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Série "Premier 1"

A l'initiative de Colin Sullivan et Robin Webb
20 voitures correspondant à 20 clubs (4 par pays en Angleterre, France, Allemagne, Italie et Espagne) + 4 voitures supplémentaires pour l'Amérique du Sud, le Japon, etc.
entrée garantie 3 ans tenant compte des résultats des 6 dernières années en Championnat.
pour la France : Bordeaux, Monaco, Marseille et Lyon.
équipes contactées : Dams (France, Jean-Paul Driot), Rafanelli (Italie), Kid Jensen, Racing (Angleterre).





voitures
châssis Dallara, moteur Judd V10 750 ch

calendrier provisoire :
coup d'envoi le 6.7.2002 (le week-end succédant la finale de la Coupe du Monde de Football)
14.7 Estoril (Portugal), 4.8 Lausitzring (Allemagne), 11.8 Dijon (France), 25.8 Donington (Grande-Bretagne),
Sep 8.9 Zandvoort (Pays-Bas), 29.9 Brno (République Tchèque), 6.10 Misano (Italie), 20.10 Valencia (Espagne),
3.11 Buenos Aires (Argentine), 10.11 Rio de Janeiro (Brésil).
10 courses prévues en 2002, 15 en 2003 et 18 en 2004.

Benfica est le premier club à adhérer à la "Série Premier" en août 20
Club inscrits au 21.11.2001 : Benfica, Leeds, Anderlecht et Feyernoord.



"Premier 1" Grand Prix

(Jean-Michel Desnoues, Auto Hebdo, 16.8.2000)
Ballon rond et boules de gommes

La Juve sortant de piste, l'Ajax disqualifiée pour voiture non conforme, le Real vainqueur avec un tour d'avance ? Même la science-fiction n'y avait pas pensé ! Plus qu'une idée, un concept déjà bien avancé. La nouvelle, surprenante, a fait les gros titres de la presse européenne la semaine passée : les principaux clubs européens de football sont sur le point d'édifier leur propre série automobile pour un coût estimé à prêt d'un milliard de francs en prenant pour exemple le sacro-saint modèle de la F1 ! Graham Kelly, ancien chef exécutif de la "Football Association" a même été mandaté pour mener à bien les délicates négociations entreprises avec une vingtaine de clubs mis en appétit par la perspective d'énormes rentrées financières liées au merchandising et aux droits de télévision. Mûri durant les deux dernières années dans le plus grand secret, ce projet bâti avec la collaboration de partenaires "techniques" et financiers aussi inattendus est-il de nature à inquiéter la F1 reine ? Pas tout à fait. La F3000, par contre, pourrait ne pas sortir intacte de cette affaire... Pour l'heure personne n'a encore aperçu la moindre esquisse de ce que sera cette monoplace, ce qui n'empêche toutefois pas d'en connaître bien des détails.

Son nom ? "Premier 1" Grand Prix.
Son principe ? Formule monoplace, monotype, châssis dus au constructeur italien Dallara, moteurs sortis des ateliers de l'Anglais John Judd. Des V10 de 4000 cm3 développant environ 750 ch.
Le calendrier ? La première saison est prévue pour 2002 et devrait se composer de douze épreuves, appelées Grands Prix, exactement comme en F1. Ces épreuves se disputeront sur des circuits homologués par la FIA pour la F1. Onze en Europe, un en Amérique du sud. Par la suite, une extension sera envisagée sur l'Asie, l'Australie et les USA.
A quels pilotes s'adressera cette fausse Formule 1 ? Aux jeunes pilotes qui verront à travers elle un tremplin pour la F1 aux avantages plus évidents que ceux de la trop discrète F3000, mais aussi aux anciens renards des Grands Prix encore motivés mais plus assez aiguisés pour la F1 et pas prêts à raccrocher leur casque. Détail important, ces pilotes seront payés et non payants. Il faut donc prévoir une médiatisation parfaite et la présence de gros sponsors ! Pas de problème, tout a été pensé !

