- Le physicien italien Alessandro VOLTA invente l'électrophore
- L'électrophore permet d'obtenir et de multiplier de petites quantités d'électricité statique, ainsi que l'électroscope condensateur.
Il déclare, au sujet du fluide électricité: "Faites de ce fluide le milieu dans lequel, par lequel, toutes les âmes se toucheront, s'appelleront, se répondront, communiqueront entre elles. Pour cela, au lieu d'une goutte de fluide, faites-en passer des torrents...; enveloppez-en notre globe, développez-en le travail, multipliez ses formes, cherchez-en des sources nouvelles, et laissez faire le temps, le génie de l'Homme et la Providence de Dieu."
L'électrophore de Volta permet d'amasser une grande quantité de charge positive.
Lorsqu'il est posé sur une surface chargée négativement, la partie supérieure de l'électrophore a une charge négative et la partie inférieure une charge positive.
La charge négative peut disparaître en s'écoulant par un fil relié à la terre.
Alessandro Volta naît le 17 février 1745, à Côme, en Italie, au numéro 62 de la rue qui porte maintenant son nom. Il est le septième enfant de Maria Maddelena, descendante des comtes Inghazi, et de Filippo Volta.
Il passe ses premières années dans un tel silence qu'on le croit muet jusqu'au jour où, par un non, clair et sonore, il refuse une potion amère qu'on voulait lui faire boire.
Très jeune, il perd son père. Avec sa mère et trois de ses surs, il va habiter chez l'oncle Alessandro qui les accueille chaleureusement et prend soin de l'éducation des enfants.
A 17 ans, c'est un jeune homme cultivé. Il écrit des poèmes en latin et en français et fréquente des cercles savants. Il étudie avec enthousiasme les "sciences naturelles" et, par-dessus tout, ce qui concerne les phénomènes électriques. Ami de classe de Cesare Gattoni, passionné de physique comme lui, il étudie et travaille dans le cabinet de curiosités de Cesare ; là, ils disposent de livres et d'instruments scientifiques. Dès 1763, il correspond avec l'abbé Nollet à qui il présente une théorie sur les phénomènes électriques. Cette théorie sera par la suite abandonnée, mais Nollet l'encourage à poursuivre ses travaux.
Ses premiers écrits ont été remarqués et lui valent d'être nommé, en 1774, principal du Collège Royal de Côme. En 1778, il devient professeur de physique expérimentale à l'Université de Pavie. Dans le cadre de ses activités et recherches scientifiques, il entreprend, en 1777, 1781-1782 et en 1783 des voyages d'études dans différents pays d'Europe, où il rencontre les grands esprits de l'époque: Haller, médecin et biologiste à Berne, Voltaire à Ferney, le géologue et physicien suisse Bénédict de Saussure, le chimiste français Antoine-Laurent de Lavoisier, le physicien Pierre Simon de Laplace
Il reçoit récompenses et honneurs des souverains belges et une médaille d'or offerte par le roi d'Autriche Joseph II. En 1785, il est élu, par les étudiants, Chancelier honoraire de l'Université de Pavie.
Durant ces dix années de travail intense, Alessandro Volta fait face à deux événements douloureux. En 1782, sa mère meurt et en 1789, il doit rompre une liaison avec une cantatrice : sa famille et la position sociale qu'il occupe désormais ne lui permettent pas d'envisager le mariage. Plus tard, en 1794, à 49 ans, il épouse Théresa Pellegrini, qui sera pour lui une épouse agréable et dévouée.
Depuis le traité d'Aix-la-Chapelle, en 1748, l'Italie est sous la domination autrichienne. Juillet 1789, en France, le peuple prend la Bastille ; en 1792, Nice et la Savoie sont annexées à la première République française de Sardaigne. Les grands bouleversements de la Révolution française réveillent l'Italie qui retrouve le sens et le goût de la liberté. Les changements ne se font pas sans douleur : Lavoisier, un des fondateurs de la chimie moderne, est guillotiné le 8 août 1794. Pour Volta, c'est le deuil d'un ami.
Durant toutes ces années difficiles, Alessandro Volta continue son uvre scientifique avec exigence et rigueur. En 1797, Volta se propose pour aller manifester à Paris la reconnaissance de la République cisalpine. Cette République a la vie brève, le Piémont et la Lombardie sont à nouveau sous autorité autrichienne. Mais, en 1800, Bonaparte et son armée franchissent le Grand-Saint-Bernard et remportent la victoire de Marengo. L'ancienne République cisalpine devient le royaume d'Italie.
