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REALISATION D'UN COUPE SPORT


Do it yourself
(l'Auto Journal, 15.10.1977)



C'est parce que les grandes productions de masse ne sont pas toujours alléchantes et que les voitures de série n'attiraient pas Alain Rossignol que ce jeune constructeur d'Auch eut l'idée de cette carrosserie originale et de sa construction à partir d'éléments mécaniques Renault. On peut bien sûr épiloguer sur l'esthétique anguleuse de l'avant mais l'ensemble ne manque pas d'harmonie et d'équilibre.
Le châssis-coque est boulonné à une caisse en plastique dont la rigidité est sans reproche. Pour ne pas tomber dans des frais excessifs, les vitres sont planes, et chose à noter, les portes sont du style "papillon".
Les éléments mécaniques (ensemble moteur-boîte arrière, essieu avant, etc.) proviennent d'une Renault 10 de 1 100 cm3. Ainsi conçue, la voiture pèse 650 kg et monte à 135 km/h. Le radiateur est situé à l'avant et le balai d'essuie-glace renforcé est unique.
Bravo donc à Alain Rossignol dont la voiture correspond parfaitement aux normes de sécurité puisqu'elle est passée sans encombre devant le service des Mines.



Pour le bricoleur expérimenté,
(Système D, juin 1978)

Compte tenu de l'abondant courrier que nous avons reçu après sa brève présentation dans le numéro 575 de "Système D", en voici la description détaillée tant attendue par les intéressés. Nous rappelons qu'il s'agit d'une voiture ayant quatre places, de 3,76 m de longueur hors tout, de 1,52 m de largeur hors tout et pesant environ 650 kg à vide.

De plus, elle est constituée par un châssis en tôle pliée et en profilé, qui supporte une carrosserie en contre-plaqué de 5 mm d'épaisseur, revêtue de tissu de verre plastifié sur chaque face. La traction de la voiture est assurée par un moteur de Renault 8 ou 10, placé à l'arrière, permettant une vitesse maximale de 135 km/h. En règle générale, la construction ne nécessitera pas l'emploi d'outils spéciaux excepté un poste de soudure à l'arc et une plieuse à tôle. Ainsi, la réalisation de ce "coupé sport" ne posera pas de problèmes particuliers au bricoleur moyennement adroit et vous pourrez l'entreprendre sans hésitation.

Matériel utilisé

provenant d'une Renault 8 ou 10
Un radiateur avec ventilateur électrique de Renault 16
Un vase d'expansion
Des tubulures de diamètre 6 mm
Un tube en cuivre de diamètre 26/28 mm
Un tube en caoutchouc entoilé de diamètre intérieur 28 mm
Un réservoir à carburant
Une pédale d'accélérateur et un câble d'accélérateur
Une commande de sélection de vitesse, avec levier

Une traverse avant
Les suspensions
Des ressorts de Dauphine Renault
2 Silentblocs
4 boulons diamètre 10 mm
Une direction complète et un volant "sport"

Un maître-cylindre de freins
Un cylindre récepteur de Simca 1000
Un levier de frein et un câble de frein,

Un lave-glace
Un avertisseur
Un rétroviseur intérieur avec éclairage incorporé,
Un moteur d'essuie-glace
Un balai d'essuie-glace avec 2 bras de 600 mm

Un ensemble de climatisation Sofica
Un boîtier de commande de climatisation d'Estafette Renault
2 grilles d'aération de Renault 12

2 rétroviseurs extérieurs rectangulaires
2 sièges, type "baquet"
2 vérins à gaz
4 attaches en caoutchouc pour capot

2 phares avant rectangulaires de Renault R 10
2 blocs de feux arrière à embase plane, de Fiat 125,
2 phares (pour l'éclairage des plaques minéralogiques)
2 clignotants avant de Simca 1000
Une batterie 12 V

