- Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite George Sand (1804-1876), née à Paris, femme de lettres.
L'oeuvre immense de George Sand (70 romans, 50 volumes divers) dépasse de loin les quelques romans champêtres de la "bonne dame de Nohant" auxquels détracteurs acharnés ou admirateurs bien intentionnés ont voulu la réduire. Elle constitue en fait, comme la vie de l'écrivain, un écho de tous les débats et de toutes les recherches de ce XIXe siècle si mouvementé.
Elle a donné des oeuvres d'une grande richesse dans le domaine sentimental (Indiana, Lélia, Valentine, etc.), social (Mauprat, le Compagnon du Tour de France, Consuelo), champêtre (la Mare au Diable, écrit en 4 jours,, la Petite Fadette, François le Champi) et merveilleux (Laura).
Elle fait preuve d'une imagination romanesque, d'une psychologie intelligente et fine, de beaucoup d'art sous les dehors d'un style parfois prolyxe.
Ses amours sont orageuses (Sandeau, Musset, Michel de Bourges) avant qu'elle ne trouve la stabilité auprès de Chopin.
(Portrait par Auguste Charpentier, 1838).
Aurore Dupin est née à Paris de Maurice Dupin, un petit artisan parisien petit-fils du Maréchal de Saxe, mort accidentellement en 1808, et de Sophie Delaborde, fille d'un oiseleur du Pont-Neuf.
Son père meurt en 1808 et la petite Aurore passe sous la tutelle de Mme Dupin de Francueil, sa grand-mère, en 1809, à Nohant, lieu qui restera toute sa vie une source d'inspiration et un port d'attache.
Elle est en pension au couvent des Dames anglaises, à Paris, de 1818 à 1820.
Peu après la mort la mort de sa grand-mère, elle se marie en 1822 avec Casimir Dudevant, le fils d'un baron d'Empire, rencontré chez des amis près de Melun.
Son fils Maurice naît en 1823 à Paris, puis sa fille Solange en 1828 à Nohant.
En 1829, elle écrit sa première oeuvre, le Voyage chez M. Blaise.
Son union avec Dudevant est un échec, et, après une succession de crises violentes, M me Dudevant obtint en 1831 l'autorisation d'aller passer six mois de l'année à Paris, avant la séparation définitive (1836).
Elle collabore au Figaro en 1831, sous l'égide de son directeur, Henri de Latouche et publie son premier roman, Rose et Blanche ou la Comédienne et la religieuse, en collaboration avec Jules Sandeau, sous le pseudonyme de Jules Sand (chez B. Renault, 5 volumes).
Elle rompt avec Sandeau en 1833 et rencontre, chez Buloz, Musset, dont elle devient la maîtresse.
Résolue à vivre seule, elle devient journaliste à la Revue des Deux Mondes et écrit des nouvelles comme Une conspiration en 1537 (1831, publié à titre posthume en 1921), dont Musset devait s'inspirer pour son Lorenzaccio
Parmi ses nombreux écrits, ses premiers romans furent bien accueillis (Indiana, 1832 ; Lélia, 1833), grâce à leur mélange de réalisme et de lyrisme désenchanté, teinté parfois d'ironie.
Les premières Lettres d'un voyageur paraissent dans la Revue des Deux Mondes en 1834.
En 1835 elle rencontre Michel de Bourges et entame le procès de séparation avec Casimir Dudevant, jugé en séparation en 1836.
Découvrant la possibilité, pour une femme, de trouver la liberté dans et par l'écriture, elle devint alors une figure de la vie intellectuelle française et reçut à Nohant Liszt, Sainte-Beuve, Marie d'Agoult, Delacroix ; elle fit scandale en s'habillant en homme et en fumant le cigare, en menant une vie passionnelle agitée, avec de nombreuses liaisons, dont une avec Musset (1833-1834) et une avec Chopin (1838-1847).
Liszt et Marie d'Agoult séjournent à Nohant en 1837, année de la mort de la mère de George Sand.
Peu à peu, alors que parait Mauprat (1837), l'influence de son nouvel amant, Michel de Bourges, la conduit vers un socialisme idéaliste dont témoignent son roman Spiridion (1839) et la Revue Indépendante qu'elle fonde en 1841 avec Pierre Leroux et Louis Viardot.