Et c'est là que la principale originalité de cette nouvelle discipline saute au visage : elle est issue du milieu du football et vivra en association avec lui ! Du moins avec les plus grands et les plus riches clubs européens... Du Milan AC au Paris St-Germain en passant par la Juventus de Turin, Manchester United, l'Inter de Milan, le FC Barcelone, Arsenal, le Real Madrid, le Bayern Munich et autres monuments du ballon rond, la liste est longue, ils se sont en effet déclarés très intéressés par sa construction. Chaque club ayant accepté de créer sa propre écurie de deux monoplaces, trente au total, portant son nom, ses propres commanditaires et ses couleurs ! L'idée de base, toute autre que folle, étant de faire coïncider la passion des supporters de foot à celle des passionnés de sport automobile. Ces clubs étant liés par contrat à des chaînes de télévision, il est clair que l'affaire est appétissante.

Reste la difficulté d'application de ce concept, sur laquelle travaille une société de marketing sérieuse, la SMC Capital Investment, appartenant à la milliardaire Elizabeth Evans. Dirigée par Colin Sullivan, cette société possède dans ses filets quelques figures connues du football international comme le sus nommé Graham Kelly, ex-patron de l'association du foot anglais, et l'ancien responsable commercial de l'écurie Williams. D'abord incrédule quand la proposition lui fut faite de diriger le consortium, ce dernier était rapidement convaincu des énormes possibilités de l'aventure. Dès lors, il entrait en campagne et débutait son tour d'Europe des plus puissants clubs avant que Nabarro Nathanson, un grand cabinet d'avocats londonien, ne finalise dernièrement les détails financiers.

"L'idée m'a surpris, confesse-t-il, mais plus je me suis mis à y penser plus je me suis dit que ça pouvait marcher Nous avons fait une étude très fouillée qui nous a montré que sur dix détenteurs de ticket, quatre étaient des fans de Fi. Evident, le lien nous a dès lors sauté aux yeux. Du côté des clubs, il y a un énorme intérêt puisque les gains émanant des droits de retransmission télévisuelle arrivent à saturation. Tous sont à la recherche de nouvelles sources de revenus pour répondre au coût toujours croissant des transferts de joueurs et tous veulent diversifier leurs activités. Leurs noms dépassent largement aujourd'hui le strict cadre du football, ils en ont la possibilité.
Déjà plusieurs clubs ont donné leur accord de principe... Mais sera-ce suffisant ?
"Ces monoplaces seront construites autour d'une monocoque en carbone, explique Gianpaolo Dallara. Ce projet est très excitant et je vais m'y investir avec enthousiasme".
"Le moteur sera identique pour tous, poursuit John Judd. Avec un V10 de 4000 c33 et de 750 ch à un régime maximum de 11 500 tr/mn, la fiabilité sera garantie, les prix de revient de cette discipline n'auront donc rien de commun avec ceux de la F1."

Que penser réellement de ce projet ? Affaire sérieuse ? Elle peut l'être. Que ces grands clubs de foot européens ne sachent plus quoi faire de leur trésorerie est une certitude. Que leurs sources revenus aient atteint leur maximum en est une autre. Qu'ils en cherchent de nouvelles logique. Pourquoi pas dans le domaine du sport automobile dès lors qu'une majorité de la clientèle est commune... On peut néanmoins s'interroger sur le relatif silence de Bernie Ecclestone quant à cette intrusion. Ne serait-il pas l'un de ces architectes de l'ombre ? À moins qu'il soit déjà persuadé de son échec tant sa mise en place sera ardue et son principe difficile à justifier. Et puis, offrir sa bénédiction à pareille aventure, qu'elle réussisse ou non, mettra un terme au conflit qui l'oppose depuis des mois à la commission européenne, qui ne pourra plus l'accuser d'abus de position dominante dans plusieurs domaines.
Epine dont il ne sait plus comment se débarrasser et qui empêche son grand cirque d'entrer en bourse... Seule issue en mesure de pérenniser son affaire après sa disparition.

