Carburateurs anciens

carburants 1900
carburation 1905 - carburation 1912
carburateur Claudel 1919
carburateur Renault 1920 - carburateur Zenith 1932
carburateur Renault 4 CV 1949

voir aussi incidents de fonctionnement (source Solex)


Carburateurs à ; pulvérisation De Dion Bouton.
A, arrivée d'essence. - B', purgeur. - J, ajutage. - L ou M, manette réglant la quantité ; de mélange admise dans le moteur.
O, entrée d'air. - P, aspiration du mélange. - R, pointeau - V, vis de purge.
E, étrier. - F, flotteur - f, butée du pointeau. - K, pièce d'arrivée d'essence serrée par l'étrier. - S, guide du flotteur. - T, filtre.
F, flotteur - H, chapeau. - N, biellettes commandant l'ouverture du pointeau. - T T', points d'articulation des biellettes..


carburateurs Solex - Technique de rééglage et montage des carburateurs
carburateurs Solex - Notice générale sur les dispositifs de départ Solex à ; commande manuelle ou automatique
carburateurs Solex - Types BF - FF - IF à ; starter automatique
carburateurs Solex du V6 PRV
Note Technique Solex 392

carburateurs Weber
carburateurs Zenith (source Renault, pour info)



Carburants 1900
(Les Moteurs Modernes, à ; Eau, à ; Gaz, à ; Pétrole ou Electrique, Félicien Michotte, 1900)

Le Pétrole et ses applications aux moteurs.

Les Moteurs Modernes, à ; Eau, à ; Gaz, à ; Pétrole ou Electrique, Félicien Michotte, 1900
Le pétrole on huile minérale est un liquide d'apparence huileuse quo l'on retire des entrailles de la terre et qui se trouve très abondamment en Russie à ; Bakou et an Caucase, en Amérique, particulièrement aux États-Unis ; l'on en trouve également an Canada, et dans l'Amérique du sud, dans l'Equateur, l'Argentine et le Pérou, En moins grande quantité ; en Europe où ; des gisements existent en Autriche, Italie, Roumanie, Hanovre, Espagne, en France, en Alsace et en Auvergne.
Les sources de pétrole, malgré ; leurs énormes débits journaliers, paraissent intarissables.

Composition chimique. Variétés. - L'aspect du pétrole brut ainsi que sa composition varie avec son origine ; c'est un mélange de carbures d'hydrogènes (C2n H2n) en proportions très variables, qui donnent au raffinage toute une série de carbures et en particulier des produits de densité ; de 750 à ; 850 désignés sous le nom de pétrole ou d'huiles lampantes, dont la couleur varie du jaune clair au jaune rouge et dont l'aspect est incolore pour certains d'entre eux.

Les produits de la distillation sont, par ordre de production :
Tableau extrait de l'Incendie, de M. Félicien Michotte.

DésignationTempérature
de la distillation
DensitéTempérature à ; laquelle
il émet des vapeurs
Righolène30°0,623 à ; 0,053Très inflammable
Gazoline60 à ; 96°0,650 à ; 0,700En dessous de 0°
Benzine96 à ; 140°0,700 à ; 0,745Entre 0 et + 5
Essence minérale141 à ; 180°0,730 à ; 0,780+ 5°
huile rampante150 à ; 170°0,700 à ; 0,810+ 45°
Huile redistillée...0,700 a 0,798+ 49°
Huiles lampantes américaines.
Standard150 à ; 170°Entre
0,800 et 0,820
43°,3
Royal Daylight49°
Austral Oil52°
Hendlight et Dewdrop65°
Huile lampante russe.
Nobel de Bakou...0,800 à ; 0,81067°

Droits de douane :
Angleterre et BelgiqueNéant.
Hollande1,17par 100 kilogr.
Suisse1,25
Italie4
Allemagne7,60
France20 plus octroi.
Paris, douane et octroi45 au total.

Ces produits, dans leurs applications aux moteurs, peuvent se diviser en trois catégories :
1° ; Les pétroles légers connus sons l nom de gazoline ou d'essence minérale ;
2° ; Les pétroles ordinaires ou huiles lampantes ;
3° ; Les pétroles lourds.

Pétrole léger. - Sous ce nom l'on désigne certains des produits désignés ci-dessus qui, comme la gazoline ou les essences de pétrole, sont volatils à ; froid et peuvent, par la saturation par l'air de leurs vapeurs, constituer un mélange combustible possédant un pouvoir calorifique suffisant pour produire la force motrice.
Il faut remarquer que, sous le nom de gazoline ou bien d'essence minérale, l'on vend dans le commerce les produits désignés sous les quatre premiers noms dont la densité ; varie de 0,623 a 0,760 ; ces corps sont, par leur inflammabilité, d'un maniement dangereux.

Huiles lampantes. - Cornues commercialement sous le nom de pétrole, elles comprennent tous les produits de densité ; de 800 à ; 850° ; qui sont couramment employés pour l'éclairage.
Ces huiles ne sont pas vaporisables à ; froid, l'on doit donc avoir un appareil porté ; à ; une certaine température qui permette leur mélange intime a l'air, ou les faire arriver par parties fractionnées dans le cylindre moteur.

Huiles lourdes. - Sons ce nom, l'on désigne assez souvent les huiles lampantes ci-dessus, cela pour deux raisons : la première, par comparaison avec les huiles légères et aussi pour jeter une confusion avec les huiles de schiste ; ce nom d'huile lourde devrait être réservé ; aux pétroles de densité ; au-dessus de 850 et aux huiles de schiste.

Mode d'emploi. - Le mode d'emploi de ces produits est différent. Alors que les huiles légères s'emploient en les mélangeant directement à ; l'air, par simple contact, les secondes sont pulvérisées ou envoyées par faible quantité ; dans le cylindre, soit à ; froid, soit avec l'aide de la chaleur, et les huiles lourdes de schiste doivent, pour être employées, subir une véritable distillation dans un carburateur spécial porté ; à ; haute température.

Chaleurs de combustion, d'après Sainte-Claire Deville, Robinson et Gab Lombard.
Pétrole lourd dePensylvanie0,88610.680 cal.
Virginie10.102
Russe0,88412.660
0,98810.700
Bakou0,93811.200
0,92810.760

Rendement des huiles de pétrole dans les moteurs (Exp. de M. Robinson).

Royal DaylightPhareRussolineRussian Lustre
Densité ; à ; 16°,5 centigrades0,8110,8100,8240,825
Point d'éclairage24°,565°,727°,8
Point d'ébullition144°165°151°
Tours par minute212212201211
Horse-power effectifs7,057,506,766,00
Consommation par horsepower (79 kgm.) effectif et par heure418 gr.425 gr.434gr.448 gr.
Prix du litre en Angleterre9,9 c.10,7 c.8 c.7,15 c.
Dépense par horse-power effectifs heures5 c.5,7 c.4 c.8,9 c.
Utilisation en travail effectif14,0 %14,4 %14 %18,72 %


Historique des applications. - Dans cette catégorie nous comprendrons les moteurs appelés quelquefois, improprement à ; notre avis, moteurs à ; air carburé ; ou plus exactement moteurs & ; gazoline.
Ces moteurs furent les premiers en effet à ; avoir comme producteur de la puissance un pétrole ; et que l'on fasse passer de l'air dans un pétrole, ou bien que l'on envoie séparément l'air et le pétrole que l'on réunit ensuite dans une cavité, le résultat final obtenu est exactement le même, ce n'est qu'une affaire de dispositif pour opérer le mélange.
Cette désignation à ; air carburé, ou à ; gazoline, cette dernière qualification aurait été ; plus exacte, est aujourd'hui abandonnée pour celle de moteurs à ; pétrole léger ; ce qui est l'exact qualificatif à ; employer.
L'idée du moteur à ; pétrole était ancienne, mais ce ne fut qu'en 1873 qu'un Viennois, M. J. Hock, prit un brevet et construisit la première machine motrice fonctionnant à ; l'aide des hydrocarbures du pétrole. Le gaz moteur était produit par le passage d'un courant d'air à ; travers un hydrocarbure léger ; l'air, au contact de l'hydrocarbure, se charge de ses vapeurs, il devient inflammable et explosif et, par conséquent, peut agir de la même façon que le gaz d'éclairage ; avec cet avantage qu'il est produit sur place, par la machine elle-même.
C'est cet avantage qui a amené ; le développement de ces moteurs et leur application dans les campagnes.
Le moteur de Hock était, comme rendement, comparable au premier moteur à ; gaz, c'est-à-dire très mauvais, il dépensait 750 centimètres cubes d'hydrocarbure par cheval et par heure.
En Amérique, le premier brevet fut pris un an plus tôt, en 1872, mais la première machine ne fonctionna qu'en 1876, ce fut le Ready-Motor de Brayton.
Son fonctionnement était différent de celui de la machine de Hock, il employait du pétrole lourd ; l'air injecté ; par une pompe traversait une matière imprégnée de pétrole et arrivait au contact d'une toile métallique, de l'autre côté ; de laquelle il s'enflammait et brûlait suivant une combustion continue.
Ce n'était donc pas le moteur à. explosion et à ; compression actuel, mais un moteur à ; combustion continue, dans lequel le piston se meut par suite de la dilatation continue du gaz.
Ce moteur ne dépensait que 275 grammes d'huile lourde par cheval et par heure.
Ces moteurs à ; pétrole n'eurent pas grand succès à ; cette époque et ce ne fut qu'en 1885 qu'apparut au concours agricole de Paris un nouveau moteur à ; pétrole, dû ; à ; l'invention de Lenoir.
C'était le moteur Lenoir à ; gaz auquel on avait ajouté ; un carburateur formé ; par un cylindre horizontal placé ; au-dessus du moteur, lequel renfermait de la gazoline et était traversé ; par un courant d'air.
Ce moteur fut assez remarqué, mais, à ; ce moment, l'attention de l'agriculteur, toujours quelque peu méfiant, surtout pour ce qui est de la mécanique, n'alla pas plus loin et il n'eut qu'un succès de curiosité.
Ce moteur employait de la gazoline ou éther de pétrole ; après lui, vinrent les moteurs Durand et Tenting de Paris ; le moteur allemand de Daimler, grâce auquel l'automobilisme prit un si rapide essor en France.
La gazoline est, par son inflammabilité, dangereuse à ; manoeuvrer et coûteuse ; aussi les frères Diederich (France) entreprirent-ils de construire un moteur employant des pétroles lourds pesant plus de 800 et même des huiles lourdes de schistes qui ont, outre l'avantage de leur bas prix, celui de n'offrir aucun danger dans leur maniement.
Ils réussirent et créèrent le moteur connu sous le nom de moteur "Sécurité", dans lequel l'huile lourde est distillée à ; l'aide d'un carburateur spécial chauffé ; par les gaz de l'échappement.
Ce moteur, d'apparence compliquée, est, l'un des meilleurs qui aient été ; conçus, tant comme construction que comme marche.
La dépense est de 260 grammes d'huile par cheval et par heure.
A la même époque parut le moteur belge de Ragot qui emploie l'huile lampante de pétrole pesant 800 à ; 850 gr. le litre ; le pétrole est pulvérisé ; et envoyé ; avec l'air dans une chambre chauffée par l'échappement. Dépense 400 litres.
En 1880, les moteurs à ; pétrole furent peu nombreux, et ce n'est guère que depuis ces cinq dernières années, que ce moteur s'est révélé ; ; les concours agricoles de Paris à ; la suite de 1880 ne renfermaient guère qu'un ou deux moteurs présentés timidement ; puis ce nombre se trouva augmenté ; par l'arrivée de moteurs anglais ; le concours de Meaux en 1894 poussa l'activité ; des constructeurs et cette activité ; ne fait que s'accroître depuis cette époque ; aussi les constructeurs sont-ils légion actuellement.

Tableau des consommations de pétrole par cheval et par heure
1873Hoch760 c. o. de gazoline.
Brayton (Ready-Motor)275 c. c. d'huile lourde.
1878Diederichs (Sécurité)400 gr. d'huile de schiste.
1879Ragot400 gr. de pétrole.
1897Diesel240 gr. de pétrole.


Etudes des moteurs. - Nous diviserons l'étude des moteurs à ; pétrole en trois catégories, suivant le pétrole employé ; ; nous aurons donc :
1° ; Les moteurs à ; gazoline ;
2° ; Les moteurs à ; huiles lampantes ;
3° ; Les moteurs à ; huiles lourdes et huiles de schistes.

Moteur à ; gazoline. - Le moteur à ; gazoline a été, comme nous l'avons vu précédemment, le premier moteur utilisant l mélange d'air et de pétrole léger employé ; pour l'éclairage sons le nom de gaz économique.
Ce genre de moteur a été ; abandonné, le jour où ; sont apparus les moteurs utilisant les huiles lampantes.
Dans toutes les applications, le principe est le même : charger de vapeurs de pétrole un volume d'air déterminé ; d'une façon aussi uniforme et régulière que possible ; ce mode d'opérer présentait une certaine régularité ; et beaucoup plus de sécurité.
Ce genre de moteur était tombé ; dans l'oubli, ou a peu près, lorsque l'automobilisme est venu lui donner une série de nouvelles applications.

Moteurs à ; huile lampante. - Dans ces moteurs, l'on peut dire les moteurs actuels, car la gazoline est abandonnée sauf pour l'automobilisme, l'on emploie les huiles de 800 à ; 840, et l'on y retrouve, au point de vue mécanique, le moteur à ; gaz ordinaire et à ; quatre temps auquel l'on ajoute un carburateur, qui est ici appelé ; avec raison vaporisateur et auquel est presque toujours adjoint un pulvérisateur destiné ; à ; envoyer le pétrole pulvérisé ; et à ; favoriser sa vaporisation.

Moteurs à ; huiles lourdes ou huiles de schistes. - Ces moteurs sont analogues aux précédents dans l'ensemble mécanique, ils ont comme eux le carburateur ; mais comme ils emploient des huiles de densité ; 850 à ; 890, ils sont plus puissants ; et leur avantage sur les précédents est d'être plus économiques.

Disposition générale. - Ces moteurs sont identiques aux moteurs à ; gaz précédemment décrits et beaucoup d'entre eux ne diffèrent que par l'adjonction du carburateur et par l'allumage.

Carburateurs.


Fig. 47. - Moteur Lenoir avec son carburateur.

Carburateur à ; gazoline de Mignon et Rouart. - Le premier carburateur mis en application fut celui de Mignon et Rouart adapté ; au moteur Lenoir.
Il se composait d'un cylindre rotatif muni de cloisons verticales ; ces cloisons étaient alternativement vides et remplies d'étoupes imbibées de gazoline, un appel d'air force celui-ci à ; traverser l'ensemble et a se saturer de gazoline (fig. 47).
Ce dispositif fut modifié, les étoupes perdant très rapidement leur propriété ; absorbante, et fut remplacé ; par des godets attachés h la paroi et formant une pluie de gazoline que traverse l'air.
En payant la gazoline 0,50, le cheval-heure revient à ; 0,32. Ce dispositif a eu diverses modifications.
M. Pieplu fait barboter un rouleau de bois muni de poils de sanglier dans le liquide. 450 gr. de gazoline donnent 1mc de gaz.
MM. Delamare et Malandin ont inventé ; un dispositif à ; brosse verticale arrosée par courant d'eau chaude destinée à, favoriser la volatilisation du carbure.

Carburateur Tenting. - Formé ; de trois caisses superposées : la première contient le pétrole, lequel passe à ; l'aide d'un tube dans la seconde caisse où ; il prend un niveau déterminé ; ; les gaz de l'échappement passent dans la troisième et chauffent le liquide contenu dans la seconde.

Carburateur Faignot. - A caisse également divisée par des cloisons poreuses qu'un jeu de robinets permet d'ouvrir successivement de façon à ; maintenir constante d'une manière méthodique la richesse du gaz ; il a été ; appliqué ; aux moteurs Bénier.

Carburateur Durand. - Il est automatique ; il est formé ; par un récipient cylindrique rempli de pétrole, à ; la surface duquel flotte un macaron en liège au milieu duquel arrive l'air qui s'imprègne de pétrole.
Ce dispositif permet l'emploi de l'essence.

