'intervention pourrait, en cas de litige avec un client, engager vos responsabilités civiles et pénales.
Nous vous adressons, une série de documents "types", que vous pourrez exploiter et soumettre au conseil d'administration ou au conseil de perfectionnement pour validation. Les enseignants devront s'approprier les documents et la procédure afin de les intégrer complètement dans la formation de leurs élèves ou de leurs apprentis.

Nous vous remercions pour votre précieuse collaboration et nous vous prions d'agréer nos salutations les plus cordiales.
Francis LEGRAND, IEN ET STI, et Jean-Jacques DUMERY, IA-IPR STI

AIDE A LA MISE EN PLACE
D'UNE PROCEDURE
pour la
gestion des véhicules "clients"
dans la filière automobile

Ce guide peut s'adapter sans difficulté
aux travaux de réparation et de maintenance
des filières carrosserie et maintenance des matériels.

Les obligations de la réparation automobile

La prestation de service, dans le cadre des activités de maintenance demande une traçabilitê de la procédure mise en oeuvre, par la codification de toutes les opérations réalisées et documents archivés.

Les principes de droit:
- Lorsqu'un client confie son véhicule aux fins de réparations à un réparateur, il se noue entre eux un contrat d'entreprise (c'est une prestation de service).
- Dans ce cadre, le réparateur contracte plusieurs obligations, il lui appartient :
de réparer le véhicule,
de s'assurer de la mise en oeuvre de procédures codifiées par le constructeur,
d'agir en toute sécurité et en respectant les éléments de sécurité du véhicule,
de conseiller le client.

- En droit commun de la responsabilité contractuelle, il appartient à celui qui allègue que son cocontractant a mal exécuté sa prestation, d'en rapporter la preuve.
Dans le cas du réparateur automobile. la jurisprudence retient un principe contraire :
Le réparateur est présumé responsable de la mauvaise réparation et doit démontrer qu'il n'a pas commis de faute pour s'exonérer de cette responsabilité.

1 - Les obligations

L'obligation de réparer :
Le réparateur qui accepte de réparer un véhicule est tenu de le remettre en état de marche. Il s'agit d'une obligation de résultat dont il ne pourra se libérer. Si l'intervention se révèle défectueuse, il devra faire la preuve qu'il n'a commis aucune faute lors de l'intervention.
Il devra alors démontrer:
- qu'il a suivi les instructions du constructeur,
- qu'il a été d'une particulière vigilance lors de l'exécution de son travail
- que la panne survenue postérieurement provient d'une erreur d'utilisation ou d'un défaut d'entretien incombant au client ou qu'elle est la conséquence d'une usure normale du véhicule qui a parcouru un nombre important de kilomètres depuis son intervention ou que cette panne n'a aucun lien avec son intervention.

L'obligation de conseil
A ce titre, le réparateur doit notamment :
- Mettre en garde le client contre les conséquences du mauvais fonctionnement d'un organe du véhicule (spécialement s'il concerne la sécurité),
- Attirer son attention sur le fait que la réparation est trop onéreuse compte tenu de la valeur vénale du véhicule,

Attention !
Au cours de l'exécution de la prestation commandée, la nécessité d'autres travaux apparaît.
Dans ce cas vous devez établir un OR complémentaire. Si le client refuse la réalisation de ces travaux supplémentaires, vous devez exiger de sa part une décharge de responsabilité.

L'obligation de contrôler la qualité de la prestation :
La prestation réalisée fait l'objet d'un contrôle qualité.

2 - Les responsabilités

La responsabilité du fait des sous-traitants
Le réparateur est responsable, envers ses clients, de ses sous-traitants (rectificateur, carrossier, électricien...), puisque le client n'a de lien qu'avec lui.
En cas de faute commise par l'un de ses sous traitants il doit donc indemniser son client, puis se retourner contre son sous-traitant.

La responsabilité du fait des pièces utilisées
Le réparateur doit utiliser des pièces fournies par te constructeur ou de qualité équivalente.
Si la pièce utilisée s'avère défectueuse le réparateur en est responsable envers son client.
Il ne doit pas monter sur le véhicule, des pièces contrefaites car des poursuites judiciaires pourraient être engagées contre le réparateur du simple fait de leur utilisation

Les limites de la responsabilité du réparateur automobile
Il n'est responsable que de ce qu'il lui a été commandé.
Il n'est présumé responsable que si la panne trouve sa cause dans un organe sur lequel il est intervenu.

3 - Les documents obligatoires de contractualisation de la prestation de service

Le devis
Il doit être établi pour toute intervention supérieure à 150 euros et comporter au minimum :
- la description précise des travaux à effectuer,
- le coût de la main-d'oeuvre,
- la liste des pièces détachées nécessaires,
- le montant de la T\/A,
- les délais de réparation
- la durée de validité de la réparation

L'ordre de réparation
Bien souvent le réparateur est condamné parce qu'il n'a pu prouver :
- soit la nature réelle de son intervention,
- soit qu'il ait utilement conseillé son client.
Dans le cas contraire, il est souvent exonéré.
Si il a contractualisé l'intervention avec son client et qu'un ordre de réparations détaillé a été signé par celui-ci.
Ce document permet de prouver ce que le client a commandé et ce qu'il a refusé.