Un compteur bitotalisateur,
Un tachymètre
Un manomètre d'huile
Un thermomètre d'eau
Une jauge à essence
Un voyant de minimum de pression d'huile
Un voyant de maximum de température d'eau
Un voyant de minimum de courant de charge batterie,
Un témoin de phare
Un témoin d'indicateur de direction
Un témoin de feux de détresse

Un interrupteur pour essuie-glace et lave-glace
Un interrupteur d'éclairage de tableau de bord
Un interrupteur de feux de détresse

Un autoradio,

Verre feuilleté,
Vitrage en polycarbonate "Lexan"

Tissu de verre
Rowing
Gel-coat
Résine
Enduit polyester

2 blocs de mousse
Tissu
Moquette
Skaï

Peinture

Chutes de câbles électriques
Profilé en caoutchouc (pare-chocs)
Gouttière en aluminium
Charnières d'Ami 6 Citroën
Mastic aux silicones
10,80 m de fer UPN de 150 x 50 mm de section, 2,20 m de profilé de 80 x 30 x 2 mm de section
8,70 m de profilé de 50 x 30 x 2 mm de section, 2,20 m de profilé de 30 x 30 x 2 mm de section
8 n2 de tôle de 2 mm d'épaisseur, chutes de tôle de 8 mm d'épaisseur
3 m de tube de diamètre 30 mm, chutes de cornière de section 25 x 25 mm
Chutes de tige filetée, axe de diamètre 7,5 mm, chutes de fer plat
Clavettes, rondelles, 12 boulons de diamètre 8 mm, contre-plaqué de 5 mm d'épaisseur (carrosserie)

Le châssis

Tout d'abord, on confectionnera le "marbre" qui permettra d'obtenir des assemblages parfaits et un alignement correct des traverses avant et arrière du châssis.
Ce marbre est en réalité un gabarit en fer U de 150 x 50 mm de section, qui aura 3,50 m de longueur et 0,70 m de largeur.
On soudera sur celui-ci deux supports en fer U de 160 x 60 mm de section.
Le premier sera long de 0,70 m et il sera percé de huit trous de 10 mm de diamètre correspondant à ceux de la traverse avant, provenant d'une Renault 8.
Quant au second support, il sera constitué de trois éléments dont la réunion formera un "U".
On utilisera à cet effet deux morceaux de fer UPN de 420 mm de longueur et un de 820 mm de longueur, percé de quatre trous de 10 mm de diamètre.
Afin d'obtenir un assemblage satisfaisant du "U", les extrémités des différents éléments seront coupées suivant un angle de 45°, La construction du marbre étant achevée, on posera sur le sol et le calera soigneusement pour qu'il soit parfaitement de niveau,
La construction du châssis commencera par le découpage des nombreuses pièces, en tôle d'acier de 2 mm d'épaisseur, qui formeront la coque du "coupé sport"
Pour réaliser toutes ces pièces, il faudra disposer d'une plieuse à tôle, sinon ce travail devra être exécuté par un artisan, La pièce A, qui fera office de siège arrière, sera découpée dans une plaque de tôle de 1120 mm de longueur et de 1040 mm de largeur.
Elle sera pliée à angle droit, à quatre reprises, et on pratiquera une petite échancrure de 190 x 100 mm destinée à recevoir le tunnel central B.
Celui-ci, après pliage, sera long de 1340 mm, large de 100 mm et haut de 170 mm.
On notera que l'une de ses extrémités est inclinée suivant un angle identique à celui du repose-pied C.
C'est pourquoi cette pièce C possédera une découpe de 210 x 100 mm environ, compte tenu de son inclinaison, Le repose-pied sera long de 760 mm et large de 485 mm.
Il sera plié deux fois suivant un angle tel que, lorsque la pièce sera en place, les deux extrémités devront se trouver dans un plan horizontal.
Puis, on confectionnera les deux caissons latéraux D, toujours en tôle de 20/10 mm d'épaisseur.
Chaque caisson sera débité dans une plaque de 1520 mm de longueur et de l150 mm de largeur.
Ils seront pliés quatre fois et les deux extrémités seront réunies par soudure au niveau du léger recouvrement de 20 mm de largeur.
Il est important de préciser que, après les différents pliages, les deux caissons ne seront pas identiques, mais symétriques, puisqu'ils seront placés sur chaque côté de la voiture, De plus, au niveau des arêtes supérieures et à l'intérieur de chaque caisson, on soudera des contreplaques en acier de 8 mm d'épaisseur et de 80 x 80 mm.
Celles-ci seront percées de trois trous de 8 mm de diamètre que l'on taraudera.
Chaque caisson latéral sera obstrué par un fond arrière E et un fond avant F, Les pièces E seront pliées suivant un angle d'environ 115° et assureront la liaison entre les caissons D et le siège arrière A.
Quant aux deux pièces F, elles seront chacune découpées dans une tôle de 680 mm de longueur et 370 mm de largeur, que l'on pliera à angle droit.
De même, à la base de chaque pièce F, on rabattra une bande de tôle de 140 x 20 mm destinée à soutenir le caisson.
Ces deux pièces auront pour but de fermer l'extrémité antérieure de chaque caisson latéral et de les relier au repose-pied C.
Ensuite, on réalisera les deux goussets de caisson G, dont toutes les cotes sont indiquées sur la figure 2, La partie supérieure triangulaire sera pliée, à angle droit, de même qu'une bande de 20 mm de largeur, à la base.
Grâce à ces deux goussets G, les caissons latéraux seront complètement "étanches".
Il ne restera plus qu'à procéder au découpage des deux éléments H, qui formeront le plancher du véhicule.
Chaque pièce sera longue de 1240 mm et large de 470 mm.
On pratiquera une échancrure qui permettra d'obtenir un ajustage correct avec la base des éléments C et G.
Pour assembler le "châssis-coque", il suffira de positionner les divers éléments sur le marbre précédemment construit.
Ils seront maintenus en place par des soudures effectuées bord à bord, sauf dans le cas du plancher puisqu'il sera seulement vissé sur un cordon de mastic de manière à demeurer facilement démontable (fig. 3).