Carburateur pour huile lampante.


Carburateur Brayton. - Le type du carburateur pour huile lampante est le carburateur Brayton ; son principe est le suivant : l'air comprimé ; traverse avant d'arriver au cylindre un espace rempli de matières diverses, feutre, laine, éponge, arrosé ; de pétrole à ; chaque tour, à ; l'aide d'une pompe ; l'air se charge de fins globules de pétrole et peut être facilement enflammé.
C'est une sorte de pulvérisation du pétrole.

Carburateur Ragot. - Il agit par volatilisation et est formé ; de deux cônes en cuivre emboîtés entre lesquels coule un filet d'huile de pétrole en même temps qu'y arrive une petite quantité ; d'air ; cet espace est chauffé ; par le gaz de la décharge ; le pétrole se vaporise et est aspiré ; par le cylindre ; sur son chemin, il se mêle avec de l'air également chauffé.

Carburateur à ; huiles lourdes. - Les huiles lourdes, vu leur point élevé ; de vaporisation, demandent des carburateurs spéciaux, très fortement chauffés.

Carburateur Meyer. - Ce carburateur est formé ; par une chaudière en tôle d'acier, chauffée à ; l'aide d'un bec spécial, dans laquelle le pétrole tombe goutte à ; goutte ; la vapeur se rend a travers un injecteur d'air dans un gazomètre spécial relié ; an cylindre ; dès que celui-ci est plein, des leviers arrêtent l'écoulement du pétrole et réduisent la flamme.
Le règlement de celle-ci permet de vaporiser toutes espèces d'hydrocarbures, gazolines ou huiles lampantes ou lourdes.

Carburateur Rouillé. - Construit sur les mêmes principes que le précédent.

Carburateur Diederichs. - Ce carburateur est formé ; par un corps cylindrique fermé ; à ; ses deux extrémités et portant en son centre un tube de cuivre, lequel est muni à ; sa partie supérieure d'une gouttière dans laquelle aboutit un tube amenant le pétrole ; sur le devant du corps cylindrique se trouve une trappe de rentrée d'air, réglable à ; la main.
Dans le tube central passe le gaz d'échappement, il se trouve par suite porté ; à ; uue haute température ; à ; son contact le pétrole qui déborde de la gouttière s'écoule le long du tube et se volatilise au fur et à ; mesure qu'il descend ; il rencontre des parois à ; température plus élevée et ses parties lourdes se volatilisent à ; leur tour.
L'aspiration du cylindre appelle ces gaz et l'air qui entre par la trappe ; sur leur parcours des toiles métalliques empêchent tout entraînement de liquide.
Ce carburateur est très simple, très facilement nettoyable et utilise les pétroles de 800 a 830 et les schistes d'Autun de 800 à ; 815.

Carburateur Niel. - Cet appareil est formé ; par une petite chaudière on fonte garnie intérieurement d'ailettes ; le pétrole contenu dans un réservoir placé ; à ; 2 mètres au-dessus du carburateur y arrive par la partie supérieure et, tombant sur une trémie, arrose les ailettes ; celles-ci étant chauffées par une lampe spéciale dont la flamme entoure la chaudière et l'enveloppe protectrice dont celle-ci est garnie.
L'air arrive par une soupape automatique dans une cavité ; placée au-dessus du vaporisateur, se mêle aux vapeurs de pétrole, et le mélange se rend dans une boite de distribution spéciale.
Sur le tube d'arrivée de pétrole est branché ; un second tube qui amène le pétrole nécessaire à ; alimenter la lampe de chauffe de la chaudière.


Fig. 45. - Moteur Priestman.

Carburateur Priestmann. - Ce carburateur se compose de deux parties (fig. 48) :
1° ; Un pulvérisateur ;
2° ; Un vaporisateur.
Le pulvérisateur est formé ; par un ajutage spécial venant déboucher sur un second disposé ; en sens inverse ; par le premier arrive le pétrole et entre les deux arrive de l'air légèrement comprimé ; à ; 0,05 ; il y apulvérisation du pétrole qui est entraîné ; dans le vaporisateur en même temps quo l'air comprimé ; qui y arrive par une série de petites ouvertures.
Le vaporisateur se compose d'un cylindre en fonte à ; double enveloppe dans laquelle circulent les gaz de l'échappement, ce qui le chauffe ; il porte à ; l'une de ses extrémités le pulvérisateur.
L'arrivée de pétrole et d'air est réglée par un robinet mené ; par le régulateur. La pression du vaporisateur est constante, ainsi que la composition du mélange.

...


MOTEUR DE DION ET BOUTON



Fig. 53. - Coupe du moteur et du carburateur.

Carburateur. - Le carburateur est formé ; par un réservoir triangulaire en cuivre, portant à ; la partie supérieure un cylindre horizontal, muni d'une ouverture et à ; l'intérieur duquel viennent se placer deux cylindres munis d'ouvertures, tournant l'un dans l'autre ; cet ensemble des trois cylindres constitue un double robinet réglant l'aspiration d'air et l'aspiration d'air carburé envoyé ; au moteur et qui ferme le tube d'admission qui vient y aboutir ; un des côtés du triangle formant le carburateur s'attache au cadre du tricycle, l'antre porte trois ouvertures ; l'une, fermée par un bouchon, est destinée an remplissage ; l'autre porte un pas de vis se raccordant au tuyau d'admission, et la troisième, ouverte à ; l'air libre, est munie d'un court tube de cuivre.
Dans cette dernière coulisse un tube de cuivre assez long, terminé ; à ; l'intérieur du carburateur par une plaque de cuivre placée horizontalement, et dans son milieu passe la tige d'un flotteur.
A l'intérieur du carburateur, à ; la base du tube d'admission, se trouvent placées plusieurs toiles métalliques très fines, formant une chambre de sûreté destinée à ; éviter tout retour de flamme dans le carburateur, les toiles métalliques ayant la propriété ; de s'opposer au passage des gaz enflammés.

Fonctionnement du carburateur. - Lorsque le piston aspire, il produit un appel d'air dans le carburateur, cet air y entre par le tube vertical, se répand sous la plaque portée par ce tube et se charge de vapeur de gazoline ; il se carbure, puis il contourne la plaque et vient remplir la partie supérieure du carburateur du mélange d'air et de vapeur ou d'air carburé.
Cet air carburé ; se rend dans le tube d'aspiration en passant par le double robinet placé ; à ; la partie supérieure, mais comme celui-ci a une ouverture communiquant avec l'air extérieur, l'aspiration entraîne une certaine quantité ; d'air qui se mélange avec l'air carburé ; en se rendant clans le cylindre.
Ce double robinet est manoeuvré ; par deux petits leviers indépendants placés à ; ses extrémités, qui permettent de tourner isolément chaque cylindre et par suite d'ouvrir plus on moins les ouvertures dont ils sont munis ainsi que l'ouverture extérieure ; il s'ensuit qu'on peut, en les manoeuvrant, ne faire entrer dans le cylindre que de l'air carburé ; seul ou un mélange d'air carburé ; et d'air pur, dans toutes les proportions que l'on veut.



La Carburation
(Manuel Pratique d'Automobilisme, M. Zerolo, 1905)

On appelle carburation le phénomène grâce auquel on réalise le mélange détonant qui sera admis dans le cylindre et dont l'explosion produit la puissance motrice. Du bon réglage de la carburation dépend en grande partie le bon fonctionnement du moteur. Une mauvaise carburation, outre l'inconvénient qu'elle présente de diminuer dans des proportions assez notables le rendement du moteur, a, de plus, deux défauts assez désagréables : de donner de la fumée à ; l'échappement, ou tout au moins l'odeur désagréable que laissent souvent derrière elles certaines voitures mal conduites ; le second est de rendre bruyant le fonctionnement du moteur.
Jusqu'à ; ces derniers temps, le réglage de la carburation était fait par le conducteur lui-même. A cet effet étaient disposées, sous le volant de direction, des manettes grâce auxquelles il pouvait modifier à ; volonté ; la quantité ; d'air ou d'essence admise à ; chaque instant, et, par suite, doser suivant les circonstances le mélange détonant. Un très grand nombre de voitures en service portent encore ce dispositif qui, entre des mains expertes, peut donner les meilleurs résultats. Néanmoins, depuis l'invention par le commandant Krebs du carburateur automatique appliqué ; aux voitures Panhard-Levassor, les autres constructeurs se sont efforcés d'établir aussi des carburateurs automatiques et un grand nombre des voitures exposées au dernier Salon étaient munies d'appareils semblables, La supériorité ; du carburateur automatique, dont le rôle est de fournir au moteur un mélange rigoureusement constant, sans que le conducteur ait à ; s'en occuper, est incontestable et justifie le succès qui a accueilli cet intéressant perfectionnement.
Nous décrirons néanmoins les dispositifs de carburateurs réglables au moyen de manettes, car le nombre de ces appareils encore en service à ; l'heure actuelle est considérable ; nous commencerons par eux la description des carburateurs.

On peut diviser les carburateurs en deux grandes catégories : les Carburateurs à ; léchage ou à ; barbotage et les carburateurs à ; pulvérisation.
Dans tous les carburateurs, on utilise la propriété ; de l'essence de se vaporiser à ; une température relativement basse ; l'appareil sert à ; la fois à ; produire cette vapeur et à ; obtenir son mélange intime avec l'air atmosphérique, pour constituer l'air carburé ; dont l'explosion dans le cylindre produira l'effort moteur. Pour obtenir la vaporisation de l'essence, il est toujours nécessaire d'avoir un courant d'air ; celui-ci est produit par l'aspiration même du moteur.

1° ; Carburateurs à ; barbotage ou léchage.
Ces appareils consistent en des réservoirs généralement en cuivre, de dimensions assez grandes, pouvant même, dans certains cas, atteindre 2 à ; 5 litres (On a quelquefois utilisé ; comme carburateur le réservoir même d'essence, disposé ; comme nous l'indiquons) (en tous cas toujours supérieures à ; celles des carburateurs de la seconde catégorie) ; le carburateur est en communication avec le réservoir d'essence au moyen d'un tuyau muni d'un robinet et avec l'air par une cheminée G débouchant dans l'atmosphère, cheminée fréquemment munie d'un bouchon à ; vis B présentant des ouvertures o pour l'entrée de l'air ; ces ouvertures sont garnies de toile métallique assez fine, afin d'éviter l'introduction dans l'appareil de corps étrangers qui pourraient obstruer les tuyaux. Comme il est nécessaire que le chauffeur soit renseigné ; sur la quantité ; d'essence contenue à ; chaque instant dans l'appareil, celui-ci est muni, en outre, d'un système indicateur qui peut être, soit un flotteur portant une tige qui se meut librement dans la cheminée d'entrée de l'air, soit un niveau en verre analogue à ; celui des chaudières à ; vapeur.


Fig. 13 - Schéma de carburateur à ; léchage ; Fig. 13 - Schéma de carburateur à ; barbotage

La disposition de la cheminée fait naître la différence entre les carburateurs à ; léchage et ceux à ; barbotage ; dans les premiers, elle affleure au niveau maximum de l'essence (fig. 13) ; pour augmenter la surface de contact de l'air avec le liquide, la cheminée se termine par une sorte de collerette ou bande A qui oblige l'air à ; s'étaler en nappe à ; la surface de l'essence. Dans les seconds, la cheminée plonge dans le liquide jusqu'au niveau le plus bas que l'essence puisse atteindre dans l'appareil (fig. 14). L'air appelé ; par l'aspiration est alors obligé ; de barboter dans l'essence, tout comme les gaz qui, dans les appareils de chimie, traversent des flacons laveurs pour leur purification. Dans un cas comme dans l'autre, l'air fait vaporiser l'essence, et le courant qui sort de l'appareil est chargé ; de vapeurs carburantes. Certains de ces carburateurs sont munis d'un dispositif de réglage qui consiste en un mouvement vertical de la cheminée, grâce auquel le conducteur peut maintenir constante la distance entre l'extrémité ; inférieure dû ; tube et le niveau d'essence, ou encore, modifier à ; son gré ; la carburation, c'est-à-dire le dosage du mélange, en disposant de l'écartement entre ces deux niveaux. Cette possibilité ; de régler la carburation au moyen de la distance entre l'extrémité ; de la cheminée d'air et la surface du liquide se trouve constituer, d'ailleurs, un des plus graves défauts des appareils de ce genre. En effet, il est presque impossible de maintenir constante cette distance à ; fout moment. 11 en résulte que le conducteur ne peut pas espérer obtenir un mélange invariable, ce qui serait nécessaire pour la bonne marche et surtout pour la marche économique du moteur. D'autres causes influent également sur ces variations dans la composition du mélange. L'état hygrométrique de l'air, sa température, sa pression, etc., variables à ; chaque instant et dans un sens impossible à ; prévoir, viennent s'ajouter à ; la cause précédente et rendent impossible, pour ainsi dire, l'obtention d'une carburation bien réglée et appropriée à ; l'effort que l'on demande au moteur.
C'est là ; la principale raison qui a fait abandonner les carburateurs de ce système.
Néanmoins, avant de renoncer complètement à ; leur emploi, les constructeurs se sont efforcés de réaliser des dispositifs de réglage ; ils ont essayé, par exemple, de réchauffer soit l'air aspiré ; (en le faisant circuler dans le voisinage des tuyaux d échappement et, dans le cas d'un moteur à ; ailettes, à ; proximité ; de celles-ci), soit l'essence (en entourant la partie du carburateur qui renferme ce liquide par un serpentin dans lequel circule une partie des gaz d'échappement) ; inversement, grâce à ; une entrée d'air froid supplémentaire que le conducteur peut ouvrir de son siège au moyen d'une manette, l'automobiliste peut refroidir l'air aspiré ; et, par conséquent, obtenir un mélange moins riche en essence, si le besoin s'en fait sentir.
Avant de passer du carburateur au moteur, le mélange carburé ; traverse une chambre à ; chicanes dans laquelle se produit un brassage qui assure l'homogénéité ; du mélange.
L'ingéniosité ; de ce système, imaginé ; par les constructeurs pour corriger les imperfections du carburateur à ; barbotage ou à ; léchage, n'a pas sauvé ; la vie à ; ceux-ci, le carburateur à ; pulvérisation dont nous allons parler maintenant, se prêtant incomparablement mieux à ; la réalisation de tous les desiderata que nous avons signalés plus haut.

2° ; Carburateurs à ; pulvérisation.
Ceux-ci présentent à ; un très haut point l'avantage d'une régulation facile et les constructeurs se sont attachés à ; obtenir par eux des mélanges à ; composition constante ou, en d'autres termes, à ; proportionner la quantité ; d'essence à ; la quantité ; d'air aspiré ; par le moteur. D'une façon générale, tous les carburateurs de ce système se composent de deux parties : un récipient de petites dimensions généralement désigné ; sous le nom de vase à ; niveau constant, et d'une chambre de pulvérisation.


Fig. 15. - Ancien carburateur G. Richard.