Elle collabore au Monde, journal de Lamennais (Lettres à Marcie) et publie les Lettres d'un voyageur (chez Félix Bonnaire, en 2 volumes) puis Mauprat (chez Félix Bonnaire, en 2 volumes).
En 1838 Balzac séjourne à Nohant et débute la liaison avec Chopin, qui lui a été présenté par Liszt.
La première représentation de Cosima, en 1840, est en échec.
En 1841 Buloz refuse le roman Horace. Après un procès, elle rompt avec Buloz et la Revue des Deux Mondes et créée, avec Pierre Leroux et Louis Viardot la Revue indépendante, laquelle y donne son Horace.
En 1842 premier séjour de Delacroix à Nohant
Résidant tantôt à Paris, à proximité de Chopin, tantôt à Nohant, elle compose alors le vaste ensemble romanesque de Consuelo (1842-1843), histoire d'une libération individuelle et féministe, puis la Comtesse de Rudolstadt en 1843 et 1844 (chez L. de Potter, en 5 volumes).
Elle écrit, en 4 jours, la Mare au Diable publiée en 1846 (chez Desessart, en 2 volumes).
Solange se marie à Nohant en 1847 avec le sculpteur Clésinger puis de brouille avec sa mère.
Proche du penseur socialiste Pierre Lzeroux, dès 1840, George Sand milite pour l'émancipation du peuple et prend une part active à la propagande de l'aile gauche du gouvernement provisoire (Ledru-Rollin) pendant la révolution de 1848 (collaboration au Bulletin de la République, création de la Cause du peuple).
L'échec de l'insurrection de juin la fait renoncer à la vie politique et elle se réfugie à Nohant après la manifestation populaire du 15 mai.
Le Théâtre-Français joue Le roi attend en 1848.
Chopin meurt en 1849.
Elle poursuit dans la voie du roman champêtre déjà abordé avec la Mare au diable avec la Petite Fadette (chez Michel Lévy, en 2 volumes, 1849), François le Champi (chez Alexandre Cadot en 1850, en 2 volumes, représenté à l'Odéon) puis les Maîtres sonneurs (1853).
Installée rue Racine depuis le début de l'année, George Sand quitte Paris après le coup d'État du 2 Décembre 1850.
Claudie est représentée à la Porte-Saint-Martin en 1851, la collection des Oeuvres illustrées par Tony Johannot commençant à paraître chez Blanchard-Hetzel-Marescq.
En 1853 elle publie Mont-Revêche (chez Cadot, en 4 collections) puis les Maîtres sonneurs (chez Cadot, en 4 volumes), alors que Mauprat est repréesenté à l'Odéon.
Mais ces romans, où s'expriment son amour de la campagne berrichonne, des traditions paysannes et son idéalisme sont loin de constituer le stade ultime de son écriture : il lui restait plus de vingt ans à vivre, qu'elle consacrera à l'écriture romanesque et théâtrale, à l'expression de ses souvenirs.
En 1854 débute de la publication dans la Presse de l'Histoire de ma vie (commencée en 1847 puis chez chez Victor Lecou, Cadot, en 20 tomes).
Au cours de l'année 1856, diverses représentations sont faites : Lucie, Françoise, Comme il vous plaira.
Musset meurt en 1857.
En 1858, elle reprend ses relations avec Buloz et publie les Beaux Messieurs de Bois-Doré (chez Cadot, en 5 volumes), l'Homme de neige, dans la Revue des Deux Mondes et Légendes rustiques, avec dessins de Maurice Sand (chez Morel et Cie).
En 1859 est publié Masques et bouffons de Maurice Sand (chez Michel Lévy), avec préface de sa mère et romans champêtres illustrés, avec édition originale de Promenades autour d'un village (chez Hachette, en 2 volumes).
En 1864, laissant Nohant à Maurice, George Sand va s'installer avec Manceau à Palaiseau. Le Marquis de Villemer est représenté à l'Odéon et est publié le Théâtre de Nohant (chez Michel Lévy).
Manceau meurt à Palaiseau l'année suivante.
En 1866, représentation du Don Juan de village, écrit avec Maurice.
Sa correspondance témoigne de ses relations amicales avec les écrivains nouveaux (Fromentin, Flaubert).