L'idéal, maintenant, serait d'apprendre que McLaren et Williams s'offrent une équipe de foot ! Tom Walkinshaw (Arrows) s'en est offert une de rugby voici deux ans. Depuis que le sport n'est plus affaire de sportifs tout peut être envisagé. Même le pire.



Série "Premier 1"

(Jean-Michel Desnoues, Auto Hebdo, 8.8.2001)



Respectivement financier et maître d'oeuvre de la série "Premier 1", Colin Sullivan et Robbin Webb nous expliquent pourquoi il faut croire à l'alliance du football et de l'automobile.
Une nouvelle ligue dont l'existence se joue ces jours-ci...

Carton rouge ou canon vert ? C'est à la fin du mois que le multimillionnaire Colin Sullivan et son bras droit Robin Webb prendront la décision de lancer ou non la série "Premier 1". Forts d'un avis favorable du dernier Conseil Mondial de juin, ils se disent aujourd'hui certains à 96 pour cent du coup d'envoi. Un taux suffisamment élevé pour se pencher sur ce dossier dont, au préalable, il convient de retracer les grandes lignes. Cette nouvelle série, souvenez-vous, nous nous en étions fait l'écho en août 2000, à l'occasion du GP de Hongrie. Formule monoplace et monotype, châssis dus au constructeur italien Dallara, moteurs V10 de 750 ch sortis des ateliers de l'Anglais John Judd, elle trouvait son originalité dans l'alliance qu'elle se proposait de bâtir entre sport automobile et milieu du football. Une idée saugrenue ? Pas tant que cela comme tend à le prouver le chemin parcouru depuis 12 mois...

Messieurs, avant d'évoquer le futur, revenons rapidement sur la genèse de ce projet. Qui en a eu l'idée, et quand ?
Colin Sullivan. C'est moi ! À l'origine, j'avais des projets pour développer Silverstone, mais je n'ai pas été suivi. Dès lors, j'ai commencé à regarder ce que je pouvais faire et à envisager de lancer une nouvelle série monoplace. Très vite, j'en suis venu à la conclusion que c'était le bon moment de mettre sur pied une série capable de concurrencer la F1. La commission européenne était sur le point de briser le cartel de la F1 et, dès lors, cela permettait de discuter avec les circuits, etc. Parallèlement, j'ai fait faire des études pour savoir ce qui pourrait favoriser un succès immédiat. Les résultats ont été surprenants quand nous nous sommes mis à comparer la F1 et le football qui partagent les mêmes fans à 40 % en Angleterre, 60 % en Allemagne et plus de 70 % en Italie. C'est un marché énorme. F1 et football font partie des sports les plus regardés au monde. L'étape suivante était de les combiner tous les deux. J'ai eu l'idée d'une monoplace aux couleurs d'un club pour qu'elle soit immédiatement identifiable.

Quel a été l'accueil des clubs quand vous avez commencé à les approcher ?
Colin Sullivan. Lors des premières rencontres, ils ont été véritablement choqués par le concept. Il leur a fallu un peu de temps pour réfléchir au sujet et comprendre qu'il pouvait être une source de revenu supplémentaire. Les clubs ont besoin de toujours plus d'argent pour les contrats des joueurs, etc. Le problème est qu'ils arrivent à saturation en terme de merchandising et de revenus provenant des droits de retransmission TV. Ce championnat est donc vite apparu comme une chance unique.

Que proposez-vous concrètement aux clubs et en échange de quoi ?
Robin Webb. Ce que nous allons faire, c'est fournir la voiture au club, fournir l'écurie qui va s'occuper de la voiture et le pilote qui sera payé et non payant. En retour, nous demandons le droit d'exploiter le nom, la renommée et l'image du club. En fait, nous demandons la licence du nom du club qui, en plus des bénéfices commerciaux et du merchandising, a un pourcentage sur le sponsoring, les droits TV, etc. Nous avons aujourd'hui plus de clubs intéressés qu'il n'y a de places.