La figure 15 représente l'ancien carburateur employé, dans les voitures G. Richard. Cet appareil n'est plus employé ; aujourd'hui, la maison Richard-Brasier ayant établi des carburateurs perfectionnés, que nous décrirons plus loin, mais, comme on rencontre assez souvent ce carburateur sur des voitures de construction un peu ancienne, il nous a semblé ; intéressant de le représenter ici.
Ce carburateur est exactement composé ; des diverses parties que nous allons décrire ci-dessous.
Le vase à ; niveau constant est muni d'un robinet pointeau relié ; à ; un flotteur ; l'appareil est réglé ; de telle façon que le mouvement du flotteur venant agir sur le pointeau ouvre plus ou moins l'arrivée d'essence, le niveau de celle-ci restant toujours le même. Le niveau constant est ainsi obtenu d'une façon tout à ; fait automatique et sans que le conducteur ait à ; s'en occuper.
Du fond du vase à ; niveau constant part un tube aboutissant à ; la chambre de pulvérisation et se terminant par un ajutage dont l'orifice se trouve à ; un niveau légèrement supérieur à ; celui de l'essence dans le récipient précédent. Cette différence de niveau a pour but d'empêcher l'écoulement continu de l'essence qui se produirait si le niveau était le même ou si celui de l'ajutage était inférieur à ; celui de l'essence dans le premier vase. Grâce à ; cette disposition, l'essence ne, sort par l'orifice que chaque fois que l'aspiration produite par le piston fait un certain vide dans la chambre de pulvérisation.
Celle-ci communique, d'autre part, avec l'atmosphère ; suivant que le moteur aspire pendant plus ou moins longtemps, c'est-à-dire suivant le régime auquel il marche, l'essence est elle-même aspirée plus ou moins longtemps et l'on arrive ainsi à ; obtenir une proportionnalité ; assez satisfaisante entre le volume d'air et celui d'essence aspirés à ; chaque cylindrée.
Le jet de liquide arrivant dans la chambre de pulvérisation vient se briser contre un organe dit champignon (fig. 15) consistant en un cône à ; pointe tournée vers le bas. L'air aspiré ; en même temps étant légèrement chauffé, son effet s'ajoute à ; celui du choc dont nous venons de parler, ce qui assure la pulvérisation et la vaporisation de l'essence ; enfin, le mélange de l'essence en vapeurs avec l'air est complété ; par le passage sur des chicanes disposées de façon analogue à ; ce qui est employé ; pour les carburateurs du type précédent (voir fig. 15).
Les carburateurs ainsi conçus sont très supérieurs à ; ceux à ; barbotage ou léchage au point de vue de la constance du mélange obtenu.
Cependant, un réglage est parfois nécessaire ; mais il est beaucoup plus aisé ; que dans le cas précédent et s'obtient le plus souvent grâce à ; une arrivée d'air supplémentaire que le conducteur commande de son siège au moyen d'une manette.


Fig. 16. - Carburateur G. Richard-Brasier.

Une autre disposition a été ; employée avec succès pour obtenir la pulvérisation de l'essence.
La figure 16 représente le carburateur Richard-Brasier dernier modèle. On peut voir par la figure que cet appareil se compose aussi d'un vase à ; niveau constant et d'une chambre de pulvérisation ; mais, dans celle-ci, au lieu de lancer le jet d'essence contre un obstacle métallique pour en réaliser la pulvérisation, on produit deux jets de liquide arrivant l'un contre l'autre par deux ajutages faisant un angle aigu, et c'est le choc des deux jets liquides eux-mêmes l'un contre l'autre qui produit la pulvérisation. L'appareil comporte quelques autres modifications de détail dont là ; description sortirait du cadre de ce manuel.
La voiture Richard-Brasier, conduite par Théry, qui a gagné ; la coupe Gordon-Bennet au Taunus, en 1904, était munie d'un carburateur de ce système.
Ces carburateurs sont munis d'un petit piston manoeuvré ; de l'extérieur au moyen d'un bouton (appelé ; souvent touche à ; ressort) muni d'un ressort de rappel et destiné ; à ; amener l'essence au carburateur au moment de la mise en marche de la voiture.

Quand un carburateur est en mauvais état, il peut arriver que l'essence coule même au repos, ce qui "noie" ; le carburateur : c'est là ; une des causes (que nous aurons, du reste, à ; signaler plus tard) de difficulté ; de mise en marche ou encore de mauvais fonctionnement du moteur.
Mais, si le carburateur est en bon état, au moment où ; l'on veut mettre en marche le moteur, il est nécessaire d'attirer l'essence dans l'appareil, en attendant que cet appel se fasse automatiquement par l'aspiration du moteur.
C'est là ; le rôle du petit piston en question que l'on peut voir sur la figure 15 en R et sur la figure 16 en haut, à ; gauche.

Carburateurs automatiques.
Les carburateurs construits comme nous venons de le dire réalisent déjà ; un progrès considérable sur ceux à ; barbotage ou léchage. On obtient par eux un mélange carburé ; de composition à ; peu près constante, cette composition pouvant être réglée dans une certaine mesure par le conducteur.
On a cherché ; néanmoins à ; faire mieux et à ; supprimer complètement le réglage de la carburation ; c'est dans cet esprit qu'ont été ; étudiés les carburateurs automatiques dont nous allons parler maintenant.


Fig. 17. - Coupe verticale du carburateur automatique, système Krebs.

Décrivons d'abord le carburateur imaginé ; par le commandant Krebs, directeur de la maison Panhard (d'après la description qu'en fait M. Farman dans son ouvrage L'Automobile).
Le carburateur Krebs se compose de trois parties essentielles :
La première partie est formée par un premier orifice d'entrée d'air, en communication avec l'atmosphère (au moyen d'un pavillon), d'une part, et avec la chambre de pulvérisation P d'autre part ; par un orifice d'écoulement de l'essence désigné ; sous le nom de gicleur G et en communication lui-même avec un vase à ; niveau constant comme dans le carburateur que nous avons décrit plus haut.
Jusqu'ici, rien ou presque rien ne distingue l'appareil de ceux-ci.
La deuxième partie comprend le système de régulation de l'admission, constitué, par un tiroir cylindrique (à ; droite de la figure) coulissant dans un cylindre qui communique avec la chambre de pulvérisation par une de ses extrémités et qui est fermée à ; l'autre.
Le régulateur monté ; sur la voilure (voir chapitre V) agit sur ,ce tiroir au moyen d'une tige ; le tiroir vient ainsi ouvrir ou fermer une lumière annulaire disposée sur le cylindre extérieur et en communication avec le tuyau vertical allant au cylindre du moteur. Un dispositif de dentelure terminant le tiroir permet un étranglement progressif.
La troisième partie du carburateur Krebs consiste en un orifice supplémentaire d'entrée d'air T en communication directe avec la chambre de pulvérisation ou le cylindre horizontal de droite.
Un deuxième tiroir vient masquer ou démasquer des lumières pratiquées dans un deuxième cylindre C qui communique également avec la chambre de pulvérisation P ; le profil des orifices de ce deuxième cylindre est tracé ; en disposant symétriquement la courbe obtenue par la dérivée de l'équation de la section S, et "après une transformation des coordonnées permettant d'obtenir au moyen des quatre ouvertures l'aire de cette courbe.
Un piston se déplace sans frottement dans un cylindre formant la partie supérieure (à ; gauche dans la figure) de l'appareil, et se trouve relié ; par une lige au tiroir T.
Une membrane M élastique et imperméable est sertie à ; la fois, d'une part, sur le piston, et, d'autre part, sur le cylindre ; cette membrane assure le joint entre le piston et le cylindre, le jeu entre ces deux organes étant assez grand comme on peut le voir sur la figure.
Un ressort R, à ; tension convenablement réglée, maintient le piston à ; fond de course quand l'appareil est au repos ; le tiroir T masque alors complètement les orifices du cylindre C et l'une des faces du piston communique avec la chambre de pulvérisation par le cylindre C ; l'autre communique avec l'atmosphère par un petit orifice visible à ; la partie supérieure de la figure, sur le couvercle.

Quand le moteur fonctionne, le premier tiroir vient obturer plus ou moins l'orifice du tuyau de communication avec les cylindres du moteur, d'où ; une variation convenable du poids de mélange aspiré.
L'aspiration produite par le moteur crée dans la chambre de pulvérisation un vide relatif qui force l'air à ; passer par l'orifice et l'essence par le gicleur G.
Le piston supérieur se trouve soumis au même vide ; il se déplace donc en comprimant le ressort R et arrive à ; faire mouvoir le tiroir T qui ouvre plus ou moins les orifices correspondants. Un volume d'air proportionnel au vide créé ; par l'aspiration pénètre alors dans la chambre de pulvérisation et vient s'ajouter à ; celui qui était entré ; par le premier orifice : on obtient ainsi automatiquement un rapport constant entre le poids d'air et le poids de liquide aspirés par le moteur.
Lorsque le moteur fonctionne à ; sa vitesse la plus réduite, les orifices masqués par le tiroir T doivent rester fermés : on calcule pour ceux-là ; la section de ce premier orifice et la tension initiale du ressort R.
Les résultats donnés par ce carburateur sont excellents et cet appareil permet de réaliser d'une façon pratiquement rigoureuse et quelle que soit la vitesse du moteur, un mélange carburé ; à ; composition constante.

Décrivons maintenant quelques carburateurs de types plus récents présentés par divers constructeurs au dernier Salon de l'Automobile.

Carburateur Delahaye. - Le carburateur Delahaye, automatique comme tous les modèles que nous allons décrire maintenant, est caractérisé ; par l'absence de prises additionnelles ; M. Varlet, ingénieur à ; la maison Delahaye, a fait cette suppression parce qu'il pense que l'ouverture d'un orifice supplémentaire dans un carburateur, au lieu de produire une admission d'air additionnelle, ne fait que diminuer la force d'aspiration exercée sur l'ajutage.
Une conduite venue de fonte avec le cylindre sert à ; l'aspiration de l'air chaud qui pénètre dans la cheminée centrale par deux orifices réglables. L'air descend dans cette cheminée pendant qu'un jet d'essence y monte ; le liquide se vaporise ainsi et le mélange traverse, avant d'aller au moteur, les orifices d'étranglement d'un tiroir renfermé ; dans la cheminée. Le rôle de ce tiroir est de régler la section des orifices d'entrée d'air en même temps que l'admission de gaz au moteur. L'air employé ; étant toujours à ; une température élevée, son état hygrométrique ne vient pas influer sur sa puissance de vaporisation, ce qui peut nuire, comme nous l'avons indiqué ; précédemment, à ; l'obtention d'un mélange constant.
Signalons encore une particularité ; intéressante de ce carburateur, destinée à ; faciliter la mise en marche du moteur. Lorsqu'on fait tourner à ; la main la manivelle pour lancer le moteur, manoeuvre dont nous parlerons plus tard, le giclage de l'essence se produit automatiquement et il n'est pas nécessaire de provoquer un appel d'essence dans le carburateur au moyen d'un bouton comme nous avons dit plus haut.


Fig. 18. - Carburateur Rossel.

Carburateur Rossel. - Cet appareil diffère assez notablement de ceux que nous avons décrits jusqu'à ; présent. On peut voir parla figure 18 sa disposition schématique. L'air pénètre dans ce carburateur par un orifice A ; l'ajutage E sert à ; l'arrivée de l'essence. Le réglage de l'admission d'air se fait une fois pour toutes au montage du carburateur en ouvrant plus ou moins des guichets G que l'on peut voir sur la figure. On a cherché, également dans ce carburateur à ; réaliser la variation avec la vitesse du moteur de la quantité ; d'air aspirée ; ce résultat est obtenu par un disque D1 de forme à ; peu près tronconique monté ; sur une tige horizontale portant à ; une extrémité ; un deuxième disque D2 ; ce deuxième disque permet l'admission d'une quantité ; plus ou moins grande de mélange dans le cylindre du moteur ; en même temps, le déplacement du disque D1 modifie la quantité ; d'air pénétrant dans l'appareil. La fige D1 D2 est actionnée directement par le régulateur.
La section des orifices a été ; calculée par le constructeur de façon à ; ce que, en marche normale, la carburation normale soit obtenue, et que, en marche ralentie, l'entrée de l'air se ferme, l'arrivée de gaz laissant passer la quantité ; exactement nécessaire au fonctionnement du moteur ; on réalise ainsi un mélange très riche en faible quantité, et les ratés du moteur sont évités ; à ; l'arrêt, le disque D2 obture complètement l'orifice correspondant ; l'orifice D1 s'ouvre alors peu à ; peu, laissant entrer de l'air pur et évitant ainsi dans les cylindres la dépression qui se produit forcément quand toute arrivée est fermée, et dont l'effet est l'aspiration de l'huile au-dessous des pistons, aspiration qui encrasse les appareils d'allumage.
Outre la commande automatique de ce carburateur parle régulateur, il est possible d'agir sur lui-même au moyen d'une manette placée sous le volant de direction et grâce à ; laquelle l'on peut faire varier la vitesse du moteur de 100 à ; 1.300 tours environ.

Carburateur double de Dion-Bouton. - Ce carburateur a été ; établi par les distingués constructeurs de Puteaux en vue de l'alimentation de leurs moteurs à ; deux cylindres (fig. 3 et 4). Dans les premières voitures munies d'un semblable moteur, ces constructeurs avaient établi deux carburateurs jumeaux : la nécessité ; d'une telle disposition naît de ce fait que, avec le montage adopté ; par de Dion-Boulon, de deux manivelles calées à ; 180° ; (ce qui assure un parfait équilibrage des masses en mouvement), les deux cylindres n'explosent pas à ; des intervalles égaux ; chaque groupe de deux explosions est séparé ; du suivant par un intervalle d'un tour et demi (voir plus haut). Par suite de celte particularité, le rendement du moteur, si on l'alimente avec un seul carburateur, est nettement inférieur à ; celui que l'on obtient en employant deux de ces appareils (1). C'est là ; ce qui a conduit MM. de Dion-Bouton à ; employer sur leurs premières voitures avec moteur à ; deux cylindres deux carburateurs jumeaux. Chacun de ces appareils était identique à ; ceux employés par eux jusqu'ici sur leurs voitures monocylindriques.
(1) Cette-réduction du rendement tient à ; ce que, lorsque l'aspiration du premier cylindre étant terminée, sa soupape d'admission se ferme, il se produit dans le carburateur un coup de bélier qui nuit pendant quelques instants à ; la bonne aspiration du second cylindre.
Mais cette solution peu élégante a dû ; laisser la place à ; celle que MM. de Dion-Bouton ont imaginée et que l'on pouvait voir au Salon de 1903.
Le résultat que donnaient les deux carburateurs jumeaux est maintenant obtenu au moyen d'un seul appareil, ce qui, outre la plus grande simplicité ; qui en résulte, présente l'avantage d'éviter la petite difficulté ; de réglage des deux boisseaux des deux carburateurs du montage précédent.


Fig. 19. - Carburateur double de Dion-Bouton. Vue extérieure ; Fig. 20. - Carburateur double de Dion. Coupe verticale ; Fig. 21. - Carburateur double de Dion. Coupe horizontale.

La figure 19 représente l'aspect extérieur d'un de ces carburateurs doubles.
Une seule arrivée d'essence alimente l'appareil ; à ; part celle-ci, tout le reste du carburateur est symétrique par rapport à ; l'axe vertical de l'appareil, suivant lequel se trouve une cloison de séparation qui porte elle-même une pièce servant au guidage des deux boisseaux-de réglage. Ceux-ci consistent en des tubes cylindriques en laiton munis de lumières convenablement disposées et réunies à ; la partie supérieure par une traverse ; leur déplacement dans le sens vertical a lieu au moyen d'une petite manivelle dont l'axe est monté ; sur des tourillons traversant le chapeau du carburateur ; ce déplacement produit les variations dans la quantité ; de mélange admise et dans le volume d'air supplémentaire aspiré.
L'alimentation en essence, unique pour les deux parties de l'appareil comme nous l'avons déjà ; dit, se fait par une tubulure verticale dans laquelle se déplace un pointeau à ; la manière ordinaire. Le soulèvement de celui-ci est obtenu par le dispositif que nous avons déjà ; décrit, d'un flotteur agissant sur lui au moyen de deux bascules ; ce flotteur, comme dans les carburateurs simples pour moteurs à ; un cylindre système de Dion-Bouton, est de forme annulaire, ce qui procure cet avantage que les inclinaisons n'ont pas d'influence sensible sur le niveau dans les deux gicleurs, lesquels sont très près de l'axe du flotteur et très rapprochés l'un de l'autre.
Si l'alimentation en essence est commune, par contre, la carburation de l'air se fait en double par des canalisations tout à ; fait séparées pour l'un et l'autre cylindre, mais dans des conditions rigoureusement identiques.
A la mise en marche, les deux boisseaux de réglage sont abaissés ; l'air pénètre dans des espaces annulaires ménagés dans le corps du carburateur (voir coupe verticale, fig. 20) et passe en entier par les lumières inférieures des boisseaux pour remonter jusqu'à ; des tubulures C D placées à ; la partie supérieure du carburateur. Une fois 1e moteur en marche, les boisseaux sont soulevés de la quantité ; nécessaire pour obtenir la bonne carburation, et à ; ce moment pénètre, par des fenêtres A et B situées au-dessous des tubulures, une quantité ; d'air supplémentaire variant avec la grandeur des lumières.
La forme des fenêtres est rectangulaire dans la pièce centrale comme dans les boisseaux, ce qui permet d'établir une coïncidence parfaite entre les ouvertures de droite et de gauche beaucoup mieux que si on avait eu affaire à ; des boisseaux tournants avec orifices circulaires.
Les orifices delà ; partie supérieure offrent toujours au passage du gaz une section égale à ; celle des tubulures C et D.
La figure 21 représente la coupe horizontale du carburateur par l'axe des tubulures de sortie du gaz carburé.
Cette disposition de carburateur double revient, on le remarquera, à ; l'ancien système de deux carburateurs jumeaux, avec l'avantage d'un appareil de poids et d'encombrement moindres, et celui d'un réglage plus facile.

