Routes du Berry

route Jacques Coeur - route historique George Sand - route de la Porcelaine
le canal de Berry, un autre route...

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Route Jacques Coeur


Au début du XVe siècle, Jeanne d'Arc donne au roi Charles VII l'impulsion pour reconquérir son royaume. Jacques Coeur va lui trouver les finances de la reconquête. Jacques Coeur, né à Bourges, y construit sa "grand maison", le Palais Jacques Coeur. Marchand et ambassadeur, fabuleux et richissime, il contribua activement à la reconstruction économique du pays. De nos jours, il rassemble sous sa bannière 18 sites et monuments de son pays natal : châteaux privés, musées, abbaye, cathédrale, formant un itinéraire attrayant et varié, pour les touristes à la découverte du Berry.

pour plus d'informations sur Jacques Coeur, et la Route Jacques Coeur.

Les autres châteaux
(d'après Jean-Marie Boelle, l'Auto Journal, 1.6.1983)

Au sud de la Loire, le Berry possède aussi ses châteaux. Moins prestigieux que leurs cousins de Loire, ils sont souvent plus chaleureux. Ces demeures privées s'ouvrent au public. Suivez la route Jacques Coeur pour les découvrir.

Madame la Marquise est servie. Mais c'est vous qui êtes gâtés. La route Jacques Coeur, qui court entre Gien et Montluçon, arbore des couleurs châtelaines. Mais sa douzaine de demeures privées s'ouvre aujourd'hui au public. Chacune accueille de cinq à dix mille personnes par an. Et il se crée, entre le visiteur et le propriétaire, une complicité inattendue, faite de curiosité, d'admiration, de timidité aussi. Ainsi les châteaux ont une âme... On finissait par l'oublier en visitant les monuments publics. Ils ont également leurs problèmes, qui, bizarrement, rappellent les nôtres : gestion, financement, entretien. Beaucoup de cerfs dans les bois, mais, dans les champs, plus de serfs depuis longtemps. Les propriétaires sont devenus exploitants agricoles, pisciculteurs, forestiers. Certains guident leurs hôtes sous leurs plafonds enluminés, d'autres s'essaient à l'hôtellerie. Et s'ils montent encore à cheval, ils sont descendus depuis longtemps de leurs grands chevaux. A notre époque, il ne faut pas hésiter à se découvrir quand on possède plusieurs hectares de toiture.

CHEZ LES "GENS DU CHATEAU"

Notre patrimoine national est essentiellement aux mains des particuliers. Il trouve son véritable sens lorsque le public peut en profiter. C'est la finalité profonde de la route Jacques Coeur.
Nous avons volontairement laissé de côté les villes : Gien, Bourges, Sancerre. C'est que cet itinéraire se découvre "en écartant les branches" et non en lorgnant les feux rouges. Promenade architecturale et historique, certes, mais aussi grande bouffée d'oxygène au centre du Berry et au coeur de la France. L'impression de remonter le temps en prenant le sien. D'accomplir un véritable rallye agreste, avec la joie, presque enfantine, d'aller de château en château en guettant leur toit pointu et leurs douves profondes aux creux des collines verdoyantes.
La Bussière, Blancafort, Le Verrerie, Boucard... La plupart des châteaux de la route Jacques Coeur ne sont séparés que par vingt ou trente kilomètres. On s'ennuie d'autant moins en roulant de l'un à l'autre que la nature éclate à chaque tour de pneu. D'Henrichemont à Menetou-Salon, la forêt arrive dans un fauteuil, peignée comme un gazon anglais, profonde comme une mer du Japon, déserte comme l'amour. L'asphalte la tranche comme dans les Landes, avec un sens de la ligne droite à faire se damner un Jésuite. On entend les oiseaux et on guette les sangliers, en rêvant fleurs et champignons.
Un champ de tir vous oblige à changer de chemin à répétition, au sud-est de Bourges. Mais l'Auron roule toujours des eaux brunes et la forêt de Maulne vous prend dans son giron comme une mère dessinée par Steinlen. Le soleil donne aux troncs une pâleur de lait, et, dans les pâtures, les vaches s'obstinent à naître nivernaises. Les hameaux sont repeints au vin blanc : Sancerre oblige ! Les premiers pieds de vigne démontrent qu'eau et alcool ne font pas forcément mauvais ménage. L'eau... Celle des étangs, qui résonnent, au soir tombant, des sauts de carpes et du bavardage des canards. Celle des rivières, torrents en hiver, pipis de chérubin en été. De trop nombreuses vieilles maisons s'agenouillent devant les constructions légères, davantage soutenues par le crédit que par leurs fondations. Mais la campagne demeure polissonne, et les perdrix qui s'envolent devant votre capot évoquent plus Raboliot que monsieur Merlin. Terre préservée entre Loire et Auvergne, le Berry possède la magie du vert et du verre ; il n'a pas le verbe haut, mais ses châteaux parlent pour lui.
Ils dissertent sur Louis XIV et Charles d'Amboise, Jeanne d'Arc et Marie-Antoinette. Ils révèlent leurs secrets d'alcôve avec la discrétion d'un tambour de garde-champêtre. Toutes leurs pierres sont précieuses. Mais elles ne s'appellent pas diamants ni émeraudes ; tout au plus briques et silex. C'est pour ça que les "gens de château" ne sont plus riches que de tradition et de sensibilité, de dignité et de tendresse. Bien sûr, ils bénéficient de revenus industriels ou agricoles, de dégrèvements et de subventions. Mais que de lourdes contreparties. L'entretien, le gardiennage, les milliers de litres de fuel que représente le chauffage... Ils tiennent bon, adaptant le rêve d'hier à la réalité d'aujourd'hui. A la Verrerie, Madame de Vogüé retapisse, elle-même, les quelques chambres d'hôtes qu'elle tient à la disposition de ses visiteurs. A Meillant, Aimery de Mortemart se spécialise dans l'élevage de la carpe. A Jussy-Champagne, Madame d'Amécourt s'occupe des visites commentées. A Ainay-le-Vieil, Marie-France de Peyronnet veille aux destinées touristiques du Cher.
Et on en arrive ainsi à cette route de châteaux privés dont le moindre argument n'est pas d'être habités. Pour l'accueil, naturellement, mais aussi pour la vie même de ces demeures ancestrales qui vieillissent deux fois plus vite quand on les abandonne à leurs souvenirs. Leur grand charme tient à leur diversité. Le Verrerie résonne encore des fastes cynégétiques chers aux Stuart. La Bussière propose un exceptionnel musée de la pêche en eau douce. A Ainay-le-Vieil, on salue Colbert. A Menetou-Salon, une collection d'ancêtres automobiles vaut plus d'une galerie de portraits familiaux. A Blancafort, le jardin à la française trouve toute sa plénitude, comme le style Louis XIII à Jussy-Champagne. Partout vous attend une ambiance bon enfant, un amateurisme éclairé, une chaleur peu commune. Même les guides qui, parfois, récitent leur texte à la manière des écoliers, savent vous faire verser une larme sur le coeur de ces bâtisses qui n'est pas de pierre. La plupart se gardent de vous enrégimenter et n'hésitent pas à vous guider, même si vous êtes le seul "client". En fait, ce sont des châteaux à la carte que vous propose la route Jacques Coeur. Elle dispose ainsi du meilleur atout.
Nous évoquons plus loin, un à un et dans le détail, chacune des demeures en question. Elles constituent, bien sûr, la première justification de l'itinéraire. La vie berrichonne ne s'arrête pas là pour autant. Un peu d'artisanat? Faites le détour par La Borne, un village de potiers, par Henrichemont, où Roger Colas travaille le cuir, par Saint-Hilaire-en-Lignières, où Jean Mauret se mire dans ses vitraux d'art. Un soupçon de gourmandise ? "Les Grands" d'Argent-sur-Sauldre cultive le fromage de chèvre et les caves de Menetou et de Château-Meillant risquent de vous enivrer. Un zeste de science ? L'observatoire radio-astronomique de Nançay compte parmi les plus prestigieux du monde. Ajouter à cela une centaine d'églises romanes, et vous devinerez, sans mal, que le Berry ne mérite pas franchement l'indifférence !

