NICOLAS-JOSEPH
CUGNOT

préambule

la vie de Joseph Cugnot et de ses fardiers
principales caractéristiques techniques du fardier

textes, articles de presse

le contexte

le fardier n° 3
maquettes, répliques

retour à la page automobile




Pour voir le fardier, deux adresses ; le C.N.A.M. à Paris


et le Tampa Bay Automobile Museum Collection à Tampa, Clearwater, St. Petersburg area of west central Florida (Alain A. Cerf ),
auteur du site nicolascugnot.com





Pauvre Cugnot !

En préambule, un article paru dans l'Auto Journal, le 29 janvier 1970 !

PAUVRE CUGNOT !

Nicolas-Joseph Cugnot, créateur des premiers véhicules automobiles en 1769, puis en 1770, paraît voué à l'oubli, malgré l'occasion unique que nous offre le calendrier de réparer cette monstrueuse ingratitude, L'inventeur du moyen de transport qui allait transformer l'activité humaine demeure un inconnu.
Les anniversaires se suivent et ne se ressemblent pas. Le bicentenaire de la naissance de Napoléon a été fêté à satiété, dans tous les domaines, pour le plus grand bonheur des historiens, polygraphes, graphomanes, numismates et antiquaires. Le cinquantenaire de la mort d'un des plus grands poètes français, Guillaume Apollinaire, a été célébré à voix basse. Le bicentenaire de Cugnot est escamoté.
Tout d'abord il ne dispose à Paris que d'une ruelle ; la capitale où tant de médiocres ont trouvé leur voie, des hommes politiques les plus lamentables aux penseurs les plus inconsistants, en passant par tant de pantins dérisoires, n'a presque rien fait pour lui.
On peut observer ensuite qu'il est né à Void, dans la Meuse, précisément sur cette N 4 qui est le spécimen le plus attristant de notre "grand réseau routier" avec son étroitesse (deux voies de Sézanne à Vitry-le-François, soit sur 65 km !), son tracé sinueux (de Saint-Dizier à Toul), sa traversée de Ligny-en-Barrois, coupée de feux rouges : glorieuse exhibition, en vérité, pour les touristes allemands venant du pays des autoroutes sans péage !
Cugnot a, de son vivant, donné l'image du créateur malheureux. Il fut tout d'abord encouragé et aidé par le général de Gribeauval, l'homme qui donna à la France la première artillerie d'Europe à la veille de la Révolution. Puis cette Révolution ignora et oublia Cugnot qui, plus heureux que Lavoisier, se contenta de mourir dans la misère.
Et ce n'est pas tout ! Le sens prophétique du Meusien apparaît proprement extraordinaire. En effet son premier fardier, chargé de quatre personnes, se déplaça dans Paris, en 1769, à la vitesse de 9,5 km/h : c'est exactement la moyenne qu'atteignent, deux cents ans plus tard, un grand nombre d'autobus qui sillonnent la capitale. Peut-on imaginer une anticipation plus frappante ? Oui, car en voici d'autres.

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Le véhicule de Cugnot était une traction avant, c'est dire qu'il misait sur une technique qui, longtemps négligée, est adoptée deux cents ans après par 70 % (en attendant mieux), des voitures fabriquées en France. En Europe cette disposition progresse également : après avoir été choisie par la British Leyland, elle a été retenue par Fiat pour sa 128. D'autre part ce fardier bicylindre ne possédait aucune boite de vitesses. On peut donc le considérer comme le pionnier de l'automatisme.., Cette formule qui progresse lentement parait assurée de triompher pour une raison fort simple : ses opposants, aussi nombreux que résolus, sont précisément ceux qui ne l'ont jamais expérimentée. Sur ce point encore, Cugnot se range dans l'avant-garde,
Mais, dira-t-on, ce fardier prophétique présentait sur un point précis une faiblesse caractérisée : il ne possédait pas la moindre suspension. C'est vrai, mais deux cents ans plus tard, certains modèles, produits par des firmes, géantes et considérés comme modernes par des clients de bonne volonté séduits par leur plumage (le fardier était moins élégant mais plus pittoresque) ne disposent que de suspensions symboliques : leur fermeté et leur inconfort ne paraissent pas tellement éloignés de ceux que l'on devait trouver sur les prototypes du XVIIIe siècle, dont la version 1770 offrait d'ailleurs 4 à 5 tonnes de charge utile. L'automobile qui reste parfois fidèle aux suspensions paléolithiques affiche ainsi le culte de la préhistoire.
Que ne garde-t-elle plutôt le culte de ses plus grands hommes !


Gilles GUERITHAULT.

Note personnelle :
La maison natale natale de Cugnot a été remplacée par la poste, en son pays de Void (aujourd'hui Void-Vacon), mais on peut y découvrir une stèle à sa mémoire.
Void continue d'honorer ce grand homme, fort injustement oublié.



Joseph Cugnot

Nicolas-Joseph Cugnot, né le 25 septembre 1725 (ou le 26 février 1725) de Claude Cugnot et Marie-Victoire Bourget, cultivateurs à Void, en Lorraine, petite bourgade meusienne entre Ligny en Barois et Toul, sur l'actuelle N4.


Monument Cugnot à Void, Somme
et, pour les curieux, le thème astral de Nicolas-Joseph Cugnot

Il eut pour parrain Nicolas Cugnot et pour marraine Hélène Rouchot, femme de Jean Bourget, de la paroisse de St-Mihiel.
Il suit des études d'ingénieur militaire à l'école de Génie Royal de Mézières avant de s'engager comme ingénieur dans l’armée de l’impératrice Marie-Thérèse, la Lorraine étant alors rattachée à l’empire autrichien.

Au XVIIe siècle, la Lorraine (Lothringen - Lotharingie), ralliée aux Habsbourg, fut plusieurs fois occupée par Louis XIV, mais celui-ci dut la restituer en 1697 au duc Léopold Ier (Traité de Ryswick). Son fils, François III, devenu empereur d'Autriche sous le nom de François 1er par son mariage avec Marie-Thérèse, la céda à l'ex-roi de Pologne, et beau-père de Louis XV, Stanislas Leszczynski en échange de la Toscane (Traitéde Vienne, 1736). La Lorraine et sa capitale Nancy s'épanouirent alors politiquement et culturellement avant de revenir à la France en 1766, à la mort de Stanislas.
Devenue province française, siège d'un parlement dès 1776, la région demeura rurale jusqu'au développement d'un bassin houiller et de l'industrie sidérurgique autour de Longwy et Thionville, au cours du XIXe siècle.
En 1815, le traité de Vienne donna la Sarre à la Prusse, puis, entre 1871 et 1918, l'Allemagne annexa une grande partie des départements de la Moselle et de la Meurthe, ainsi que les départements alsaciens du Bas-Rhin et du Haut-Rhin (sauf Belfort).
En 1977, Vacon est rattaché à Void pour former Void-Vacon


Résidant à Vienne, il devient officier dans l'armée autrichienne lorsque le duc François--Etienne de Lorraine devient empereur d'Autriche sous le nom de François 1er (1745).



A Vienne, avec les Lorrains d'Avrange, Brequin, Cugnot, Estienne de Vauguez, Fallois, du Hamel de Querlonde, Fourquin, Maillard, Spinette, Thomerot, il se trouve sous le commandement du général d'artillerie Gribeauval, "emprunté" à l'armée de Louis XV, et fait la connaissance de Choiseul, ambassadeur du roi de France.
Il prend connaissance des travaux de l'allemend Jakob Leupold (1674-1727), "Theatrum Machinarum" publié en 1724 (répertoire de toutes les machines à vapeur fabriquées alors). Il rejoint Bruxelles, faisant partie de la suite de Charles de Lorraine, et se consacre à des projets de fortifications de de différents engin de guerre.