Carburateur Grouvelle et Arquembourg. - Nous aurons plus tard à ; décrire le très intéressant système de régulation du moteur imaginé ; et construit par MM. Grouvelle et Arquembourg. Décrivons maintenant ici le carburateur de ces constructeurs, lequel complète, d'ailleurs, le système de régulation. Cet appareil, que l'on peut voir en coupe verticale figure 22, est du type à ; niveau constant.


Fig. 22. Carburateur Grouvelle et Arquembourg.

Une première particularité ; consiste dans la disposition du flotteur dont la partie inférieure joue en quelque sorte le rôle de frein hydraulique évitant les déplacements trop brusques qui produiraient le matage de la soupape S. Ce résultat est obtenu en garnissant la partie inférieure du flotteur d'une cloche dont le diamètre est plus petit, de deux à ; trois dixièmes de millimètre seulement, que celui de la boîte dans laquelle elle se déplace. Le liquide ne pouvant s'écouler que très lentement entre cette cloche et les parois de la boite, le mouvement du flotteur est forcément très lent.
La chambre de giclage de ce carburateur est horizontale ; ses parois sont formées par une courbe sinusoïdale, étranglée au centre, au point même où ; se trouve l'orifice du gicleur. MM. Grouvelle et Arquembourg pensent que cette forme particulière de la chambre de giclage réalise la constance de la carburation. En effet, la colonne d'air qui pénètre dans le couloir suit la tangente aux parois au moment de l'étranglement ; au delà ; de cet étranglement de la veine gazeuse se produit un épanouissement, en un point variable suivant la force de l'aspiration. Plus celle-ci tend à ; exagérer le débit d'essence, plus la zone d'épanouissement s'éloigne de l'orifice du gicleur et en maintient le débit un peu au-dessous de sa valeur normale.

Carburateur Mors. - La figure 23 représente en coupe verticale ce carburateur, dans lequel le constructeur a cherché ; à ; obtenir l'alimentation la plus convenable du moteur pour les différentes vitesses que le conducteur peut avoir à ; lui donner.


Fig. 23. -Carburateur Mors.

Dans le corps A se trouve la tubulure B comprenant l'ajutage G par lequel pénètre l'essence ; le niveau de l'essence est maintenu constant au moyen d'un flotteur et d'un pointeau (non figurés), ainsi que nous l'avons déjà ; dit.
D est une entrée fixe d'air qui alimente le tube B ; D' est une entrée additionnelle, réglée par le jeu de la soupape F ; cette deuxième entrée aboutit dans l'espace annulaire qui entoure B.
Voici maintenant comment fonctionne le carburateur :
Au moyen du papillon G, le conducteur règle l'admission des gaz dans le moteur. En marche modérée, l'air ne pénètre que par l'orifice D, et la tubulure B. Lorsque l'on accélère la marche, on ouvre progressivement le papillon G ; les gaz trouvent un passage plus grand ; il en résulte une augmentation de la dépression en A, la soupape F s'ouvre, laissant entrer par D' l'air additionnel qui se mélange à ; l'air carburé ; de B. Il est facile de comprendre que, plus le papillon G est ouvert, plus le moteur tourne vite, mais aussi plus la dépression en A est grande, d'où ; plus grande ouverture de la soupape F ; la carburation reste donc bonne, quelle que soit la vitesse à ; laquelle marche le moteur.
L'appareil entier est étudié ; pour obtenir à ; chaque vitesse différente la dépression la plus convenable sur l'ajutage, et le mélange détonant est toujours à ; la bonne température, grâce à ; une dérivation de l'eau de circulation qui traverse l'espace annulaire E entourant le papillon ; de plus, le boisseau H, réglable à ; volonté ; suivant les conditions atmosphériques, obture partiellement l'orifice d'entrée d'air fixe D.

Avant de quitter cette question de la carburation et des carburateurs, nous croyons intéressant de reproduire quelques considérations sur la carburation dues à ; M. Walcker, ingénieur civil des mines (1).
(1) La Vie Automobile, n° ; 116 du 10 décembre 1903.
Les conditions de fonctionnement des carburateurs, en général, obligent à ; disposer un orifice d'entrée de l'air de très grand diamètre par rapport à ; celui du gicleur à ; essence ; cette différence est indispensable pour obtenir l'aspiration du liquide.
Supposons avec M. Walcker que, en marche à ; allure lente, avec admission incomplète (la vitesse de l'air dans le carburateur étant alors très faible), supposons, disons-nous, que nous avons en ce cas la bonne carburation. Si nous augmentons maintenant la vitesse du moteur, il va arriver inévitablement, quels que soient le moteur et le carburateur, que la carburation va changer. 11 sera donc nécessaire, au moyen d'une manette réglable à ; la main par le conducteur, ou au moyen d'une commande mécanique quelconque, d'introduire une certaine quantité ; supplémentaire d'air. A ce moment, en effet, l'aspiration du moteur devient plus intense ; la masse d'air située en amont de la soupape est animée d'une vitesse plus considérable et la densité ; de cet air diminue, parce qu'il se trouve dilaté. Mais, l'essence qui, sous l'influence de cette dépression plus forte a jailli davantage, étant liquide, et par suite incompressible et pratiquement non dilatable, la carburation se trouve être plus riche en essence, d'où ; la nécessité ; d'une introduction supplémentaire d'air.
D'autre part, comme l'aspiration est intermittente, puisqu'elle n'a lieu que pendant un temps sur quatre, à ; chaque fermeture brusque de la soupape d'admission, le courant d'air est arrêté ; d'un seul coup et vient frapper tout obstacle qui s'oppose à ; sa marche. Mais l'inertie du jet d'essence empêche celle-ci de s'arrêter aussi rapidement ; d'ailleurs, l'entrée d'essence n'étant pas fermée brusquement par une soupape, le liquide va continuer à ; couler pendant quelques instants pour s'arrêter ensuite, progressivement ; c'est, là ; une deuxième cause d'enrichissement du mélange en essence qui explique également la nécessité ; d'une entrée additionnelle d'air. Remarquons que, plus la vitesse du moteur sera grande, plus la force d'inertie du jet d'essence sera grande, et plus il faudra par conséquent donner d'air supplémentaire. 11 va sans dire que la réciproque de tout ce que nous venons de dire est vraie et que, si la vitesse du moteur diminue, il faudra fermer progressivement l'entrée additionnelle d'air jusqu'à ; sa suppression complète.
M. Walcker fait remarquer que, pour les vitesses très faibles du moteur une troisième raison oblige à ; accentuer cette manoeuvre. Voici cette raison :
"L'essence se trouve au fond d'une sorte de petit puits, d'une profondeur très faible, il est vrai, mais cependant appréciable. Il faut par conséquent que le courant d'air soit assez fort pour produire une dépression suffisante à ; faire monter l'essence.
Si nous voulons faire tourner le moteur très lentement, nous serons amenés, pour les raisons précédentes, à ; diminuer et fermer complètement l'entrée additionnelle d'air pour maintenir la carburation dans des proportions convenables, mais alors il pourra arriver que la section de passage de l'air, que nous ne pouvons plus diminuer, soit encore trop grande pour produire Une dépression assez forte pour faire monter l'essence et que, le moteur n'aspirant plus que de l'air, l'explosion n'aie plus lieu.
Nous serons donc réduits, si nous ne voulons pas "Caler", à ; augmenter la vitesse de notre moteur pour augmenter celle du courant d'air, à ; moins que nous n'ayons un moyen soit commandé, soit automatique, de réduire la section de passage de l'air, pour produire une dépression plus grande.
"

En résumé, pour obtenir une bonne carburation, il est nécessaire d'avoir un dosage constant, et les considérations précédentes montrent que ce dosage constant sera obtenu si la dépression produite dans le carburateur l'est également.
MM. Chenard-Walcker et Cie ont étudié ; un carburateur dans lequel ils cherchent à ; réaliser cette constance de la dépression.
Voici comment ces constructeurs sont arrivés à ; réaliser celle dépression constante nécessaire pour le réglage automatique du carburateur. Tout d'abord, cette dépression détermine un appel d'air, et, par suite, un courant dont la vitesse est d'autant plus grande que la dépression est plus forte ; la vitesse du courant d'air est d'ailleurs la même que celle du piston multipliée par le rapport existant entre la section du pison et celle de la bague d'air du carburateur. Par suite, si nous connaissons la vitesse moyenne du piston, ou si nous voulons adapter le carburateur à ; une marche donnée du moteur, à ; laquelle correspond évidemment une vitesse moyenne du piston, nous connaîtrons, par cela même, la vitesse du courant d'air et nous pourrons même représenter la variation de celte vitesse par une courbe qui sera de même forme que celle représentant la variation de vitesse du moteur.
Lorsque le piston commence l'aspiration, la dépression et, par suite, le courant d'air, sont nuls ; leur valeur augmente progressivement avec la vitesse du piston jusqu'à ; atteindre un maximum correspondant à ; la vitesse maxima du piston ; à ; partir de ce moment, la vitesse du piston diminue jusqu'à ; s'annuler ; la dépression suit le même sens et finit par atteindre la valeur zéro.
Ceci est vrai surtout pour la marche à ; allure relativement lente du moteur ; mais, si la vitesse de celui-ci augmente beaucoup, les phénomènes que nous venons de décrire se reproduisent identiques à ; eux-mêmes, en série, à ; des intervalles de plus en plus rapprochés, et la courbe représentant ces variations de vitesse ainsi que les variations de dépression correspondantes, se rapproche de plus en plus d'une ligne droite.


Fig. 24. - Carburateur Chenard, Walcker et Cie, coupe verticale.

Le carburateur Chenard, Walcker et Cie que représente la figure 24 cherche précisément à ; remplacer l'emploi de ces courbes à ; allure mouvementée par une droite horizontale, image de la dépression constante.
Outre ces considérations, les constructeurs ont eu en vue une autre condition à ; réaliser dans le carburateur que nous décrivons. Si l'on veut absorber dans l'appareil un débit variable, il est de toute nécessité ; de faire varier proportionnellement à ; ce débit la section offerte au passage de l'air ; sans cela, la vitesse des gaz ne serait pas constante, ce qui nuirait au bon fonctionnement du carburateur.
D'autre part, pour obtenir une carburation constante, il est nécessaire également que les sections d'entrée d'air et d'essence restent dans un même rapport, ou, en d'autres termes, que la section de passage de l'essence varie aussi proportionnellement au débit.
Voyons maintenant comment MM. Chenard, Walcker et Cie ont réalisé ; les conditions que nous venons d'exposer : L'entrée d'air est obturée par une soupape plate qu'on peut voir en S S sur la figure 24. L'essence arrive par un ajutage central, qu'une aiguille conique a permet de fermer.
La soupape et l'aiguille conique a font corps ; on obtient ainsi que, à ; une section double, par exemple, pour l'entrée d'air, corresponde une section double pour l'essence. L'une des conditions que nous avons exprimées ci-dessus se trouve ainsi réalisée : le rapport des sections d'air et d'essence reste constant, en vue d'assurer une carburation fixe sous l'influence d'une même dépression.
Restait à ; obtenir la dépression constante. Pour cela, la soupape S S tend à ; se fermer sous la poussée d'un ressort dont la tension est pratiquement constante pour toute la levée de la soupape. On peut voir ce ressort en R, sur la figure, à ; la partie supérieure du carburateur.
Il est évident que la soupape ne se lèvera que lorsque la dépression aura atteint la valeur de la tension du ressort. Donc, si le débit augmente, la dépression tend à ; augmenter et à ; atteindre une valeur supérieure à ; la tension du ressort, d'où ; soulèvement de la soupape pour augmenter le débit, et la dépression se trouve diminuée en même temps. Le phénomène inverse se produit de la même façon, d'ailleurs, lorsque le débit diminue.
Dans les carburateurs ordinaires, cette dépression varie souvent dans le rapport de 1 à ; 10.000 ; ici, ces oscillations se maintiennent entre 28 et 32 centimètres d'eau environ.
Cette dépression constante présente, en outre, l'avantage d'assurer un mélange homogène, car le giclage, qui est dû ; à ; l'aspiration même produite par le piston, a lieu, ici, toujours avec la même puissance, puisque l'aspiration motrice a une valeur elle-même constante.
Mais, si la hauteur à ; laquelle jaillit le jet (environ 40 centimètres à ; l'air libre) est toujours la même, la grosseur en est variable avec le débit demandé ; par le moteur.
Le jet d'essence se pulvérise contre le disque perforé ; D D et le brassage obtenu est excellent.
Nous pouvons donc dire, avec M. Walcker, que la soupape suit ainsi littéralement ; le mouvement du piston et qu'elle règle l'aspiration pour toute vitesse du piston pendant une même aspiration.
Ajoutons que le niveau, dans ce carburateur, est réglé ; au moyen d'un flotteur à ; la manière ordinaire ; le mélange carburé ; s'échappe par l'orifice T et, de là, se rend au moteur (1).
(1) Nous avons mis à ; contribution, pour la description de cet appareil et pour les considérations qui la précèdent, la très intéressante note de M. Walcker publiée dans la Vie Automobile.

Carburation
(Le moteur à ; explosion, Capitaine C. Martinot-Lagarde, 1912)

Carburateur. - Pour que l'alimentation d'un moteur se fasse dans de bonnes conditions, il faut, d'après ce qui précède :
1° ; Que le liquide combustible soit amené ; à ; l'état de vapeur ;
2° ; Que le mélange d'oxygène, c'est-à-dire d'air et de cette vapeur, soit homogène ;
3° ; Que ce mélange ait les proportions voulues ;
4° ; Que la composition de ce mélange reste la même, quelle que soit l'allure du moteur, c'est-à-dire la valeur de la dépression produite par le mouvement du piston.
L'organe chargé ; d'alimenter le moteur dans ces conditions, c'est le carburateur.

Etude expérimentale. -Les premiers carburateurs, actuellement abandonnés, étaient à ; léchage ou à ; barbotage ; dans ces carburateurs, l'air aspiré ; par le piston était obligé, soit de traverser une certaine épaisseur, soit de lécher une large surface de liquide ; la richesse du mélange gazeux obtenu était décroissante et corrélative à ; la volatilité ; de l'essence ; elle variait beaucoup avec la pression, la température de l'air ambiant et l'agitation du bain liquide causée par des trépidations de la voiture.
Les carburateurs actuels sont tous à ; giclage ou à ; pulvérisation (fig. 26).


Fig. 26. - Carburateur à ; giclage Phénix.
Légende. - A, flotteur ; B, tige-pointeau ; d, pointeau fermant ou ouvrant l'orifice d'arrivée d'essence, commandé ; par le flotteur A ;
LL', leviers à ; contrepoids reposant sur le flotteur A, et commandant par la douille D la tige B ; ff, articulation des leviers à ; contrepoids ; X, toile métallique filtrant l'essence pour éviter l'encrassement ;
M, bouchon de purge ; P, champignon strié ; contre lequel vient se briser le jet d'essence ; J, gicleur, calibré ; une fois pour toutes ; K, arrivée d'essence ; R, tubulure du départ du mélange carburé ; ;
T, entrée d'air additionnel.

