Aprés la révolution, l'évolution
Nous l'avons dit, l'avènement du Mc Pherson a consacré le tandem ressort hélicoïdal - amortisseur télescopique comme "pièce de structure".
Une jambe de force doit assurer de multiples fonctions :
- Guidage de la suspension par coulissement axial ;
- Mouvement angulaire de la roue dans le cas où celle-ci est directrice ;
- Résistance aux couples de freinage, de ripage, et d'accélération dans le cas d'une roue motrice ;
- Fournir l'effet ressort (emmagasinage d'énergie cinétique) ;
-Assurer l'amortissement (dissipation de l'énergie cinétique en chaleur) ;
- Incorporer les butées de suspension en compression et en détente.
Le tout bien sûr, en tenant compte des contraintes de fiabilité, de poids, d'encombrement et... de coùt, imposées par les constructeurs.
Depuis 1949, la jambe de force a donc bénéficié de nombreuses évolutions.
D'abord dans le domaine de l'amortissement qui a beaucoup progressé ces dernières décennies.
Toutes les innovations (double effet, monotube à gaz...) ont été systématiquement appliquées avec plus ou moins de bonheur, aux jambes de force.
Mais c'est surtout la compensation des contraintes "annexes", dues au mouvement complexe de l'ensemble, qui a fait "gamberger" les techniciens, tant chez les constructeurs que chez les équipementiers.
Contrairement aux amortisseurs classiques, la tige, ici, ne travaille pas seulement en translation longitudinale.
Elle subit, lorsque les roues sont directrices (95 % des cas Mc Pherson), un mouvement de rotation par rapport au corps de la jambe ; elle est soumise à des moments de flexion lors des débattements de la roue ; la corrosion, également, la guette.
Ce qui induit, outre la détérioration de la tige elle-même, des problèmes d'étanchéité et de friction (bruit, échauffement...) Filetage roulé au lieu d'usiné, chromage de la tige, joints à plusieurs lèvres, guides de tige recouverts de téflon sont quelques unes des solutions adoptées.
La plus spectaculaire est le "désaxement" du ressort par rapport à la jambe dans le but de compenser les mouvements de flexion, donc de soulager la tige et les guides.
Cette inclinaison est d'autant plus importante que la longueur de guidage est courte (paliers peu espacés).
C'est de plus en plus le cas aujourd'hui, la place pour loger les Mc Pherson à l'avant se réduisant - capot "plongeant" oblige...
On remarque d'ailleurs, l'asymétrie de plus en plus exagérée des coupelles d'appui.
De ce fait, la butée à billes (ou à rouleaux) sur laquelle s'appuie et pivote le ressort (cas des roues directrices) se trouve désormais impérativement au fond du "puits" d'ancrage.
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