Jakob Leupold, ingénieur allemand (Planitz 22.7.1674 - Leipzig 12.1.1727).
Traité Theatrum Machinarum Generale (Schau-Platz des Grundes mechanischer Wissenschafften, 1724-1739, 9 volumes) première analyse systématique de la mécanique, contenant un projet de machine à vapeur à haute pression à deux cylindres utilisé par Cugnot sur son fardier.
- à voir sur http://digital.library.cornell.edu
Cugnot aurait construit une maquette de chariot à vapeur en 1763.
Libéré des ses obligations militaires en 1763, à l'âge de 38 ans, il reçoit une pension annuelle de 600 francs comme récompense pour son invention d'un nouveau fusil de cavalerie, accueilli avec intérêt par les conseillers militaires de Louis XV et adopté par le maréchal de Saxe pour le régiment français de hulans.
Il rejoint Paris, résidant rue Saint-Bernard, et publie des ouvrages de génie militaire :


Elémens de l'art militaire, ancien et moderne, 1766, 2 volumes, in-12 ;
Fortification de campagne, 1769, 1 volume, in-12 ;
Théorie de la fortification, en 1778, 1 volume, in-12
suivie de la description d'un nouvel instrument topographique.

La Fortification de campagne de 1769 (théorique et pratique) connaît un certain succès et est même traduit en allemand en 1773.
Grâce à ses inventions et à ses traités, Cugnot commence à être connu dans les milieux militaires.
Il développe "un véhicule militaire actionné par le feu".
Cugnot soumet son projet à Gribeauval, revenu à Paris et devenu inspecteur général de l'armée française.
Gribeauval adresse un mémoire au Ministre de la Guerre, marquis de Monteynard, le 2 juillet 1771 (fardier, voiture pour le transport de lourdes charges ou fardeaux).
A cette date, un officier suisse, Monsieur de Planta, vient proposer au Duc de Choiseul, ministre de la Guerre, diverses inventions, dont, en particulier, une machine mue par le feu. Après confrontation, De Planta trouve le projet de Cugnot plus avancé et se retire, Cugnot recevant l'ordre du Duc de Choiseul d'exécuter sa machine en petit et aux frais du roi.


La machine est expérimentée;, "en petit", le 23 octobre 1769 à Paris, en présence du ministre Choiseul, du général de Gribeauval et autres personnalités.

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Le fardier (no 2) parcourt un quart de lieue (4 km) en une heure.
L'essai est réitéré en novembre 1769 avec plus de succès devant L.N. Rolland, commissaire général de l'Artillerie.

Bachaumont, chroniqueur militaire de Louis XV, note dans ses "mémoires secrets ", "quelques jours" avant le 23 octobre 1769 :

"On a fait ces jours derniers l'épreuve d'une machine singulière qui, adaptée à un chariot, devait lui faire parcourir l'espace de 2 lieues en une heure, sans chevaux ; mais l'évènement n'a pas répondu à ce qu'on promettait : elle n'a avancé que d'un quart de lieue en soixante minutes. Cette expérience s'est faite en présence de M. de Gribeauval, lieutenant général, à l'arsenal ... "
Le 1er décembre 1769, il précise : "La machine pour faire aller un chariot sans chevaux est de M. de Gribeauval ; on en a réitéré dernièrement l'expérience avec plus de succès, mais pas encore avec tout celui qu'il y a lieu de s'en promettre : il est question de la perfectionner. La machine est une machine à feu ..."

En 1770, De Gribeauval écrit :

"Cette machine a marché l'année dernière en présence de M. de Choiseul. Elle portait quatre personnes et se déplaçait à raison de 1800 à 2000 toises par heure, mais la grandeur de la chaudière n'étant point proportionnée à celle de pompes, elle fonctionnait pendant 12 à 15 minutes et il fallait la laisser reposer autant de temps pour que la vapeur de l'eau reprit sa première force ; le foyer était mal fait et laissait dissiper la chaleur ; la chaudière paraissait aussi trop faible pour soutenir dans tous les cas d'effort de la vapeur."

Dans un mémoire adressé au ministre de la guerre le 4 pluviôse an VIII de la République (24 janvier 1801), L.N. Rolland, commissaire général de l'artillerie, écrit :

"En 1769, un officier suisse, nommé Planta, proposa au ministre Choiseul plusieurs inventions, lesquelles, en cas de réussite, promettaient beaucoup d'utilité.
"Parmi ces inventions, il s'agissait d'une voiture mue par l'effet de la vapeur d'eau produite par le feu.
"Le général Gribeauval ayant été appelé pour examiner le prospectus de cette invention, et ayant reconnu qu'un nommé Cugnot, ancien ingénieur chez l'étranger et auteur de l'ouvrage intitulé Fortifications de campagne, s'occupait alors d'exécuter à Paris, une invention semblable, détermina l'officier suisse Planta à en faire lui-même l'examen.
"Cet officier l'ayant trouvé de tous points semblable à la sienne, le ministre Choiseul chargea l'ingénieur Cugnot d'exécuter aux frais de l'Etat celle par lui commencée en petit.
"Mise en expérience en présence du ministre, du général Gribeauval et en celle de beaucoup d'autres spectateurs, et chargée de quatre personnes, elle marcha horizontalement, et j'ai vérifié qu'elle aurait parcouru environ 1 800 à 3 000 toises par heure, si elle n'avait pas éprouvé d'interruption.
"Mais la capacité de la chaudière n'ayant pas été assez justement proportionnée avec assez de précision à celle des pompes, elle ne pouvait marcher de suite que pendant la durée de douze à quinze minutes seulement, et il fallait la laisser reposer à peu prés la même durée de temps, afin que la vapeur de l'eau reprit sa première force ; le four étant d'ailleurs mal fait ; laissait échapper la chaleur ; la chaudière paraissait aussi trop faible pour soutenir dans tous les cas l'effort de la vapeur.
"Cette épreuve ayant fait juger que la machine exécutée en grand pourrait réussir, l'ingénieur Cugnot eut ordre d'en faire construire une nouvelle, qui fût proportionnée de manière à ce que, chargée d'un poids de huit à dix milliers, son mouvement pût être continu pour cheminer à raison d'environ 1 800 toises par heure.
"Elle a été construite vers la fin de 1770, et payée à peu prés 20 000 livres.
"On attendait les ordres du ministre Choiseul pour en faire l'essai, et pour continuer ou abandonner toutes recherches sur cette nouvelle invention ; mais ce ministre ayant été exilé peu après, la voiture est restée là, et se trouve aujourd'hui dans un couvert de l'Arsenal."
Note : On appelait alors "pompe" les cylindres à vapeur, et une toise représentait 1,949 m, la vitesse atteinte approchant 4 km/h.

La machine est ensuite présentée au roi, Louis XV, et à la Cour le 22 avril 1770, dans le Parc du prince de Conti, à Vanves.

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La vapeur est admise dans les cylindres au moyen d'une soupape basculante et les pistons ont un mouvement alternatif pour attaquer des rochets solidaires de l'unique roue avant.
La chaudière, en cuivre rouge, n'est pas pourvue d'alimentation en eau (son ravitaillement ne peut être entrepris qu'à l'arrêt, avec de grandes difficultés), d'une monture de niveau, d'une soupape de sûreté ou d'un manomètre indicateur, et sa grandeur n'est pas proportionnée à celle des cylindres. Elle ne fonctionne que 12 à 15 minutes et nécessite un quart d'heure pour que la vapeur retrouve sa première force, tandis que la conception du foyer est le siège de pertes de chaleur considérables.
" La chaudière paraît trop faible pour soutenir, dans tous les cas, l'effort de la vapeur " écrit de Gribeauval.
Le fardier pivote autour de la roue directrice et motrice avant, commandée par un guidon et un pignon inférieur engrené sur une crémaillère courbe.
Etant conçu comme un tracteur d'artillerie, le fardier ne comporte aucune superstructure arrière sur son châssis en bois. La totalité du poids portant sur cette unique roue avant, lors de la manoeuvre, le corps de commande s'accroche et le fardier heurte un mur qui s'effondre, le rendant irrécupérable (c'est le premier accident de la route de l'histoire de l'automobile, sujet à caution, voir la revue du Musée des Arts et Métiers).