Puis, on réalisera la partie arrière du châssis proprement dit.
Elle sera constituée de deux longerons I réunis par une traverse.
Chaque longeron sera découpé dans du profilé de 80 x 30 mm de section et sa longueur sera égale à 1090 mm.
Les deux pièces I seront également percées de deux trous tubés de 10 mm de diamètre, situés à 333 mm et 407 mm de l'une des extrémités.
Ces trous permettront le passage des boulons qui maintiendront en place le pont arrière et le moteur.
De plus, ils assureront provisoirement la fixation du châssis sur le marbre (fig. 1 et 3).

L'autre extrémité de chaque longeron I sera découpée de manière à obtenir une section de 50 x 30 mm, correspondant à celle de la traverse J.
Celle-ci sera longue de 700 mm et elle sera soudée au niveau des extrémités réduites des éléments I.
De même, les autres extrémités de ces pièces seront soudées sur la coque au niveau du siège arrière A.
Ensuite, on s'occupera de la partie avant du châssis.
Tout d'abord, la coque sera renforcée par une traverse K, en profilé carré de 30 x 30 mm de section, longue de 760 mm.
Elle sera soudée entre les deux fonds avant de caisson F.
A partir de cette pièce K, on bâtira un cadre constitué de deux côtés L et d'un élément M.
Chaque côté L sera découpé dans du profilé de 50 x 30 mm de section et sa longueur sera égale à 365 mm.
On notera qu'une des extrémités de L sera coupée en biais pour permettre la fixation de la pièce M.
Cette dernière sera confectionnée avec un morceau de profilé de 50 x 30 mm de section et de 660 mm de longueur.
Comme le montre la figure 3, la pièce M sera située juste au-dessus de la traverse avant du véhicule, provenant d'une Renault 8.
L'assemblage du cadre, formé par les éléments K, L et M, sera renforcé par plusieurs soudures sur le repose-pied C.
De plus, la traverse avant sera maintenue par deux longerons N, en profilé de 50 x 30 mm de section.
Ils seront formés de plusieurs tronçons réunis par soudure à l'arc (fig. 3).

