- Les conseillers d'orientation-psychologues accordent une priorité à leur action dans les établissements scolaires. Par l'écoute des élèves, leur remotivation quand cela est nécessaire, ils contribuent à l'action éducative inséparable de l'action pédagogique des enseignants, ainsi qu'à la satisfaction des droits des élèves en matière d'information et de conseil.
Au CIO, ils accueillent l'ensemble de la population du territoire, scolaire et non scolaire, en quête d'informations et de conseils pour le choix d'une formation ou d'une activité professionnelle, effectuent des bilans ou examens approfondis, participent à des travaux collectifs de l'équipe de centre et aux rencontres ou réunions de travail avec les partenaires du service et avec les milieux socio-économiques.
A - OBJECTIFS D'ACTION DANS LES ETABLISSEMENTS SCOLAIRES
- auprès des élèves
- Les priorités d'action visent à les aider :
- - à prendre conscience de leurs capacités et de leurs progrès,
- à se situer dans le système de formation et plus généralement dans les ressources d'information pour l'orientation, en particulier en début de cycle,
- à préparer leurs choix dans les classes paliers d'orientation,
- à formaliser leurs intérêts professionnels, quand les élèves en manifestent le besoin.
- C'est à l'entrée dans un nouveau cycle : cycle de détermination (2nde G & T, 2nde professionnelle), 6ème, que les conseillers d'orientation-psychologues doivent s'engager dans un véritable travail de prévention des difficultés et des échecs et aider à créer les conditions d'entrée dans de nouvelles formes d'apprentissage. Certes, ils ne peuvent agir seuls, mais leur contribution doit aider les élèves à s'adapter à leurs nouvelles conditions de vie et de travail, à "s'affilier", dans le cadre des activités pédagogiques d'apprentissage et dans le cadre d'activités spécifiques.
Les lycéens du cycle terminal figurent également parmi les publics prioritaires des actions d'information collective et d'accompagnement individualisé organisées au niveau du district ou de chaque établissement. Il est impératif, si l'on veut rattraper le retard de l'Académie par rapport aux moyennes nationales et régionales, d'encourager la poursuite d'études des bacheliers technologiques, en particulier tertiaires, et l'entrée dans les classes préparatoires aux grandes écoles des bacheliers généraux issus de classes sociales culturellement moins favorisées, qui hésitent à envisager les formations d'excellence auxquelles elles préparent.
Les collégiens scolarisés en zone d'éducation prioritaire et les élèves de la voie professionnelle du lycée doivent bénéficier d'un programme d'action soutenu. Il est en effet indispensable :
- - de fortifier des projets scolaires ambitieux pour les catégories d'élèves les plus fragiles, de donner des perspectives de poursuite d'études et d'insertion sociale et professionnelle au-delà de la formation initiale,
- de renforcer l'accompagnement des élèves des dispositifs et structures spécialisées (classes relais, non francophones, élèves de SES-SEGPA),
- d'encourager, voire de remobiliser les élèves de la voie professionnelle, afin de prévenir les sorties prématurées, et de les accompagner au moins jusqu'à l'obtention du baccalauréat,
- d'accompagner les élèves qui choisissent de rechercher la qualification dans des organismes de formation hors Education nationale, par l'apprentissage ou dans les formations spécifiques d'initiative régionale.
- auprès des équipes pédagogiques et au sein des équipes éducatives
- L'action auprès des élèves, qu'elle relève de l'aide personnelle ou du domaine de l'information, trouvera plus d'efficacité par un travail auprès des équipes pédagogiques et au sein des équipes éducatives.
- Le processus éducatif de l'orientation dans ses trois dimensions (construction d'une image positive et différenciée de soi, connaissance de l'environnement économique, des activités professionnelles et de leurs conditions d'exercice, connaissance des formations) est, par nature, un travail (à) partagé (r). Il nécessite une concertation étroite avec l'ensemble des acteurs, pouf laquelle les conseillers d'orientation-psychologues ont un rôle d'impulsion, aux côtés des chefs d'établissement. Il ne peut consister en une juxtaposition d'actions isolées et qui ne sont pas intégrées aux enseignements disciplinaires, mais doit aider à donner du sens aux apprentissages scolaires. Si aucune de ces dimensions ne relève d'une seule catégorie de personnels, les conseillers d'orientation-psychologues sont mieux armés et mieux placés pour :
- - repérer les connaissances et les compétences développées par l'enseignement disciplinaire et par les activités liées à la vie scolaire, afin de les valoriser auprès des élèves et des enseignants,
- aider les élèves à hiérarchiser leurs intérêts, grâce aux outils et aux méthodes qui leur sont propres, et à se situer dans l'évolution de leur progression scolaire et de leurs résultats,
- prendre en charge l'organisation et l'animation d'ateliers de travail avec les élèves sur les représentations professionnelles,
- contrer les dérives qui consisteraient à limiter les actions de préparation à l'orientation aux classes regroupant des élèves en difficulté.