Cugnot est récompensé par l'octroi d'une prime de 22.000 livres et met en chantier le fardier n°3. Il doit pouvoir porter une charge utile de 8 à 10 milliers (environ 4 tonnes) à la vitesse constante de 1800 toises à l'heure.
La nouvelle machine, à deux cylindres et dont la chaudière possède son propre foyer, est construite à l'Arsenal Militaire de Paris (directeur M Mazurier), avec la participation du célèbre Brezin, fondeur de l’arsenal de Paris.

De Gribeauval commande les pompes (cylindres et pistons) et les bielles à M. de Chateaufer, directeur de l'Artillerie à Strasbourg.
Celui-ci précise, dans une lettre du 23 avril 1770 à M. de Chateaufer, directeur de l'Artillerie à Strasbourg :

" ... Il est nécessaire, Monsieur, qu'aussitôt que ma lettre vous sera parvenue, vous fassiez exécuter à la fonderie de Strasbourg deux pompes de 14 pouces de longueur intérieure (378 mm) et de 12 pouces de diamètre aussi intérieur (325 mm) et de 4 lignes d'épaisseur (9 mm), le tout conformément au dessin que vous trouverez ci-joint. Lorsque ces pompes et ces pistons seront prêts, vous les remettrez au commissaire du sieur Betrix pour les faire passer sans perte de temps au sieur Mazuriez, garde-magasin d'artillerie à l'Arsenal de Paris ..."

La vapeur est admise dans les cylindres au moyen d'une soupape basculante, mais le ravitaillement de la chaudière ne peut se faire qu'à l'arrêt.
La machine est essayée à mi novembre 1770 à l'Arsenal de Paris, traînant une masse de 5 milliers (2.5 tonnes) servant de socle à un canon de 48 du même poids et parcourt 5 quarts de lieues en une heure. Le fardier a effectué le trajet de l'Arsenal à Vincennes.

Bachaumont écit, dans ses "Mémoires secrets", au 30 novembre 1770 :

"On a parlé, il y a quelque temps d'une machine à feu pour le transport des voitures, et surtout de l'artillerie, dont M. Gribeauval, officier en cette partie, avait fait faire des expériences qu'on a perfectionnées depuis, au point que mardi dernier la même machine a traîné dans l'Arsenal une masse de cinq milliers servant de socle à un canon de 48, du même poids à peu près, et a parcouru en une heure cinq quarts de lieue.
"La même machine doit monter sur les hauteurs les plus escarpées et surmonter tous les obstacles de l'inégalité des terrains ou de leur abaissement."

On peut lire, dans la notice nécrologique de Cugnot parue dans "Le Moniteur", en octobre 1804 :
"Elle fut exécutée à l'arsenal et mise à l'épreuve. La trop grande violence de ses mouvements ne permettait pas de la diriger et, dès la première épreuve, un pan de mur qui se trouvait dans sa direction en fut renversé. C'est ce qui empêcha d'en faire usage ..."

A. de Bast, dans "Les merveilles du Génie de l'homme", paru en 1851, raconte que cet essai malheureux aurait eu lieu dans le parc du Prince de Conti à Vanves, ce qui n'a jamais été confirmé par d'autres chroniques de l'époque.

Après son "accident" la grande voiture de Cugnot fut réparée une nouvelle série d'essais est prévue en juillet 1771.
Gribeauval écrit au ministre Choiseul, le 2 juillet 1771, pour demander que des essais complémentaires fussent effectués, dans le parc de Meudon ou entre Paris et Vincennes, selon les sources.
Choiseul n'étant plus ministre (du fait de la Du Barry), et son successeur, le marquis de Montaynard étant partisan des anciennes méthodes, le fardier est remisé dans les ateliers de l'Arsenal d'où il ne ressort qu'en 1800 pour entrer au Conservatoire National des Arts et Métiers.

Le général Marquis de Saint-Auban, maréchal de camp d'artillerie, adresse une lettre à "Messieurs de la Société royale des Sciences et Arts de Metz" le 12 mars 1779, lettre imprimée dans le "Journal militaire et politique" n° 3 du 1er mai 1779 :

"... La manie des nouveautés, Messieurs, a été portée à un point qui est à peine croyable ; on a prétendu substituer aux voitures et aux chevaux qui traînent l'artillerie, des machines à feu, mises en mouvement par des pompes à pistons. On aurait peine à imaginer que l'illusion eût été poussée jusqu'à demander et obtenir des ordres pour les épreuves d'une pareille machine, et que les essais en eussent été faits plusieurs fois dans la vue et l'espérance d'en faire un emploi utile pour le transport et l'artillerie si tous les écrits périodiques et publics d'alors ne certifiaient ce fait et si la machine n'était existante dans l'un des ateliers de l'Arsenal de Paris où l'on peut la voir. On la trouvera aussi ingénieuse qu'inutile ; c'est une espèce de grand haquet, à très gros brancards et fortes roues ; la machine sans charge extérieure, mais avec ses fourneaux, sa chaudière, ses pompes et ses pistons pèse environ cinq milliers (2,5 tonnes environ).
L'inventeur est un nommé Cugnot ; cette machine fit le trajet de Paris à Vincennes, mais à plusieurs reprises, parce que la chaudière est trop petite, elle traîna 6 500 l.p. dont on la chargera, et était à simple pression atmosphérique ...
".

Le général Morin, dans son étude de 1851, prétend que la machine à vapeur de Cugnot n'a pas pu fonctionner car "il était impossible de faire du feu dans cette chaudière vu l'impossibilité d'établir une grille dans la base du foyer, restreinte à 0,22 m de hauteur".
Cugnot se retire en Belgique pendant la Révolution et L.N. Rolland sauve par deux fois le fardier de la destruction (en 1793 par un Comité Révolutionnaire, en 1797 par le Ministre Dubois Grance).

Bonaparte, officier d'artillerie, marque de l'intérêt pour le fardier, remettant une note à l'Académie des Sciences, en sa séance du 16 pluviôse An VI (30 janvier 1798) :

"Un secrétaire lit une note remise par le Citoyen Bonaparte, qui la tient du Citoyen Rolland, relative à une voiture mue par la vapeur de l'eau. Les Citoyens Coulomb, Périer, Bonaparte et Prony sont chargés de faire un Rapport sur cette machine, et d'engager le Citoyen Cugnot, qui en est l'auteur, à assister à l'expérience qu'on en fera, et de présenter en même temps des vues sur la meilleure manière d'appliquer l'action de la vapeur au transport des fardeaux."

La Commission des poids et mesures demande qu'on lui adjoigne le Citoyen Lefèvre-Gineau. Cette demande est accordée mais aucun rapport ne fut fait à l'occasion de cette grande découverte.

Le 13 thermidor an VIII (1er août 1800), le Ministre de l'intérieur adressait au président de l'institut national la lettre qui suit :

"Il vient, citoyen, de m'être adressé, par le liquidateur général de la dette publique, une lettre dans laquelle il m'informe que le Citoyen Nicolas Joseph Cugnot demande le rétablissement d'une pension de 600 fr. qu'il avait obtenu en considération des inventions utiles qu'il a faites pour le service de l'artillerie. Il ajoute que cet artiste paraît avoir fait plusieurs découvertes en mécanique et composé des ouvrages dont l'art militaire doit avoir recueilli les plus grands avantages ; qu'il a imaginé des fusils que le Maréchal de Saxe s'empressa d'adopter pour ses houlans ; une planchette et une alidade que tous les ingénieurs ont admises ; enfin qu'il est l'auteur des Eléments d'artillerie ancienne et moderne et d'un Traité sur les fortifications.
Le liquidateur général, avant de faire statuer sur la demande du Citoyen Cugnot, désire connaître l'avis de l'Institut national sur le mérite des ouvrages de cet artiste.
Je vous invite, citoyen, à soumettre ces ouvrages à l'examen et à me faire passer les rapports qui auront été approuvés.
Je vous salue. L. BONAPARTE.
"

La première classe de l'institut s'empressa de satisfaire au désir exprimé par Lucien Bonaparte, et le 21 thermidor an VIII (9 août 1800), Lalande, au nom d'une commission dont il faisait partie avec Messier et Prony, donnait lecture du rapport suivant, qui, par suite d'un oubli regrettable, ne figure pas au procès-verbal de la séance, mais se trouve cependant aux archives de ]'Académie des sciences.