Les longerons seront fixés aux fonds de caisson F et pour accroître la rigidité de l'ensemble on utilisera deux goussets O en tôle (fig. 3).

Enfin, les pièces N seront reliées entre elles par une traverse P, de 700 mm de longueur, qui sera débitée dans une chute de profilé carré de 30 x 30 mm de section.
Elle sera munie de deux pattes, en fer plat de 5 mm d'épaisseur, qui assureront la fixation d'un organe de la voiture.
Ces deux pattes seront espacées de 100 mm.
De même, les deux longerons N posséderont chacun deux petits supports, soudés sur deux faces perpendiculaires du profilé (fig. 3).

Ils soutiendront également un cadre qui maintiendra le radiateur de la voiture.
Celui-ci se composera de trois morceaux de profilé de 5 x 30 mm de section et d'un tronçon de profilé carré de 30 x 30 mm de section.
Les petits côtés du cadre Q seront longs de 320 mm et chaque extrémité supérieure sera découpée de manière à recevoir l'élément R en profilé de 50 x 30 mm de section et de 700 mm de longueur.
Le second grand côté du cadre S sera, quant à lui, débité dans du profilé carré de 30 x 30 mm de section.
Sa longueur sera identique à celle de l'élément précédent.
Il ne restera plus pour terminer le châssis qu'à procéder au découpage des différents éléments, dont l'arceau de sécurité, qui délimiteront l'habitacle du véhicule.

Le châssis entièrement construit
On commencera par découper les deux pièces T et la traverse U, qui seront réalisées avec du tube de 30 mm de diamètre.
Chaque montant T sera long de 935 mm et chaque extrémité sera coupée en biais (fig. 3).

L'extrémité inférieure de ces pièces T sera soudée sur une petite plaque de tôle percée de trois trous de 8 mm de diamètre.
La fixation de chacune de ces deux petites plaques sera assurée par trois boulons d'un diamètre de 8 mm, introduits dans les trous des caissons D et des contre-plaques de 8 mm d'épaisseur précédemment soudées à l'intérieur.
La traverse U aura 1000 mm de longueur et sera soudée aux extrémités supérieures des montants T.
Quant à l'arceau de sécurité, il sera constitué de deux montants V et d'une traverse W, qui seront tous débités dans du profilé de 50 x 30 mm de section.
La traverse W sera longue de 1000 mm, alors que les montants V ne le seront que de 710 mm (fig. 3 et 4).

Les extrémités supérieures de ces pièces seront coupées avec un léger biais de manière à obtenir un assemblage satisfaisant.
Les extrémités inférieures des montants U seront soudées sur une plaque de tôle, comme dans le cas des pièces T.
Il ne faudra pas oublier d'aménager sur l'arceau les deux points d'ancrage supérieurs des ceintures de sécurité.
Enfin, les traverses U et W seront réunies en leur centre par un longeron X, en profilé de 50 x 30 mm de section, qui aura 860 mm de longueur.
Pour achever la construction du châssis, il suffira de fixer les deux Silentblocs Y sur les longerons arrière (fig. 3).
A ce stade, le châssis sera déposé du marbre, nettoyé, poncé (en particulier, au niveau des soudures de la coque), puis recouvert d'une couche de peinture noire mate.

Le moteur

Le "coupé sport" sera propulsé par un ensemble moteur-boîte-pont provenant d'une Renault 8 ou 10, qui sera monté directement à l'arrière du châssis.
Simplement, on remplacera auparavant les ressorts d'origine, qui seront trop vigoureux pour le faible poids du véhicule (650 kg), par des ressorts récupérés sur une Dauphine Renault.
La fixation de l'ensemble sur le châssis sera effectuée par quatre boulons de 10 mm de diamètre, introduits dans les trous de même section, percés précédemment dans les longerons arrière I.
De plus, il sera maintenu en place par les deux Silentblocs Y, ainsi que par les supports de tirant boulonnés sur le plancher et le siège arrière de la coque.