UN DON DE DIEU

C'est contre cette indifférence que veut lutter la route Jacques Coeur. Alain Fournier et George Sand sont morts, et on les lit moins qu'autrefois. Les châteaux, eux, se tiennent toujours debout, et, dans le Cher mystérieux, il font figure de phares. Louis XII, visitant Charles d'Amboise à Meillant, lui laissa ce petit mot : "Mon cousin, pour vous voir dans votre château de Meillant, je m'y suis embourbé, et que le diable m'emporte si j'y reviens jamais !". Rassurez-vous : même les routes, aujourd'hui, jouent la carte du tourisme, et la qualité de leur revêtement n'a d'égal que le sourire de leur décor. Quant aux fameux sorciers berrichons, ils se montrent très discrets. Chacun, d'ailleurs, s'accorde à dire qu'ils appartiennent à l'histoire ancienne. On en connaît bien encore quelques-uns, terrés dans la nature touffue. On les consulte même quelquefois, pour guérir un méchant zona ou se débarrasser du sort qui fait crever les troupeaux. Ils sont, du reste, très efficaces... Mais il ne faut pas voir de mal à cela : Monsieur le curé , en personne, assure que les dons de ces rebouteux viennent de Dieu. Alors…

Du moyen âge au 19e siècle

LA BUSSIERE - N 7 et D 43 - Tél. 02 38 35 93 35, Fax 02 38 35 94 13

C'est le Château des Pêcheurs, et un paradis pour les disciples de Saint-Pierre, avec une exposition de vieux matériel de pêche en eau douce, des gravures de poissons, souvent anglaises, des aquariums où évoluent truites, brochets, tanches, black basa et coelacanthe . Un véritable musée halieutique, qui fait pendant au musée de la chasse de Gien. La Bussière, reconstruit au XVIe siècle et remanié au XIXe, a conservé se lingerie et sa cuisine, les deux possédant encore tous leurs accessoires. Bons commentaires pendant la visite, même si l'on confond parfois le thon et l'esturgeon ! Consacrée à la pêche à la ligne, cette demeure ne pouvait que vivre au bord de l'eau : c'est le cas, puisqu'elle ouvre sur un grand étang.
Promenade dans le parc, visite du potager.
Visite de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, tous les jours sauf le mardi, de fin mars au 15 novembre ; de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, tous les jours en juillet et août.
GIEN - Tél. 02 38 67 69 69, Fax 02 38 38 07 32

Premier château de la Loire construit par Anne de Beaujeu en 1484, dans lequel est installé le Musée International de la Chasse depuis 1952.
Visite de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h de novembre à avril inclus ; fermé les 25 décembre et 1er janvier ; de 9 h 30 à 18 h 30 de mais à octobre inclus.
Visites commentés sur rendez-vous. Centrale des réservations : Tél. 02 38 67 88 88.
ARGENT SUR SAULDRE, porte de la Sologne - Tél. 02 48 73 61 61 et 02 48 73 33 17

Succédant au château édifié par Marie de Sully en 1501, le château actuel construit par Victor Louis abrite aujourd'hui le Musée des Métiers et Traditions de France, ainsi qu'une collection de Faïences de Gien.
Intéressante exposition sur l'Abbé Moreaux, ancien directeur de l'observatoire de Bourges, né à Argent-sur-Sauldre.
Maison du pays de Sauldre, étang du puits et canal de la Sauldre, parcours de pêche et de promenade.
Musée ouvert tous les jours du 1er avril au 1er novembre.
BLANCAFORT - D8, D 30, D 39 - Tél./Fax 02 48 58 50 56 et Tél. 02 48 58 60 11

Le Château de Blancafort fut édifié au XVe siècle par la famille de Boucard sur l'emplacement d'une ancienne seigneurie qui existait déjà au XIe siècle, puis transformée au XVIIe siècle.
On y trouve un très beau mobilier et des tapisseries du XVIIe au XVIIIe siècles. Musée de la Sorcellerie.
Blancafort est un château privé et habité.
En l'absence du guide, nous avons dû nous contnter d'une visite extérieure. Gentillesse et charme à souligner chez la jeune personne qui distribue les billets. Le jardin à la française est un modèle du genre. Edifiée au XVe siècle par les Boucard, cette puissante demeure, toute de briques et d'ardoises vêtue, domine la Sauldre. Site très verdoyant.
Visite de 10 h à 19 h sans interruption du 1er juin au 30 septembre ; de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h 30, sauf le mardi, du 15 mars au 31 mai et du 1er octobre au 11 novembre.
AUBIGNY-SUR-NERE, la Cité des Stuarts - Tél. 02 48 81 50 00

Des étangs de Sologne aux coteaux du Sancerrois, le Pays des Ecossais : étape fleurie où l'on peut admirer son ensemble de maisons à colonages (XVIe siècle), son église gothique, son château Renaissance, ses Grands Jardins, son cloître.
La cité des Stuart propose des expositions permanentes aux visiteurs : Musée de la Vieille Alliance Franco-Ecossaise, Musée Marguerite Audoux (écrivain), Salle consacrée à Pierre Rateau, Compagnon de la Libération, Maison François 1er.
Musées (dans le château des Stuart) : Tél. 02 48 81 50 00
Office de Tourisme pour les visites commentées de la ville, du château, de l'église, du cloître : Tél. 02 48 58 40 20 et 02 48 51 50 00 (hors saison).
LA CHAPELLE D'ANGILLON - Tél. 02 48 73 41 10, Fax 02 48 73 46 66

Château du XIe-XIIe siècle, forêt Saint Palais. Ancienne résidence des Princes de Boisbel, demeure de la Princesse de Clèves et du ministre Sully. Ancien jeu de paume de la Renaissance.
Musée Alain Fournier et découverte mystérieuse du grand Meaulnes aux marches de la Sologne.
Ouvert tous les jours de 9 h à 12 h et de 14 h à 20 h sauf dimanche matin.
Visites guidées : Château, musée Alain Fournier, fondation Royale Albanaise.
Deux visuels sur écran : Mille ans d'histoire et Alain Fournier.
Repas pour les groupes, dégustation pour les visiteurs.
LA VERRERIE - D 940 ou D 89 - 10 km sud d'Aubigny-sur-Nère - Tél. 02 48 81 51 60, Fax 02 48 58 21 25

