- Vous avez dit GPLc ?
- Le GPLc, pour Gaz de pétrole liquéfié carburant, est issu du raffinage du pétrole. Il est composé, en règle générale, de 50 % de butane et de 50 % de propane, les proportions pouvant varier selon les pays.
Le GPLc est stocké dans un réservoir particulier à l'état liquide sous une pression raisonnable de 8 à 10 bars.
- Le bon élève de l'écologie
- L'intérêt principal du GPL, outre son prix attrayant, réside dans son faible volume d'émissions polluantes. Le gaz est exempt de plomb, de benzène et de soufre, et ne produit pas d'oxyde de carbone. Par rapport au sans plomb 95, le GPL permet une baisse des émissions de 15 % à 40 % pour les oxydes d'azote (NOx), de 20 % à 60 % pour les oxydes de carbone(CO), d'environ 10 % pour le gaz carbonique (CO2 et réduit de 30 % à 60 % les hydrocarbures imbrûlés (HC). L'homogénéité du mélange air+GPL assure une meilleure régularité du couple moteur à bas régime, mais perd environ 5 % de puissance à haut régime. Les reprises sont également plus souples et les vibrations diminuent. Contrairement aux carburants classiques, la combustion du GPL ne laisse aucun dépôt (calamine). Les révisions peuvent être espacées tous les 30 000 km. A noter toutefois une surconsommation de l'ordre de 20 %, qui s'explique par le pouvoir calorifique volumique inférieur du GPL par rapport à l'essence.
- Avantage : Des kilomètres moins chers
- Grâce à son prix avantageux, la surconsommation d'un véhicule roulant au GPL est compensée par un coût inférieur à la pompe.
D'autre part, il faut noter que la présence d'un réservoir supplémentaire peut amputer le volume du coffre. Afin de résoudre ce problème, les constructeurs étudient dès la conception de leurs modèles une version GPL avec réservoir intégré. Enfin, II existe des réservoirs "toriques" qui prennent la place de la roue de secours, celle-là étant alors remplacée par une bombe anticrevaison.
Pour 15 EUR, | 160 km avec le Super sans plomb |
245 km avec le Gazole |
300 km avec le GPL |
- Soupapes : Gros débit obligatoire
- Aujourd'hui, 80 % des véhicules devant changer de soupape de sécurité ont bénéficié de l'opération Réflexe GPL. Selon les calculs du CFBP (Comité français du butane et du propane), il ne resterait "que" 20000 véhicules dotés d'une soupape hors norme, sans compter ceux déjà sortis du parc roulant. Cette opération aidait financièrement les automobilistes possédant un véhicule équipé en seconde monte avant le 1erjanvier. Ces derniers avaient jusqu'au 30 septembre pour se faire rembourser une partie des dépenses liées à la modification du réservoir. Depuis le ler octobre, tous les véhicules GPL doivent obligatoirement être dotés d'une soupape de sécurité à haut débit sous peine d'une amende de 137 EUR, d'être recalés au prochain contrôle technique, et surtout de risquer un désengagement de l'assurance en cas de problèmes ultérieurs.
- S'équiper
- L'offre de véhicules GPL reste relativement récente dans les catalogues des constructeurs et ne concerne que certains modèles. Il est toutefois possible d'adapter, sur tout véhicule à essence, un système d'alimentation GPL.
Plusieurs sociétés spécialisées disposent de points d'installation en France. Vous trouverez leurs coordonnées, classées par département, sur le site Internet du Comité français du butane et propane (www.cfbp.fr).
Préférez des marques reconnues telles que Borel, Necam, Roxer ou Vialle.