Remarquer les différentes fixations
de l'ensemble moteur-boîte-pont

Liaisons entre le moteur et les organes de la voiture

La direction

On utilisera la crémaillère de direction d'origine (Renault 8 ou 10).
Elle sera maintenue par deux pattes de fixation réalisées suivant les cotes données par la figure 6.
Elles seront longues de 115 mm, larges de 35 mm et percées de trois trous : deux de 10 mm de diamètre et un de 8 mm de diamètre.
La crémaillère sera raccordée aux moyeux avant par les biellettes d'origine.
Quant à la colonne de direction, elle sera supportée par une patte, en cornière, soudée contre la traverse K du châssis (fig. 3 et 4).
On procédera alors au montage du volant, qui sera choisi en fonction du style de la voiture et de son type d'utilisation future.

Remarquer la traverse avant

La suspension avant

Comme dans le cas de l'essieu arrière, on emploiera des ressorts de Dauphine.
Ils seront montés en même temps que les triangles de suspension, les amortisseurs, les moyeux et les freins d'origine.
On pourra utiliser les roues de son choix.
Cependant, nous conseillons l'installation de jantes de 14 pouces de diamètre, plutôt que de 13 pouces, car dans ce cas il sera nécessaire de meuler légèrement les étriers des freins pour réduire leur encombrement.
Puis, on mettra en place la barre antiroulis.
Le véhicule étant désormais muni de ses deux essieux, son déplacement sera beaucoup plus aisé.

La direction et le pédalier de la voiture
Noter l'emplacement de la pédale d'accélérateur

Les commandes

Tout d'abord, on s'occupera de la commande des vitesses, qui proviendra d'une Renault 8 et dont la tringle sera raccourcie à la longueur voulue.
Le levier sera fixé sur le tunnel central B du châssis-coque.
II sera nécessaire de pratiquer une découpe de 45 mm de diamètre et de percer trois trous comme l'indique la figure 3.
Pour une raison d'esthétique, on pourra réduire la longueur du levier en le sciant au niveau du coude.
Pour la commande d'accélérateur, on réalisera le support de la pédale conformément aux données de la figure 7.
La pédale d'accélérateur sera donc munie d'un axe de rotation de 7,5 mm de diamètre, qui sera retenu par deux clavettes.
L'axe traversera un palier en tube de diamètre 8/16 mm, qui sera soudé sur le tunnel central B.
A l'extrémité de l'axe, on fixera un petit levier que l'on percera d'un trou permettant la fixation du câble.
De même, on boulonnera, le long de la paroi verticale du tunnel, un morceau de cornière de 25 x 25 mm de section et de 62 mm de longueur.
On percera un trou dans lequel on pourra introduire l'arrêt de gaine du câble.
Pour obtenir une rotation parfaite de l'ensemble, on utilisera plusieurs rondelles et un écrou.
Enfin, on procédera au montage du câble d'accélérateur en plaçant l'écrou de réglage près du moteur.
Le câble sera fixé au châssis par l'intermédiaire de colliers, qui maintiendront aussi le faisceau électrique, les tubes hydrauliques, le câble du compteur kilométrique et le câble du frein de secours.
En ce qui concerne la commande hydraulique d'embrayage, on commencera par confectionner le pédalier en suivant toutes les cotes de la figure 8.
Il sera réalisé en tôle de 2 mm d'épaisseur et il sera fixé sur le repose-pied C du châssis par l'intermédiaire de quatre boulons de 8 mm de diamètre.
II sera percé de plusieurs trous, qui assureront le passage de la colonne de la direction et la fixation des axes des pédales.
Celles-ci seront découpées dans une chute de tôle de 8 mm d'épaisseur et elles auront une forme légèrement coudée.
A l'extrémité inférieure de chaque pédale, on soudera une plaque de tôle de 60 x 40 x 2 mm, qui fera office de repose-pied.
Lorsque la construction du pédalier sera terminée, on le recouvrira de deux couches de peinture de couleur noire mate.