Expérimentateur passionné, Volta met au point en 1775, "l'électrophore perpétuel". Une fois électrisé par frottement, cet appareil semble pouvoir produire sans fin des décharges électriques.
En 1776, il découvre le méthane qu'il nomme "gaz naturel inflammable". Esprit ingénieux et pratique, il recherche des utilisations de ce gaz naturel et met au point le pistolet électrique inflammable et la lampe perpétuelle à hydrogène. Transformant quelque peu son pistolet électrique, il invente un appareil de grande précision qui permet de faire l'analyse des gaz : l'eudiomètre. Il précise la composition de l'air et trouve des résultats voisins de ceux qu'allaient trouver Gay-Lussac et Humbolt.
En 1780, il transforme son électrophore en condensateur et fabrique ainsi le premier condensateur planIl énonce la loi : Q = C. U (la charge Q du condensateur est proportionnelle à la tension U entre les armatures) etdéfinit une unité pour la tension U, unité qui plus tard portera son nom. Il peut alors étalonner, avecprécision, l'électromètre inventé par Saussure et perfectionné par lui. Il a à sa disposition un micro-électromètre qu'il utilise avec Laplace et Lavoisier pour mesurer les variations de l'électricité atmosphérique. En fait les variations ne sont pas mesurables, mais ces expériences permettent d'affirmer que l'air n'est jamais électriquement neutre.
Volta est, depuis 1791, membre de la prestigieuse Royal Society de Londres. L'instauration de l'Empire français vaut à Volta d'être fait comte et sénateur du Royaume d'Italie.
Dès 1792, il répète les expériences que Galvani a commencées, un an auparavant, sur l'électricité animale. Pour Galvani, les décharges dans la cuisse de la grenouille seraient produites par le cerveau et transmises aux nerfs ; ceux-ci entourés d'une gaine isolante pourraient l'accumuler. Le muscle et le nerf forment une bouteille de Leyde qui se décharge à travers le muscle lorsque nerf et muscle sont reliés.
Volta se concentre, lui, sur le rôle des métaux : le muscle et le nerf sont secondaires puisqu'on peut obtenir une décharge avec la grenouille tout entière placée entre deux métaux différents. Avec son électroscope très perfectionné, il arrive à mettre en évidence l'apparition de charges électriques sur deux plaques métalliques accolées puis séparées : c'est l'électricité de contact qui fournit une explication purement physique.
Le 20 mars 1800, il écrit à la Royal Society pour faire part de sa découverte, et termine par ces mots :"Tous les faits que j'ai rapportés
vont ouvrir un champ assez vaste de réflexions et des vues non seulement curieuses, mais intéressant particulièrement la médecine. Il y en aura pour occuper l'anatomiste, le physiologiste et le praticien. "
En novembre 1800, il est reçu à Paris, où il présente ses expériences. Il fait valoir la différence majeure qu'il y a entre sa pile et les machines électrostatiques : la première fait circuler un courant électrique de basse tension alors qu'avec les machines électrostatiques la circulation du courant est très brève et la tension élevée.
L'électrothérapie est porteuse de grands espoirs, souvent avortés, la galvanoplastie est largement exploitée, entre autres par l'orfèvre Christofle, l'éclairage par les lampes à arc et la télégraphie se développent. Mais c'est surtout en chimie que la pile va permettre de grandes découvertes : grâce à l'électrolyse, on met en évidence les éléments qui composent la matière. Les applications de la pile resteront malgré tout limitées tout au long du XIXe siècle. C'est davantage au XXe siècle, avec l'invention des transistors, que la pile prendra l'extension que nous lui connaissons aujourd'hui.
Bonaparte le pensionna et le fit comte et sénateur du royaume d'Italie (1801).
En 1808, il devient l'un des huit membres honoraires de l'Académie, choisis parmi les plus célèbres savants étrangers.
Alessandro Volta meurt à Côme, le 5 mars 1827.
Un monument à sa gloire est érigé à Côme en 1838 et, en 1927, pour le centenaire de sa mort, on construisit sur la colline Brunate, où il passa ses premières années, un temple en son honneur.
Einstein, devant le mausolée de Volta, en 1933, exprima ainsi son admiration : "The battery is the fondamental base of all inventions. " (La pile est la base fondamentale de toutes les inventions.)
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