- L'offre des constructeurs
- Actuellement, douze constructeurs d'automobiles (lire ci-dessous) proposent dans leur catalogue 47 modèles fonctionnant au GPL. Dans cette liste, il faut souligner l'absence d'Alfa Romeo, de BMW, de Ford, de Lancia, de Mercedes... Si Mercedes et BMW justifient ce manque dans leur catalogue par le peu d'intérêt de leur clientèle pour l'offre GPL, Ford, de son côté, tient à préciser : "Nous avons un programme de développement interne pour une solution GPL, qui arrivera, dans un premier temps, sur notre gamme d'utilitaires." Quant à Alfa et à Lancia, le GPL ne semble pas être une préoccupation primordiale.
Le tiercé gagnant du marché GPL 2001
- 1 Renault Scénic 1.6 16V - 1368 immatriculations, 2 Lada Niva 1.7 - 947, 3 Renault Twingo 1.2 - 500
-Citroën : Berlingo Multispace et fourgon 1.4, Saxo 1.4, Saxo Entreprise 1.4
- Daewoo : Lanos 1.3, 1.5 et 1.6, Nubira berline et break 1.6 et 2.0, Rezzo 2.0, Musso 3.0
- Daihatsu : Terrios II 1.3
- Fiat : Multipla
- Lada : 110, 111 break, 112, Niva 1.7
- Opel : Corsa 1.2 16V et 1.4 16V, Astra 1.4 16V, 1.6 16V et 1.8 16V, Astra break 1.6 16V, Vectra berline et break 1.6 16V, 1.8 16V et 2.2 16V, Omega break 2.2 16V, Zafira 1.6 16V, 1.8 16V et 2.2 16V, Combo Tour et Cargo 1.6
- Peugeot : 406 berline et break 1.7 16V, Partner l.4 Combispace et Fourgon
- Piaggio : Porter fourgon et Pick-up 1.3 16V
- Renault : Twingo 1.2, Clio 1.2, Mégane berline et break 1.6 16V, Laguna 1.6 16V, Scénic 1.6 16V, Kangoo l.2
- Saab : 9-3 berline et cabriolet 2.0 16V, 9-5 berline et break 2.0 16V et 2.2 16V
- Subaru : Forester 2.0 16V, Legacy break et Outback 2.5 16V
- Volvo : S40 et V40 1.8 16V, S60 2.4 20V, S80 2.4 20V, V70 2.4 20V
- Bilan
- Avec plus de 1 800 stations-service en France, rouler au GPL ne pose plus de problème. D'autant que les progrès techniques réalisés sur ces motorisations procurent, aux voitures concernées, un agrément de conduite identique à celui ressenti sur des véhicules fonctionnant à l'essence.
D'autre part, l'association des deux modes d'alimentation - essence et GPL - permet une autonomie de l'ordre de 900 km en moyenne. Tant que les incitations fiscales existent, l'intérêt est réel. Car les crédits d'impôt accordés gomment le surcoût à l'achat et l'automobiliste profite alors pleinement du prix du carburant GPL, en moyenne de 50 % inférieur à celui de l'essence, et de 40 % au gazole. Sans cet avantage, le GPL perd de son intérêt à moins d'être un "gros rouleur" puisque l'amortissement s'effectue au bout de 40 000 km.
Côté environnement, les normes Euro IV qui entreront en vigueur au 1er janvier 2005 sur tous les véhicules neufs annuleront pratiquement sa supériorité écologique en plaçant ses émissions polluantes sur le même niveau, ou presque, d'un véhicule à essence.
- - Dossier GPL - Côté technique
- Le GPL n'est pas un carburant récent. Sa première exploitation, en usage automobile, remonte à 1912 aux Etats-Unis. in France, le GPL, en tant que carburant, ne sera autorisé qu'à partir de... 1979.
Aujourd'hui, trois systèmes sont proposés.
ALIMENTATION GAZEUSE MONOPOINT
L'ancêtre
Cette solution, la plus ancienne, peut être assimilée... à un carburateur. Le gaz arrive au niveau d'un détendeur, puis, grâce à une électrovanne, est vaporisé dans le collecteur d'admission. Le gaz est ensuite aspiré par l'air, et le mélange rentre dans les cylindres.