Elégante demeure de la Renaissance, édifiée par Béraut Stuart d'Ecosse. Fresques de la Chapelle et Galerie à arcades (XVIe siècle), Pleurants du Duc de Berry, salons meublés et habités.
En lisière de la forêt d'lvoy, une demeure Renaissance qu'on découvre au bout d'une longue allée bordée par un étang. L'aile de briques et de pierres est portée par des arcades élégantes et légères. La chapelle, qui conserve un ensemble de fresques du XVIe siècle, ferme la cour à l'opposé, tournée vers l'eau et le bois. La Renaissance trouve ici toute se substance. Un autre point fort de la route Jacques Coeur, qui fut aux mains des Stuart pendant plus de deux siècles. Dans la salle à manger, portrait de Louise de Kéroualle, duchesse de Portsmouth, lointaine ancêtre de Lady Oiana.
Parc ombragé et aménagé ouvert du 1er avril au 1er novembre. Visite du parc de 10 h à 18 h 30.
Visites guidées de 10 h à 18 h 30, ou à la tombée de la nuit.
12 chambres d'hôtes sur réservation. Restaurant "la Maison d'Hélène" dans le parc : fermé mardi et mercredi midi.
BOUCARD - D 923, D 74, D 85 à 18 km N-O de Sancerre - Tél. 02 48 58 72 81


En bordure de la Sauldre, qui alimente ses douves, flanqué de quatre tours d'angle, avec ses échauguettes en encorbellement sur son donjon, le château offre au premier regard l'austère apparence de l'Art Médiéval. Mais une fois franchi le pont dormant, les visiteurs pourront admirer une magnifique Cour Renaissance du XVIe siècle et se promener dans les appartements du Maréchal de Navailles, qui y fut exilé au XVIe siècle.
Poussé au creux des prés et de l'eau, cerné par de robustes communs où se déroulent divers concerts et récitals, le château conserve d'importantes constructions médiévales. Perdu par les ans et resté un certain temps inhabité, il dégage une nostalgie très prenante. La personne qui assure la visite guidée s'acquitte de sa tâche avec tact et gentillesse. L'intérieur de Boucard fut remanié, au XVIIIe siècle, par le Maréchal de Navailles ; il avait contrarié les amours de Louis XIV, ce qui manquait de prudence ! Le salon ouvre largement sur la campagne ; la petite chambre, avec son lit à baldaquin, offre une étonnante intimité ; les boiseries, bien nettoyées, méritent une particulière attention. Pour le visiteur, Boucard, c'est assurément un coup de coeur.
Visite du 1er avril ou 1er novembre de 10 h à 12 h et de 14 h à 19 h en été, fermé à 17 h en hiver.
MAUPAS - D 955, puis 5 km sur la D 46 ou la D 59 - Tél. 02 48 64 41 71, Fax 02 48 64 19 82

Nombreux souvenirs du Comte de Chambord, prétendant au trône de France, tapisseries des Gobelins, jardin, vin du domaine de Maupas (appellation Menetou-Salon).
On le voit très bien de la route, planté au milieu d'un parc, face à un étang. Le XlVe siècle lui vaut des lignes sobres et ramassées. Il conserve des souvenirs de la duchesse de Berry, qui y résida, ainsi que du roi Charles X et du comte de Chambord. Mais le clou de la visite, c'est la collection de 887 assiettes de faïence datant du XVe au XVIIIe siècles, et exposée dans la grande cage d'escalier.
Visite de 14 h à 19 h des Rameaux au 1er octobre ; ouverture supplémentaire de 10 h à 12 h les dimanches et jours fériés et du 1er juillet au 15 septembre ; de 14 h à 18 h du 1er au 15 octobre et le dimanche du 15 octobre au 15 novembre.
MENETOU-SALON - D 940 et D 59 - Tél. 02 48 64 80 54 et 02 48 64 80 16, Fax 02 48 64 83 75

Toujours propriété de l'arrière-petit-fils du Prince Auguste d'Arenberg. Les communs abritent une sellerie très complète et une collection de voitures hippomobiles et automobiles, ayant toutes été achetées pour le domaine et employées par les propriétaires.
Ancienne propriété de Jacques Coeur, le château, détruit pendant la Révolution, fut reconstruit et richement décoré au cours du XlXe siècle par les Princes d'Arenberg, qui l'habitent encore. Il semble érigé sur un océan de verdure, surchargé mais bien noble tout de même dans la douce lumière du soleil couchant. On y découvre de précieuses tapisseries flamandes du XVe siècle, ainsi que des souvenirs de la famille Talleyrand. Les communs abritent une sellerie, mais aussi une collection de voitures hippomobiles et automobiles : Minerva 1927, Citroën 1926 type B 12, Turcat-Méry 1911 (elle a fait le rallye Paris-Moscou, soit 3 000 km en 10 jours), Panhard et Levassor 1899, etc.
Visite de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h30. Fermé le mardi, de Pâques au 30 septembre ; ouvert sans interruption de 10 h à 18 h 30 en juillet et août.
BOURGES - Tél. 02 48 23 02 60, Fax 02 48 23 02 69

Autour de sa cathédrale gothique classée au Patrimoine mondial de l'Unesco, la ville est aussi remarquable par ses maisons à pans de bois, ses hôtels Renaissance et classiques, ses musées (gratuits), ses jardins et ses marais.
Office de Tourisme ouvert tous les jours de 9 h à 18 h (19 h en été).
Horaires différents dimanches et jours fériés.
Exposition permanente du patrimoine.
Visites de la ville et de la cathédrale avec des guides conférenciers agréés par le Ministère de la Culture.
BOURGES - Le Palais Jacques Coeur - Tél. 02 48 24 06 87, Fax 02 48 70 50 40

Edifié par l'argentier de Charles VII au milieu du XVe siècle, il constitue un exemple exceptionnel d'une demeure civile à la fin du Moyen Age. Construit sur l'enceinte gallo-romaine de la ville, il est remarquable par l'abondance de son décor sculpté et le confort de son plan intérieur.
Ouvert tous les jours sauf les 1er janvier, 1er mai, 1er novembre, 11 novembre et 25 décembre.
Visite de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h du 1er novembre au 31 mars ; de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h du 1er avril au 30 juin et du 1er septembre au 31 octobre ; de 9 h à 12 h et de 13 h à 19 h en juillet et août.
DUN-SUR-AURON - Tél. 02 48 59 50 40 et 02 48 59 51 25