Comment devrait s'articuler votre série ?
Colin Sullivan. Nous avons planifié pour l'instant l'entrée de quatre clubs par pays. Sont impliqués les cinq grandes nations européennes du football : Angleterre, France, Allemagne, ltalie et Espagne. À ces vingt clubs viendront s'ajouter des clubs dont la nationalité représente un intérêt économique évident (Amérique du sud, Japon, etc.). Pour la première saison, nous tablons sur 24 voitures. Deux
Combien de temps est garantie l'entrée d'un club dans la série ?
Robin Webb. L'entrée à la série est garantie pour trois saisons, et la sélection tient compte des résultats sportifs du club sur les six dernières années. En effet, les statistiques montrent que les grands clubs peuvent avoir des passages à vide d'une ou deux saisons, il est donc plus équitable de sélectionner les entrées de cette manière.

Et du côté des écuries, quels sont vos critères ?
Colin Sullivan. D'abord, il est bon de souligner que le club, l'écurie et le pilote doivent être de la même nationalité. C'est aussi à une confrontation entre nations que les fans viendront assister et c'est sur cette notion que repose la réussite de l'entreprise. En fait, nous discutons avec des écuries dont le palmarès reflète le sérieux. En France, nous discutons avec Jean-Paul Driot, en Italie avec Rafanelli, en Angleterre avec Kid Jensen Racing. C'est ce type d'écurie que nous voulons attirer.

Les pilotes ?
Robin Webb. Nous voulons arriver à un bon équilibre entre pilotes d'expérience dont le nom est déjà connu du grand public et pilotes en devenir ayant le potentiel pour aller en F1. Nos pilotes seront payés à hauteur de 3,5 millions de dollars, auxquels viendra s'ajouter un pourcentage - à la discrétion du club - sur le merchandising vendu. Cela peut représenter un sacré paquet d'argent... Attention, notre rôle sera de recommander le pilote et il appartiendra au club d'approuver ou non. Il faudra que le pilote soit aussi un fan du club. Attention, il ne faut pas croire que la sélection sera uniquement affaire d'argent ou de renommée...

Pourquoi êtes-vous à ce point persuadés que les fans de foot iront déporter de l'argent dans autre chose que le foot ?
Robin Webb. Parce qu'ils le font déjà !
Colin Sullivan. Parce qu'ils sont déjà prêts pour cela. Regardons la Fl : à l'exception de Ferrari, toutes les autres écuries n'ont que très peu de fans attachés à elles. Dans les autres écuries, les fans suivent les pilotes. Ferrari, c'est la voiture. Un fan de football va supporter la même équipe toute sa vie, qu'importent les joueurs. Nos études montrent qu'un fan de foot ira soutenir la voiture de son club, car c'est d'abord le club qui compte. La série ne leur sera pas totalement étrangère car elle aura à voir avec le club. En football, le club est numéro 1. Il est plus important que le sport en lui-même. Manchester United a 60 000 millions de fans dans le monde. En France, une équipe comme Marseille jouit du soutien de 50 % des fans français.

Certes, mais votre série n'est viable qu'à condition que les télévisions décident de vous suivre...
Colin Sullivan. Nous voulons des millions de téléspectateurs ! Nous sommes actuellement en contacts très étroits avec différentes chaînes - je ne parle de chaînes à péage mais de chaînes hertziennes comme la BBC en Angleterre ou France Télévision dans votre pays. Nous pensons non seulement que "Premier 1" a sa place à côté de la Fl, mais que l'un peut être bénéfique à l'autre et vice-versa. Tous les sports ont des concurrents, pourquoi pas la F1 ? Nous allons toutefois établir notre calendrier pour qu'il n'y ait pas de clash avec celui de la F1. De même, nous n'irons pas courir sur le même circuit une semaine après la Formule 1.