"Le Ministre de l'Intérieur, par sa lettre du 13 thermidor, demande, d'après le désir du Liquidateur général de la dette publique, l'avis de l'institut sur le mérite des ouvrages du citoyen Cugnot. En conséquence, nous avons examiné ses ouvrages, ses éléments de l'art militaire ancien et moderne, 1766,2 vol. ; sa fortification de campagne théorique et pratique, 1769 ; sa théorie de la fortification avec des observations sur les différents systèmes qui ont paru depuis l'invention de l'artillerie et une nouvelle manière de construire des places. On y voit le talent et les idées d'un très habile ingénieur.
Dans le même volume on trouve la description de sa nouvelle planchette, avec la manière de s'en servir, et des planches. Sa machine à feu pour le service de l'artillerie et qui fut éprouvée avec succès à l'Arsenal ; son fusil de nouvelle construction qui avait été adopté par le maréchal de Saxe étaient connus du général de Gribeauval sous lequel il avait servi en Allemagne, et qui lui fit donner une pension de 6OO fr. par Brevet du 6 novembre 1779, en considération des découvertes utiles qu'il a faites pour le service de l'artillerie, ce sont les termes du brevet.
Le général Bonaparte communiqua, le 1l pluviôse de l'an VI à l'Institut un mémoire relatif à la machine à feu ; on nomma pour Commissaires les citoyens Bonaparte, Périer, Coulomb et Prony et quoique le voyage d'Egypte ait empêché le rapport d'être fait par écrit, nous avons eu connaissance du mérite de cette Voiture à feu.
Depuis 1763 que le citoyen Cugnot quitta le service, il n'a cessé d'instruire dans l'art de la guerre de jeunes militaires qui ont rendu témoignage de son talent.
Le maréchal d'Estrées fut très satisfait de sa fortification de campagne, comme l'un de nous l'a su du marquis de Courtanvaux, son neveu.
Parvenu à l'âge de 75 ans, Cugnot ne peut plus faire usage de ses talents et il manque du nécessaire. En conséquence nous croyons que l'Institut doit opiner pour la conservation de la petite pension sur laquelle il est consulté par le Ministre.
Fait à l'Institut, le 21 thermidor an VIII.
Signé:Lalande, Messier, Prony.
"

La Campagne d'Egypte organisée en 1798 pour couper la route des Indes aux anglais (Napoléon rentrant en France en 1799) et l'âge avancé de Cugnot (75 ans) font capoter le projet, Bonaparte accordant une pension de 1000 francs à Cugnot.

Le fardier est confié au nouveau Conservatoire des Arts et Métiers en février 1800, suite à la demande, en 1799, de Mollard, l'un de ses fondateurs et peut ètre vue du public dès 1801.

Le modèle de la voiture à vapeur de Cugnot (n° 3) a été recueilli au Conservatoire des arts et métiers, et M. le général Morin a donné à son sujet, dans les Comptes rendus des séances de l'Académie (t. XXXII, p. 524, 14 avril 4854), une notice accompagnée de pièces officielles établissant les droits de Cugnot à la priorité de l'application de la vapeur à la locomotion.
Malgré la publication de ces derniers documents, malgré l'importance capitale de la découverte dont il s'agit, le nom l'habile ingénieur était resté oublié, le pays devait à Cugnot une juste réparation.
Elle paraît lui être assurée.
Un monument doit lui être élevé dans le département de la Meuse, à Void, son pays natal. On ne pourrait qu'applaudir à cette généreuse initiative prise par quelques amis des sciences, sympathiques à la mémoire du savant ingénieur.

Académie des Sciences, 1888

Dans la "Revue de l'Artillerie", le commandant Ferrus, promoteur et novateur de la motorisation de l'armée française, remarque, dans son étude sur le fardier de Cugnot, qu'on ne saurait porter de jugements définitifs sur l'avenir des nouveaux engins car l'exemple du maréchal de Saint-Auban est instructif pour quiconque serait tenté de condamner a priori les inventions des novateurs.

Dans l'un des premiers numéros de la revue "Le Poids Lourds", en 1906, l'historien de l'automobile Pierre Souvestre écrit :

"Grâce à la patine du temps et l'irréductible loi d'équité finale, l'opinion publique, guidée par les hommes de science, rendit à la longue justice à Cugnot dont l'oeuvre constitue un prologue à l'ère de la traction mécanique sur la route dont le développement est inéluctable".

Cugnot professe à l'Arsenal des cours d'art militaire qui, avec sa pension l'aident à vivre, modestement, et il s'éteint le 2 octobre 1804 à Paris;; à 79 ans.
Le "Moniteur" du 6 octobre 1804 fait état, dans la nécrologie de Cugnot, du fardier " construit à l'Arsenal et soumis aux épreuves. La violence de sa marche empêcha qu'il fut convenablement dirigé et, dès le premier essai, un mur qui se trouvait sur son chemin fut renversé. Ce résultat empêcha sa mise en service ultérieure. "


Principales caractéristiques techniques du Fardier



voir la vidéo sur le site du CNAM ainsi que sur nicolascugnot.com (Alain A. Cerf)



• le châssis est formé de robustes poutres en chêne massif constituant une plate-forme supportée par deux roues en chêne cerclées de fer, à moyeux charronnés, à l'arrière.
Le conducteur et ses passagers disposent d'un siège sous lequel est placé le panier à bois pour le chauffage de la chaudière.
la longueur est de 7.25 m, la largeur 2.19 m, l'empattement de 3.08 à 3.42 m, la voie arrière de 1.72 m, le poids à vide atteint 2 800 kg dont 2 400 kg sur la roue avant.


le générateur de pression est placé sur des supports en fer forgé, fixés solidement au châssis en bois, en porte-à-faux tout à l'avant du véhicule.
Le foyer, en forme d'un tronc de cône, est placé à la base du dôme de la chaudière, logée entre la calotte sphérique et le fond du foyer. La flamme et les gaz chauds circulent librement dans l'intervalle qui les séparent et s'échappent par deux petites cheminées rectangulaires placées au-dessus du dôme et alimente en vapeur le système de distribution.
l'alimentation en bois se fait par une porte disposée à l'avant, une coupelle d'alimentation en eau surmontant le robinet de vapeur.
Aucune réserve d'eau n'est prévue pour alimenter la chaudière, ce qui limite la durée de marche du fardier et explique les nombreux arrêts "pour refaire de l'eau et du feu" lors des essais.

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Le moteur est à deux cylindres à haute pression à simple effet, du type des machines de Newcomen, en bronze, verticaux et parallèles au-dessus de la roue avant.
Les extrémités inférieures des cylindres sont ouvertes à l'air libre et les pistons sont calés à 180° : l'un est au point mort haut pendant que l'autre est au point mort bas (1 temps moteur sur 2, invention de la transformation du mouvement alternatif linéaire en mouvement continu de rotation).
La cylindrée est de 67.72 litres (alésage 12 " / 325 mm, course 14 " / 378 mm).
Un robinet à deux voies permettant de diriger la vapeur vers le robinet de la machine à vapeur ou vers l'atmosphère (pas de monture de niveau, pas de soupape de sûreté). Il est actionné au moyen d'une tringlerie par le "chauffeur" qui peut ainsi laisser échapper la vapeur à l'air libre pour arrêter le véhicule.
P1 et P2 : pistons de la machine à vapeur ;
T1 et T2: tiges des pistons reliées au secteur de la transmission ;
R : robinet à deux voies ;
B : balancier ;
ba : bras du parallélogramme déformable
ta et tb : taquets solidaires des tiges de pistons ;
r : roulettes de relevage des pistons.