La commande d'embrayage sera réalisée par un cylindre émetteur de frein de R 8 ou R 10, relié à un cylindre récepteur d'embrayage de Simca 1000 par un tube en cuivre de 4 mm de diamètre.
Le cylindre récepteur sera fixé sur un morceau de cornière reliant les deux boutons inférieurs de la cloche d'embrayage.
Ensuite, la liaison entre le cylindre récepteur et le levier d'embrayage sera assurée par une simple tige filetée, qui aura l'avantage de permettre le réglage de la garde.

L'ensemble du châssis

Les freins

Le montage du frein de secours sera effectué de la même façon que sur une Renault 8 ou 10.
Le levier d'origine sera placé sur le tunnel central B dans lequel on pratiquera une lumière de 120 x 35 mm et on percera quatre trous pour le passage des boulons destinés à sa fixation.
Pour le circuit de freinage proprement dit, on raccordera les trois sorties du maître-cylindre de frein par les tubulures de 6 mm de diamètre, aux étriers des roues avant et au dispositif de freinage arrière.
Bien entendu, toutes ces pièces seront toujours récupérées sur une R 8 ou sur une R 10.

Remarquez la fixation du radiateur sur son cadre

Le circuit de refroidissement

Le radiateur muni de son ventilateur électrique proviendra d'une Renault 16.
Il sera installé à l'avant de la voiture et soutenu par deux petites équerres soudées sur le cadre formé par les profilés Q, R et S.
Le circuit d'eau sera réalisé avec du tube en cuivre de diamètre 26/28 mm, dont les coudes seront brasés, pour la partie dissimulée dans le tunnel central B, et en tube de caoutchouc entoilé de 28 mm de diamètre intérieur, pour les liaisons avec le radiateur et la pompe à eau.
On pourra prévoir éventuellement un té sur le circuit retour et un tube d'alimentation supplémentaire pour le raccordement du radiateur de chauffage.
Ensuite, on placera le vase d'expansion près du radiateur et on les raccordera directement.
II est important de faire remarquer que le radiateur étant installé à un niveau plus bas que celui du moteur, il faudra prévoir un orifice de remplissage et de purge sur le circuit partant de la pompe à eau.
Enfin, le contact thermostatique de commande du ventilateur sera monté directement dans la culasse, c'est-à-dire sur la plaque rectangulaire amovible située à l'avant du moteur.

les assemblages du cadre avant

Le réservoir

Il sera fixé à l'avant de la voiture grâce aux pattes soudées sur les longerons N et la traverse P.
S'agissant d'un réservoir de R 8 ou de R 10, il sera nécessaire de modifier le tube de remplissage de manière à obtenir un tube en position verticale.
Cette modification étant effectuée, on pourra alors raccorder le réservoir à la pompe à essence par la tubulure d'origine maintenue sur le châssis par quelques colliers.

L'instrumentation du tableau de bord

Le tableau de bord

Nous ne lui accorderons pas de plan détaillé, car nous considérons que la répartition de ses différents constituants pourra être faite suivant le goût de chacun.
Cependant, le tableau de bord devra être fixé sur le tunnel central du châssis afin de permettre un raccordement commode des divers circuits électriques et du câble aboutissant au compteur kilométrique.
Enfin, voici l'énumération des éléments qu'il devra comporter :
Appareils de mesure :
- Compteur de vitesse bitotalisateur de km.
- Tachymètre.
- Ampèremètre.
- Manomètre d'huile.
- Thermomètre d'eau.
- Jauge à essence.
Voyants lumineux :
- Minimum pression d'huile.
- Maximum température d'eau,
- Minimum courant de charge batterie.
- Témoin de phare.
- Témoin d'indicateur de direction.
- Témoin feux de détresse.
lnterrupteurs :
- Essuie-glace et lave-glace.
- Eclairage tableau de bord.
- Feux. de détresse.
Divers :
- Autoradio.
- Commandes du climatiseur.
L'ensemhle des conducteurs électriques, groupés en faisceau, sera raccordé provisoirement au contact, à la batterie et aux organes mécaniques, de façon à effectuer un essai de fonctionnement du moteur.
Le faisceau électrique sera fixé au châssis par les mêmes colliers que ceux qui maintiendront déjà les différents câbles et tubes.
Ainsi, on pourra serrer définitivement les colliers en matière plastique.