- Cette contribution des personnels d'orientation à l'action éducative ne peut s'effectuer sans un travail institutionnel parallèle auprès des enseignants pour participer, en tant que psychologues des apprentissages :
- - à la compréhension et à l'analyse des mécanismes complexes qui produisent la réussite ou l'échec scolaire, et à la recherche de remédiations éventuelles,
- à la conception des modalités ou des dispositifs adaptés à l'hétérogénéité des élèves constatée lors des évaluations nationales, et à l'évaluation de leurs effets,
- à la préparation des prises de décision des conseils de classe, afin de favoriser les pronostics de réussite qui prennent en compte l'ensemble de la personnalité de l'élève.
- C'est aussi par un travail d'information auprès des enseignants que les personnels d'orientation faciliteront :
- - l'actualisation de leurs connaissances sur le système éducatif, son fonctionnement et son évolution,
- leur sensibilisation aux dysfonctionnements de l'orientation à certains paliers d'orientation, avec l'ambition de favoriser le passage en seconde générale et technologique, de réduire les taux de redoublement et de réorientation en fin de seconde, de maintenir en scolarisation les élèves engagés dans la voie professionnelle et d'inciter à la poursuite d'études après le BEP,
- leur sensibilisation à la nécessaire diversification des choix d'orientation scolaire et professionnelle des filles, dont on sait que le manque de confiance en soi, en particulier dans les disciplines et les métiers traditionnellement investis par les garçons, constitue l'un des freins de l'égalité des chances entre les hommes et les femmes,
- la préparation des poursuites d'études après le baccalauréat.
- La participation des personnels d'orientation aux instances de fonctionnement des établissements doit leur permettre :
- - d'affirmer leur position de conseiller du chef d'établissement pour tout ce qui concerne l'information et l'orientation et l'analyse des objectifs de scolarisation de l'établissement,
- de participer à la conception et la réalisation des contrats de réussite ZEP/REP, afin d'éclairer sur les représentations à l'oeuvre et les objectifs de scolarisation,
- d'aider à concevoir les actions collectives préparant les poursuites d'études après la 3ème, au sein du cycle de détermination de la voie générale et technologique, dans le cours du cycle de détermination de la voie professionnelle et dans le cycle terminal du lycée.
- auprès de familles
- Le dialogue entre l'institution et les familles est à la recherche de formes de langage partagé. Au-delà des réponses aux demandes d'information, les conseillers d'orientation-psychologues ont un rôle important à jouer :
- - pour que le degré de familiarité avec l'Ecole, la méconnaissance de la valeur professionnelle des diplômes de l'enseignement supérieur, pèsent moins sur le devenir scolaire, dans certains milieux
- pour contribuer à la recherche des réponses aux attentes actuelles envers l'Ecole. L'urgence est essentiellement - plus que la divergence ponctuelle avec le conseil de classe - de prévenir et de réduire les tensions de fond générées par les différences de culture et de comportement, par le manque de confiance dans l'avenir et l'exaspération devant l'échec scolaire qu'expriment les populations dont les conditions de vie culturelles, sociales et économiques constituent un frein pour envisager et concevoir des projets d'avenir,
- pour éviter qu'au déclassement social s'ajoute le sentiment d'impuissance à formuler un projet d'avenir et celui d'une invalidation personnelle.
- B - OBJECTIFS D'ACTION DANS LES CENTRES D'INFORMATION ET D'ORIENTATION
- Initier ou poursuivre une politique de communication visant à conforter le rôle et les fonctions du Centre d'Information et d'orientation dans le district et dans ses relations avec les établissements scolaires
Les partenaires du service n'ont pas toujours une juste connaissance de l'ensemble des fonctions du C.I.O. :
- - lieu de travail des personnels du centre pour les échanges de pratiques, la formalisation des analyses des situations pédagogiques, des réalités du fonctionnement des établissements comme de la vie sociale et économique locale, la mise à jour documentaire,
- lieu de rencontre avec les autres acteurs de l'action pédagogique et éducative, les partenaires de l'institution, ainsi qu'avec les acteurs de l'insertion (réseau public, organisations professionnelles, collectivités locales... ), pour l'élaboration d'actions et de politiques concertées,
- centre de ressources, de conseil et d'expertise en lien quotidien avec un ensemble d'établissements de plusieurs types (structures et politiques éducatives), constitué en observatoire du fonctionnement de la scolarisation dans le district, comme des réalités sociales et économiques locales, disposant d'un ensemble important d'indicateurs de pilotage et d'outils technologiques permettant de les exploiter, en capacité d'assurer l'approche systémique de l'Ecale dans le bassin de formation et de proposer des modes d'action et d'intervention.