La distribution de la vapeur se fait au sommet de chaque cylindre au moyen d'un dispositif inventé par Cugnot :
Dans leurs mouvements de descente, les pistons provoquent la manoeuvre d'un robinet à deux voies (R) qui met successivement chaque cylindre en communication avec la tubulure d'arrivée de la vapeur (TU), puis avec l'atmosphère.
Ainsi sont réalisées les phases d'admission et d'échappement.
La manoeuvre du robinet est automatique grâce à une timonerie composée d'une chaîne dont les deux extrémités sont fixées à un levier coudé relié aux bras d'un parallélogramme déformable (ba).
Les taquets (ta et tb) fixés sur les tiges des pistons relèvent les roulettes (r) au moment de leur mouvement ascendant et déplacent ainsi le robinet de distribution.

- -

la roue avant motrice de 4 pieds (1,23 mètres), crénelée sur son pourtour pour assurer une meilleure adhérence, est entraînée par chaîne, rochet et cliquet (tringlerie complexe), la marche arrière étant obtenue par inversion de cliquet.
Les deux tiges des pistons (T1 et T2) passent de chaque côté de la roue.
Elles sont terminées chacune par un étrier attelé à une courte chaîne qui assure la liaison de chaque piston au secteur d'une roue à rochets.
Le secteur (T) suit le mouvement du piston correspondant et engrène la roue à rochets (RC) solidaire de la roue motrice, un temps sur deux, par l'intermédiaire d'un encliquetage (CL) dont le sens d'attaque peut être inversé pour réaliser la marche arrière, la roue à rochet (RC) possédant quatre crans symétriques pouvant être entraînés soit dans un sens, soit dans l'autre.
Le cliquet d'entraînement peut être placé dans les deux positions grâce à un levier manuel doté d'un ressort (r).
La continuité de marche est assurée par le mouvement alternatif des deux pistons qui attaquent chacune des roues à rochets placées de chaque côté de la roue.
Le piston descendant fait remonter l'autre grâce à un balancier (B) reliant les bras des deux secteurs.

Une traverse avant formant pont repose sur la cheville ouvrière sur laquelle pivote le train avant,
La direction est commandée par une manivelle à deux poignées qui fait tourner un axe vertical doté d'un pignon qui engrène sur un secteur denté solidaire du pivot de direction.
le dispositif d'arrêt est constitué d'un frein à bascule, un fer qui fait appuyer ses griffes dans une des cannelures transversales de la bande de roulement de la roue motrice, et commandé par pédale depuis le siège conducteur.

4 personnes sont transportée et un canon, le poids total en charge atteignant 8 à 10 milliers (4 à 5 tonnes), la vitesse est de 10.000 à 20.000 pieds à l'heure (environ 6 km/h).



Les photos "techniques" du CNAM








4552 - Voiture de Cugnot en réduction, construite par Barbouze et Médard (CNAM, 1850)
0-184 - Voiture Cugnot (CNAM)


Des précisions d'Alain Cerf, du Tampa Bay Automobile Museum Collection (Tampa, Clearwater, St. Petersburg area of west central Florida)

La chaudière
Cugnot et Brézin ont fait à mon avis un travail excellent avec les moyens de leur époque mais ils se sont plantés pour la chaudière. Lors des premiers essais, on leur dit: "c'est très bien, faites plus grand mais l'autonomie de la chaudière est complètement à revoir" je résume de mémoire.
Il faudrait donc penser qu'ils ont complètement négligé cet aspect.
Bachaumont le 20 novembre 1770 écrit "... et a parcouru en une heure cinq quarts de lieue ..." SI Bachaumont est digne de foi, le contrat était rempli, et la chaudière fournissait une plus grande autonomie.
J'ai une théorie.
Il y a eu deux chaudières. Une ancienne, non performante et une nouvelle. Si on admet l'accident, la chaudière a du être endommagée.
Celle du CNAM a un seul accroc - à l'arrière -. Est-il impossible que la bonne chaudière hors d'usage soit remplacée par l'ancienne avant le transfert au CNAM ? C'est peut-être tiré par les cheveux, mais j'ai trop de respect pour Cugnot et Brézin.

La réplica du Deutsch Bahn Museum
Nous travaillons pour la rendre roulante. Elle a été réalisée pour le cinéma. Nous avons fondu les deux cylindres (respect des cotes de la commande de Gribeauval à Strasbourg) en bronze et le distributeur en s'inspirant de photos de celui du CNAM et des plans que vous connaissez.
Nous en sommes au mécanisme. Sans plans exacts nous faisons de notre mieux.
L'étape suivante sera de faire tourner la roue de la réplica avec de l'air comprimé.
Si cela fonctionne (et cela fonctionnera) nous devons refaire le châssis. Celui du Musée est trop fragile. Les fabricants de diligences pour les films du Far West peuvent s'en sortir sans problème.
Il reste le problème de la chaudière. Pour l'instant nous sommes à court d'idées. Les chaudières de l'époque étaient faites pour des machines fixes mais l'eau se renouvelait. Avec une machine atmosphérique, c'est sans problème vu les très basses pressions. J'ai imaginé un système (sans pompe),
A suivre...
Le fardier de Nuremberg a été construit en 1935 à l'occasion du centenaire des chemins de fer allemands. D'autres répliques ont aussi été mises en chantier dont la locomotive de Stephenson qui a été la première en service sur la Deutch Bahn. Un film a été réalisé mais a aussitôt été interdit par Hitler sous le prétexte qu'il y a avaient trop de machines à vapeur anglaises ou française. Le film a été sauvé et j'ai pu en obtenir une copie. La séquence projetée au CNAM en fait partie. Dans notre musée, j'ai coupé la séquence de l'accident, vrai ou faux, c'est la seule chose dont les visiteurs se souviennent.
De fait les roues font marcher les pistons (regardez bien le film) la vapeur produite par une lessiveuse cachée dans la chaudière alimente les cylindres en passant par le distributeur qui est factice. Des ouvertures à la base des pistons laissent échapper la vapeur en fin de course. Le résultat pour le cinéma est excellent.
La réplique a voyagé (entre autre en Tchécoslovaquie) et se trouvait dans une remise lorsque j'ai pris contact avec le Musée à Nuremberg. Nous l'avons en prêt avec l'autorisation de la modifier et de l'améliorer. Les dimensions sont conformes à l'original.
Je ne sais pourquoi, mais les Allemands semblent vouer un culte à Cugnot.
Comme vous le savez, ils ont financé la reconstruction du monument de Void avec le Deutsch Museum en tête de file. Ils ont réalisé d'excellentes maquettes et finalement ont fait le film.
J'ai un portrait de Cugnot (mais oui) mais de fait il semble qu'il s'agisse de celui de l'acteur qui jouait dans le film. Le portrait pourrait se trouver sur le monument. Au fait il y a un frein par sabot sur la roue avant et commandé par pédale (certainement sans efficacité).