Ils se composent essentiellement d'un chalumeau pulvérisateur ou gicleur, tube capillaire d'où ; débouche l'essence ; cette essence est brassée à ; travers un courant d'air qui est admis par des ouvertures réglables ; le mélange gazeux est ensuite conduit au moteur en passant par une ouverture de section réglable également.
L'évaporation de l'essence est heureusement très rapide ; mais comme le temps pendant lequel elle doit se faire est de l'ordre de l/50e de seconde, la dissolution totale des vésicules d'essence dans le courant d'air ne pourra s'effectuer que si l'essence est finement pulvérisée dès le début ; de là, la nécessité ; de briser le jet d'essence sur des champignons, des cônes, des moulinets, des chicanes, etc. Mais ces obstacles constituent des résistances à ; l'aspiration et diminuent par suite la valeur de la cylindrée. En outre, si un brisement initial du jet favorise la pulvérisation, un heurt, produit par un coude ou un obstacle sur le courant de la veine gazeuse, peut, au contraire, amener des condensations nuisibles ; une partie des vésicules est entraînée et donne une mauvaise explosion, une autre partie peut ruisseler et se perdre à ; l'extérieur, ou venir troubler la carburation par un enrichissement inopportun de l'air aspiré.
Afin que le débit de l'essence ne dépende pas de la hauteur de son niveau supérieur dans le réservoir et devienne automatiquement nul quand on arrête le moteur, on interpose entre celui-ci et le gicleur, et près de ce dernier, un vase dit "à ; niveau constant" ; où ; l'essence est maintenue constamment à ; un niveau un peu moins élevé ; que l'ouverture supérieure du gicleur, grâce à ; un flotteur à ; pointeau.
Ce flotteur est équilibré ; par des masselottes ou leviers-bascules, de façon à ; former un pendule sensible aux moindres dénivellations de l'essence et cependant à ; être aussi peu impressionné ; que possible par les trépidations.

Constance du mélange. - La constance des proportions du mélange gazeux est très difficile à ; obtenir. Cela tient à ; ce que l'un des éléments arrive au carburateur à ; l'état liquide, l'autre à ; l'état gazeux. Ils obéissent, par conséquent, à ; des lois différentes. Un même effort d'aspiration exercé ; sur ces deux fluides à ; la fois produit des effets différents qui ne varient pas parallèlement avec cet effort d'aspiration.

Température. - Tant que la vitesse du moteur reste constante, l'effort d'aspiration reste constant, et les proportions du mélange restent invariables. Faisons croître la température, les expériences de M. Sorel montrent que le débit de l'essence par le même ajutage va augmenter dans les proportions de 120 à ; 160 lorsque la température passe de 20 à ; 50°. La densité ; de l'air diminuant quand la température croît, nous avons deux causes d'accroissement de la richesse du mélange en vapeur d'essence.

Nature du combustible. - La nature de l'essence employée a aussi une influence sensible sur la constance du mélange. Supposons que l'essence employée ne soit pas homogène et contienne de l'essence très volatile de densité ; 680, par exemple, et une autre de densité ; 740.
Si on approche de la température assez basse d'ébullition de la première, le gicleur laissera passer un mélange variable de vapeur d'essence à ; 680 et de gouttelettes d'essence à ; 740 qui n'auront pas eu le temps de prendre, au carburateur et à ; l'air, la chaleur nécessaire à ; leur vaporisation complète.

Conditions atmosphériques. - L'air contenant l'oxygène nécessaire à ; la combustion étant puisé ; directement dans l'atmosphère, la composition du mélange gazeux dépend évidemment de la pression atmosphérique, de l'altitude, de la température extérieure, de l'état hygrométrique de l'air.

Vitesse du moteur. - Mais la principale cause de perturbation du mélange explosible provient du procédé ; d'alimentation du moteur par aspirations de valeur variable.
A chaque vitesse du piston correspond une dépression déterminée qui croît avec la vitesse du moteur et peut varier entre 30 et 40 cm d'eau au ralenti, et atteindre 3 m environ à ; 1200 tours ; à ; chaque valeur de cette dépression correspond une certaine proportion des éléments du mélange gazeux, et, par suite, si la carburation est bonne pour une certaine vitesse, elle ne l'est pas pour une autre. On admet généralement que ces variations tiennent à ; la différence de densité ; des deux fluides. Les vitesses respectives de l'air et de l'essence augmentent avec la dépression qui les cause, mais de quantités différentes, car la densité ; de l'essence reste à ; peu près constante, alors que celle de l'air aspiré ; diminue rapidement ; il résulte donc que le mélange devient de plus en plus riche en vapeur d'essence.
On peut dire aussi que l'essence étant plus lourde que l'air, à ; volume égal, a une inertie plus considérable et, par suite, n'obéit pas aussi rapidement et aussi fidèlement que lui aux appels du piston ; si les aspirations du piston sont très rapprochées, l'essence ne jaillit plus par saccades, mais d'une façon à ; peu près continue, alors que l'air n'entre dans le carburateur qu'aux instants où ; il y est appelé ; en outre, l'air y pénètre de plus en plus détendu, il en résulte donc que, pour ces deux motifs, le mélange contient de la vapeur d'essence en excès. Il en contient d'autant plus que la vitesse du moteur est plus grande.
Au contraire, quand la vitesse diminue en dessous de la vitesse pour laquelle le carburateur a été ; réglé, le mélange formé ; par le carburateur devient de moins en moins riche en vapeur d'essence, par suite de moins en moins explosible et peut même amener des ratés.
Les remèdes qui se présentent à ; l'esprit et que la théorie exposée plus loin permet de retrouver, consistent, dans le cas d'un seul gicleur, soit à ; ménager, quand la vitesse croît, des ouvertures d'air supplémentaires, soit à ; réduire le jaillissement de l'essence au fur et à ; mesure que la dépression augmente. Les ouvertures d'air supplémentaires ont non seulement pour rôle de laisser rentrer plus d'air dans le carburateur, mais encore de diminuer, en augmentant la surface sur laquelle elle s'exerce, la dépression qui agit sur le gicleur et aspire l'essence.
L'inertie de l'essence nuit ainsi beaucoup à ; la souplesse du moteur ; tout ralentissement du moteur correspond à ; un excès d'essence entraîné ; toute accélération qui exigerait un afflux immédiat d'essence ne détermine le débit qui lui est nécessaire qu'avec un certain retard ; cette inertie rend très difficile la détermination des bonnes dimensions du gicleur et du diffuseur ; avec un diffuseur de section réduite, on obtient un bon ralentissement pour le moteur, mais la puissance maximum n'est pas atteinte ; si on emploie un diffuseur à ; grande section, on obtient une bonne marche à ; la puissance maximum, mais un mauvais fonctionnement au ralenti ; un diffuseur moyen a des qualités et des défauts moyens.
Or, une carburation inconstante et irrégulière amène des gaspillages d'essence, qui entraînent, non seulement une dépense supplémentaire inutile, mais des inconvénients pour le moteur.
La bonne carburation exige, en effet, comme on a vu, que la cylindrée contienne assez d'oxygène pour brûler à ; la fois tout le carbone et tout l'hydrogène du carbure.
S'il y a excès d'essence, l'hydrogène seul brûle, et le carbone se dépose à ; l'état de noir de fumée qui rend l'allumage plus difficile, donne de la fumée, détermine des échauffements, l'encrassement des bougies des soupapes, voire des grippages et peut même entraîner assez rapidement l'arrêt du moteur.

Théorie élémentaire du carburateur. - Tous les carburateurs modernes sont à ; giclage. Leur théorie élémentaire peut s'établir comme il suit : le giclage de l'essence et la rentrée d'air nécessaire à ; la combustion de cette essence sont provoqués par la dépression que produit dans le carburateur le mouvement du piston dans le cylindre.
Cette dépression H varie dans le même sens que la vitesse de ce mouvement, c'est-à-dire croît ou décroît en même temps que le nombre de tours par minute.
Soient S la section de l'orifice par où ; est admis l'air, Q le débit d'air, Va sa vitesse de passage, d sa densité ; (D la densité ; de l'eau).
On a, par définition, Q = S V.
En vertu du principe de Bernoulli, applicable aux gaz avec une approximation suffisante, on aurait théoriquement :
Va = racine (2 * g * H * D/da)
En réalité, par suite des pertes de charges dues aux tourbillons, aux frottements sur les parois, la dépression H doit être diminuée d'une certaine quantité ; x, et l'on a :
Va = racine (2 * g * (H-x) * D/da)
x est voisin de 0 aux faibles vitesses, puis croît avec celles-ci.
Pour l'essence, soient Se la section de l'ajutage, Qe son débit, Ve sa vitesse d'écoulement, de sa densité.
On a, par définition, Qe = Se Ve.
Comme plus haut, on aurait théoriquement :
Ve = racine (2 * g * H * D/de)
Mais, en pratique, H doit être diminué ; d'une quantité ; h dont il est difficile de déterminer exactement toutes les causes de variation, qui dépendent de la dénivellation entre les plans d'essence dans le niveau constant et l'orifice du giclage, de l'effet de capillarité ; qui produit un frottement variable avec la température contre les parois intérieures du gicleur. Cette quantité ; h, qui, d'après les expériences du commandant Krebs, peut atteindre 21 mm d'eau pour une dépression H de 30 mm aux faibles vitesses du moteur, décroît rapidement quand H croît.
On a donc en réalité ; :
Qe = racine (2 * g * (H-h) * D/de)
Par suite, on a :
quantité ; d'air / quantité ; d'essence = Qa / Qe = Sa/Se * racine(H-h)/racine(H-x) * racine(da)/racine(de)
Pour avoir une bonne carburation, ce rapport doit rester constant.
Dans le deuxième membre, certains termes H, da, de sont des variables indépendantes ; par contre, le constructeur et le conducteur peuvent faire varier soit séparément, soit simultanément, un certain nombre des autres variables Sa, Se, H-h et H-x.
Suivant les solutions adoptées, on a divers types de carburateurs, dont nous allons rapidement passer les principes en revue.

Divers types de carburateurs. - Comme nous l'avons dit plus haut, lorsque la vitesse de rotation du moteur augmente, et que, par suite, la dépression augmente, l'essence arrive en trop grande quantité. Le premier remède qui se présente à ; l'esprit est d'augmenter l'arrivée d'air par des ouvertures supplémentaires.

1° ; Sa entrée d'air supplémentaire. - Le réglage direct par le conducteur de la quantité ; d'air additionnel nécessaire à ; chaque allure du moteur, est très délicat. Aussi, on a conclu rapidement à ; la nécessité ; dans un carburateur d'obtenir ce réglage automatiquement.
Une ouverture fixe permet le passage de l'air nécessaire à ; la vitesse ralentie du moteur. Pour les vitesses plus grandes, c'est la dépression elle-même du moteur qu'on charge d'ouvrir l'entrée d'air supplémentaire en soulevant une soupape unique ajoutée au carburateur et qui est maintenue fermée par un ressort à ; boudin de tension déterminée.
Pour éviter les vibrations et diminuer l'inertie du ressort, on le freine par un dash-pot à ; glycérine ou à ; air (fig. 27 et 28), c'est-à-dire qu'on adjoint à ; l'autre extrémité ; de la tige de soupape un piston, percé ; d'une faible ouverture, qui se meut dans un cylindre contenant de la glycérine ou de l'air.
L'expérience montre que l'ouverture d'air supplémentaire croît bien avec la vitesse du moteur, mais que cette croissance suit une loi plus compliquée que la simple proportionnalité ; quand la vitesse croît, il faut ajouter une quantité ; d'air de plus en plus petite.


Fig. 27. Carburateur Clément à ; soupape d'admission d'air supplémentaire à ; ressort.
Légende. - P, soupape de prise d'air supplémentaire ; r, ressort ; B, gicleur ; c, partie étranglée du tube mélangeur ; t, trou d'admission des gaz au ralenti ;
R, rampe du boisseau d'admission des gaz ; a, entrée d'air dont la section variable est commandée par le boisseau d'admission des gaz.

Fig. 28. - Carburateur Renault à ; soupape freinée par dash-pot.
Légende. - 1, tube d'arrivée d'essence ; 2, raccord fileté ; ; 3, chambre conique ; 4, filtre crépine fixé ; sur le bouchon 34 ; 5, conduit ; C, cuve du flotteur ; 7-8, leviers articulés du flotteur ;
9, pointeau ; 10, écrou de blocage réglant la hauteur du pointeau ; 11, gicleur ; 12, étrangleur ; 13, soupape d'air additionnel ;
14, piston amortisseur mobile dans le cylindre dash-pot 16 qui est maintenu plein d'essence grâce au canal 17 ;
15, rondelle-clapet se soulevant quand le piston descend en laissant à ; l'essence contenue dans le cylindre 16 une section de passage plus grande qu'à ; la montée ;
18, tambour d'admission mobile dans le manchon 19 ; 20, chambre d'admission des gaz ; 23, tige du tambour mobile ; 26, registre réglant l'arrivée d'air chaud ;
30, poussoir permettant de soulever le pointeau d'arrivée d'essence;
31-32-33, commande du basculeur limitant pour le départ le soulèvement de la soupape d'air additionnel ; 34-35, bouchons ; 37, couvercle.

Les fenêtres par lesquelles se fait l'entrée d'air additionnel doivent donc avoir des formes spéciales déterminées d'avance théoriquement et vérifiées expérimentalement par le constructeur pour chaque régime du moteur, dans des conditions extérieures moyennes (température, pression atmosphérique, état hygrométrique de l'air, etc.).
Ces formes très spéciales doivent être choisies de telle sorte que, pour des hauteurs d'ouverture régulièrement croissantes avec la dépression, comme celles que donne une soupape commandée par un ressort, la section d'entrée d'air supplémentaire soit convenable.


Fig. 29. - Carburateur Krebs.
Légende. - A, tubulure fixe d'arrivée d'air ; D, gicleur ; E, arrivée d'essence ; G, tiroir réglant l'admission en J ; H, lige de ce tiroir ; MM, orifices d'admission d'air additionnel
P, piston soumis à ; la pression atmosphérique ; Q, membrane en caoutchouc, formant joint entre le piston P et la boîte O ; R, ressort relevant le piston ; S, couvercle.

Fig. 30. - Niveau constant du carburateur Centaure.
Légende. - A, flotteur ; B, tige solidaire du flotteur agissant sur la bille C, réglant l'arrivée d'essence ; D, vase à ; niveau constant;
R, ressort agissant sur la bille pour maintenir fermée l'arrivée d'essence ; T, toile métallique filtrant l'essence ; P, tuyau de purge.

Le commandant Krebs, le premier, dès 1903, a fait cette étude complète.
Pour éviter les chocs, pour diminuer l'inertie et les frottements, le commandant Krebs (fig. 29) remplace la soupape précédente par un tiroir vertical mobile K derrière les fenêtres M de forme appropriée définies ci-dessus ; le mouvement de ce tiroir est commandé ; par un piston P à ; large section (fig. 29), dont les bords sont reliés par une bande souple Q de caoutchouc avec les parois d'une sorte de lanterne O, de façon à ; créer ainsi un joint étanche, sans introduire de frottements.
Cette lanterne est fermée par un couvercle muni à ; sa partie supérieure d'un petit orifice S, qui est destiné ; à ; laisser la pression atmosphérique agir sur la face supérieure du piston, la face inférieure étant soumise à ; la dépression du moteur. La petitesse de ce trou empêche les mouvements brusques du piston et amortit progressivement ses oscillations. Le piston est normalement repoussé ; vers le haut par l'effet du ressort R.
L'ouverture du mélange des gaz est faite au moyen d'un tiroir horizontal G dont l'ouverture est commandée à ; volonté ; par le conducteur, et limitée par un régulateur à ; boules ou à ; eau.


Fig. 31. - Coupe du carburateur dosair ralentisseur Grouvelle-Arquembourg.

