- On peut démontrer que le choix des couleurs dans les ateliers (murs, plafonds, machines, mobilier) ne doit pas être fait au hasard, ni non plus en se basant sur des goûts personnels. Il existe, en effet, des principes et des lois physiques, physiologiques et psychologiques qui doivent diriger ce choix.
Il est impossible, cependant, de tirer de ces lois des règles absolument rigides et il est nécessaire, pour en faire correctement usage, d'examiner sur place chaque cas particulier.
Le présent fascicule de documentation a précisément pour objet de dégager des principes généraux devant être mis en oeuvre dans la plupart des cas, étant entendu que pour une étude plus pousse de chacun des cas particuliers envisagés, il est recommandé de consulter des spécialistes.
Les recommandations qui suivent sont basées sur des travaux antérieurs, relatifs :
- 1° aux données psychologiques et physiologiques classiques sur le couleur,
2° aux expériences déjà faites ou en cours de réalisation en France et à l'Etranger.
- Il faut distinguer, dans le champ de vision :
- 1° Le champ de travail, c'est-à-dire la région de l'espace où se trouve la tâche à accomplir et où l'on peut distinguer l'objet qui fixe l'attention et le fond sur lequel il se détache ;
2° L'ambiance, c'est-à-dire l'espace qu'on peut voir du poste de travail, même en levant ou en tournant la tête.
- De nombreuses expériences ont été réalisées pour fixer les valeurs recommandées de la luminance de l'objet et du contraste entre cette luminance et celle du fond, suivant le travail effectué.
D'après des travaux récents, la luminance de l'ambiance o une influence considérable sur la vision de l'objet.
L'étude du champ de travail sort du cadre du présent fascicule de documentation. Le but de ce dernier est de donner quelques indications sur les couleurs à retenir pour la peinture des machines, du plafond, des murs, voire même du sol, c'est-à-dire des surfaces du local qui constituent l'ambiance visuelle.
Conditions générales d'établissement d'une ambiance visuelle optimum
Principe
- Obtenir une ambiance de luminance aussi uniforme que possible en remplaçant les contrastes de luminance trop fréquemment utilisés par des oppositions de couleurs tenant compte de la nature de la lumière éclairante.
- Recherche d'une luminance aussi uniforme que possible.
- Afin de réduire au maximum les efforts d'adaptation de l'oeil qui n'est pas nécessairement toujours fixé sur la tâche à accomplir, les surfaces constituant l'ambiance visuelle ne doivent pas présenter un contraste de luminance trop élevé vis-à-vis du champ de travail ou de l'entourage.
Quant à la luminance de l'ambiance elle-même, elle doit être d'autant plus élevée que l'éclairage prévu, naturel ou artificiel, est faible. En général, les facteurs de réflexion adoptés sont trop faibles.
Il y a lieu d'adopter, en général, un facteur de réflexion moins élevé pour les murs et les machines que pour le plafond, car une surface de luminance relativement élevée est toujours gênante lorsqu'elle est située au-dessous du plan horizontal passant par l'oeil.
Un plafond doit toujours avoir un facteur de réflexion supérieur à 0,75, tandis que les machines et la partie inférieure des murs devront généralement avoir un facteur de réflexion de l'ordre de 0,50.
En outre, la partie supérieure des murs, s'accommodant d'un facteur de réflexion égal ou voisin de celui du plafond, il y a lieu de laisser en haut des murs une bande de hauteur plus ou moins grande dont le facteur de réflexion est plus élevé que celui du reste des murs.
Les facteurs de réflexion étant ainsi déterminés, il y a lieu de choisir les couleurs elles-mêmes, compte tenu du rayonnement émis par les sources lumineuses employées.
Le tableau suivant donne les ordres de grandeurs des facteurs de réflexion à adopter par catégories de couleurs.
Désignation des catégories de couleurs | Facteur de réflexion | Désignation de teintes particulières à titre d'exemples |
Couleurs extrêmement claires | 0.75 à 1 | Blanc. |
Couleurs très claires | 0.60 à 0.75 | Crème. Ocre clair, chamois clair, jaune pâle. beige pâle, vert pâle, bleu pâle. |
Couleurs claires | 0.30 à 0,60 | Jaune, vert clair, bleu clair, |
Couleurs moyennement claires | 0.15 à 0,30 | Bois clair. |
Couleurs foncées | 0.05 à 0.15 | Marron, bois foncé, rouge. |
Couleurs très foncées | O à 0.05 | Vert foncé, bleu foncé. |
Recherche des oppositions de couleurs optima.