Michel Brézin.
C'est l'autre partie de l'équation. On en parle dans un livre écrit au 19éme siècle par le Baron Ernouf sur son fils prénommé aussi Michel (Histoire de trois ouvriers français).
Le père était illettré et interdisait à son fils d'apprendre à lire pour qu'il invente de lui-même sans copier sur les autres. Sans doute une forte personnalité.
Au musée de la Monnaie il y a un balancer construit par Brézin père. C'est une pièce mécanique de toute beauté et dans l'espace de quelques mois, Brézin en a livré plusieurs à la Monnaie. Il est indiqué, par erreur, que le balancier a été réalisé par Brézin fils qui à l'époque devait avoir à peine 20 ans et qui, fâché avec son père, devait travailler à Bordeaux.
Brézin père n'était pas employé à la Monnaie mais travaillait en entrepreneur indépendant pour la Monnaie. D'après l'ampleur du travail pour faire les balanciers il devait avoir une entreprise de serrurerie assez importante, ce qui peut expliquer la construction du second fardier en moins d'un an.
La Monnaie me dit n'avoir aucune archive concernant les contrats avec Brézin. Si, habitant à Paris, vous avez vos entrées, ce serait intéressant à vérifier. Le fils a aussi travaillé pour l'Arsenal mais plus tard après la Révolution, entre deux fontes de cloches.
Je trouve la réalisation du fardier splendide (en dehors de la chaudière) La roue avant se démonte en moins de deux heures et c'est la même chose pour la chaudière. Nous l'avons expérimenté sur la réplique allemande.
Au fait, notre but est aussi de démontrer que le fardier doit fonctionner... avec une chaudière.




L'EPOQUE DE CUGNOT

• la France de Cugnot (1725-1804)

1722-1774 Louis XV le Bien-Aimé (15.2.1710-10.5.1774)
1774-1792 Louis XVI (23.8.1754, guillotiné le 21.1.1793), Monarchie Constitutionnelle du 1.10.1791 au 10.8.1792
1792 La Commune (10.8.1792-20.9.1792)
1792-1804 La Première République (22.9.1792-18.10.1804)
1795-1799 Le Directoire (23.9.1795-9.11.1799)
1799-1804 Le Consulat (13.12.1799 au 18.5.1804)
1804-1814 1er Empire (18.5.1804-6.4.1814)

Marie-Thérèse, "Impératrice-Reine" d'Autriche, de Hongrie et "Roi" de Bohême (1717-1780)

Née à Vienne, archiduchesse d'Autriche, impératrice du Saint Empire romain germanique de 1740 à 1780, reine de Hongrie de 1741 à 1780, et de Bohême de 1743 à 1780.
Elle devint impératrice à la mort de son père, l'empereur Charles VI, en 1740, mais son avènement fut aussitôt contesté. En effet, Charles VI avait, par la "pragmatique sanction", essayé de préserver l'indivisibilité des territoires autrichiens et les droits de Marie-Thérèse au trône ; mais après sa mort éclata la guerre de la Succession d'Autriche (1740-1748), au cours de laquelle la Prusse s'empara de la Silésie.
La reconquête de la Silésie fut le principal souci de Marie-Thérèse au cours de la guerre de Sept Ans qui suivit (1756-1763), mais elle y échoua. Elle acquit la Galicie en 1772, lors du premier partage de la Pologne, et la Bukovine en 1775.
Marie-Thérèse fit œuvre centralisatrice, défendit le pouvoir de l'Etat contre celui de l'Eglise, mais se refusa à toute tolérance et proclama le catholicisme religion d'Etat. Elle réforma l'administration de la justice et l'éducation, et adoucit la condition du servage.
Elle fut une souveraine avisée et équilibrée, ce qui lui valut une exceptionnelle popularité.
A partir de 1740, elle prit comme corégent son mari, François Ier de Lorraine (qu'elle fit élire empereur en 1745), et, après la mort de celui-ci en 1765, son fils, le futur Joseph II. Elle eut seize enfants, parmi lesquels Joseph II, Léopold II et Marie-Antoinette.


François 1er de Habsbourg-Lorraine (1708-1765)
Né à Nancy, Duc de Lorraine sous le nom de François III, époux de Marie-Thérèse d'Autriche, dont il prit le nom (Habsbourg), il fut élu empereur d'Allemagne en 1745, après une longue lutte contre l'Electeur de Bavière, Charles VII.
Il régna dans l'ombre de sa femme et eut seize enfants, parmi lesquels les empereurs Joseph II et Léopold II, Marie-Antoinette, reine de France, et Marie-Caroline, reine de Naples.


Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval (1715-1789)
Général d'artillerie français, né à Amiens en 1715, mort à Paris en 1789.
Il entra comme volontaire dans le régiment de Royal-Artillerie en 1735, devint officier dans le corps des mineurs, et se fit connaître par un rapport remarquable sur l'artillerie prussienne. Marie-Thérèse le prit à son service, en 1757, comme chef de l'artillerie autrichienne. Il s'illustra en défendant Schweidnitz contre Frédéric II, fut fait prisonnier, échangé et nommé feld-maréchal lieutenant.
Etant retourné en France, il devint successivement maréchal de camp (1762), lieutenant général (1765), grand-croix de Saint-Louis et premier inspecteur de l'artillerie (1776).
C'est grâce à ses réformes que l'artillerie française, au début de la Révolution, était de beaucoup la meilleure de l'Europe. De lui datent les calibres en usage pendant un siècle dans toutes les armées de l'Europe.
Gribeauval a été écarté le 14 janvier 1774 du commandement par Louis XV à la suite du procès des Invalides (1773), ce qui nous ramène à la vie de Carrié de Monthieu et au procès du Colonel de Bellegarde.
En effet Gribeauval avait été outré de l'usage tronqué de ses écrits qui avait été fait pour condamner Montieu et Bellegarde, il protesta auprès de Monteynard et du Maréchal de Biron, ce qui lui valu la disgrace du roi.
Deux ans plus tard, le Comte de Saint Germain (ministre de 1775 à 1777) qui rénovait l'armée fait appel à nouveau à Gribeauval pour achever la réforme de l'artillerie commencée par lui puis suspendue.


Etienne François, Duc de Choiseul (1719-1785)

Né à Nancy, homme politique français. Protégé de Mme de Pompadour, le duc de Choiseul devint, en 1758, secrétaire d'Etat aux A"aires étrangères.
Avec son cousin Praslin, il garda la haute main sur ce ministère, ainsi que sur ceux de la Guerre et de la Marine : en fait, il dirigea le gouvernement pendant douze ans. Sa politique consista à préparer la France en vue de reprendre la lutte contre l'Angleterre après le traité de Paris.
Avec les Bourbons d'Espagne et d'Italie, il négocia l'alliance appelée "pacte de Famille" et resserra l'alliance autrichienne par le mariage du dauphin avec Marie-Antoinette.
Il créa à La Flèche une école militaire pour les fils de nobles; il dota l'armée d'un canon léger et plus maniable, dû à l'ingénieur Gribeauval; il réorganisa l'Ecole de la marine, créa une fonderie de canons près de Nantes, un arsenal à Marseille, et reconstitua une importante flotte.
En 1765, à la mort de Stanislas Leszczynski, Choiseul réunit la Lorraine au royaume ; en 1768, il acheta à la République de Gênes ses droits sur la Corse.
En politique intérieure, il soutint le Parlement dans sa lutte contre les jésuites, puis contre le duc d'Aiguillon, gouverneur de la Bretagne.
Combattu par la nouvelle favorite de Louis XV, Mme du Barry, Choiseul fut exilé dans sa terre de Chanteloup pour avoir proposé de soutenir l'Espagne en conflit, dans ses colonies, avec l'Angleterre.