Mais le rendement de ce mode de fonctionnement n'est pas très avantageux car il peut y avoir un déséquilibre d'alimentation entre les cylindres (comme avec un carburateur). Ceux qui sont les plus éloignés du détendeur auront tendance à recevoir moins de mélange. En outre, ce dispositif expose à un risque de retour de flamme : une partie du mélange est refoulée dans le collecteur d'admission et s'enflamme à l'intérieur. Non seulement cela handicape la consommation mais, sur certaines voitures modernes où le collecteur est réalisé en matière plastique, cela risque de le détruire. Cette solution ne peut donc être adaptée sur certaines voitures très récentes, comme les BMW par exemple.
Avantage. Seul atout : son prix.
Inconvénients. Avec ce système, la quantité injectée est mal maîtrisée et, faute de pouvoir affiner le réglage, le mélange est toujours trop riche. La surconsommation est donc importante, tout comme la pollution (qui reste toutefois inférieure au fonctionnement d'un moteur à essence). Les fabricants ont beaucoup de mal à respecter la norme Euro IV, même s'ils proposent des systèmes équipés d'un moteur pas à pas commandant quatre sorties de gaz, ce qui permet de distribuer plus précisément le gaz à chaque cylindre. Enfin, cette technique est amenée à disparaître lors de l'entrée en vigueur de la norme Euro IV, en janvier 2005.
- INJECTION GAZEUSE MULTIPOINT
La plus courante
Plus évoluée, l'injection gazeuse multipoint permet un meilleur dosage du mélange et, surtout, un équilibrer entre tous les cylindres.
Comme pour une injection d'essence, chaque cylindre reçoit un injecteur supplémentaire pour le gaz. Ce dernier est propulsé en amont de la soupape d'admission et, lorsque celle-là s'ouvre, le mélange air-GPL est introduit dans le cylindre. Plus onéreuse que la première solution, l'injection permet un gain en consommation et en agrément de conduite. Pour contrôler la quantité de gaz à introduire dans les cylindres, le système "dérive" l'information envoyée par le calculateur de gestion de l'injection d'essence et l'utilise, via un calculateur spécifique, pour commander les injecteurs de gaz. L'ouverture des injecteurs de gaz est donc légèrement différée - 100 microsecondes environ. Le dosage est donc très précis, et la surconsommation réduite.
Ce système permet de passer les normes Euro IV sans aucun problème.
Avantage. Cette solution présente le meilleur rapport entre la qualité et le prix.
Inconvénient. Même si la surconsommation est réduite par rapport à l'injection monopoint, elle subsiste encore. En effet, pour être certain qu'il rentre assez de gaz dans le cylindre, la quantité injectée est supérieure au besoin réel.
- INJECTION LIQUIDE MULTIPOINT
La plus performante
Ce dispositif fonctionne sur le même principe que l'injection d'essence traditionnelle. Le GPL est injecté dans les cylindres non plus sous forme de gaz, mais à l'état liquide.
Le comportement de l'injection est très proche de celui du mode à essence; et le rendement du moteur, meilleur que pour les autres systèmes. L'agrément est également plus important. Enfin, la surconsommation ne dépasse pas les 12 % en mode GPL. Côté pollution, il n'y plus de problème, et le passage des normes Euro IV se fait haut la main. Et même, dans certains cas, plus facilement que certaines versions à essence.
Cette solution possède un potentiel d'évolution très important, et les équipementiers commencent à proposer de nouvelles technique. La société Roxer, par exemple, dispose d'un système d'alimentation unique en GPL (seule une réserve de quelque litres d'essence est embarquée).
L'injection utilise une grande partie de l'équipement d'origine comme les injecteurs, la pompe à essence, (transformée pour fonctionner avec du gaz liquide), et même le calculateur. Ce dernier possède un emplacement spécifique dans sa mémoire pour le programme GPL. Le principe de cette injection est du type rampe commune qui stocke une quantité de gaz liquide avant qu'elle ne soit injectée dans les cylindres. Ce dispositif limite la quantité de pièces et se révèle très fiable puisqu'il emploie des composants qui ont déjà fait leurs preuves depuis longtemps sur des systèmes d'injection à essence.