Une autre disposition originale, due à ; MM. Grouvelle et Arquembourg, consiste à ; munir le carburateur d'orifices d'air additionnel ronds, de dimensions croissantes, mais bien calculées, et fermés chacun par une bille B de poids approprié ; (fig. 31).
Pour éviter les inconvénients possibles de ressorts, de la perforation d'une membrane de caoutchouc, du frottement anormal d'un tiroir et du retard à ; l'ouverture par suite de l'inertie d'une bille qui peut adhérer plus ou moins à ; son siège, au lieu de laisser au moteur lui-même le soin d'ouvrir l'orifice d'air additionnel, un grand nombre de constructeurs actuels réunissent par une liaison mécanique l'ouverture d'admission des gaz et l'ouverture d'air. Ces deux ouvertures sont, en général, percées dans un même boisseau qui peut tourner autour de son axe à ; la volonté ; du conducteur. On peut obtenir ainsi une correspondance rigoureuse entre l'ouverture d'air additionnel et celle du mélange gazeux (comme dans le carburateur Claudel décrit plus loin [fig. 36).
Malheureusement, ce dispositif présente un inconvénient au moment de la mise en route ou lorsque le moteur ralentit, dans une côte, par exemple. Il faut obtenir dans ce cas-là ; des cylindrées plus complètes et les plus riches possible en essence ; pour cela on ouvre en grand l'admission des gaz, mais alors on ouvre en même temps en grand, par suite des connexions mécaniques, l'ouverture de l'air additionnel, ce qui appauvrit le mélange de gaz admis.
Pour empêcher l'arrivée, nuisible dans ce cas, de l'air additionnel, il faut disposer d'une manette spéciale, permettant de fermer cette ouverture momentanément.
Au contraire, avec la soupape additionnelle commandée automatiquement par la dépression du moteur, celle-ci, étant faible par suite de la faible vitesse, est insuffisante pour provoquer l'ouverture de l'air additionnel.
Aussi, pour pallier ce défaut, on admet dans certains carburateurs l'air additionnel partie par l'ouverture à ; commande mécanique, partie par une soupape avec ressort réglable, dont le mouvement est ou non freiné ; par un dash-pot à ; air (carburateurs Clément, Pipe). En outre, grâce à ; cette dernière ouverture, on peut effectuer sur le carburateur les réglages nécessités par les changements de température, de pression atmosphérique, etc.
Sur les carburateurs à ; commande mécanique, non munis de cette deuxième entrée d'air complémentaire, ce réglage s'effectue sur la section unique de l'entrée d'air additionnel.
Les carburateurs type Krebs ne comportent pas, en général, d'organe de réglage de ce genre.
Dans les carburateurs précédents, l'air primaire arrive, en général, sur le gicleur perpendiculairement à ; son axe.
Dans d'autres carburateurs, le courant d'air est parallèle à ; l'axe du gicleur. Au lieu d'avoir plusieurs ouvertures d'air extérieures, on peut n'en avoir qu'une seule à ; l'extérieur du carburateur et faire varier la section réelle par où ; passe l'air pour entrer dans le carburateur.


Fig. 32. - Carburateur avec diffuseur conique Longuemare.
Fig. 33. - Schéma du carburateur Aris.


2° ; Se Section d'entrée d'essence.Au lieu de ces fines rainures, on peut, pour freiner l'essence, remplacer le gicleur par un tube demi-obturé, par un petit champignon conique dont la distance à ; la pointe du gicleur est réglable automatiquement ou non (carburateurs Aris, Sthénos) (fig. 33 et 37).


Fig. 34. - Schéma de l'injecteur Peugeot.

Fig. 35. - Schéma de l'injecteur Jaugey.

Comme carburateur à ; réglage variable du débit d'essence, on peut citer le carburateur Gobron-Brillé, dans lequel le gicleur est coiffé ; d'un chapeau dont la distance à ; l'extrémité ; du gicleur peut être commandée par un levier ; le carburateur Peugeot (fig. 34), dans lequel l'essence arrive par un tube percé ; de petits trous disposés suivant une hélice et dont un tiroir mobile découvre un plus ou moins grand nombre ; le carburateur Jaugey, à ; six gicleurs de diamètre croissant et qui sont successivement découverts (fig. 35) en même temps que croît la section d'entrée d'air.

3° ; Action sur Sa H-h et H-x. - Dans ces carburateurs, on agit à ; la fois sur la section d'entrée d'air, la dépression qui commande l'aspiration de l'air, et celle qui agit sur l'essence.
Nous citerons le carburateur Claudel et le carburateur Sthénos.


Fig. 36. Carburateur Claudel.
Légende. - A, corps principal ; B, chambre à ; flotteur du niveau constant ; C, enveloppe pour le réchauffage ; D, boisseau de distribution ; E, raccord de tubulure d'admission ;
F, prise d'air unique ; a, entrée d'air ; b, sortie de l'air et de l'essence ; G, obturateur tournant ; H, chambre de carburation ; K, manette de commande de l'obturateur G ;
N, gicleur automatique à ; injection d'air ; O, chambre de chauffe ; H, raccord d'arrivée d'essence au flotteur ;
S, vis de réglage des gaz au ralenti ; V, vis de réglage d'air ; X, volet pour fermer l'arrivée d'air à ; la mise en route ; Y, filtre.

Dans le Claudel (fig. 36), on a une prise d'air unique extérieure F, de section constante.
Un boisseau G, analogue à ; celui que nous avons visé ; plus haut, mobile autour d'un axe horizontal commandé ; par le conducteur, entoure la partie supérieure du gicleur dont la tête occupe son milieu ; il est percé ; à ; sa partie inférieure d'une ouverture destinée à ; régler la quantité ; d'air admise, à ; sa partie supérieure d'une autre ouverture destinée à ; régler la quantité ; de gaz admise au moteur. Son intérieur, creux, H forme chambre de mélange. Les sections libres inférieure et supérieure ont à ; chaque instant des formes relatives très précises qui font varier, suivant une loi bien déterminée, la dépression intérieure dans la chambre de mélange et, par suite, la quantité ; d'air nécessaire à ; la bonne carburation.
Le gicleur ordinaire est isolé ; en quelque sorte de la chambre de dépression par un lanterneau qui l'entoure et qui est percé ; de petits trous a à ; la partie inférieure et b à ; la partie supérieure ; par les trous inférieurs (a), l'air pénètre pour former une colonne ascendante qui détermine le jaillissement du liquide ; ce liquide mélangé ; d'air sort par les trous supérieurs (b) dans la chambre de mélange. Il s'établit ainsi, par les ouvertures b, un écoulement d'air et d'essence en proportions variables avec la dépression du moteur et le rapport entre les sections d'admission des gaz et de l'air ; le débit de l'essence varie dans le sens inverse de celui de l'air, de sorte que l'on obtient un véritable freinage automatique de l'essence.
Le boisseau porte une ouverture spéciale réglable au moyen de la vis S permettant l'admission des gaz pour la marche ralentie du moteur.
L'ouverture d'entrée d'air dans la chambre de mélange est réglable grâce au déplacement d'une barrette filetée V, de façon à ; pouvoir tenir compte des variations des conditions atmosphériques.
Ce carburateur fonctionne parfaitement.


Fig. 37. - Schéma du carburateur Sthénos.


Fig. 38. - Schéma d'écoulement d'un fluide à ; travers des ajutages coniques.

Dans le carburateur Sthénos (fig. 37), la section d'admission de l'air est déterminée par la loi de contraction d'une veine gazeuse (1) dans un tube en forme de tronc de cône dont la petite base est à ; l'entrée de la veine (fig. 38) ; la dépression qui entraîne l'essence est la dépression créée autour de la partie ainsi rétrécie de la veine gazeuse. La valeur de cette contraction varie avec l'angle au sommet du cône, et est maximum pour un angle de 7 degrés ; on peut enfin trouver un endroit où ; la zone de dépression est suffisamment proportionnelle à ; la vitesse d'écoulement de l'air, pour qu'on puisse y disposer l'orifice de sortie de l'essence de façon à ; obtenir un certain freinage de l'essence ; cet endroit se trouve à ; une distance de la petite base du tronc de cône égale au tiers du diamètre de cette petite base. Grâce à ; la grande vitesse de l'air autour du gicleur, on obtient une pulvérisation immédiate et complète de l'essence et un brassage assez énergique pour permettre de réduire au minimum la tuyauterie et par suite la résistance à ; l'aspiration.
(1) Cette loi, découverte par M. Moisson, est appliquée dans la plupart des carburateurs actuels pour régulariser la carburation.
En réalité, le dispositif de freinage de l'essence doit, pour être suffisant, être complété ; par l'effet de la résistance croissante avec la vitesse d'écoulement qu'éprouve l'essence en passant à ; travers un conduit hélicoïdal (résistance variable) intercalé ; entre le niveau constant et le gicleur.

4° ; Action sur Sa-Se, H-h et H-x. - Dans les carburateurs modernes, on cherche à ; obtenir non seulement la constance de la carburation par les moyens les plus simples, mais la plus grande souplesse, la plus grande facilité ; et rapidité ; possible des reprises du moteur, la marche à ; la vitesse la plus ralentie possible et l'économie d'essence au ralenti. A cet effet, on emploie, outre les moyens précédemment indiqués, plusieurs gicleurs, deux en général.

Carburateur Zénith. - Des expériences de M. Rummel sur l'écoulement de l'eau à ; travers un conduit très étroit, reprises en employant de l'essence par M. Lauret (Comptes rendus de l'Académie des Sciences du 22 juin 1908), il résulte que la loi de Bernoulli simplifiée, admissible pour l'air et supposée exacte pour l'essence dans la théorie élémentaire exposée plus haut, doit être complétée par un terme correctif. On avait admis, en effet, que la vitesse d'écoulement Ve de l'essence était liée à ; la dépression réelle H en centimètres d'eau diminuée des résistances h provenant des frottements (h est la dépression la plus faible sous laquelle jaillit l'essence) par la relation :
Ve2 = 2 * g * (H-h).
Comme le débit qe en centimètres cubes par minute à ; travers une section se donnée est proportionnel à ; Ve
qe = Ve * Se,
cette relation peut être remplacée par la suivante :
C1 * qe2 = H-h,
où ; C1 est un coefficient constant.
En réalité, la loi d'écoulement de l'essence est donnée par la relation :
C1 * qe2 + C2 * qe = H - h,
C1 et C2 étant des coefficients constants, le débit qa de l'air peut être représenté ; par la relation
C3 * qa = H-x,
x étant beaucoup plus faible que h.
Les débits d'air et d'essence sont représentés sur la figure 39 par les courbes I et II. La courbe III donne la valeur du rapport air/essence, courbe qui a une allure hyperbolique.


Fig. 39. - Courbes donnant l'écoulement de l'essence cl de l'air dans un carburateur.

Pour établir la constance du mélange, le commandant Krebs introduit des quantités d'air supplémentaires représentées par la courbe IV. M. Baverey, dans le carburateur Zénith, emploie un deuxième moyen qui consiste à ; agir sur l'essence en adjoignant au premier gicleur, qui a un débit trop faible sous les faibles dépressions et un débit trop fort sous les fortes dépressions, un deuxième gicleur dont le débit soit relativement plus fort aux faibles qu'aux grandes vitesses.


Fig. 40. - Schéma d'un carburateur Zénith.
Légende. - A, diffuseur ; B, arrivée d'air ; C, volet d'admission des gaz ; D, admission des gaz ; E, alimentation du gicleur principal ; F, niveau constant ; G, gicleur principal;
H, gicleur compensateur ; I, orifice calibré ; alimentant le puits J ; K, tube d'alimentation du gicleur H.

Pour cela (schéma de la fig. 40), à ; un gicleur ordinaire G est adjoint un gicleur compensateur H. Celui-ci est alimenté ; par une pipe J, ouverte à ; l'air libre, où ; l'essence provenant du niveau constant débouche, par un orifice calibré ; I, théoriquement à ; l'air libre. Le débit de I est donc seulement fonction de la hauteur de la colonne d'essence en charge sur lui, hauteur qui est constante par suite du principe même du vase F à ; niveau constant.
La section du gicleur H étant très faible par rapport à ; la section du puits J, les variations de pression dans le carburateur sont sans influence sensible sur le débit de l'orifice I. Celui-ci ayant un débit constant, la quantité ; d'essence qu'il fournit à ; chaque cylindrée va donc en décroissant au fur et à ; mesure que la vitesse augmente, de telle sorte que le débit total des deux gicleurs permet au rapport air/essence d'avoir une valeur sensiblement constante.


Fig. 41. - Coupe d'un carburateur Zénith.
Légende. - A, diffuseur ; B, arrivée d'essence ; C, départ d'essence du niveau constant V ; D, admission des gaz ; F, arrivée d'air ; F-H, alimentation du gicleur auxiliaire ; G, jet principal;
I, alimentation du puits J ; K, filtre d'air ; L-M-N, écrous ; O, alimentation du gicleur U pour le ralenti ; R, lame de fixation du couvercle T du niveau constant V ; P, valve d'admission des gaz ;
S, débouchés des gicleurs ; X, gaine de réchauffage d'air chaud.

En réalité ; (fig. 41), les deux jets d'essence, principal et compensateur, sont disposés concentriquement, le jet principal au centre, le compensateur sous forme annulaire, et débouchent en s dans un diffuseur A en tronc de cône analogue à ; celui du carburateur Sthénos.
Lorsque le moteur marche au ralenti, la dépression est faible, les deux gicleurs débitent peu, l'essence monte dans le puits J. Lorsqu'on ouvre en grand l'admission des gaz, la reprise du moteur est très rapide parce que le gicleur annulaire déverse immédiatement toute l'essence en réserve dans le puits.
La vitesse du moteur s'accélérant, le débit du gicleur annulaire va en diminuant parce que le niveau du puits baisse d'autant plus vite que l'aspiration est plus forte, tandis que le gicleur central voit, au contraire, sou débit augmenter.
Pour la marche à ; l'extrême ralenti, où ; la dépression est trop faible pour amener l'éjection de l'essence par les gicleurs précédents, un troisième gicleur U, débouchant au voisinage de la tranche du papillon où ; la vitesse de passage des gaz est très grande et dont le tube d'alimentation O débouche vers le fond du puits, fournit l'essence nécessaire.
Par suite de la très grande vitesse de passage des gaz, le carburateur doit être énergiquement réchauffé ; par de l'air chaud.


Fig. 42. - Carburateur Type "Zénith" ; démonté.
Légende. - i, papillon d'étranglement des gaz ; 2-3, bouchons des gicleurs ; 4, gicleur compensateur ; 5, flotteur ; 6, gicleur intérieur ; 7, gicleur annulaire ; 8, couvercle avec pointeau et bascules;
9, pipe de marche ralentie ; 10, robinet de vidange et tamis ; 11, 12, corps du carburateur.


Fig. 43. - Vue extérieure d'un carburateur Zénith.

La figure 42 donne les éléments d'un carburateur type "Zénith" ; muni de son filtre à ; essence, adopté ; par la maison de Dion-Bouton. La figure 43 donne une vue d'ensemble extérieure.


Fig. 44. - Coupe du nouveau carburateur Longuemare.
Légende. - A, corps du niveau constant ; B, flotteur ; C, couvercle du niveau constant ; D, pointeau d'arrivée de liquide ; E, siège du pointeau ; F, filtre ; (J, raccord conique d'arrivée de liquide;
H, canal ; I, pulvérisateur ; J, tête du pulvérisateur ; K, bouchon du pulvérisateur ; L, chambre du pulvérisateur ; M, pointeau de réglage de liquide ; N, tube d'étranglement ; O, clef de dosage de mélange;
P, chambre du carburateur auxiliaire ; Q, tube d'alimentation du carburateur auxiliaire ; R, pointeau de réglage d'air du carburateur auxiliaire ; S, corps de carburation ; T, manette de la clef de dosage ;
U, raccord du réchauffeur ; V, réchauffeur ; X, entrées d'air ; Y, sortie de mélange ; Z, bouchon-support ; a, colonne ; b, guide du pointeau ; c-d, conduits de liquide ; e, conduits d'alimentation de la réserve ;
f, orifices d'air de la colonne ; g, conduits diffuseurs ; h, rainure ; i, gorge ; j, conduit central du pulvérisateur ; k, entrée d'air primaire au carburateur auxiliaire ;
l-m, orifices d'admission d'air additionnel au carburateur auxiliaire ; n, orifice de passage de mélange au ralenti ; o, échancrure de passage de mélange au ralenti.