Jeanne Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1774)

Née à Paris, favorite de Louis XV.
Après avoir épousé, en 1741, le fermier général Charles Guillaume Le Normant d'Étiolles, elle devint, en 1745, la maîtresse de Louis XV et acquit sur le roi une très grande influence qu'elle conserva jusqu'à sa mort. Cependant, son rôle politique a sans doute été exagéré.
Elle s'intéressait beaucoup aux domaines de l'esprit et fut la protectrice des artistes et des philosophes du siècle des Lumières (création de la manufacture de Sèvres, en 1756 ; défense de l'Encyclopédie, en 1752).
On a donné le nom de "style Pompadour" au style introduit en France et mis à la mode sous Louis XV par la marquise de Pompadour, annonçant le style Louis XVI, et qui marqua surtout l'ameublement et la décoration.
Jakob Leupold (1674-1727)


Charles de Lorraine


Louis XV le Bien-Aimé (1710-1774)

Né à Versailles, roi de France de 1715 à 1774. Il était le fils de Louis, duc de Bourgogne, et l'arrière-petit-fils de Louis XIV, et devint roi à 5 ans.
Comme en 1610 et en 1643, le parlement de Paris, à qui avait été rendu le droit de remontrances, annula les dispositions du testament de Louis XIV instituant un Conseil de régence, et donna le pouvoir sans restriction au duc Philippe d'Orléans pendant la minorité de Louis XV. Le Régent, sur les conseils de Saint-Simon, remplaça les secrétaires d'Etat par des conseils où ne siégeaient que des membres de la plus haute noblesse. Ce système de réaction aristocratique, connu sous le nom de polysynodie, n'apporta que des troubles dans les affaires et, dès 1718, les secrétaires d'Etat furent rétablis. Pour remédier à la situation désespérée du Trésor, le Régent s'en remit à Law, qui fonda une banque, introduisit la monnaie-papier et créa des entreprises commerciales par actions. Cette aventure financière finit en banqueroute.
Proclamé majeur en 1723, Louis XV conserva le duc d'Orléans comme Premier ministre. Celui-ci mourut quelques mois après et fut remplacé par le duc de Bourbon qui imposa au roi le mariage avec Marie Leszczynska, fille du roi détrôné de Pologne. Le duc fut renvoyé en 1726 et le cardinal Fleury, ancien précepteur de Louis XV, lui succéda. Sous son ministère, le contrôleur général Orry remit de l'ordre dans les finances, donna une valeur fixe aux monnaies, fit construire des routes. Le commerce progressa beaucoup : Bordeaux, Nantes, La Rochelle, Le Havre connurent une grande prospérité; un empire colonial français se constituait. Fleury imposa l'adhésion de tous les ecclésiastiques à la bulle Unigenitus contre le jansénisme et s'attira ainsi l'hostilité du parlement, qui alla jusqu'à suspendre le cours de la justice. Fleury fit également intervenir la France dans la guerre de Succession de Pologne en 1733, pour soutenir le beau-père de Louis XV contre les Habsbourg d'Autriche.
Au traité de Vienne, en 1738, Stanislas Leszczynski renonça à la Pologne et reçut la Lorraine et le comté de Bar, qui, à sa mort, revinrent à la France; une troisième maison royale de Bourbon fut installée à Naples, où don Carlos devint roi des Deux-Siciles. Sans intervenir directement, Fleury soutint la Turquie attaquée par la Russie et l'Autriche, et obtint en échange du sultan le renouvellement des capitulations en faveur de la France. Enfin, contre son gré, il fut entraîné dans la guerre de Succession d'Autriche, mais mourut la même année, en 1743.
Le règne personnel. Louis XV annonça alors son intention de gouverner lui-même, sans Premier ministre. Contrairement à une légende tenace, s'il se laissa influencer par des favorites (la duchesse de Châteauroux, Mme de Pompadour, Mme Du Barry, qui intervinrent dans les nominations ou le renvoi des ministres, des chefs de l'armée, dans la politique extérieure), il ne fut pas le souverain frivole qu'on a décrit et sut aussi s'entourer de ministres de valeur – ce qui ne l'empêcha pas de s'aliéner l'opinion publique et le parlement de Paris – : le comte d'Argenson, secrétaire d'Etat à la Guerre, excellent administrateur; Machault d'Arnouville, nommé contrôleur général des Finances en 1745, qui entreprit une réforme profonde de l'impôt, mais se heurta à l'opposition du parlement, et surtout à celle du clergé, qui obtint le maintien de ses privilèges; le duc de Choiseul, qui devint en 1758 secrétaire d'Etat aux A"aires étrangères. Ce dernier prit parti contre les jésuites, dont l'ordre fut supprimé en France en 1764. Il réunit la Lorraine et le Barrois à la France en 1766, acheta la Corse à la République de Gênes en 1768. Mais il dut aussi signer en 1763 le désastreux traité de Paris qui mettait un terme à la guerre de Sept Ans et sanctionnait la perte du premier empire colonial français au profit de l'Angleterre. Nommé en outre secrétaire d'Etat à la Guerre et à la Marine, il réorganisa l'armée et constitua la flotte, en vue d'une reprise des hostilités contre l'Angleterre. Il fut disgracié en 1770.
Le pouvoir fut ensuite exercé jusqu'à la fin du règne par un triumvirat composé du chancelier Maupeou, de l'abbé Terray et du duc d'Aiguillon. Le parlement de Paris s'étant refusé à enregistrer les édits, Maupeou l'exila, puis le supprima, et le remplaça par six conseils supérieurs, dont les membres étaient nommés et appointés par le roi. La vénalité des charges dans la magistrature se trouva ainsi abolie; les "épices" (gratifications que les plaideurs devaient payer au juge pendant un procès) étaient interdites, et les frais de justice, diminués. La réforme, qui visait à la fois à abaisser la noblesse de robe, à renforcer l'absolutisme royal et à protéger les justiciables, fut ensuite étendue aux parlements de province. Elle suscita l'opposition des élites, de plus en plus gagnées aux principes des Lumières et du "despotisme éclairé", mais apparaît aujourd'hui souvent comme une tentative hardie – quoique vouée à l'échec par l'ampleur des pesanteurs sociales – de réformer l'Etat monarchique.
Quant à l'abbé Terray, contrôleur général des Finances, il eut recours à des banqueroutes partielles, à des créations d'impôts sur le papier, sur les livres, à des emprunts forcés.
Le règne s'acheva dans un mécontentement général, et Louis XV mourut détesté. Ecrivains, philosophes, économistes répandaient des "idées nouvelles"; on s'attaquait à l'intolérance religieuse, à l'absolutisme, aux privilèges. De nouvelles revendications, tels le respect des "En 1734 paraissaient les Lettres philosophiques de Voltaire, en 1748 l'Esprit des lois de Montesquieu, en 1762 le Contrat social de Rousseau, de 1751 à 1772 l'Encyclopédie de Diderot. À cette époque, la France jouissait en Europe d'un prestige incontesté dans le domaine de la pensée : elle était par excellence le pays des Lumières.


Hermann Maurice, Maréchal de Saxe (1696-1750)
Né à Goslar (Basse-Saxe), maréchal de France, fils naturel d'Auguste II, Electeur de Saxe et roi de Pologne.
Passé au service de la France et naturalisé français, il s'illustra dans la campagne de Bohême (1741-1742), pendant la guerre de la Succession d'Autriche.
Maréchal de France, il remporta la victoire de Fontenoy sur les Anglo-Hollandais, en 1745, puis celles de Rocourt, en 1746, et de Lawfeld, en 1747, sur les Autrichiens, et s'empara de Maastricht en 1748.
Ses nombreuses liaisons (avec la duchesse de Courlande, avec Adrienne Lecouvreur...) défrayèrent la chronique de son temps.
Il passa les dernières années de sa vie à Chambord, que lui avait o»ert Louis XV. George Sand était, par sa grand-mère, Mme Dupin de Francueil, l'arrière-petite-fille du maréchal de Saxe.


