- I - Faire évoluer l'offre de formation en l'inscrivant dans la dynamique du lycée des métiers
- Votre stratégie visera à mieux identifier l'offre de formation des établissements afin de proposer un maillage territorial cohérent et complet, en partenariat étroit avec la région. Cette démarche, qui donne sens au projet d'établissement, s'inscrit dans une logique de bassin d'éducation et de formation et dans le cadre du plan régional de développement des formations professionnelles des jeunes et des adultes (PRDFPJA).
Les principes d'actualisation de la carte des formations, exposés dans la circulaire de préparation de la rentrée 2001 et dans la note d'orientation relative au lycée des métiers, restent opérants : évolution pluriannuelle, prise en compte de l'échelle géographique la plus pertinente pour chaque diplôme, approche référée à une maîtrise de l'offre dans l'espace régional.
La rénovation des diplômes de niveau V est désormais presque achevée. La refondation très avancée du CAP, la rénovation en cours des certificats d'aptitude professionnelle de nombreux secteurs de la production et la clarification des rôles respectifs du BEP et du CAP vont contribuer à la construction d'une offre de formation claire, diversifiée et adaptée aux besoins locaux et régionaux.
Aussi, le dispositif réactif piloté (DRP2) doit-il intégrer en termes d'offre les évolutions qui permettront au lycée professionnel d'offrir à ses différents publics l'accès à tous les niveaux de qualification professionnelle. Cela suppose :
- - d'amplifier prioritairement l'accès au niveau IV par la création de nouvelles sections de baccalauréats professionnels permettant de renforcer la continuité et la fluidité du cycle BEP-bac pro ;
- de développer l'accès des bacheliers professionnels en STS en favorisant leur réussite par des aménagements pédagogiques adaptés à la situation des élèves et aux secteurs professionnels ;
- de renforcer l'ouverture de nouvelles sections de CAP, dans les secteurs porteurs d'emplois ;
- de poursuivre le maillage territorial des classes de 3ème à projet professionnel qui correspondent à une réelle demande et permettent une orientation active, efficace et appréciée ; de porter attention aux possibilités offertes par les CLIPPA (classes d'initiation préprofessionnelles en alternance, prévues à l'article L. 337-3 du code de l'éducation) dans les lycées professionnels ;
- d'encourager, dans votre double rôle de recteur et de chancelier des universités, la mise en place de licences professionnelles associant des lycées à des universités. À cet effet, il importe que vous veilliez au rapprochement des partenaires concernés et à la qualité de la concertation dans ce domaine ;
- de favoriser le développement de sections d'apprentissage dans les lycées professionnels, en cohérence avec les autres modes de formation professionnelle organisés dans l'établissement (vous pourrez, à cette fin, vous référer à la brochure "Repères pour la création de sections d'apprentissage" éditée par le Centre national de ressources pour l'alternance en apprentissage - CNRAA - et téléchargeable sur le site : http://www.ac-nancy-metz.fr/cnraa/).
- Il s'agit de clarifier l'offre de formation académique et de la rendre plus cohérente, de renforcer la synergie entre les voies de formation, notamment professionnelle et technologique, d'améliorer la fluidité des parcours, d'accroître la qualité pédagogique et éducative des établissements, de contribuer au développement local et, ainsi, d'accroître le rayonnement de la voie des métiers.
- I.1 Favoriser de nouveaux parcours vers le niveau IV professionnel et technologique et la réussite des bacheliers professionnels en STS
- Il convient de tendre vers une offre de formation de niveau IV qui permette d'accueillir tous les élèves issus des formations de niveau V (titulaires du BEP) qui en font la demande.
Les offres de poursuite d'études en baccalauréat technologique et en baccalauréat professionnel doivent être mieux mises en cohérence avec l'offre de formation de niveau V. Il s'agit non seulement d'offrir un nombre suffisant de classes de 1ère d'adaptation mais aussi d'augmenter l'offre en baccalauréat professionnel.