Comment comptez-vous assurer la promotion de l'ensemble ?
Robin Webb. Beaucoup, beaucoup de choses sont à l'étude. D'abord, il n'y aura pas de lancement global de la série proprement dite, car chaque club tient à son propre lancement. Sur chaque circuit sur lequel nous nous déplacerons, il y aura un énorme village où même les clubs n'ayant pas de voitures en compétition seront invités à faire leur promotion et à vendre leurs produits. Nous voulons aussi développer une proximité, une convivialité qu'il n'y a plus en Fl aujourd'hui : paddock ouvert au public, rencontre avec les pilotes, concerts d'artistes très populaires tous les samedis soir... Nous avons même en projet de créer des "Premier Café" dans toutes les grandes villes afin que les fans puissent se regrouper pour venir assister aux courses - et aux matchs de foot - dans un cadre agréable. Comme vous pouvez le voir, les idées ne manquent pas.

Merchandising, cafés, concerts, villages... Où commence et finit le sport, et où commence et finit le commerce dans votre série ?
Robin Webb. Mais c'est très clair : au milieu de tout cela il y a juste une très sérieuse série automobile. C'est une compétition pour gagner ! Si je vous parle de concerts, de villages, etc., c'est juste pour vous expliquer que le "show" ne sera pas seulement sur la piste et que les mères et leurs filles pourront passer la journée sans s'ennuyer, même si elles sont moins intéressées par l'activité en piste.

Que disent Max Mosley et Bernie Ecclestone de votre projet ?
Colin Sullivan. Mosley a toujours été très correct envers nous. La série a d'ailleurs reçu le feu vert de la FIA lors du dernier Conseil mondial.
Quant à Bernie avec qui j'entretiens des rapports amicaux, il regarde cette série d'un oeil bienveillant, même s'il n'est pas impliqué, car nous aurions eu trop d'objections de la part du monde du football. De plus, je ne crois pas que l'Union européenne aurait vu cela d'un très bon oeil. Personne n'aurait pu monter un projet pareil il y a encore quatre ans, car Bernie avait trop de pouvoir. Quand la communauté européenne s'est intéressée à la Fl, c'est là, comme je le disais, que nous avons senti que c'était le moment d'y aller.

Sentez.vous une opposition du milieu de la Fl ?
Colin Sullivan. Je sais que Ron Dennis pense qu'il serait étonnant qu'il y ait un public pour notre série. C'est une remarque un peu amusante dans la mesure où je ne pense pas que son écurie a beaucoup de supporters, Coulthard en a des milliers, pas McLaren !

Quand allez-vous officiellement annoncer que la série est sur les rails ?
Robin Webb. Probablement à fin de ce mois ou au début du prochain. Quelques points de détails restent à régler mais le train est lancé. D'ailleurs, même si nous le voulions, il nous serait désormais impossible de le stopper... .

Réactions



Jacques Régis (Président de la FFSA)
Attendons plus de précisions
"Je pense qu'il y a une bonne idée de départ, maintenant il faudra voir dans la pratique ce que tout cela va donner. Nous attendons un peu plus de précisions. La série est déjà passée en Conseil mondial au mois de juin et le principe en à été accepté, mais le calendrier est, par exemple, loin d'être arrêté. Compte tenu des directives de Bruxelles, la FIA accepte désormais une série, à condition qu'elle réponde aux normes de sécurité. Si les voitures répondent aux critères de la FIA et si les courses se disputent sur des circuits agréés par la FIA, il n'y a pas de problème. Au niveau national, Magny-Cours a été contacté. Nous avons rencontré Robin Webb avec Roland Hodel. Sur le principe, nous ne sommes pas opposés mais nous avons besoin d'en savoir plus. A ce jour, nous ne connaissons pas les pilotes, les écuries, les clubs, les retransmissions TV. Si le calendrier avancé tient compte du même type de réponse que celle de Magny-Cours, il ne s'agit que de lettres d'intention. A part cela, l'approche est intéressante. La série se veut d'un concept nouveau : c'est-à-dire la convivialité, l'accès au paddock, la proximité avec tous les acteurs du show. Mais, une nouvelle fois, les promoteurs auront-ils les moyens nécessaires pour réaliser tout cela ? À mon avis, s'ils veulent voir aboutir leur projet, Ils doivent se décider maintenant, la limite étant octobre."