Ce document doit comprendre au minimum
- la date,
- l'identité des parties,
- le type de véhicule et son kilométrage,
- la nature exacte des réparations à effectuer,
- le coût probable des prestations,
- le délai d'immobilisation du véhicule.
Il est également conseillé de noter l'état du véhicule au moment de son dépôt. Le réparateur, gardien du véhicule confié, est responsable des dommages qui pourraient lui être causés pendant la durée de la garde.
De la même manière, si la nécessité d'autres travaux apparaît en cours d'intervention (après démontage par exemple), il est impératif de demander au client la signature d'un ordre de réparation complémentaire.
L'ordre de réparations est également nécessaire en cas de litige sur le paiement des travaux réalisés après facturation.
Il importe de préciser également clairement sur l'ordre de réparation, les travaux nécessaires refusés par le client.
L'ordre de réparation doit être établi en trois exemplaires: un remis au client, un à l'atelier et le troisième destiné à l'archivage.

La fiche d'atelier
Les fiches d'atelier doivent être conservées car, en cas de litige, elles sont systématiquement demandées par les experts judiciaires afin de vérifier le suivi des interventions.
Qui a fait quoi, où, comment,
Qui a contrôlé en entrée, en sortie.

La facture
Après la réalisation des travaux, une facture devra être remise au client et comportera (au minimum)
- la date à laquelle elle est établie,
- le nom et l'adresse de l'établissement et du client,
- la date et le lieu d'exécution de la prestation,
- le mode de calcul du temps de main-d'oeuvre,
- la somme totale à payer hors taxes et TTC,
~ le décompte détaillé en quantité et le prix de chaque prestation fournie, de chaque produit vendu. En cas de prestation forfaitaire, la liste détaillée des opérations, des pièces et fournitures comprises dans le forfait, saris nécessité d'en mentionner le coût unitaire.
- Le numéro d'immatriculation de la voiture et son kilométrage indiqués clairement sur la facture.

La remise des pièces usagées
Le réparateur doit pouvoir remettre les pièces usagées lorsqu'elles ont été remplacées, afin de permettre au client de s'assurer de la véracité de la facturation et d'avoir la certitude que le matériel a bien été changé et pas réparé.
Seule une intervention gratuite dans le cadre de la période de garantie du véhicule ou d'un échange standard exonère le réparateur de cette obligation.

L'archivage des documents
il est vivement conseillé au chef d'établissement de tenir un archivage, sous la forme de "dossier client", des travaux effectués au sein de son établissement pendant une durée minimum de cinq ans.

REMARQUES :

Le respect de cette procédure permet au chef d'établissement, comme aux différents acteurs de répondre aux exigences de "traçabilité", des travaux qui ont pu être réalisés au sein des ateliers de l'établissement. Il sera aisé de retrouver toutes traces en cas d'incident et de recours en justice d'un "client".

EXEMPLE DE PROCEDURE POUVANT ETRE MISE EN PLACE


Lorsqu'un véhicule "client" entre dans les ateliers de l'établissement, pour y subir une opération de maintenance, il est nécessaire de suivre, à minima, la procédure suivante :

1Dresser un bilan de l'état du véhicule en présence du client (signé par les deux parties)
2Etablir un ordre de réparation, il est contractualisé avec le client.
Une copie est déposée sur le tableau de bord du véhicule et une autre remise au chef de travaux.
Donner une date probable de livraison du véhicule au client.
3Etablir un devis précis et détaillé de l'intervention.
4Intervenir avec obligation de résultat et établir un bon de commande des pièces détachées
(ou/et informer le client des pièces qu'il aura à commander).
Prévenir le client si une réacfuaiisatîon du devis est nécessaire (après démontage par exemple)
5Effectuer le changement de pièces détachées après contrôle des pièces reçues.
Si les pièces sont fournies par le client, celui-ci devra en justifier la provenance par la fourniture d'une facture.
Le montage de pièces qui ne seraient pas d'origine entraîne la responsabilité de l'établissement en cas d'Incident.
6Rédiger la fiche d'intervention.
Le responsable de l'intervention précise la nature des opérations de maintenance effectuées, les pièces changées, le déroulement de l'opération, le constat des éléments défectueux.
7Conseiller le client.
La fiche d'intervention permet d'alerter le client sur d'éventuelles dégradations sur d'autres éléments proches, constatées lors de l'intervention.
8Etablir une facture et remettre les clés du véhicule au client après paiement.
9Archiver tous les documents de l'intervention sur une durée minimum de 5 ans