Pour soutenir l'accès des bacheliers professionnels en STS et favoriser leur réussite, des aménagements pédagogiques adaptés à la situation des élèves et aux secteurs professionnels seront proposés, notamment en enseignement général. Il pourra s'agir de la mise en place :
- - soit de dispositifs d'aide pour les élèves accédant directement en 1ère année ;
- soit de dispositifs spécifiques conçus sur le modèle des 1ères d'adaptation ;
- soit d'une préparation au baccalauréat technologique en un an, tout en apportant des prérequis pour réussir en STS ;
- soit d'autres modalités adaptées aux réalités académiques ou à la filière concernée.
- I.2 Développer l'offre de CAP
- Les lycées professionnels doivent inscrire dans leur carte des formations des sections de CAP correspondant aux secteurs professionnels présents dans l'EPLE. Cette diversification contribuera à mieux prendre en compte l'hétérogénéité des publics accueillis (élèves issus de SEGPA, de troisième de collège, élèves du cycle général ou du cycle technologique de lycée...).
Elle s'accompagnera du développement de cursus de formation à durée variable (de un à trois ans) en fonction du positionnement de chaque jeune.
Le CAP fait l'objet d'une véritable refondation comportant :
- - une nouvelle réglementation des modalités de certification ;
- de nouveaux programmes d'enseignement général ;
- une nouvelle organisation des enseignements et des horaires pour les formations sous statut scolaire.
- Des modalités de poursuite d'études doivent exister pour les élèves titulaires du CAP qui ont manifesté leur envie et leurs capacités. Il peut s'agir d'une spécialisation pour ceux qui le souhaiteraient (mention complémentaire/CAP connexe) ou d'une préparation du BEP en un an pour accéder au baccalauréat professionnel, voire d'un accès direct au baccalauréat professionnel.
Certaines de ces mesures seront mises en application dès la rentrée 2002. Les textes réglementaires seront publiés prochainement.
- I.3 Mettre en place des classes de troisième à projet professionnel
- L'expérimentation de classes de troisième à projet professionnel, conduite jusque là dans diverses académies, s'inscrit dans le cadre des nouvelles orientations ministérielles sur la rénovation du collège. La mise en place de ces classes répond au souci d'aider des élèves, qui n'envisagent pas a priori de poursuivre des études longues, à construire un projet professionnel et à préparer un choix d'orientation.
Chaque classe est mise en œuvre autour d'un projet pédagogique spécifique. Il obéit à une double finalité :
- - atteindre les objectifs terminaux du collège pour les enseignements fondamentaux ;
- mettre en place une orientation active permettant une réelle appropriation des réalités professionnelles.
- Une circulaire en préparation fournira les principes d'élaboration des cahiers de charges académiques et des projets pédagogiques des établissements. L'objectif est d'harmoniser les contenus, les modalités d'organisation et l'appellation de ces classes.
Toutefois, sans attendre sa parution, je vous demande, dans le cadre de vos missions d'accompagnement et de suivi, de veiller dès à présent à l'élaboration d'un cahier des charges académique.
- I.4 Améliorer l'accès à une formation qualifiante des élèves issus de SEGPA
- Les formations qualifiantes des élèves issus de SEGPA seront effectuées prioritairement en lycée professionnel. Vous veillerez sur ce point à poursuivre la mise en œuvre des orientations définies dans la circulaire de rentrée 2001.
Les SEGPA n'offriront de formations qualifiantes que lorsque les LP proches ne seront pas susceptibles d'accueillir les jeunes dans les spécialités choisies, notamment en milieu rural. L'offre en collège devra rester exceptionnelle et répondre à des besoins spécifiques.
Les formations professionnelles réalisées en SEGPA et EREA seront systématiquement mises en cohérence et en réseau avec celles réalisées par les lycées professionnels du même bassin de formation.
- I.5 Être attentif aux besoins émergents de certains secteurs professionnels
- Les récentes décisions gouvernementales concernant les secteurs du logement, de la petite enfance, des handicapés et des personnes âgées ont pour conséquence directe l'augmentation du nombre d'emplois qualifiés à pourvoir dans les prochaines années. La concertation interministérielle a permis de déboucher sur une participation élargie de l'enseignement professionnel à la formation initiale et continue des personnels concernés. Il convient de tenir compte de ces perspectives dans l'évolution de la carte académique des formations.