Dans le nouveau carburateur Longuemare (fig. 44), la colonne des gicleurs porte une tête tronconique surmontée par un chapeau vissé, muni d'ouvertures rayonnantes g formant gicleur et alimentant le moteur en marche normale. Ces ouvertures débouchent dans une zone étranglée N constituée par deux troncs de cône, assurant une grande vitesse d'écoulement d'air.
Le dosage de l'air et de l'admission des gaz se fait par un boisseau analogue au Claudel.
Pour la marche au ralenti, l'essence est amenée à ; la chambre du mélange uniquement par une petite ouverture verticale, creusée dans l'axe du chapeau. On voit que, dans la position de la clef o, la dépression agit seulement par les ouvertures o et n ; le canal n débouche en regard du canal spécial k d'arrivée d'air.
Le freinage de l'essence, quand la vitesse augmente, est produit grâce à ; un entraînement d'air dans la canalisation même du gicleur ; à ; cet effet, sur cette canalisation est branché, par de petites ouvertures f, e, un puits analogue à ; celui du carburateur Zénith.
La réserve d'essence accumulée dans le puits pendant la marche au ralenti, permet un afflux d'essence pour les reprises rapides du moteur.


Fig. 45. - Schéma du carburateur Solex.
Légende. - A, admission des gaz ; C, gicleur ; F, flotteur ; g, gicleur auxiliaire ; K, diffuseur ; R, bille pour l'admission d'air supplémentaire ; H, alimentation pour le ralenti.

Fig. 46. Coupe du carburateur Solex.
Légende. ¦- E, écrou permettant le démontage complet ; G, gicleur principal ; g, gicleur auxiliaire ; K, butte amovible ; R, bille réglant la dépression sur le gicleur auxiliaire;
x-y, communications du gicleur auxiliaire ; p, pointeau ; F, flotteur ; B, bouchon molette réglant le ralenti ; H, corps du boisseau orientable ; M, entrée d'air orientable ;
O, cuve orientable ; D, écrou d'orientation ; P, arrivée d'essence orientable ; L, levier orientable.

Le carburateur Solex (fig. 45) comprend schématiquement un carburateur ordinaire avec niveau constant AF, un gicleur c, un diffuseur en tronc de cône k, genre Sthénos, auquel est adjoint un petit carburateur automatique composé ; d'un gicleur auxiliaire g, branché ; sur la canalisation du premier, et d'une prise d'air additionnel par billes (R), comme dans le carburateur Grouvelle, débouchant par le canal u au delà ; du volet d'admission A.
En réalité ; (fig. 46), le tuyau d'admission des gaz de ce carburateur auxiliaire débouche par le canal x, y, u, entre les deux lames de la vanne double V d'admission générale du carburateur. Les lames de cette vanne double laissent libre, à ; la position de fermeture pour le ralenti et la mise en route, un léger vide entre leurs bords et leur logement, de telle sorte qu'on a entre elles une dépression suffisante pour faire débiter au gicleur auxiliaire juste la quantité ; d'essence nécessaire pour la marche à ; vide, et qu'au contraire on a au-dessous de la vanne, sur le gicleur principal, une dépression à ; peu près nulle.
Au moment des reprises ou en côte, quand le moteur ralentit, et que par suite la dépression diminue, l'ouverture d'air additionnel se ferme, le débit du petit gicleur s'ajoute à ; celui du grand pour réaliser un mélange suffisamment riche.
Quand la vitesse de rotation du moteur croît, l'entrée d'air additionnel autour du gicleur auxiliaire, par suite du soulèvement de la bille R, modère le débit du gicleur auxiliaire.


Fig. 47. - Action de la vanne double du carburateur Solex.
Légende. - I, ralenti ; II, reprise ; III, pleine admission
(l'air forcé ; de passer entre les deux lames prend une grande vitesse et par suite crée une dépression suffisante pour augmenter le débit du gicleur auxiliaire.)



Fig. 48. - Coupe schématique du carburateur Vapor. (Dérivation pour le ralenti à ; gauche, puits à ; droite.)

Le carburateur Vapor (fig. 48) contient une dérivation débouchant au-dessus de la valve d'admission pour la marche au ralenti, un puits analogue à ; celui du carburateur Longuemare, un cône diffuseur ; son principe nouveau consiste dans l'emploi d'un gicleur noyé ; placé ; plus bas que le niveau d'essence dans le vase à ; niveau constant ; de sorte que le débit de celui-ci est fonction à ; la fois de la dépression et de cette charge.
On cherche ainsi à ; obtenir, avec cet unique gicleur, l'effet produit par les deux gicleurs du Zénith.


Fig. 49. - Schéma du carburateur J.M.


5° ; Carburateurs sans niveau constant. - Ces carburateurs sont appelés quelquefois aussi injecteurs. On peut citer, dans cette catégorie, le carburateur Gnome, qui se compose d'un seul gicleur et d'ouvertures d'air et de gaz réglables. La plupart des injecteurs, comme le Jaugey, le JM (fig. 49), comportent plusieurs gicleurs de diamètre croissant qui sont ouverts successivement. Il est essentiel avec ces carburateurs de disposer de filtres très fins pour éviter l'obturation des ouvertures capillaires des gicleurs. Ils nécessitent l'adjonction d'un pointeau de fermeture d'essence quand on arrête le moteur (1). D'autres, comme l'Aris, obtiennent le freinage de l'essence par un pointeau mobile dont le déplacement au-dessus de l'ouverture du gicleur est provoqué ; automatiquement par la dépression du moteur (fig. 33).
(1) Ce pointeau, dans le carburateur JM, est commandé ; automatiquement par la dépression du moteur.

6° ; Carburateurs mécaniques. - Pour éviter les inconvénients des variations de la dépression dans l'aspiration des éléments du mélange gazeux, on peut songer à ; rendre le débit d'essence indépendant de cette dépression, en réglant mécaniquement ce débit par le mouvement du moteur lui-même.
Le dispositif peut consister, comme dans le carburateur Antoinette, en une pompe aspirante et foulante mue par le moteur lui-même, et injectant dans la canalisation, au moment de l'aspiration, la quantité ; d'essence nécessaire. Le liquide jaillit au travers d'orifices très petits qui le laminent et le pulvérisent.
L'inconvénient de ces carburateurs est la difficulté ; dans le réglage du débit d'essence, tant comme quantité ; que comme périodes d'émission.
Le débit minimum qu'on puisse pratiquement obtenir ne permet pas, en général, la marche du moteur au ralenti.

De l'automaticité ; des carburateurs. - En résumé, les variations de dépression produites par le piston d'un moteur, variables avec la vitesse angulaire de celui-ci, entraînent des variations dans les proportions d'air et d'essence qui constituent le mélange carburé.
L'automaticité ; des carburateurs s'efforce de remédier à ; ces défauts de constance dans la composition du mélange tonnant ; mais la réalisation de cette automaticité ; n'est, le plus souvent, que le résultat d'un compromis satisfaisant aux conditions d'emploi les plus normales du moteur.
Pour des moteurs où ; les variations de puissance seront faibles, comme dans les voitures de course où ; le moteur travaille presque toujours à ; son maximum, les conditions de marche à ; ce maximum de puissance sont les seules intéressantes ; aussi peut-on négliger partiellement l'automaticité ; et consentir à ; avoir une marche irrégulière aux allures lentes.
Les moteurs à ; grande puissance massique, comme les moteurs d'aviation, sont généralement étudiés pour donner toute leur puissance à ; des vitesses angulaires assez élevées et constantes, et alors on n'a pas grand avantage à ; rechercher l'automaticité ; de la carburation.
Cette automaticité ; est d'ailleurs d'autant plus difficile que ces moteurs contiennent généralement un grand nombre de cylindres et que les variations de la résistance qu'éprouvent les fluides, suivant leur vitesse, à ; s'écouler à ; travers des canalisations souvent longues et un peu compliquées, sont encore une cause de trouble.
En outre, les variations souvent brusques de la résistance rencontrées dans l'air par les hélices, en cas de remous, imposent au moteur des changements d'allure si brusques que l'automaticité ; des carburateurs, qui a toujours une certaine inertie, joue avec des retards nuisibles.
Enfin, pour avoir une bonne carburation malgré ; les variations rapides d'altitude, de pression atmosphérique, de température, d'humidité ; de l'air, il faut que le carburateur dispose de moyens de réglage d'amplitude assez grande. Ceux-ci réduisent encore de beaucoup le rôle et l'utilité ; de l'automaticité, qui, nous l'avons vu, n'est qu'une solution moyenne.
Cette solution moyenne ne permet que des résultats moyens qu'un très bon conducteur peut améliorer.

Alimentation du carburateur. - Le plus simple des procédés pour alimenter le carburateur d'une façon continue en combustible, est de placer le réservoir de liquide en charge sur le carburateur de façon à ; avoir un écoulement de liquide par gravité. Dans le calcul de la section de la canalisation il faut tenir compte de la résistance des coudes et des sinuosités.
La précaution à ; prendre -est de placer le réservoir assez près du carburateur et à ; un niveau suffisant pour que, à ; toutes les inclinaisons que peut prendre pratiquement le châssis du moteur, le fond du réservoir se trouve à ; un niveau encore légèrement plus élevé ; que le sommet du gicleur. Le réservoir doit être muni à ; sa partie supérieure d'un petit orifice de communication avec l'extérieur, de façon à ; maintenir la pression atmosphérique au-dessus de l'essence.
Si le réservoir à ; essence ne peut, par suite des dispositions locales, être mis en charge sur le carburateur, il faut mettre l'essence sous pression au moyen d'une pompe à ; air, qui peut être soit à ; main, soit mue mécaniquement par le moteur.
On utilise quelquefois le gaz d'échappement pour actionner un dispositif de mise en pression ; il faut cependant prévoir pour le départ une pompe à ; air.
En tout cas, la canalisation d'arrivée d'essence doit être munie d'un filtre, car, étant donné ; le faible diamètre du gicleur, la moindre impureté ; suffit à ; empêcher l'arrivée d'essence en bonnes proportions.

Réglage des carburateurs. - Dans les carburateurs automatiques, les ouvertures de passage de l'air chargé ; d'entraîner l'essence, et de l'air additionnel chargé ; de parfaire le mélange, ont des sections variables, mais dont les variations sont liées entre elles par une commande mécanique. Le réglage se fait en agissant sur le calage de l'organe de liaison, et sur les sections de passage.
Le réglage des carburateurs non-automatiques est obtenu, pour chaque valeur de l'admission des gaz, en agissant sur l'arrivée d'essence et surtout sur l'arrivée d'air. Chaque moteur demande un réglage particulier préalable. Ce réglage se fait dans des conditions extérieures moyennes pour la marche à ; puissance normale du moteur (température, pression atmosphérique, état hygrométrique).
Lorsque la température s'élève, que la pression atmosphérique décroît, la densité ; de l'air diminuant d'une façon beaucoup plus sensible que l'essence, il faut, pour maintenir les proportions en poids du mélange gazeux, augmenter l'arrivée d'air ; lorsque la température baisse, que la pression atmosphérique monte, on est amené, au contraire, à ; diminuer l'arrivée d'air.
Lorsque l'air devient plus humide, la présence de la vapeur d'eau dilue en quelque sorte le mélange gazeux, et le rend moins explosible. Pour conserver, dans ce cas, sa valeur au couple moteur, il faut augmenter la proportion d'essence ou diminuer l'arrivée d'air.
Pour ralentir, il faut diminuer à ; la fois les gaz, l'air et l'essence.
Ces réglages concomitants doivent être faits avec beaucoup de doigté ; et déterminés expérimentalement pour chaque moteur.

Carburateur Claudel
L. Razaud 1919

Carburateur Claudel

Dans le carburateur Claudel (fig. 35) la chambre de mélange comporte un évidement cylindrique A dans lequel se meut le boisseau faisant office de diffuseur (fig. 35). Ce boisseau a une forme particulière qui lui permet, à faible ouverture ou même à fermeture complète de laisser pénétrer dans sa partie inférieure C l'extrémité du tube R à l'intérieur duquel se trouve le gicleur de ralenti.
Comme conséquence de cette forme, lorsque le boisseau est fermé, la partie supérieure du carburateur est hermétiquement séparée de la chambre C et ne peut communiquer avec celle-ci que par la conduite B se trouvant sur le côté, et dont la section de passage des gaz est réglée par une vis pointeau P, dite vis de réglage du ralenti ; mais la chambre C communique encore avec la partie inférieure de la chambre de mélange par l'échancrure Z que comporte le boisseau. La section de l'ouverture donnée par cette échancrure peut se régler par la vis T, dite de réglage de l'ouverture du boisseau pour la marche au ralenti. L'air nécessaire au mélange est aspiré par l'ouverture O.
Une deuxième chambre de forme cylindrique est aménagée en L dans le corps du carburateur et est en communication avec l'air libre par le trou t. L'ensemble du gicleur traverse sans jeu cette chambre, de sorte que l'air, pénétrant par l'ouverture t, ne peut se rendre directement dans la chambre de pulvérisation.

Gicleur. - Le gicleur est formé d'une série de quatre tubes formant en quelque sorte des chicanes qui freinent l'arrivée de l'essence dans certaines conditions. Un tube central R, de 3 à 4 millimètres de diamètre, se visse sur la base J portant elle-même l'ajutage d'arrivée d'essence formant le jet principal. Ce petit .tube porte à l'intérieur un ajutage calibré formant le gicleur de ralenti ; il est percé de deux petits trous S à quelques millimètres au-dessus de ce gicleur de ralenti et comporte quatre autres trous identiques pratiqués : deux trous M au sommet du tube dans la partie qui émerge dans la chambre C, et deux autres N dans la partie basse qui permettent l'arrivée de l'essence à l'intérieur du tube R.
Autour de ce premier tube s'en trouve un second D percé de trous K en assez grand nombre et dont la partie supérieure comporte des orifices K. Ce tube est entouré d'un troisième H qui joue le rôle de chicane ; il ne comporte aucun orifice, mais il est plus court que le tube D. Enfin une chemise F, d'un diamètre égal à celui de la partie supérieure du tube D, enveloppe hermétiquement l'ensemble des trois premiers tubes et comporte à sa partie inférieure des orifices G qui débouchent dans la chambre L, en communication elle-même avec l'air libre par le trou t.

Marche au ralenti. - Pour la marche au ralenti le boisseau est complètement fermé ; le seul passage ouvert à l'aspiration est le canal B réglable par la vis pointeau P. Ce canal débouche dans la chambre C où s'établit une certaine dépression localisée dans cette chambre, dépression qui s'exerce à l'extrémité du tube R et fait débiter par les trous M un gaz très riche en essence fourni par l'ajutage de ralenti, l'air venant des trous S. L'air supplémentaire du ralenti passe dans l'échancrure du boisseau, sa section étant réglée par la vis T.
Marche à petite ouverture du boisseau. - Si on ouvre graduellement le boisseau, la section de passage de l'air va en augmentant assez rapidement, tandis qu'au contraire la dépression va en diminuant dans la chambre C, de sorte que le débit des trous M ira aussi en diminuant. Cette combinaison des deux débits air et essence maintient constante la proportion du mélange.
Marche à grande ouverture. - Continuant l'ouverture du boisseau, la dépression sur R va diminuer considérablement, étant donné le faible diamètre de ce tube noyé dans une chambre assez grande, et le débit des trous M diminue aussi très fortement. Par contre, le lanterneau D, placé dans la partie la plus étroite de la tubulure, va jouer le rôle de diffuseur : la vitesse de l'air aspiré va provoquer un appel en K d'ou il ne sortira que de l'air carburé. En effet, sous l'influence de la succion en K, l'air extérieur va pénétrer d'abord dans la chambre annulaire L par le trou t, passer par les trous G, monter entre les tubes F et H, puis entre les tubes H et D, pénétrer ensuite par les trous E à travers l'essence et ressortir en K chargé d'essence pour se mélanger avec l'air provenant de l'ouverture O.
Marche à pleine ouverture. - Enfin lorsque le boisseau est grand ouvert, le débit de M est presque nul, tandis qu'en K la succion sera plus forte, au point que le niveau d'essence baissera dans les espaces annulaires compris entre les divers trous E par lesquels il ne passera que de l'air se mélangeant aux vapeurs d'essence qui seront aspirée par les orifices K.
Pour faciliter la mise en marche du moteur un volet, manoeuvré par une tige débouchant à côté de la manivelle de mise en route, ferme la prise d'air O.