Anciennement Dun-le-Roi, capitale gastronomique de la noix en Berry. Nombreux vestiges d'un riche passé historique : XIIe-XIVe siècle.
Voir ses remparts, son beffroi, son église romane (XII-XIIIe siècle), le Musée du canal de Berry et le Festival de Théâtre.
Visite de 14 h 30 à 18 h 30 du 1er au 30 avril ; de 10 h 30 à 12 h et de 14 h 30 à 18 h 30 du 1er mai au 30 septembre ; de 14 h 30 à 18 h 30 du 1er au 30 octobre.
MEILLANT - D 37, à proximité de la N 144, à 9 km de Saint-Amand-Montrond - Tél. 02 48 63 32 05 et 02 48 63 30 58

Ensemble gothique flamboyant prestigieux. Salon d'apparat, salle à manger, bibliothèque... somptueusement meublés, salle des gardes. Dans son parcours découverte, Meillant vous ouvre les portes de l'infiniment petit, la référence de la miniature.
Meillant flamboie de toutes les grâces de la Renaissance, même si sa façade ouest demeure très médiévale. Cette opposition ne constitue pas son moindre attrait. Dû à Chartes 1er d'Amboise et à son fils Charles II, ce château, bâti au creux de l'eau, bénéficie d'un parc dense. La Tour du Lion marque bien l'évolution de l'art gothique flamboyant sous l'influence de la Renaissance. La chapelle privée, bien séparée de la demeure principale, ne saurait vous laisser indifférent. Sur la pelouse, des paons refusent systématiquement de faire la roue devant les photographes. Ils distraient l'auditoire du guide, très compétent mais assez agacé par ces maudits oiseaux qui volent la vedette à l'historique de la propriété ! Quelques cygnes et des cerfs et biches ajoutent à la partie reconstruite au XIXe siècle, règne fièrement sur un parc boisé et verdoyant. animalière de la visite. Exposition de Talbot ayant appartenu à la famille. Meillant, pour nous, représente l'une des plus séduisantes propriétés de la route Jacques Coeur.
Location de salles.
Visite de 9 h à 11 h 45 et de 14 h à 18 h 45 tous les jours ; en automne, fin des visites à la tombée de la nuit ; fermé du 15 décembre au 31 janvier.
NOIRLAC - N 144, D 35 - Tél. 02 41 62 01 01, fax 02 48 62 01 00

Cette abbaye cistercienne, fondée en 1150, est l'un des meilleurs exemples de l'architecture monastique (XIIe-XIVe siècles). Vous pourrez découvrir le quotidien des moines à travers l'église, le cloître, la salle capitulaire, le dortoir des moines, le réfectoire et l'aile des convers.
C'est l'un des plus beaux types d'architecture monastique médiévale. Très bon guide, mais dont l'accueil pourrait s'améliorer. Cette abbaye cistercienne, qui a bénéficié d'une rénovation exemplaire, est le théâtre de concerts et d'expositions.
Visite tous les jours, sauf mardis. Du 1.1 au 31.3 et du 16.9 au 31.12 de 1O à 11 h 3O et de 14 à 16 h 3O ; du 1.4 au 15.9, de 10 à 11 h 30 et de 14 à 17 h 30.
Ouvert tous les jours (sauf mardi en octobre, novembre, décembre, janvier, le 1er janvier et le 25 décembre).
Visite guidée (chaque heure à partir de 10 h) ou visite libre du 1er avril ou 30 septembre (sauf juillet et août) de 9 h 45 à 12h et de 13 h 45 à 18 h30 (billetterie fermée à 17 h 30) ; en juillet et août de 9 h 45 à 18 h 30 (billetterie fermée à 17 h 30).
Visite libre entre 12 h et 13 h 45 ; du 1er octobre au 31 mars : de 9 h 45 à 12 h et de 13 h 45 à 17 h (billetterie fermée à 16 h 30).
SAINT-AMAND-MONTROND - Tél. 02 48 96 16 86

Ancien hôtel Saint-Vic (XVIe siècle) devenu Musée d'Histoire locale, du paléolithique inférieur à l'époque contemporaine.
Centre Europèen de l'Or. Vestiges de la Forteresse de Montrond, ancienne résidence de Sully et du Grand Condé.
Musée : tous les jours (sauf dimanche matin et mardi) de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h.
Visites guidées de la vieille ville en juillet et en août. Tél. 02 48 96 55 20
Forteresse de Montrond : visite tous les jours du 15 juillet au 30 août. Hors saison sur rendez-vous. Tél. 02 48 96 79 64
Office de Tourisme : tous les jours sauf dimanche.
AINAY-LE-VIEIL - N 144 au sud de Saint-Amand-Montrond - Tél. 02 48 63 50 03, Tél./Fax 02 48 63 36 14

Château gothique italianisant (XIIe au XVIe siècle) appuyé sur une enceinte féodale intacte avec ses douves d'eau vive.
Chapelle Renaissance avec des peintures murales des XVIe et XVIIe siècle récemment remises à jour.
Musée d'Art et Traditions Populaires du Berry.
Parc et roseraie de roses anciennes et parfumées, jardin de Chartreuses.
On l'appelle le Petit Carcassonne, à cause de son enceinte octogonale flanquée de tours et d'une imposante poterne. Un visage féodal avec des douves d'eau vive, mais aussi, à l'intérieur, une demeure Renaissance beaucoup plus gracieuse. L'ensemble est habité par des descendants de Colbert, sans cesse présent à travers livres et portraits. Le grand salon, dont la décoration fut conçue en l'honneur d'un passage de Louis XII et d'Anne de Bretagne, mérite une visite attentive ; l'oratoire Renaissance est peu commun. Au sud de la Route Jacques Coeur, au milieu d'arbres joufflus, cette grande propriété séduit par sa force, le contraste entre son austérité extérieure et son sourire intérieure. La maîtresse de maison ne manquera pas de vous montrer un bloc de cristal ambré enfermant une araignée : un bijou offert à Mme de Tourzel par Marie-Antoinette.
Visite de 10 h à 12 h et de 14 h à 19 h ou à la tombée de la nuit du 1er février au 30 novembre ; de 10 h à 19 h sans interruption en juillet et août ; fermé le mardi en février, mars et novembre.
CULAN - D 943, 24 km de Saint-Amand-Montrond - Tél. 02 48 56 64 18

Forteresse médiévale du XIIe au XIVe siècle, encore habitée et merveilleusement conservée.
Exceptionnelles charpentes gothiques, salles de guet, salles de chauffe, rarissimes hourds en bois animés de chevaliers en armes. Salles seigneuriales meublées. Jardins médiévaux recréés, ouverts au public depuis 1995.
Jeanne d'Arc séjourna dans cette forteresse épaulée par trois tours rondes, couronnées de hourdis de bois. On la considère comme un excellent exemple de l'architecture médiévale du Berry. Les salles débordent de meubles anciens et de superbes cheminées. Une très belle série de tapisseries du XVe siècle a hélas été volée.
Visite de 9 h 30 à 12 h et de 14 h à 18 h 30 tous les jours des vacances de février au 11 novembre ; de 9 h 30 à 19 h sans interruption en juillet et août ; de 14 h à 17 h en février et novembre.
- Bar-cafétéria de 11 h à 18 h en juillet et août .Restaurants pour groupes uniquement, sur réservation, toute l'année.
JUSSY-CHAMPAGNE

Château du XVIIe et XVIIIe siècle.
La propriété, derrière ses hautes grilles, est très attachante. Avec ses façades de briques et de pierres, elle constitue un rare témoin de l'architecture Louis XIII en Berry, dont elle évite la légendaire austérité. La rivière qui l'entoure galope au printemps, mais tarit en été. C'est souvent la propriétaire qui vous guide parmi son bel ameublement des XVIIe et XVIIIe siècles.
Visite tous les jours, des vacances scolaires de printemps à la Toussaint, de 9 à 12 h et de 14 à 19 h.