Jean-Paul Driot (Dams)
J'y crois depuis le début
"Quand j'ai eu le dossier en main pour la première fois, j'ai trouvé cette formule très intelligente à plein de niveaux : marketing, merchandising, association des fans de là course avec les fans du football ; Intérêt des télévisions à qui l'on propose un produit nouveau. J'y ai cru aussitôt et, dès le départ, j'ai travaillé avec eux au niveau des clubs de football français. Je connais personnellement Jean-Michel Aulas, je suis né dans la région Rhône-Alpes, d'où une association naturelle entre l'Olympique Lyonnais et Dams. Entre football et sport auto, Il y a un croisement du public. Il y a beaucoup de gens qui vont du stade, mais peut-être pas sur les courses et cette série ne peut que les y amener. A l'inverse, ceux qui vont déjà sur les courses, y viendront de toute manière si ce nouveau produit est adapté à l'attente du public. C'est une très bonne combinaison. Pour les fans de foot, ce sera l'équipe qui aura gagné. Pour les fans de sport auto, ce sera le pilote. Le plus important est que chacun y trouve son compte. Ce qui est aussi important au début, c'est qu'il y ait des pilotes avec des noms connus. Je pense, par exemple, à des pilotes établis comme Emmanuel Collard même s'ils n'ont jamais fait de f1 ou a des pilotes en pleine ascension comme Sébastien Bourdais. Est-ce que ça va vraiment se faire ? Moi, j'y crois à 96 % ! Ils se structurent, ils avancent à vitesse grand V. Là mise en place des contrats avec les clubs de foot n'a pas été évidente, mais elle est aujourd'hui en cours de finalisation... Honnêtement, je ne les vois pas renoncer maintenant !"

Vincent Repoux (Girondins de Bordeaux)
Montrer une image collective des grands clubs
Avec Monaco, Marseille et l'Olympique Lyonnais, Bordeaux est le quatrième club français retenu pour la série naissante. Directeur du marketing, Vincent Repoux nous explique pourquoi "Premier 1", c'est bon pour les Girondins...
"Il y a un projet parallèle qui est en train d'être monté aux USA avec des voitures proches de la série Nascar et le nom des villes. Donc, quelque part, l'idée de faire courir des voitures qui représentent des communautés - les clubs de foot étant des communautés de supporters - est dans l'air du temps. Pour un club comme celui des Girondins, l'intérêt de "Premier 1" est de montrer qu'une réelle communauté existe entre les meilleurs clubs européens et mondiaux de football et qu'ils sont capables de se fédérer derrière un projet commun. Nous sommes adversaires sur le terrain, mais nous partageons l'intérêt commun de montrer l'image la plus collective possible de tous les grands clubs. Dés lors, une série aussi spectaculaire que celle que nous promet "Premier 1" va en ce sens. Même si nous sommes dans une réalité française, qui fait que la notion de supporters est moins développée que dans d'autres pays comme l'Italie, l'Espagne ou la Grande-Bretagne, je pense néanmoins que si "Premier 1" nous en donne la possibilité, nous aurons les moyens de faire en sorte que nos supporters se retrouvent dans cette monoplace. Qu'ils y voient l'image de leur club parce que nous nous retrouverons opposés dans une même compétition aux meilleurs clubs européens et français ! Le montage financier qui existe derrière "Premier 1" reposant énormément sur les droits TV, à l'organisateur de savoir attirer les télévisions sur son événement. Nous, que la série se fasse ou non, ce n'est pas cela qui nous empêchera de jouer au football".