Cette fonction d'observatoire autorise les propositions visant à aider à l'action des équipes pédagogiques et des établissements auprès des élèves et des familles, aux paliers décisifs des rendez-vous de la scolarisation (passage de l'école au collège, du collège au lycée, du lycée vers les formations de l'enseignement supérieur) comme pour le suivi et l'évaluation des structures et des dispositifs de scolarisation des élèves en difficulté sociale et scolaire (non francophones, dispositifs relais, SEGPA, CAP post SEGPA, actions spécifiques du programme Nouvelles chances).
- centre de formation :
- - à l'exploitation et à la conception d'outils de pilotage, dont les suivis de cohortes
- à la culture de l'orientation
- Confirmer la fonction de service de proximité en charge de l'accueil, du conseil, de l'information, de l'accompagnement et du suivi de la population des communes du district :
- d'abord en faveur de la jeunesse scolarisée et des familles : elle est facilitée par une étendue du réseau qui a cherché à rapprocher les implantations des lieux de résidence des populations dans les quartiers socialement défavorisés, dans les zones de développement urbain et dans les zones rurales (cf. le nombre d'antennes et de centres de petite taille),
- ouvert à la jeunesse qui a quitté l'Ecole depuis plus d'un an et qui est prise en charge au sein du Réseau Public de l'Insertion des Jeunes, particulièrement actif en Ile-de-France et dont le CIO est la seule structure d'accueil de l'Education nationale (jeunes sortis sans solution, jeunes sans qualification, jeunes en difficulté d'insertion sociale ou professionnelle, jeunes demandant un retour en formation initiale... ),
- aux étudiants domiciliés dans le district, en demande de conseil pour l'insertion professionnelle ou de changement de parcours de formation,
- aux emplois jeunes (et d'abord aux aides éducateurs),
- aux adultes en quête de conseils pour faire reconnaître leur expérience professionnelle, pour reprendre une formation, pour changer de secteur d'activité et de métier et qui sont, de plus en plus nombreux, à la recherche de bilans de compétences ou d'une entrée dans les dispositifs de validation des acquis de l'expérience pour obtenir la délivrance d'un diplôme.
- Développer sa fonction d'animateur local
- - au sein du bassin de formation et d'emploi, par une plus grande ouverture sur les réalités de l'économie locale et de ses secteurs d'activités, afin de mieux appréhender cette dimension de la relation formation/emploi, et de contribuer, avec les autres acteurs de l'institution, à l'évolution de l'aménagement du territoire éducatif et de formation,
- auprès des associations et des organismes des collectivités territoriales ou des personnels sociaux qui sont en liaison avec les populations les plus défavorisées et en particulier celles qui relèvent des situations de grande pauvreté et de précarité sociale, comme pour les familles et les jeunes d'immigration récente,
- dans le cadre des politiques publiques :
- - internes à l'Education nationale : contrats de réussite des ZEP/REP, comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté,
- interministérielles : politique de la ville
- régionales : au regard de la réalisation des objectifs du Contrat de plan Etat/Région, de la politique régionale pour le développement des formations professionnelles arrêtés par le Schéma régional des formations (décembre 2000) et de la contribution à l'évolution des outils d'information recourant à la technologie Internet (prévue aussi au contrat de Plan).
- Poursuivre la politique d'ouverture européenne du service d'orientation
- par le développement des lieux ressources pour l'information sur les formations scolaires, universitaires et professionnelles,
- par la sensibilisation des élèves et des équipes éducatives sur les nouvelles opportunités de formation et d'emploi au sein des pays de l'union européenne,
- par l'ouverture aux partenariats actuels et aux pratiques professionnelles des praticiens européens de l'orientation, concernés à la fois par la formation initiale de la jeunesse, l'accès aux métiers et à l'emploi, la formation tout au long de la vie, les ruptures dans la vie professionnelle, l'égalité entre les femmes et les hommes.
- Confirmer le positionnement du directeur
Responsable et animateur de l'équipe du centre, le (a) directeur (trice) doit voir sa place au sein de la commission du district affirmée. Sa position est en effet privilégiée pour analyser les situations des élèves et des établissements, concevoir les actions de la mission générale d'insertion et les mesures spécifiques pour les élèves qui n'ont pas de solution d'accès à la qualification et qu'il faut accompagner vers l'emploi, en relation avec les dispositions arrêtées par la Région. Sa place spécifique d'animateur de l'Education nationale au sein du Réseau Public de l'Insertion des Jeunes doit également être confirmée.
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