Avantage. D'une grande fiabilité.
Inconvénient. L'injection en phase liquide pose un problème de mouillage des cylindres (en passe d'être résolu grâce au réchauffement de la buse de l'injecteur). C'est-à-dire qu'une petite quantité de gaz liquide, au lieu de se vaporiser, se condense sur les parois froides du cylindre. Cela handicape le bon fonctionnement du moteur au ralenti, exclusivement à froid. Il faut donc éviter de faire fonctionner le moteur en mode GPL avant qu'il ne soit bien chaud. La combustion peut enfin être altérée par une mauvaise vaporisation du gaz qui forme alors des concentrations importantes, impossibles à brûler.
- - Le GPL en 2004 (Catherine Leroy, l'Argus de l'Automobile, 15.4.2004)
Roselyne Bachelot, l'ancienne ministre de l'Ecologie et du Développement durable avait annoncé sa mort pour 2005, en marge de la présentation du plan Voiture propre... Mais, le malade, le GPL (gaz de pétrole liquéfié) n'a pas encore dit son dernier mot comme le montre la récente étude comparative présentée par le Comité français du butane et du propane (CFBP). Ainsi, contrairement aux idées largement répandues, les véhicules roulant au GPLc peuvent franchir les futures normes Euro IV applicables dès le 1er janvier 2005. A cette date, l'offre des constructeurs sera enrichie, dans le cas de Renault dès l'automne par la proposition du Scénic Il, de la Mégane Il et de la Laguna.
Autre enseignement à tirer de cette étude et lié cette fois à l'environnement: les rejets de monoxyde de carbone (CO) sont supérieurs à ceux de l'essence et du Diesel, mais inférieurs à ceux des motorisations à essence dans le cas des hydrocarbures imbrûlés (HC). En revanche, le GPL affiche sa supériorité sur les émissions d'oxydes d'azote, les particules, les polluants non réglementés qui ont un impact sur la santé, comme par exemple le benzène. Quant aux émissions de gaz carbonique (CO2), responsables de l'effet de serre, le GPL fait moins bien que le Diesel, car la consommation en carburant est supérieure, mais nettement mieux que l'essence. C'est la première fois en Europe qu'une véritable étude comparative, saluée également par les constructeurs, analyse dix véhicules (*) dans les trois carburations (essence, Diesel et GPL carburant). Quatre laboratoires européens ont étudié les émissions polluantes en cycles urbain, extra-urbain et avec démarrage à froid.
"Ce programme est très intéressant. Et les résultats sur certains aspects sont largement en faveur du GPL et le crédibilisent", estime Jean-Pierre Fouquet, responsable de la coordination des projets GPL-GNV chez Renault. Reste que l'essor du GPL n'est pas uniquement lié à ses performances écologiques.
Cette carburation, dont le surcoût par rapport à un moteur à essence classique varie aux alentours de 1 500 euros, ne résiste que par le crédit d'impôt et les différentes aides fiscales octroyés par les pouvoirs publics. Or ces aides se terminent à la fin de l'année. La question de leur prolongement est donc d'actualité.
Sans compter les deux explosions, l'une à Vénissieux (69) et la seconde à Mitry-Mory (77), qui ont contribué au ralentissement des ventes de ce type de véhicules (5 029 en 2002 contre 3 620 l'année dernière), alors que, dans les deux cas, le GPL n'était pas la cause des accidents.
(*)Opel Vectra, Opel Astra, Peugeot 4O6, Renault Scénic, Volvo V40, Volvo V70 (y compris avec l'offre GNV), Nissan Primera, Opel Combo, Renault Kangoo, et un essai seul de la Peugeot 307 HDi équipée du filtre à particules.
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