- D'une manière générale et de préférence, on adoptera :
- pour les surfaces les plus grandes. c'est-à-dire - le plus souvent - pour les murs, une couleur très claire (0.60 à 0.75).
pour les surfaces les plus petites, c'est-à-dire - le plus souvent - pour les machines, une couleur moyennement claire (0.15 à 0.30), mais assez pure.
- Les couleurs des murs et des machines devront s'opposer. Cette opposition sera étudiée en fonction du travail envisagé et des conditions particulières des divers ateliers.
Par exemple, c'est ainsi que dans les ateliers où les ouvriers souffrent de la chaleur dégagée par des fours, des étuves, etc., on sera conduit à adopter pour les murs une couleur donnant une impression de fraîcheur et pour les machines une couleur donnant une impression de chaleur.
- Recherche de la couleur éclairante optimum
- Les couleurs et les facteurs de réflexion correspondants doivent toujours être choisis compte tenu des possibilités d'éclairage au moyen de sources lumineuses de nature variable : lampes à incandescence, tubes fluorescents de type "lumière du jour", "blanc", "blanc chaud", lampes à vapeur de mercure ou à vapeur de sodium. Il est en effet évident que la nature spectrale de la lumière éclairante est liée à la couleur et à la luminance apparentes de la surface éclairée.
Toutefois, Il y a lieu de noter que pour un travail prolongé, la lumière qui fatigue le moins semble être la lumière blanche se rapprochant de la lumière moyenne du jour. Sauf indications contraires, c'est pour cette lumière que doivent être déterminées les couleurs d'ambiance et les facteurs de réflexion correspondants.
- Couleurs d'ambiance devant être utilisées de préférence
Couleurs des machines.
- Les machines sont par tradition peintes en gris chez les constructeurs.
Le plus souvent cependant, il y aurait avantage à rejeter le gris et à adopter une couleur non neutre (le vert par exemple). L'aspect de la machine serait ainsi plus séduisant. Du point de vue psychologique, une telle couleur romprait la monotonie déprimante qui résulte de l'automatisme des machines et au point de vue visuel, elle ferait mieux ressortir les organes métalliques en acier nu que celles-ci comportent presque toujours.
A la conception traditionnelle suivant laquelle les gris sont moins salissants, on peut opposer les remarques suivantes :
- a) A moins qu'ils soient très foncés ou jaunâtres et par conséquent déplaisants, les gris sont salissants ou même titre que les peintures qui ne sont pas grises.
b) La couleur gris-bleu avait été adoptée en Allemagne par la Commission Officielle des Normes comme permettant une constatation aisée des taches et des souillures des machines.
c) Beaucoup d'industriels reconnaissent comme préférable une peinture salissante et sur laquelle se voient bien des taches ou souillures par poussière, huile de graissage, etc., car on facilite ainsi l'entretien en incitant le personnel à ta propreté et on évite de cette façon des gaspillages, notamment d'huile. En outre, une peinture sur laquelle la crosse est peu visible et s'accumule ne saurait donner l'impression d'un ensemble propre, gai et net, tel que celui devant être recherché.
- Cependant, ces remarques étant formulées, ce qui doit déterminer avant tout le choix de la couleur des machines est le souci de créer une opposition de teintes entre cette couleur et celle des murs de l'atelier. S'il est nettement indiqué d'appliquer par exemple un vert sur les murs et un chamois sur les organes essentiels des machines pour y attirer l'attention des travailleurs, Il est alors assez indiqué d'appliquer un gris sur l'ensemble des machines et de l'outillage à condition que ce gris ne soit pas trop foncé et jaunâtre.
- Oppositions de couleurs recommandées.
- A titre d'exemples, les couples de couleurs recommandées pour peindre l'intérieur des ateliers, voire même celui des laboratoires, sont les suivants :
Murs | Machines |
Chamois clair | Vert clair |
Beige-crème | Bleu-vert clair |
Ocre-jaune clair | Bleu clair |
En particulier, la couleur chamois clair pour les murs pourra éventuellement être mise en oeuvre avec deux ou trois degrés de "clarté" différents.
Enfin, il y a intérêt à réaliser des sols ou des planchers clairs, en en harmonie avec les murs et les plafonds.
- Conclusions
- En définitive, on peut résumer comme suit l'ensemble des recommandations générales visant la peinture des ateliers
But poursuivi :
- Réaliser des conditions d'adaptation optima tant physiologiques que psychologiques, en recherchant une ambiance générale claire et gaie.
- Moyens utilisés
- a) Usage de couleurs claires.
- Utiliser des couleurs possédant des facteurs de réflexion élevés et relativement voisins (de l'ordre de 0.5 au moins pour la lumière utilisée) afin d'éviter les contrastes de luminance et d'assurer un éclairage correct et économique grâce à une répartition aussi homogène que possible de l'éclairement général.