La carrosserie en place sur le châssis

La carrosserie

Dans un premier temps. la carrosserie sera entièrement réalisée en contre-plaqué de 5 mm d'épaisseur.
Elle se subdivisera en deux parties principales : l'avant et l'arrière du véhicule, d'une part, ainsi que les capots (avant et arrière) et les portières, d'autre part.
Tous les panneaux seront soigneusement tracés, découpés, puis assemblés par collage et par l'intermédiaire de clous, directement sur l'arceau de sécurité, les superstructures et le châssis.
Il sera inutile de prévoir des renforts en bois.
Cette opération étant terminée, on procédera à la pose "à blanc" de tous les accessoires (phares, feux, etc.) de manière à pratiquer toutes les découpes et tous les trous nécessaires.
Ensuite, tous ces éléments seront déposés de la carrosserie.
On pourra alors s'occuper de la "plastification".
Après un soigneux ponçage tous les éléments de la carrosserie seront enduits sur les 2 faces avec la préparation suivante :
- 1 litre de styrène ;
- 0,1 litre d'acétone ;
- 6 cm3 d'accélérateur de cobalt ;
- 0,4 kg de résine polyester ;
- 35 g de catalyseur.
Cette préparation aura pour but de neutraliser le tanin du bois et de faciliter l'accrochage de la résine.
Après cinq heures de séchage, on enduira la face interne des éléments, avec de la résine convenablement accélérée et catalysée.
Cette opération ne devra pas être effectuée si la température ambiante est inférieure à 20° et si l'humidité est trop élevée.
Avant la prise complète de la résine, on posera des renforts dans tous les angles et sur tous les collages des panneaux de contre-plaqué.
Ces renforts seront constitués de bandes de rowing de 60 à 80 mm de longueur.
Il faudra, bien entendu, chasser toutes les bulles d'air, qui auront pu se créer, à l'aide d'un rouleau approprié.
On placera ensuite sur les faces internes une couche de rowing de 450 g/m2, ainsi qu'une couche de résine.
Comme revêtement définitif, on étendra une couche de Gel-coat coloré suivant son goût.
En ce qui concerne la face externe des éléments de la carrosserie, il sera nécessaire de procéder, avant traitement, à une diminution de l'épaisseur du contre-plaqué à l'emplacement des renforts de façon à éviter des saillies inesthétiques.
Ces renforts seront composés de bandes de tissu de verre, de 80 à 100 mm de longueur.
Ensuite, on opérera de la même façon que dans le cas des faces internes, mais, cependant, on remplacera le rowing par du tissu.
De plus, le long des arêtes, le tissu sera retourné et enduit de manière à ce que les panneaux de contre-plaqué n'apparaissent à aucun endroit.
Puis, on recouvrira chaque face externe par .plusieurs couches de Gel-coat coloré.
Entre chaque couche, on poncera la carrosserie sans attaquer le tissu, jusqu'à ce que l'on obtienne une surface parfaitement lisse.
A titre de finition, toutes les pièces apparentes seront revêtues de plusieurs couches d'enduit polyester.
Entre chaque couche, on poncera à l'aide d'un abrasif à l'eau, de plus en plus fin.
Si l'on constate des défauts trop importants, on pourra les reboucher avec du mastic polyester de carrossier.
Enfin, tous les éléments recevront deux couches de peinture de la couleur de son choix. .
La poutre avant de la carrosserie sera montée définitivement et fixée sur le châssis par des vis à tôle ou des rivets borgnes, Les joints seront alors garnis de mastic aux silicones.