Hôtels et restaurants

ARGENT-SUR-SAULDRE
Relais du Cor d'Argent - 39, rue Nationale
La maison est bien rodée et séduisante. Accueil, confort, repas méritent des compliments. Jean Devienne présente une fourchette de trois menus à 45,55 et 95 F en semaine ; les dimanches et jours fériés, le premier demeure constant, les deux suivants passent à 65 et 100 F. Pointé sur la carte, tout particulièrement à votre intention, un ris de veau aux morilles, un magret de canard au poivre vert très réussis, tout comme les poires solognote. Laissez-vous également tenter par le chavignol, ou encore la cuvée du Relais, bien gouleyante. Service à la terrasse ou au jardin. Balançoires pour les enfants. 10 chambres 60/120 F.
Relais de la Poste - 3, rue Nationale
La Sauldre coule à deux centaines de mètres de ce relais vénérable devenu auberge confortable, où la bonne chère est d'une continuité sens faille. M. Pinault, le patron, endosse la responsabilité des fourneaux. Il s'en tire avec un doigté certain. Les escargots au sancerre, la mousseline de brochet, le coq au bourgueil, les ris de veau solognote ont l'accent authentique du terroir. Mention spéciale pour la charlotte à la poire, ainsi que pour les vins du cru bien sélectionnés. Deux menus sont proposés : 55 F (servi en semaine) et 95 F, présenté les dimanches et jours fériés. La salle à manger rustique, aux meubles patinés, ne manque pas de cachet. 10 chambres 60/150 F.

BANNEGON
Auberge du Moulin de Chameron
Non loin de Charenton-sur-Cher, un vieux moulin à eau typiquement berrichon, restauré scrupuleusement dans le respect du passé (il date de... 1469 !). Ce relais champêtre compte certainement parmi les meilleures tables du centre de la France. Le patron, Jacques Candoré, est tout à la fois un hôte accueillant et un chef accompli. Il marie avec tact les traditions culinaires ancestrales et les préparations originales : le feuilleté de blanc de poireaux à la menthe, la salade de cervelle d agneau aux pignons, l'escalope de saumon à l'huile de serpolet jalonnent, entre autres, son itinéraire gourmand, qui lui veut une étoile méritée dans notre guide. Trois menus à 85, 130 et 195 F ainsi qu'un "spécial enfant" à 45 F, attention délicate et... appréciée. Une table à ne pas manquer. Beaucoup de calme au rendez-vous. 10 chambres 125/195 F.

SAINT-AMAND-MONTROND
Hôtel du Pont du Cher - 2, av. de la Gare
Le cadre, déjà, est fort plaisent ; la beauté naturelle de la vallée du Cher s'impose à la vue dès qu'on passe à table. Celle-ci offrant pour se part deux menus - 50 et 90 F - ainsi qu'une carte alléchante. Le coq au sang, le saumon à l'oseille nous ont tout particulièrement plu. Nous vous les recommandons. Petite cave très satisfaisante également. C'est le patron, Maurice Trompeau qui est en cuisine. L'accueil manque un peu de chaleur. 13 chambres 50/100 F.

LA VERRERIE
La Maison d'Hélène
Dans la propriété de la Verrerie, une chaumière toute de cuivres et de poutres. Sa petite terrasse ouvre sur l'étang. On s'y régale avec une cuisine du terroir, à base de produits seins et bien sélectionnés. Comptez une centaine de francs. Cinq chambres d'hôtes (450 F) dans la demeure même de M. et Mme de Vogüé. Elles sont remarquablement aménagées et meublées. Une réussite, qui permet, le temps d'une nuit, de connaître vraiment la vie de château !

AUBIGNY-SUR-NERE
La Chaumière
La bonne adresse de province par excellence, avec un accueil chaleureux et une cuisine valeureuse. Le menu à 49,50 F, malgré ses quelques suppléments, offre un rapport qualité-prix très satisfaisant. Quenelles de brochet particulièrement recommandables, fromage blanc également. Bourgueil 58 F la bouteille. Service compris. La salle à manger, avec ses trophées, évoque la chasse de la Sologne toute proche. La serveuse est très aimable, tout comme la patronne, et on quitte cette Chaumière avec la ferme intention d'y revenir.

Dans la mouvance du grand argentier
(Daniel-André Chavaneau, Valeurs actuelles, 16.8.1997)

La route Jacques Coeur : des rives de la Loire aux contreforts du Massif central, uneguirlande d'hôtels, de logis et de châteaux, reflète le faste de celui qui prit pour fière devise "A coeur vaillant, rien d'impossible".
De Bourges à Culan s'égrène la "légende de la Loire des siècles" de l'architecture française.

La route historique Jacques Coeur est une plongée dans le XVe siècle. Louis XI, Charles VII et Jeanne d'Arc en sont les acteurs français les plus visibles. Epoque de guerres, de situations désespérées (Azincourt, 1415), puis de reconquêtes héroïques sous l'impulsion de Jeanne, la première moitié du XVe siècle est aussi avec Jacques Coeur, "le premier grand argentier" de notre histoire, l'épisode d'un redressement économique et financier sans lequel les victoires politiques et militaires n'auraient été qu'éphémères.
Jacques Coeur (1395 ? - 1456) est le fils d'un marchand pelletier de Bourges attaché à la cour opulente du duc Jean de Berry. Sa personnalité hors du commun, faite de dynamisme commercial et de discernement politique, le mène à des rôles essentiels. Après plusieurs voyages dans l'Orient méditerranéen dès 1432, il devient argentier de l'hôtel royal et commissionnaire du roi auprès des Etats du Languedoc, en 1439.
Visiteur général des gabelles en 1447, il finance diverses campagnes royales et joue un rôle primordial dans l'effort de reconquête du royaume de France. Mais sa réussite porte ombrage au pouvoir. Charles VII le fait arrêter en 1451, et le condamne au bannissement deux années plus tard. Il s'évade du château de Poitiers en 1454, et s'enfuit vers Rome. De là, il prend part à une expédition navale contre les Turcs qui le mènera dans l'île égéenne de Chio, où il sera tué le 25 novembre 1456. Il aura contribué grandement au renouveau du royaume de France. C'est à lui que l'on doit cette devise qui a fait le tour du monde "A vaillant cueur riems impossible".
La route historique Jacques Coeur vous emmène des grandes plaines du nord de Gien, entre forêts, étangs, vallons et bocages du Cher, au-delà de Bourges, la ville royale, jusqu'au sud du Berry. Vous y découvrirez dix-huit sites qui s inscrivent dans la "légende des siècles de l'architecture française", selon le mot de Marc Alibert, architecte des Bâtiments de France. Vestiges d'un art de bâtir impressionnant et témoignages d'une époque de notre histoire plus sombre qu'éclatante, plus austère qu'élégante, qui contenait pourtant la promesse de la Renaissance du XVIe siècle.