Par ailleurs, l'usage de couleurs claires pour les machines accuse le contraste entre les machines elles-mêmes et les pièces qui y sont traitées ou usinées z de l'acier ou de l'aluminium vus sur un fond coloré et clair sont bien plus visibles que sur un fond gris.
- b) Oppositions de couleurs entre l'ambiance et les machines.
- Quel que soit le cas particulier envisagé, prévoir une nette opposition de couleurs entre les murs de l'atelier et les machines.
Par exemple :
1) Murs recouverts de couleurs pâles et donnant une certaine impression de chaleur beige clair, ocre clair, chamois clair..., et machines recouvertes de couleurs vives et donnant une certaine impression de fraîcheur : vert clair, bleu clair...
2) Murs recouverts de couleurs vives et donnant une certaine impression de fraîcheur vert clair, bleu clair..., et machines peintes en gris et chamois.
- NOTA.
- Les recommandations qui précèdent sont conciliables et utilisables avec les normes visent l'emploi des couleurs pour d'outres buts, notamment avec les normes :
- NF X 08-003 : Couleurs et signaux de sécurité.
NF E 04-054 : Teintes conventionnelles des tuyauteries.
NF E 04-055 : Teintes conventionnelles des tuyauteries - Dérogations à la norme E 04-054 et prescriptions particulières.
NF C 04-100 : Normalisation des teintes et signes conventionnels utilisés pour le repérage des conducteurs.
- - Couleurs (CITROEN, 11.1989)
Jaune : Couleur lumineuse incarnant la communication. Les nuances jaunes fixent le mur, sans trop limiter l'espace. Le jaune restitue aussi bien la lumière du jour que la lumière artificielle.
Orange : Le mélange de rouge et de jaune est actif, transmet de la vivacité et du mouvement. Il stimule et rend gai.
Rouge : Dépasse toutes les autres couleurs en agressivité et incarne la confiance en soi. Trop de rouge dans la pièce produit de la nervosité, on se sent à l'étroit et l'on devient instable. Mais le rouge peut aussi avoir une influence positive. Il convient tout à fait comme couleur de prestige qui, de concert avec l'or, est inégalée pour produire une atmosphère luxueuse et chaude.
Marron : Expression de la terre. Les tons brun clair sont chaleureux et s'harmonisent avec les couleurs de l'environnement. Mais on ne peut attendre du brun qu'il soit vraiment stimulant.
Vert : A la frontière des couleurs chaudes et froides. Le vert calme, égalise et peut même avoir un effet d'atténuation du bruit. Le vert clair stimule et rafraîchit. Un vert trop prononcé peut être ressenti comme agressif.
Bleu : Le bleu est couleur de la pensée et de la concentration. Dans des pièces très claires, un bleu moyen rafraîchira agréablement le flot lumineux et maintiendra une ambiance fraîche.
- - Couleurs et signaux de sécurité (Norme NF X 08-003 de Mai 1981)
Rouge | Stop-Interdiction | Signaux d'arrêt, dispositifs de coupure d'urgence, signaux d'interdiction Cette couleur est utilisée également pour désigner le matériel de lutte contre l'incendie |
Jaune | Attention! Risque de danger | Signalisation des risques (Incendie, explosion, rayonnement, action chimique, etc.) Signalisation des seuils, passages dangereux, obstacles |
Vert | Situation de sécurité Premier secours Douche de secours | Signalisations des passages et sorties de secours Poste de premier secours et de sauvetage |
Bleu | Signaux d'obligation Indications | Obligation de porter un équipement individuel de sécurité Emplacement du téléphone |
N'est considérée comme couleur de sécurité que lorsqu'il est utilisé en liaison avec un symbole ou un texte, sur un signal d'obligation ou d'indication donnant une consigne de prévention technique |
- - Couleurs de contraste et couleurs des symboles
Couleurs de sécurité | Couleur de contraste | Couleurs des symboles |
Rouge | Blanc | noir |
Jaune | noir | noir |
Vert | Blanc | Blanc |
|
Bleu | Blanc | Blanc |
La couleur de contraste pour le blanc est le noir, la couleur de contraste pour le noir est le blanc.
- - Signalisation de dangers par l'emploi du jaune et du noir
- Pour la signalisation:
- des endroits dangereux en permanence tels que marches d'escaliers, trous dans le plancher, etc.
des lieux présentant un risque de chocs, de chutes ou faux pas de personnes, ou risque de chute de matériaux,
- Utiliser, disposées en bandes obliques alternées, la couleur de sécurité jaune et la couleur de contraste noire, la première étant employée dans une proportion d'au moins 50 % par rapport à la seconde.
|