Finition

On commencera par la pose de l'essuie-glace, à un seul balai, commandé par deux bras parallèles de 600 mm de longueur.
Le moteur qui l'actionnera proviendra de la R8 ou R10, et sa platine sera légèrement modifiée suivant les données de la figure 11.

Quant au lave-glace, il pourra être soit manuel, soit à pompe électrique, suivant le modèle dont on disposera.
L'éclairage intérieur de l'habitacle sera assuré par une ampoule électrique placée dans le rétroviseur.
Celui-ci sera fixé sur l'arceau avant et le câble électrique d'alimentation cheminera à l'intérieur du tube constituant l'arceau.
Par ailleurs, le "coupé sport" possédera deux rétroviseurs rectangulaires à l'extérieur.
La climatisation sera réalisée par un ensemble Sofěca, qui sera raccourci suivant les indications de la figure 12.

Il sera placé à l'avant du véhicule et on installera deux grilles, qui auront pour but de supprimer la buée sur le pare-brise avant.
Ces grilles seront récupérées sur une Renault 12.
Le boîtier de commande, ainsi que les câbles de liaison, proviendront, quant à eux, d'une Estafette Renault.
En ce qui concerne les phares rectangulaires avant, ils seront démontés sur une Renault 10, et les indicateurs de direction avant viendront d'une Simca 1000.
Puis, on fixera le capot grâce à des charnières d'Amě 6 Citroën, et il sera maintenu fermé par deux attaches en caoutchouc.

Quant à la poutre arrière de la carrosserie, elle sera installée de la même façon que celle posée à l'avant précédemment.
On procédera ensuite à la mise en place des feux arrière (feux rouges, stops, clignotants), à embase plane, du type Fiat 125.
Le capot arrière pivotera également grâce à deux charnières d'Ami 6 et il sera fixé par deux attaches en caoutchouc.
Les pare-chocs avant et arrière seront constitués par des morceaux de profilé en caoutchouc, ayant une section triangulaire (Spac, type mono 4).
On installera le pare-brise de la voiture, en verre feuilleté, qui sera tout simplement collé sur la carrosserie par du mastic à base de silicones.
On pourra ajouter un couvre-joint pour dissimuler le collage.

Les autres vitrages pourront être constitués en polycarbonate "Lexan" ou similaire.
A noter qu'il sera impossible d'utiliser du Plexiglas, car ce matériau n'est pas homologué par le Service des Mines.
L'étanchéité des portières sera exécutée suivant les détails fournis par la figure 13.

On remarquera également que les portières seront renforcées intérieurement par plusieurs morceaux de profilé semi-tubulaire de 20 mm de diamètre.
De plus, elles seront munies de charnières et de serrures.
Leur ouverture sera commandée par deux vérins à gaz, fixés sur l'arceau de sécurité.
Il ne restera plus qu'à recouvrir l'intérieur de l'habitacle avec de la moquette, pour le sol, et du Skaï, pour les côtés et le plafond.
Les sièges avant seront du type "baquet" avec appui-tête, dont la largeur ne devra pas excéder 450 mm.
On montera aussi les ceintures de sécurité et on confectionnera la banquette arrière.
Elle sera constituée de deux plaques de mousse, l'une pour le siège, l'autre pour le dossier, que l'on recouvrira avec du tissu dont la couleur sera assortie à celle des sièges avant.
L'arrière de l'habitacle sera incliné pour recevoir le dossier dans une bonne position.
Enfin, les deux caissons latéraux D, revêtus de moquette, formeront des accoudoirs très confortables.

Conclusion

La construction du "coupé sport" étant terminée, il faudra le présenter au Service des Mines.
Les pièces à fournir seront les suivantes :
- Une notice descriptive.
- Les procès-verbaux d'essai de :
pollution ;
niveau sonore ;
anti-parasitage ;
traction sur les points d'ancrage des ceintures de sécurité.

A. ROSSIGNOL (GU.)