- Sir Humphrey Davy (1778-1829), professeur à l'Institution Royale, étudie l'électrolyse et énonce le principe de la pile à combustible
- 37 ans plus tard, un autre anglais, Sir William Grove concrétisa cette première approche en effectuant l'expérience suivante. Il plongea deux lames de platine dans un électrolyte acide, exposa la première à de l'hydrogène, la seconde à de l'oxygène. La forte déflexion de l'aiguille de son galvanomètre prouva qu'une décharge énergétique était ainsi créée
il reprit aussi l'expérience de Robertson (jaillissements d'étincelles entre deux charbons reliés par une pile) pour créer la première source de lumière, l'arc électrique (Assistant Faraday).
Le chimiste anglais Davy effectua de nombreux travaux importants dans tous les domaines de la chimie, ce qui lui procura une grande notoriété parmi les savants de son époque. De même, le grand public, pourtant peu au courant de ses activités, l'honora pour sa découverte de la lampe de sûreté pour les mineurs.
Humphry Davy est né le 17 décembre 1778 dans le petit port de pêche de Penzance, à la pointe sud-ouest de l'Angleterre.
Dans sa jeunesse, doué d'un tempérament artistique, il voulut se consacrer à la peinture ou à la poésie, dans lesquelles, effectivement, il faisait preuve d'un réel talent. Mais ses parents le persuadèrent de s'orienter vers une carrière plus pratique. Il se tourna alors vers la formation médicale. A dix-sept ans, il entra en apprentissage auprès d'un apothicaire-chirurgien, et peu après, son intérêt se porta définitivement sur la chimie.
Une des premières découvertes de Davy fut un gaz, combinaison d'azote et d'oxygène, appelé de nos jours protoxyde d'azote (N20). Davy, qui accordait une grande importance à la respiration et au goût de matières chimiques inconnues, découvrit que ce gaz avait des propriétés remarquables. La respiration de ce gaz lui procura d'abord une sensation de bien-être. Ensuite, il perdit le contrôle de ses émotions ; il se mit tour à tour à rire bruyamment et à pleurer jusqu'à en perdre presque connaissance. La divulgation des effets de ce gaz hilarant - comme on l'appelait à l'époque - amena son utilisation comme premier anesthésiant pour les opérations chirurgicales. D'autre part, cette découverte le fit nommer maître de conférences au célèbre Royal Institute de Londres.
Au cours de ses travaux à l'Institut, Davy entendit parler d'une technique récemment découverte : l'électrolyse, qui permettait de séparer les deux éléments de l'eau : l'hydrogène et l'oxygène. La technique consistait à placer dans le liquide deux électrodes et d'y faire passer un courant électrique. Davy se demanda si d'autres produits que l'eau pouvaient également être séparés au moyen d'un courant électrique. Pour s'en assurer, il construisit une énorme batterie électrique - ou pile de Volta - la plus puissante à cette époque ; elle était composée d'environ 2 000 éléments. A l'aide de cette batterie, il fit des essais sur de nombreux produits usuels et, avec le courant produit, découvrit l'arc électrique. Les résultats ne se firent pas attendre et furent surprenants: en faisant passer un courant à travers de la potasse fondue - ancien nom du carbonate de potassium - il vit apparaître de petites boules métalliques. Davy appela potassium le résultat de cette opération.
Peu de temps après, Davy isola de la même façon le sodium du sel de soude (carbonate de sodium) et, l'année suivante, le strontium, le calcium, le magnésium et le baryum. La découverte de tant de métaux nouveaux représentait une contribution importante au monde de la science et de la technique. La renommée de Davy comme savant était déjà solidement établie. En 1812, il fut anobli et s'appela désormais Sir Humphry Davy.
Mais sa plus grande popularité auprès de toutes les couches de la population vint avec sa découverte (1815) d'une nouvelle lampe pour les mineurs. Une des causes principales d'accidents mortels dans les mines, à l'époque, était l'explosion de poches souterraines de gaz, enflammées par les flammes libres des lampes à bougie des mineurs. Dans la plupart des cas, il s'agissait de méthane, un gaz inodore. Les mineurs ne remarquaient rien de la présence de ce gaz léger, dangereux et inflammable, jusqu'au moment où, la concentration étant suffisante, ils se voyaient entourés par les flammes. Une commission, ayant pour mission d'étudier la sécurité dans les mines, demanda l'opinion de Davy, qui comprit immédiatement que le danger était dû à la haute température des flammes de bougie. Si la température dégagée par la lampe pouvait se maintenir à un niveau inférieur à la température d'inflammation des gaz explosifs, il n'y aurait plus d'explosions. Davy eut enfin l'idée qu'une grande partie de la chaleur pouvait être absorbée par un entourage en treillis métallique. Les vides du treillis permettaient une alimentation suffisante en air pour assurer l'entretien de la flamme : de toute façon, la température à la surface du treillis restait inférieure à la température d'inflammation du méthane et des autres gaz explosifs. La coloration bleue de la flamme en cas de présence de méthane était un autre avantage important. De ce fait, les mineurs étaient déjà avertis d'un danger éventuel.
La santé de Davy allait en sens inverse de son fructueux travail. Son habitude, durant toute sa vie, de respirer et de goûter des substances chimiques inconnues, semble lui avoir été fatale. A l'âge de trente-trois ans, il était déjà partiellement paralysé.
Il fit quelques voyages en Europe en vue d'améliorer son état. En 1829, il se décrivit, avec un humour assez noir, comme "une ruine parmi les ruines". Il mourut à Genève le 29 mai de la même année.
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