Tout au nord, à 12 kilomètres de Gien, La Bussière, le "château des Pêcheurs". Entourée d'eau, et tournée vers le large d'un étang lumineux, cette forteresse fut construite au XIIe siècle par les seigneurs de Feins. Ensuite propriété de la famille du Tillet pendant trois siècles, restaurée au XVIIIe siècle, au centre d'un parc dessiné par Le Nôtre, elle devint au XIXe la demeure de la famille de Chasseval. Une autre enceinte de douves alimentées par l'étang enserre les communs. En contemplant il y a près de quarante ans leur demeure se mirer dans ses eaux tranquilles, les propriétaires ont fait leurs les mots de Joseph Nivers : "La pêche est le point commun d'une diversité d'hommes" ! Dès lors, ce château de briques presque roses, comme flottant sur un miroir, ne pouvait qu'abriter des collections consacrées à la pêche en eau douce. Ce sera son musée. Ses intérieurs révèlent également une spacieuse cuisine Louis XIII, une prison et une salle de tribunal.
A Gien s'élève le premier château construit sur la Loire, en 1484, par Anne de Beaujeu, la fille de Louis XI. L'altière demeure en briques, aux motifs en étoiles et en losanges, domine la ville et la rive gauche du fleuve. Jeanne d'Arc y passa la nuit du 23 juin 1429 en prière, avant de se rendre à Reims au sacre de Charles VII. Le château abrite le Musée international de la Chasse.
Au sud de la Loire, Argent-sur-Sauldre. Le château primitif fut érigé par les seigneurs de Sully en 1225. puis restructuré par Marie d'Albret en 1501. Aujourd'hui, cette gentilhommière toute blanche au toit d'ardoise, flanquée de sa tour ronde et massive, est devenue musée et hôtel de ville.


Egalement sur les rives de la Grande Sauldre, entouré d'un parc à la française : Blancafort. Erigé par les Boucard au XVe siècle, sur l'emplacement d'une ancienne seigneurie du XIe, il n'en reste que le donjon carré. Construit en briques polychromes, couronné d'ardoises, ce château médiéval rectangulaire est flanqué d'ouvrages défensifs placés en diagonale. Les deux pavillons carrés furent ajoutés en 1619 par Jean Claude de Faucon ; ils encadrent la cour d'honneur. Les appartements présentent un mobilier et des tapisseries XVIIe et XVIIIe, sous le portrait de Marie Leszczynska, ainsi qu'une chambre à coucher toute bleue, avec lit à baldaquin, que l'on aimerait habiter.
Aubigny-sur-Nère restera à jamais la cité des Stuarts, le coeur de la vieille alliance franco-écossaise de la guerre de Cent Ans et des guerres d'Italie. "Auld Alliance n'a pas été écrite sur un parchemin de peau de brebis, mais est gravée sur de la chair vive, et de la peau d'homme, trace non pas d'encre mais de sang."

Contre l'Anglais, la France conclut alliance avec l'Ecosse

Pour "bouter les Anglais", le dauphin, futur Charles VII, conclut une alliance avec Jean Stuart, comte de Darnley et connétable d'Ecosse. En guise de remerciement, la chancellerie d'Aubigny-sur-Nère est offerte aux Stuarts. Le château a été reconstruit au XVIe siècle, et abrite la mairie.
En terre d'Aubigny, au coeur de la forêt d'Ivoy, au détour d'une allée de chênes centenaires, le château des Stuarts, la Verrerie, se mire comme sur un lac d'Ecosse, dans l'étang alimenté par les eaux vives de la Nère. En 1422, Charles VII offre donc la terre d'Aubigny à Jean Stuart. En 1672, faute de descendant, Aubigny devient domaine royal, et Louis XIV l'offre à Louise de Kéroualle, duchesse de Portsmouth et favorite de Charles II, roi d'Angleterre. De leur amour naquit un fils, le duc de Richmond, dont les descendants vendirent le domaine au marquis Léonce de Vogue, aïeul des propriétaires actuels. De forme carrée, avec une façade ouverte sur l'étang, le logis principal du XVe siècle se complète d'une tour d'escalier hexagonale qui prolonge une galerie Renaissance aux colonnes galbées, face à la cour d'honneur. Une chapelle gothique du XVe laisse voir depuis peu des fresques représentant le Christ et les douze apôtres portant les instruments de leur martyre. Les intérieurs offrent des chambres d'hôtes encore riches de raffinements des siècles passés. Le château des Stuarts est un rêve des Highlands qui a pris racine en terre de Berry.
Aux confins de la Sologne et du Pays fort : la chapelle d'Angillon, "petit pays, grand renom" selon un dicton. De la princesse de Clèves à l'architecte Salomon de Brosse, des Boisbelle à Sully, ces noms prestigieux ont régné sur un petit Etat souverain où les manants étaient dispensés de taxes et d'impôts. Au XVe siècle, Marie d'Albret embellit le château aux toits d'ardoise, dominé par un donjon du XIe, avec de plus larges fenêtres et des escaliers polygonaux à vis, un jeu de paume, une chapelle spacieuse, plus digne des princes de Boisbelle. Alain-Fournier y écrivit le Grand Meaulnes, qui sera publié en 1913.