En 1869, représentation de la Petite Fadette, opéra-comique. Flaubert est à Nohant, il reviendra avec Tourgueniev en 1872.
En 1873, elle publie Contes d'une grand'mère, première série (chez Michel Lévy).
Elle s'éteint le 8 juin 1876 à Nohant.
Au-delà de l'image de la "bonne dame de Nohant", elle laisse donc celle d'un écrivain romantique épris de liberté et d'une grande sensibilité.
Voyage chez M. Blaise 1829,
Rose et Blanche 1831,
Une conspiration en 1537 1831 (publié à titre posthume en 1921),
Indiana,
Valentine 1832,
Kourroglou,
Lélia 1833,
le Secrétaire intime,
Jacques 1834,
André,
Leone Leoni 1834,
Simon 1836,
Lettres d'un voyageur,
Mauprat 1837,
La dernière Aldini,
les Maîtres mosaïstes 1838,
L'Uscoque,
Spiridion,
nouvelle édition de Lélia, très remaniée 1839,
Gabriel,
les Sept Cordes de la lyre,
le Compagnon du tour de France 1840,
Horace 1841,
Un hiver à Majorque 1842,
Consuelo Tome 1,
Tome 2 et
Tome 3 1842-1843,
la Comtesse de Rudolstadt 1843-1844,
Jeanne 1844,
le Meunier d'Angibault 1845,
Isidora,
Teverino,
la Mare au Diable 1846,
le Péché de M. Antoine Tome 1 et
Tome 2,
Lucrezia Floriani,
le Piccinino 1847,
la Petite Fadette,
François le Champi 1850,
Histoire du véritable Gribouille 1850,
le Château des Désertes 1851,
Jean Ziska,
Mont-Revêche,
les Maîtres sonneurs 1853,
Adriani 1854,
Oeuvres illustrées de George Sand : Les visions de la nuit dans les campagnes - La vallée noire - Une visite aux catacombes 1854,
Histoire de ma vie 1847-1855,
(tome 1,
tome 2,
tome 3,
tome 4,
tome 5,
tome 6,
tome 7,
tome 8),
La Daniella, Volume I et
Volume II 1857,
les Beaux Messieurs de Bois-Doré,
Légendes rustiques 1858,
l'Homme de neige,
Pauline,
romans champêtres illustrés et
Promenades autour d'un village 1859,
Valentine,
Jean de la Roche,
Constance Verrier 1860,
la Ville noire,
le Marquis de Villemer,
Valvèdre,
la Famille de Germandre 1861,
Souvenirs et impressions littéraires,
Tamaris,
Souvenirs et impressions littéraires 1862,
Mademoiselle La Quintinie 1863,
le Théâtre de Nohant 1864,
Laura 1865,
Monsieur Sylvestre 1866,
le Dernier Amour 1867,
Cadio),
Mademoiselle Merquem 1968,
Pierre qui roule,
le Beau Laurence,
Malgré tout 1870,
Césarine Dietrich,
Journal d'un voyageur pendant la guerre 1871,
Nanon - La bibliothèque précieuse 1872,
Impressions et souvenirs 1873,
Ma soeur Jeanne 1874,
Flamarande, les Deux Frères 1875,
Autour de la table,
la Tour de Percemont-Marianne 1876,
Contes d'une grand'mère 1873-1876,
Nouvelles lettres d'un voyageur 1877,
Correspondance 1882-1884,
Francia : un bienfait n'est jamais perdu 1899,
Journal intime 1926.
Aldo le rimeur,
Cora,
Les Dames Vertes,
Elle et lui,
Les Jardins en Italie (manuscrit),
Lavinia,
Légendes rustiques,
La Marquise,
Mattea,
Metella,
L'Orco.
Les lettres codées de George Sand à Alfred de Musset (voir "digréssions"),
des préface de George Sand dans les Poésies de Magu, Werther de Goethe, et Jacques Dumont, par Médéric Charot.
Correspondance avec Musset et citations
Lettre aux membres du Comité central (1848)
- Documents au format .txt :
- Lélia, la Petite Fadette, François le Champi, La mare au Diable : François le Champi, Contes d'une grand'mére.
- à voir, le site de Cécile Pichot
- Correspondance, 1812-1876 Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4 et Tome 5
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