marquis de Monteynard


Monsieur de Planta


L.N. Rolland, commissaire général de l'Artillerie


Bachaumont, chroniqueur militaire de Louis XV


M Mazurier, directeur de l'Arsenal Militaire de Paris


Brezin, fondeur de l'arsenal de Paris


M. de Chateaufer, directeur de l'Artillerie à Strasbourg


Jeanne Bécu, comtesse Du Barry (1743-1793)
Née à Vaucouleurs (Meuse), favorite du roi Louis XV.
Fille naturelle, prostituée, elle devint l'épouse de Guillaume comte du Barry, puis, en 1768, la favorite du roi. D'un grand charme, d'une intelligence fine, favorable aux idées des Lumières, elle fut à l'origine de la disgrâce de Choiseul et de la nomination de Maupeou. Elle fut décapitée sous la Terreur.


général Marquis de Saint-Auban, maréchal de camp d'artillerie


général Morin


Napoléon Bonaparte - Napoléon Ier (1769-1821)
Né à Ajaccio, empereur des Français de 1804 à 1815.
Né de Charles Bonaparte et de Laetitia Ramolino dans l'île de Corse fraîchement rattachée à la France, Napoléon put bénéficier d'une éducation militaire aux écoles de Brienne, puis de Paris, et mena une vie de garnison jusqu'en 1792.
C'est l'insurrection anti-française du Corse Paoli, adversaire de la famille Bonaparte, qui le mena à s'engager aux côtés des jacobins et de Robespierre. Grâce à lui, Toulon fut reprise aux Anglais en décembre 1793, et il fut promu général de brigade.
Mis à l'écart après Thermidor, il revint au premier plan grâce à Barras, qui fit appel à lui pour écraser l'insurrection royaliste du 13 Vendémiaire (1795), épousa Joséphine de Beauharnais, et obtint le commandement de l'armée d'Italie : sa campagne éclatante (1796-1797) le rendit célèbre et influent. Il engagea alors l'expédition d'Égypte pour couper la route anglaise des Indes, projet qu'il abandonna pour rentrer en France en 1799.
La popularité extrême du jeune général facilita le coup d'État du 18 Brumaire, mené en accord avec Sieyès ; Napoléon fut nommé Premier consul et obtint des pouvoirs étendus par la Constitution de l'an VIII.
Vivant entouré de ses aides de camp à la Malmaison, Bonaparte se voulut chef de la nation et continuateur de l'État révolutionnaire.
Il conduisit des réformes institutionnelles et administratives durables, telles que le Code civil, et rétablit la paix religieuse par le Concordat de 1801. C'est la lutte victorieuse contre l'Autriche et l'Angleterre, scellée par la paix d'Amiens en 1802, qui lui permit de renforcer ses pouvoirs avec la Constitution de l'an X, qui instaurait le Consulat à vie, puis avec l'instauration de l'Empire (1804).
Le régime impérial qui débuta avec le sacre de Napoléon Ier à Notre-Dame par Pie VII (2 décembre 1804) était avant tout lié au succès des armes et à l'ambition autoritaire d'un seul homme. S'il poursuivit son action de centralisation et d'organisation d'un pouvoir personnel original en mettant en place une cour et une noblesse d'Empire, Napoléon reprit une politique de conquêtes en Italie, en Espagne et en Hollande, qui le laissa face à six coalitions européennes successives.
Pour lutter contre l'Angleterre, qui avait remporté la victoire de Trafalgar en 1805, Napoléon se rapprocha de la Russie et de l'Autriche, et épousa l'archiduchesse d'Autriche Marie-Louise en 1810. La rupture de l'alliance avec le tsar le mena en 1812 à la désastreuse campagne de Russie, puis à une série de défaites jusqu'à sa capitulation et son exil à l'île d'Elbe (traité de Fontainebleau, 1814).
L'échappée triomphale des Cent-Jours, en mars-juin 1815, ne résista pas aux armées coalisées, qui remportèrent la victoire finale à Waterloo.
Napoléon fut alors déporté à Sainte-Hélène, où il mourut après avoir dicté ses Mémoires à Las Cases, premier élément d'une légende nationale durable.


MAQUETTES - REPLIQUES

En 1851, Bourbouze exécuta un modèle réduit, au 1/6e du fardier de Cugnot, conservé dans l'une des vitrines du Conservatoire des Arts et Métiers.
Restaurateur : Christian Robert, 1966, Villeneuve le Comte, France - CNAM 1975, Atelier MNT, rue Saint Martin, Paris, France.


La très jolies réalisation de Fabrice Genisson, de Void.

LA REPLIQUE DE 1989



L'année 1988 avait été marquée par le lancement du premier jeu concours de la maintenance et, suite à son succès et son retentissement dans le monde industriel comme dans les réseaux de sous-traitance, ce concours a été vivement relancé cette année. L'objectif de ce thème, comme le précise Xavier Goulpeau, organisateur de cette manifestation : "Fêter à notre manière le bicentenaire de la révolution française et confirmer les perspectives d'évolution technique de la profession". Onze sponsors prestigieux se sont associés à ce projet.
Le jeu concours national de la maintenance s'articule sur deux phases :
un questionnaire se rapportant à tous les domaines de la maintenance,
un dossier présentant les activités et réalisations en place ou expérimentées dans le service de maintenance du candidat.
Le challenge 89 est destiné, dans chaque région de France, aux ingénieurs prêts à relever un défi, c'est-à-dire la reconstruction du premier véhicule automobile mû par la vapeur, le fardier de Cugnot, pouvant battre le record de distance de son inventeur, qui était d'une demie-lieue, grâce aux "solutions maintenance" qu'ils pourront lui apporter.
Les onze sociétés qui ont bien voulu sponsoriser et soutenir ce jeu :
Aquitaine Systèmes, Franck et Maxxi (Directeur Commercial J. Satin), Industries et techniques (directeur duplication S. Scolan), Laborde et Kupfer-Repelec (M. Salmon), Polymon (Mme Platen), PSDI-Maximo (M. P. Robez), Shell Lubrifiants (M. Robic), Site (Mme Scchneider), Socotec Maintenance Services (M. Maze) et Unil (M. Anthamatlen).
Grâce à leur motivation et à leur dynamisme, elles ont su marquer tout l'intérêt qu'elles portent aux professionnels.
La remise des trophées à l'Aquaboulevard de Paris a eu lieu le 8 juin 1989 sous le parrainage de Industries et techniques et du Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris (Musée National des Techniques).



Ceux qui ont relevé le défi

Peu nombreux étaient les fardiers reconstitués, tâche très difficile à réaliser en peu de temps. Seule la Lorraine était à l'honneur avec la collaboration de deux lycées techniques et un lycée professionnel qui ont su mettre leurs compétences en commun en créant le "Projet lorrain", afin de relever le challenge 89. Bravo encore aux élèves du Lycée professionnel Nicolas-Joseph Cugnot de Toul, au Lycée général et technologique Henri Loritz de Nancy et au Lycée général et technologique Jean Hanzelet de Pont-à-Mousson, sans oublier la coordination par l'ESSTIN (Ecole Supérieure des Sciences et Technologies des Ingénieurs de Nancy) pour le projet, l'Inspection Pédagogique Régionale ainsi que tous les professeurs.

La préparation des tâches pour une telle réalisation

Lycée Cugnot : montage de la chaudière et réalisation artisanale du châssis avec la participation de l'ERM (Etablissement Régional du Matériel de l'Armée),
Lycée Loritz : adaptation de la motorisation, réalisation de la mécanique et de la mise au point,
Lycée Hauzelet : étude du dossier maintenance, analyse AMDEC (détermination des causes de dysfonctionnement d'un système avec apport des remèdes), réalisation des dessins en DAO.

Encore une fois bravo à l'enseignement technique et professionnel qui confirme le haut niveau de ses compétences et l'immense possibilité de ses réalisations auprès des industriels, dans le présent mais surtout dans l'avenir."


Le fardier de Cugnot a été reconstruit à l'échelle 1/2 et, fonctionnant à toute vapeur, a battu le record de distance de l'époque. Pour des raisons de bon fonctionnement, la chaudière avait été placée sur la partie arrière du fardier, une modification étant prévue pour la reloger à l'avant.