Pendant la guerre de Cent Ans, Bourges, capitale de la France

Le château de Maupas a été construit sur des fondations gallo-romaines au XIIIe siècle et domine un étang. Il ne reste de l'époque médiévale que la partie centrale avec ses deux tours massive, dont l'une est couronnée de mâchicoulis. Une aile Louis XV, une autre restaurée au XIXe, donnent à cet ensemble un aspect inhabituel pourtant harmonieux, au centre d'un parc à la française. De son histoire, il subsiste principalement le souvenir de Charles X et celui du futur comte de Chambord dont Auguste de Maupas fut le précepteur au siècle dernier.
Proche de Bourges, le château de Menetou-Salon est bien différent de la forteresse que Robert de Sancerre fit construire sous le règne de Saint Louis. La réputation des vignobles incita Jacques Coeur à acquérir ce domaine en 1448. Au XVIIIe siècle, Menetou échut par héritage aux Brancas-Laurageais, dont la fille Pauline épousa en 1773 Louis Engelbert, prince et duc d'Arenberg. En dépit des ravages et des confiscations de la Révolution, le domaine est resté dans la famille jusqu'à aujourd'hui. Sous la Restauration, le prince Pierre épousa Alix de Talleyrand, la nièce du "Diable boiteux". Le prince Auguste d'Arenberg. son fils, fit restaurer de 1884 à 1889, par l'architecte Sanson, ce qu'avait détruit la Révolution, en s'inspirant du palais Jacques Coeur. Cette demeure princière, propriété de son arrière-petit-fils le prince d'Arenberg, respire encore un parfum aristocratique dû particulièrement à ses hautes tourelles. Les intérieurs sont décorés de tapisseries flamandes du XVe siècle ainsi que des souvenirs et des tableaux de la famille de Talleyrand.
Bourges, Avaricum à l'époque gallo-romaine, puis capitale du Berry, est un temps, à la guerre de Cent Ans, le coeur de la France en devenir. Ilot de résistance et d'indépendance, Bourges est aussi patrie d'adoption de Jeanne de France, duchesse du Berry (1464-1505), béatifiée en 1742 et canonisée en 1950. Le palais Jacques Coeur "le Grant Maison" édifié sur les anciens remparts gallo-romains à partir de 1433, achevé en 1450, pour le gros oeuvre, témoigne d'une recherche d'élégance et de confort plutôt novatrice pour l'époque. La façade sur la cour intérieure, avec ses tours d'escaliers polygonales et ses bas-reliefs, contraste avec l'austérité de la façade sur rue. Les appartements témoignent de la volonté de magnificence de Jacques Coeur. Le palais du duc Jean de Berry (1340-1416) et la cathédrale Saint-Etienne, merveille du gothique, à l'impressionnant portrait du Jugement dernier, rappelle la prospérité de cette ville.
Premier château au sud de Bourges, Jussy-Champagne. Commencé au XVIe siècle par les seigneurs de Gamaches, membre de la maison du roi depuis le XVe siècle, il fut achevé vers 1650. Planté sur les rives du Craon, au centre d'une exploitation agricole active, il offre une architecture lumineuse, exemple d'un mariage réussi de la brique et de la pierre, alors en vogue, et modèle accompli du style Louis XIII.
Sur la route de Saint-Amand : Meillant. De l'occupation romaine au haut Moyen Age, bien des métamorphoses ont transformé l'oppidum gallo-romain puis cette forteresse médiévale aux sept tours en demeure Renaissance somptueuse, de style gothique, qu'ont aimée George Sand et Alain-Fournier. Pierre d'Amboise, seigneur de Chaumont, était conseiller de Charles VII. Son fils, Charles d'Amboise, grand maître de la maison du roi, maréchal de France et gouverneur du Milanais, ramena d'Italie des artistes et architectes qu'il installa au domaine. Fra Jocondo, collaborateur de Michel-Ange à la basilique Saint-Pierre de Rome, est le plus connu. Mais laissons sa propriétaire, d'une famille dont l'origine remonte à l'an 960, la marquise de Mortemart-Aimery, évoquer le château, "avec ses ardoises noires, ses grandes cheminées, ses portes étroites, ses tours, sa pierre dorée douce à l'oeil comme une chair humaine"... Il révèle des appartements meublés somptueusement : salon d'apparat avec cheminée à accès dérobé, salle à manger aux murs tapissés de cuir de Cordoue, salle de gardes richement ornée d'armures et de hallebardes, bibliothèque chaleureuse, chapelle privée à fresque, et l'entrée dite "salle du lit de justice", décorée d'une voûte gothique et des blasons des familles qui se sont succédé dans le château.


Au sud de Saint-Amand-Montrond, le château d'Ainay-Ie-Vieil est dans la famille d'Aligny. Toutes les générations y ont laissé leur empreinte. Elevé du XIIe au XIVe siècle par les sires de Bourbon, des Barres et de Sully, il est acquis par Jacques Coeur en 1445, puis cédé après sa disgrâce au sire de Culan, en 1453. Il est revendu le 14 décembre 1467 à Jean et Charles de Chevenon de Bigny, ancêtres de la famille d'Aligny. Dans la cour, la porte de la tour d'escalier est décorée d'accolades et de pinacles dans le pur style gothique flamboyant. Les intérieurs aux cheminées monumentales sont décorés de tapisseries, la chapelle emplie de fresques et de statues recèle un plafond à caissons, et les salons gardent de nombreux souvenirs, dont celui des quatre Colbert, le ministre de Louis XIV et les trois généraux d'Empire. Forteresse médiévale imposante à l'extérieur, demeure élégante de la première Renaissance sur la cour intérieure, ce "petit Carcassonne" est constitué d'une enceinte octogonale flanquée de tours massives, aux remparts crénelés, protégée par des douves d'eau vive. Le château règne sur un parc à l'anglaise au milieu du village, et ne saurait que donner l'envie d'un prochain rendez-vous après une longue route.
Tout au sud, au terme de ce parcours historique, à la frontière des langues d'oïl et d'oc : Culan. Forteresse encore flanquée de trois de ses six tours rondes, couronnées de hourds, ce château domine le plateau de Culan, dernier contrefort granitique du Massif central. Jacques Coeur l'acquit en 1445 auprès de Jean, baron de Culant, fils de l'amiral Louis de Culant, mort en 1444. Bien des hôtes illustres y furent reçus, de Philippe Auguste à Madame de Sévigné, de George Sand et Chopin au général de Gaulle. Les salles reconstituent l'atmosphère de la vie au XVe siècle, avec cheminées monumentales, meubles, tapisseries et costumes, sous des charpentes dont la plus remarquable est celle en étoiles de la tour Notre-Dame. Culan, de sa hauteur, évoque un refuge au-dessus des épreuves de l'histoire.

Carnet de route

Ainay-Ie-VieiI : 02-48-63-50-67. Parc à l'anglaise de sept hectares : collection de roses.

Argent-sur-Sauldre : Musée des Métiers et des Traditions de France. 02-48-73-33-17.

Blancafort : 02-48-58-60-56 et 02-48-58-60-11. A voir: le musée de la Sorcellerie.

Bourges : palais Jacques Coeur, Office du tourisme : 02-48-24-75-33. Nombreux musées, dont celui du Berry : 02-48-57-81-15.

Culan : 02-48-56-64-18. Manifestation d'été : les Festiviales.

Gien : Office du tourisme : 02-38-67-25-28. Musée de la Chasse, musée de la Faïencerie dans l'ancien couvent des Minimes.

La Bussière : 02-38-35-93-35. Musée de la Pêche en eau douce.

La ChapeIIe-d'Angillon : 02-48-43-41-10. Musée Alain-Fournier et Jacques Rivière, Collection de la Fondation royale albanaise.

Maupas : 02-48-64-41-71. Collections de tapisseries, et faïences du XVe au XVlIle siècle.

Meillant : 02-48-63-32-05. Exposition : le Moyen Age et la Renaissance en miniature.

Menetou-Salon : 02-48-64-80-54. Sellerie complète et voitures de collection.

Noirlac : 02-48-96-23-64. Exposition : "Un langage sans parole, l'image au Moyen Age". Festival : été musical de Noirlac.

Saint-Amand-Montrond : Office du tourisme : 02-48-96-16-86. Musée Saint-Vic, consacré à l'histoire locale. Festival des églises romanes en Berry: 02-48-74-10-50.