Afin de répondre notamment aux besoins du secteur sanitaire et social, il conviendra de rechercher des partenariats avec les services déconcentrés du ministère de l'emploi et de la solidarité (DDASS et DRASS notamment), dans le but de favoriser l'accès aux formations sociales et sanitaires pour les élèves issus des sections du BEP Carrières sanitaires et sociales.
Dans ce cadre, on s'appuiera utilement sur la circulaire du ministère de l'emploi et de la solidarité relative à l'augmentation des capacités d'accueil dans les écoles conduisant au diplôme professionnel d'aide-soignant (réf. DGS/2C/DHOS/P2/2001 n° 536 du 5 novembre 2001). Elle invite les services déconcentrés du ministère à "entrer en relation avec les responsables régionaux de l'éducation nationale pour examiner les conditions de mise en place ou de renforcement des formations d'aide-soignant au sein des lycées professionnels."
Les élèves issus du BEP Carrières sanitaires et sociales se verront également offrir des poursuites d'études vers le baccalauréat technologique Sciences médico-sociales. Vous encouragerez les initiatives visant à développer leur accueil dans des classes préparant à différents baccalauréats professionnels tels que le baccalauréat professionnel Service (accueil-assistance-conseil). Par ailleurs, la transformation ou la création de diplômes de niveau IV, en prolongement de ce BEP, font actuellement l'objet d'un examen attentif.
Des adaptations de l'offre dans d'autres domaines professionnels en mutation sont à anticiper. Pour éclairer vos prises de décision, vous veillerez à recueillir toute information utile concernant ces évolutions (provenant notamment du CEREQ, des OREF, du Haut Comité éducation-économie-emploi). La direction de l'enseignement scolaire (DESCO), pour sa part, vous communiquera toutes les informations dont elle pourra disposer.
- I.6 Mieux organiser la relation école-entreprise
- L'efficacité de la "voie des métiers" suppose une interaction entre le monde de l'éducation et celui de l'entreprise.
Les conventions nationales conclues avec des branches professionnelles ou des entreprises doivent être déclinées dans les académies et mises en œuvre par les lycées pour répondre aux attentes mutuelles des partenaires. Les différentes activités que le lycée engage avec le milieu économique doivent s'inscrire dans une stratégie clairement définie figurant dans le projet d'établissement.
Le développement de relations suivies avec les entreprises et les organisations professionnelles contribue à l'acquisition d'une qualification reconnue et à l'insertion professionnelle des jeunes.
Afin de donner plus de visibilité, de cohérence et d'efficacité à la collaboration école-entreprise, il conviendra de mettre en place, au sein du lycée, une instance d'échanges de suivi et de propositions, qui facilitera la coordination des différents partenaires.
À cet effet, vous pourrez utilement vous reporter à la brochure de la DESCO, intitulée "Le coordonnateur et la cellule de partenariat dans l'établissement scolaire", parue en janvier 2000, qui présente les principales missions d'un coordonnateur et précise les conditions d'exercice de la fonction au sein d'une cellule partenariat. Cette brochure peut être téléchargée depuis le site internet de la DESCO à l'adresse suivante : http://www.eduscol.education.fr/ (rubrique enseignement professionnel/partenariat avec le monde professionnel/textes de référence).
Les coopérations technologiques représentent également un point fort de la relation école-entreprise. Les lycées ont, dans ce cadre, grâce à leurs ressources humaines et à la qualité de leurs équipements, vocation à constituer de véritables centres de ressources pour l'environnement socio-économique, et notamment pour les petites et très petites entreprises. Ainsi, des activités pédagogiques réalisées par les élèves et les étudiants peuvent aboutir à de véritables transferts de technologie (ex. : essais en laboratoire, amélioration de process, accompagnement dans l'intégration de nouvelles technologies et, de façon générale, toute résolution d'un problème technique). Le lycée peut également assurer, par voie de convention avec les entreprises, des prestations en vue de réaliser des actions de transfert de technologie.
Vous veillerez à encourager dans ce cadre la professionnalisation des actions de coopération et le développement des partenariats. La lisibilité de l'offre des lycées de l'académie et leur inscription au sein de l'offre régionale globale en matière d'appui et de transfert technologique seront particulièrement recherchées.
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