Carburateur Claudel (ancien système).

L'ancien carburateur Claudel diffère du nouveau par la disposition du gicleur : celui-ci est enfermé dans un lanterneau muni d'orifices a à sa partie inférieure et b à sa partie supérieure, un peu au-dessus de l'extrémité du gicleur (fig. 36). Ce lanterneau pénètre dans l'intérieur du boisseau grâce à une échancrure analogue à celle que nous avons vue pour le nouveau carburateur, de sorte que, quand le boisseau est fermé en partie, la dépression s'exerce surtout à la partie supérieure du lanterneau alors qu'elle est très faible à la partie inférieure.
Marche au ralenti. - Pour la marche au ralenti le boisseau est presque fermé ; la dépression se produisant à la partie supérieure du lanterneau, il y a appel d'air par les orifices a et appel d'essence au gicleur ; l'air appelé par les orifices a entre par les orifices b de sorte qu'il se produit un courant d'air à l'intérieur du lanterneau, courant d'air d'autant plus violent que la dépression en a est plus grande : ce courant d'air active le débit du gicleur qui, sans cela, serait insuffisant.
Marche normale. - Lorsque le boisseau est ouvert en grand, la différence de dépression en face des orifices a et b est faible ; le courant d'air dans le lanterneau diminue donc considérablement et n'a plus d'action sur le gicleur, dont le débit est encore affaibli parce que la dépression sur ce gicleur ne s'exerce qu'à travers les orifices a.
Un volet ferme l'arrivée d'air pour le lancement du moteur.
Manuel de l'Automobiliste à l'usage des Conducteurs des Convois Automobiles, L. Razaud, Adjudant-Conférencier au Centre Automobile militaire de Lyon, 1919

Carburateur Renault
Renault EU 1920

Le carburateur Renault monté ; sur nos châssis 12 chevaux est entièrement automatique à ; tous les régimes ; il comporte :
1° ; Un gicleur alimenté ; par une cuve à ; niveau constant ;
2° ; Une soupape automatique d'air additionnel, freinée ;
3° ; Un dispositif de réglage de la quantité ; de gaz admise par le moteur, permettant de faire varier la vitesse de ce dernier ;
4° ; Un dispositif de réchauffage de l'air par les gaz d'échappement.

L'essence filtrée arrive par l'intermédiaire du réservoir à ; niveau constant au gicleur ; elle est pulvérisée dans un étrangleur relié ; directement au collecteur d'admission.
Notre carburateur est réglé ; une fois pour toutes au moment de la mise au point du châssis ; dans le cas où ; une cause fortuite nécessiterait un démontage, on devra veiller avec soin à ; l'étanchéité ; de tous les joints, toute fuite ou rentrée d'air étant nuisible à ; une bonne carburation.
Les canalisations, réservoirs, filtres doivent être tenus très propres et, en particulier, la chambre du flotteur et le pointeau.
Dans le cas où ; une obstruction accidentelle du gicleur 48 se produirait, on devra démonter la tuyauterie d'aspiration et la partie supérieure du carburateur ; une clef à ; tube spéciale permettra d'atteindre et de dévisser le gicleur.


1 Soupape d'air additionnel.
2 Taquet de blocage de la tige de soupape
    d'air additionne!.
3 Boisseau d'admission.
4 Tu0004440auterie d'aspiration.
5 Etrangleur.
6 Bouchon de démontage du couvercle de cuve.
7 Poussoir.
8 Cuve à ; niveau constant.
9 Vis de la partie supérieure du carburateur.
10 Raccord de la tuyauterie d'aspiration.
11 Manette de commande du boisseau d'admission.
12.Piston du frein à ; essence.
13 Flotteur.
14 Tubulure d'arrivée d'essence
15 Pointeau.
16 Filtre.
17 Bouchon de démontage du filtre.
18 Gicleur.
19 Cylindre du frein à ; essence.
20 Levier de blocage du taquet.

Air additionnel
La proportion du mélange carburé, aux différents régimes, est rendue constante par le réglage automatique d'une soupape d'air additionnel, cette soupape munie d'un frein à ; liquide 12 et 19 alimenté ; par l'essence du carburateur, s'ouvre progressivement, laissant à ; l'air une section de passage proportionnelle à ; la dépression produite par l'aspiration.

Réglage de l'admission de gaz
Le réglage de la quantité ; de gaz admise dans les cylindres est assuré ; par un boisseau 3 au moyen duquel on peut découvrir progressivement des ouvertures permettant aux gaz de parvenir aux cylindres ; il est commandé ; par la manette de ralenti portée par le volant et par la pédale d'accélérateur.
La manette ne permet de déplacer ce boisseau qu'entre deux positions, dont l'une correspond â ; la fermeture complète, c'est-à-dire â ; l'arrêt de la voiture, et l'autre â ; une vitesse moyenne du moteur.
La pédale continue l'action de la manette jusqu'à ; l'ouverture complète correspondant à ; la vitesse maxima du moteur.

Dispositif de réchauffage du gaz
Pour permettre une carburation régulière â ; toutes les températures, l'air carburé, au sortir de l'étrangleur, passe dans une conduite venue de fonte avec le bloc des cylindres et, par conséquent, en contact avec l'eau de circulation. En traversant cette canalisation, l'essence finit de se gazéifier et le mélange arrive aux cylindres à ; une température pratiquement constante.
Pour faciliter le lancement, une commande spéciale permet de bloquer la soupape d'air additionnel. Elle est constituée par une poignée disposée au centre du volant de direction et agit par un système de tringles et de leviers sur un taquet 2 qu'il importe de laisser libre dès que le moteur tourne.

Causes de mauvais fonctionnement
Une mauvaise carburation provient d'un mauvais fonctionnement soit du carburateur, soit des canalisations d'amenée d'essence.

A. - L'essence n'arrive pas au carburateur.
On s'aperçoit que l'essence n'arrive pas au carburateur en appuyant sur le poussoir 7 qui surmonte la cuve de niveau constant 8 ; on ne sent plus le flotteur remonter.
Les causes possibles sont :
1° ; Le robinet du réservoir est fermé ; ;
2° ; Le réservoir est vide ;
3° ; Le trou d'air du bouchon de remplissage du réservoir est bouché ; ;
4° ; Le filtre 16 du carburateur est encrassé ; ; le démonter et le nettoyer ;
5° ; Un corps étranger obstrue soit le tube d'amenée d'essence, soit l'arrivée au fond de la cuve ;
6° ; Le pointeau 15 est coincé ; ;
7° ; Il peut y avoir de l'eau dans l'essence ; elle se rassemble dans les parties basses de la tuyauterie et peut empêcher l'essence d'arriver ; démonter le raccord fixant cette tuyauterie au carburateur, laisser l'eau s'écouler et remettre le raccord en place ;
8° ; Il peut y avoir de l'air dans les tuyauteries ; procéder comme dans le cas précédent.
Pour éviter les causes d'arrêt provenant des paragraphes 5, 7 et 8, la canalisation d'amenée d'essence au carburateur a été ; établie avec une pente aussi régulière que possible et sans coudes brusques.

B - L'essence arrive en trop grande quantité ; au carburateur (carburateur noyé).
Les causes possibles sont :
1° ; Un corps étranger empêche le pointeau 15 de porter sur son siège ;
2° ; Le flotteur 13 (fig. 1) est percé ; et se remplit d'essence.
Changer le flotteur ou le réparer, si cela est possible, de la façon suivante : le plonger dans l'eau bouillante ; le point défectueux sera indiqué ; par une sortie de bulles de gaz ; attendre que l'essence ait disparu et ressouder ce flotteur en ayant soin de ne pas trop augmenter son poids.
Une carburation trop riche est caractérisée par des gaz d'échappement noirâtres et une fumée âcre.

C - Le moteur ne rend pas.
Ceci vient de ce que le gicleur est obstrué ; - le démonter (comme indiqué ; précédemment) et le déboucher en ayant soin de ne pas agrandir ni déformer l'orifice ;
Une carburation trop pauvre est caractérisée par le mauvais rendement du moteur et une série de ratés.

D - Il y a des retours au carburateur.
L'essence arrive en quantité ; normale, mais un excès d'air provoque des retours au carburateur ; vérifier s'il n'existe pas de rentrée d'air aux joints, soit de la tuyauterie d'aspiration, soit des culasses ou des bougies ; réparer ou resserrer ces joints.
Si les joints sont en bon état, les explosions proviennent des soupapes d'aspiration.

Allumage (pour info)
Renault EU 1920


1 Plateau d'entraînement de la magnéto.
2 Accouplement élastique.
3 Plateau à ; crans de réglage de la magnéto.
4 Pignons de commande de magnéto.
5 Ecrou de blocage de l'axe de magnéto.
6 Bouchon de l'écrou de blocage.
7 Lames de fixation du couvercle de distributeur.
8 Couvercle de distributeur.
9 Contre-écrou de blocage de vis platinée longue.
10 Vis platinée longue.
11 Vis de fixation de ressort de rupture.
12 Vis platinée courte.
13 Butées de rupture.
14 Vis de fixation du dispositif de rupture.
15 Ressort de levier de rupture.
16 Plateau du dispositif de rupture.
17 Levier de rupture.
18 Vis de fixation de levier de rupture.
19 Borne isolée de la magnéto.
20 Plots du distributeur.
21 Balai tournant du distributeur.
22 Ensemble du dispositif de rupture.
23 Fiche conduisant 1e courant au distributeur.
24 Chapeau de parafoudre.
25 Porte-balais collecteur.
26 Balai collecteur de courant.
27 Collecteur de courant.



Carburateur Zenith
(Manuel du Breveté ; Mécanicien, 1932)


Coupe d'un carburateur automatique Zenith
NC. Cuve du niveau constant. - F. Flotteur. - TP. Pointeau. - M. Masselotte. - S. siège du pointeau. - Tu. Corps du carburateur. - D. Diffuseur. - G. Gicleur principal.
GC. Gicleur secondaire ou annulaire. - R. Gicleur de ralenti. - V. Bouchons du gicleur. - P. Papillon. - A. Pipe d'admission. - E. Buse d'entrée d'air. - C. Compensateur.

Principales pièces d'un carburateur
Un carburateur se compose, en général, de deux parties distinctes :
1° ; Une cuve à ; niveau constant, qui a pour fonction de maintenir le niveau d'essence constant par rapport au gicleur à ; la période de repos.

2° ; Le corps du carburateur, qui comprend :
I. La chambre de carburation, où ; s'effectue le mélange ;
II. Les gicleurs ;
III. Les dispositifs de correction de dosage ;
IV. Des organes accessoires (papillons, volets, prises d'air, etc.) ;
V. Le dispositif de réchauffage.

1° ; Cuve à ; niveau constant
Une cuve N C contient un flotteur F ; à ; la base de la cuve N C s'effectue l'arrivée d'essence par l'ajutage t. Un pointeau TP peut fermer plus ou moins complètement cette arrivée d'essence. Les mouvements du pointeau TP sont commandés par le mouvement du flotteur F, à ; l'aide des petits leviers M ou contrepoids masselottes.
Si le niveau d'essence tend à ; monter dans la cuve NC, le flotteur F monte également, et, par le jeu des masselottes M, le pointeau descend et vient obturer l'arrivée d'essence t.
Quand le niveau d'essence tend, au contraire, à ; descendre, les mouvements inverses se produisent, et TP ouvre complètement l'arrivée d'essence.
La cuve est fermée, à ; sa partie supérieure, par un couvercle Cv, qui porte quelquefois un petit poussoir permettant de "noyer" ; le carburateur.
Un filtre, destiné ; à ; retenir les impuretés contenues dans l'essence, précède généralement l'arrivée d'essence.

2° ; Corps du carburateur.
I. Chambre de carburation. - Consiste en une tubulure Tu dans laquelle, on place le diffuseur D. ou venturi. Dans la chambre de carburation viennent déboucher les gicleurs.
II. Gicleur. - La plupart des carburateurs comportent différents gicleurs. En général, un gicleur spécial assure la marche au ralenti.
III. Dispositifs de correction de dosage. - 1° ; Dans le cas d'action sur l'air : soupapes à ; clapet ou à ; billes (fig. 59) ; 2° ; Dans le cas d'action sur l'essence : gicleurs spéciaux (fig.57).
IV. Organes accessoires.
A la partie supérieure de la chambre de carburation, se trouve un papillon P, manoeuvrable de l'extérieur. Ce papillon permet de régler la quantité ; de gaz carburé ; admis dans le moteur, afin de faire varier sa vitesse. Un volet est quelquefois disposé ; dans la buse d'entrée d'air, pour obturer plus ou moins l'arrivée d'air, notamment pour la mise en route.
Collecteur d'admission. : Le carburateur est relié ; au moteur par un conduit spécial chargé ; de distribuer le mélange aux différents cylindres. Ce conduit s'appelle collecteur d'admission ou pipe d'admission.
La forme et la construction du collecteur d'admission doivent être étudiées avec soin, car elles influent très sérieusement sur la marche du moteur (voir fig. 64).
Il faut :
1° ; Eviter les coudes brusques et les rétrécissements (pertes de charge) ;
2° ; Diminuer autant que possible la longueur (pertes de charge) ;
3° ; Obtenir une surface Intérieure sans aspérités (emploi du cuivre rouge) ;
4° ; Eviter les points bas (condensations d'essence) ;
5° ; Réaliser une étanchéité ; parfaite (rentrées d'air troublant la carburation).
Fréquemment, le collecteur d'admission est venu de fonderie avec le bloc de cylindre.
V. Dispositif de réchauffage. - 1° ; Par aspiration d'air chaud : comporte une tubulure allant puiser l'air aux approches du collecteur d'échappement (fig. 61) ou dans le carter des soupapes (fig. 63).
2° ; Par circulation de gaz chaud (fig. 60) ou d'eau chaude, constitué ; par une double enveloppe entourant la chambre de carburation, ou plus simplement, la tubulure.


Fig. 60. - Réchauffage par las gaz d'échappement : t. Chemin suivi pas les gaz d'échappement du réchauffage. - R. Robinet de réglage du chauffage.
Fig. 61 - Réchauffage par aspiration d'air chaud : R. Réchauffeur.- T. Tuyauterie d'aspiration d'air chaud. B. Bague de réglage d'air froid.



Fig. 62. - Réchauffage par circulation d'eau.
Fig. 63. - Réchauffage par prise d'air chaud dans le carter des soupapes.



Réglage du carburateur Solex IAC
(Renault 4 CV, RTA 1.1949)



1. Gicleur de ralenti. - 2. Gicleur principal. - 3. Vis de richesse de ralenti.
4. Vis de butée du papillon. - 5. Gicleur de starter. - 6. Gicleur d'air du starter.

Buse 14,5 ; Circuit de marche : essence 75, air 100 ; Starter : essence 90, air 3,50 ; Poids du flotteur : 11 gr ; Pointeau 1,5

Bistarter
S'assurer que le levier de manoeuvre étant poussé à fond, le levier de commande de la glace du starter se trouve bien poussé contre sa butée. Veiller à ce qu'aucune entrée d'air ne vienne annuler l'action du starter.

Ralenti
Vérifier le parfait état de la pointe de la vis de richesse.
Pour régler le ralenti, le moteur étant chaud :
1° Vérifier l'égalité des compressions ;
2° S'assurer de l'absence de prises d'air additionnelles ;
3° Vérifier le parfait fonctionnement de l'allumage ;
4° Desserrer la vis de richesse jusqu'à ce que le moteur commence à galoper ;
5° Desserrer ou resserrer la vis de butée des gaz jusqu'à ce que le moteur tourne à un régime normal (500 tm. environ) ;
6° Resserrer très lentement la vis de richesse, jusqu'à ce que le moteur tourne rond.

Nettoyer le carburateur le plus souvent possible au moyen d'air comprimé.

A partir de janvier, le carburateur Solex 22 BIC remplace par le 22 IAC



1. Gicleur de ralenti. - 2. Gicleur principal. - 3. Vis de richesse de ralenti.
4. Vis de butée du papillon. - 5. Gicleur de starter. - 6. Gicleur d'air du starter.