Route Historique George Sand

Mézières en Brenne: église du 14e-15e s, Maison de la Pisciculture en Brenne.
Saint Gaultier: église du 12e s, coteaux boisés, rive droite de la Creuse.
Argenton sur Creuse, la "Venise du Berry":
musée de la Chemiserie, église St-Sauveur 13e-15e s, Vieux pont du 17e s, chapelle St-Benoît 15e-16e s, chapelle Notre-Dame-des-Bancs 15e s.

Gargilesse Dampierre: église du 11e-12e s, refuge de George Sand "Algira".
AIGURANDES

Source de la Bouzanne.

Genouillac.
Boussac: château du 14e-15e s, circuit touristique.
Ste Sévère sur Indre: porte fortifiée, maisons anciennes, château du 18e, donjon du 12e et Jacques Tati...
La Châtre: donjon du 15e s, église St-Germain 12e s, vieux quartier, circuit George Sand.
Nohant: château du 18e, et George Sand...

pour plus d'informations, George Sand ou la vie d'une femme exceptionnelle


Route de la Porcelaine


pour plus d'informations sur la route de la Porcelaine.

Vierzon
Forges du XVIIIe s, vieille ville, beffroi gothique, église Notre-Dame du XIIe-XVe s, square Lucien Beaufrère.
CFC Daum, 11 rue Léo Mérigot.
Porcelaines CNP, Tharaud et Union Limousine, boutique, magasins, magasin d'usine.
Magasin de vente ouvert du lundi au samedi de 9 h 30 à 12 h et de 14 h à 18 h 30.
Tél. 02 48 75 26 21, Fax 02 48 71 37 36
Etablissements Lhonneur Arthur (1909), 29 rue Raspail.
Atelier d'artisan.
Tél. 02 48 75 29 35, Fax 02 48 75 28 56
Porcelaine Monique Robert, chemin de la Bercetterie.
Atelier d'artisan, boutique, magasins, magasin d'usine.
Ouvert tous les jours de 8 h à 12 h et de 14 h à 18 h, les samedi et dimanche de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h.
Tél. 02 48 71 78 43, Fax 02 48 71 78 46

Brinay
Eglise Saint-Aignan XIIe s, fresques.
Art Décor, route de Lury-sur-Arnon
Atelier d'artisan, boutique, magasins, magasin d'usine.
Magasin ouvert du lundi au samedi de 8 h à 12 h et de 14 h à 18 h.
Tél. 02 48 51 06 59, Fax 02 48 51 07 97

Foëcy
Porcelaines Philippe Deshoulières (1886), 5 rue Louis Grandjean.
Boutique, magasins, magasin d'usine, musée, visite d'usine.
Musée et magasin ouvert tous les jours en haute saison de 11 h à 17 h.
Tél. 02 48 53 04 55, Fax 02 48 52 60 50

Vignoux sur Barangeon
Annie Porcelaine, RN 76.
Atelier d'artisan, boutique, magasin, magasin d'usine.
Magasin ouvert tous les jours de 9 h à 19 h 30.
Tél. 02 48 51 56 04, Fax 02 48 51 56 04

Mehun sur Yèvre
Porte de l'Horloge XIVe s, rue Jeanne d'Arc, château du XVe, collégiale Notre-Dame XIe-15e s, musée Charles VII.
Pôle de la porcelaine, jardins du Duc de Berry.
Musée Cahrles VII.
Ouvert tous les week-ends et sur rendez-vous en mars, avril, octobre et novembre.
Ouvert de 14 h à 18 h en mai, juin et septembre.
Ouvert tous les jours de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h en juillet et août.
Fermé en décembre, janvier et février.
Tél. 02 48 57 06 19, Fax 02 48 57 34 16
Le Mazagran, 114 route de Bourges.
Atelier d'artisan, boutique, magasins, magasin d'usine.
Collection de décors maçonniques et de compagnonnage.
Visite des ateliers du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h.
Magasin ouvert tous les jours, sauf le 1er janvier, de 9 h à 19 h.
Vente de porcelaines déclassées sous chapiteau durant l'été.
Tél. 02 48 57 11 96, Fax 02 48 57 13 70
Pillivuyt (1854), avenue de la Manufacture.
Boutique, magasins, magasin d'usine, musée, visite d'usine.
Magasin ouvert du mardi au samedi de 10 h à 12 h et de 14 h 30 à 18 h 30 (Tél. 02 48 67 31 63).
Tél. 02 48 67 31 00, Fax 02 48 57 13 00
Porcelaine Jacques Coeur (1931), route de Foëcy.
Mme Franchina.
Boutique, magasins, magasin d'usine.
Magasin d'usine ouvert du lundi au samedi de 14 h à 18 h.
Tél. 02 48 57 30 56, Fax 02 48 57 16 88
Boutique Chêne Saint Louis, 188 rue Jeanne d'Arc
Atelier d'artisan, boutique, magasins, magasin d'usine.
Magasin ouvert tous les jours de 9 h à 12 h 30 et de 14 h à 19 h 30.
Tél. 02 48 57 14 62, Fax 02 48 57 14 62
Porcelaine Cerame, 16 avenue Raoul Aladenize.
Boutique, magasins, magasin d'usine.
Magasin ouvert du mardi au samedi de 9 h à 12 h 30 et de 14 h à 19 h.
Dimanches et fête de 10 h à 12 h30 et de 14 h 30 à 19 h.
Tél. 02 48 57 48 05
Créacéram, 171 avenue Raoul Aladenize.
Porcelaine l'Hirondelle, Pubcéram.
Atelier d'artisan, boutique, magasins, magasin d'usine.
Visite commentée sur rendez-vous du lundi au vendredi.
Magasin ouvert du lundi au samedi de 9 h à 19 h.
Tél. 02 48 23 15 50, Fax 02 48 23 15 55

Berry Bouy
Fleurs de Porcelaine, 7 rue du Moulin.
Arlette Alzat, créatrice fabricante de fleurs de porcelaine.
Atelier d'artisan.
Exposition-vente à l'atelier, ouvert tous les jours de 10 h à 18 h 30.
Réception de petits groupes avec démonstration de fabrication sur rendez-vous.
Tél. 02 48 26 82 54

Bourges

Bruère Allichamps
Borne gallo-romaine du IIIe siècle marquant le centre géographique de la France.
Porcelaine Avignon (1870), route de Noirlac.
Boutique, magasins, magasin d'usine, musée, visite d'usine.
Magasin ouvert du 1er juin au 30 septembre, du lundi au vendredi de 9 h à 12 et de 14 h 30 à 18 h 30, samedi et dimanche de 10 h à 12 h et de 14 h 30 à 18 h 30.
Grand marché permanent en juillet et août.
Magasin ouvert du 1er octobre au 30 mai, du lundi au vendredi de 9 h à 12 et de 14 h 30 à 17 h 30, samedi et dimanche de 14 h 30 à 17 h 30.
Visite des ateliers sur rendez-vous par groupe (minimum 10 personnes).
Tél. 02 48 51 06 59, Fax 02 48 51 07 97


Et pour plus d'informations, Berry, terre de feu