A l'origine fabricant de machines à réaliser les sacs en plastique, Arvor, comme Danielson ou Dangel, a bien compris que les Peugeot sont ont des atouts inexploités. Devant cet état de fait, comment ne pas mettre à profit le talent de quelques passionnés et proposer une version vraiment performante ? Le coupé 104 s'y prêtait bien. Petit gabarit, faible poids, maniabilité, il ne lui manquait qu'un moteur et quelques détails de suspension et d'esthétique. Il a seulement fallu 8 ans pour s'en apercevoir...
Le moteur, un 1 361 cm3 (75 x 77 mm) est confié à Jean-Pierre Fleur, "Pipo" pour les intimes, célèbre motoriste qui en sortira 105 ch en travaillant essentiellement la culasse et l'arbre à cames. Par rapport à une ZS2, le nouveau diagramme de distribution augmente les temps d'admission et d'échappement respectivement de 22°60' et 17°30'. Ce nouveau profil d'arbre à cames s'accompagne d'une augmentation de la levée des soupapes. Le rapport volumétrique passe à 10,5 et l'alimentation est confiée à deux double corps horizontaux Solex diamètre 35. Les chambres de combustion sont légèrement retouchées, les conduits d'admission ébavurés et un radiateur d'huile assure les vieux jours de cette petite merveille. L'échappement est à la charge d'un pot Devil. C'est tout pour le moteur : 105 ch de 6 000 à 6 200 tr/mn, 13 mkg à 4 000 tr/mn, voilà de quoi faire passer le rapport poids/puissance de 11 à 8 kg/ch et la puissance au litre de 53 à 77 ch/l. Première constatation, ce moteur qu'on attendait pointu va à l'encontre de nos craintes et s'avère particulièrement souple. C'est bien là le dessein d'Arvor : produire une voiture performante, alliant brio et qualités routières, sans en faire pour autant une bête de course. La 104 sauce Arvor est sur ce point un bon compromis. Au niveau suspension, gros travail également, confié à Serge Aziosmanoff (père des Grac et Formule France) qui consistait à repenser les trains avant et arrière. La modification essentielle du train avant réside dans la différenciation de chaque organe. A l'origine, la barre stabilisatrice fait partie intégrante du train avant, officiant également en tant que tirant de chasse, montage à l'économie qui caractérise pourtant la plupart des suspension Mac Pherson. Ici, à chaque pièce sa fonction : un vrai tirant de chasse monté sur palier avant et une barre stabilisatrice (diamètre 24 mm) qui ne sert qu'à stabiliser, sont là pour assurer - puissance oblige - le parfait guidage du train avant. La qualité du montage et les solutions employées, BTR et vis freinées, reflètent le sérieux propre à ces préparateurs et l'influence de la compétition. Mais cette modification ne serait pas parfaite sans le montage d'amortisseurs Koni à l'avant et de ressorts plus durs à l'arrière. Les amortisseurs arrière restent de première monte mais la barre stabilisatrice voit son diamètre passer de 17 à 20 mm. Quant aux pneus, il s'agit de Pirelli P7, ultra bas, 175/50 VR 13 montés sur des jantes Gotti 6x13 dont le graphisme est signé Arvor. Pour conclure ce travail de professionnel, une barre de renfort transversale relie les points d'ancrage supérieurs des Mac Pherson, barre sur laquelle vient se fixer un tirant moteur supplémentaire afin de limiter le couple de renversement. Reste l'esthétique, paramètre primordial pour une telle voiture. Jugez-en par vous-même, le moins que l'on puisse dire de la bête est qu'elle est racée, agressive, compacte. Extension d'ailes, calandre 4 phares, boucliers et hayon arrière sont en ABS ou polyuréthanne et se montent sans modification. La finition et l'ajustage sont particulièrement soignés. Ainsi équipée la 104 est métamorphosée. Certains ne la reconnaissent plus, beaucoup se retournent sur son passage et chacun s'accorde à lui trouver beaucoup de personnalité. L'habitacle a également subi la retouche du maître. Le tableau de bord Jaeger mérite enfin son appellation avec compte-tours, manomètre d'huile et thermomètre eau/huile dont le passage de l'un à l'autre s'effectue grâce à un interrupteur. Les sièges, après divers essais, sont recouverts d'une housse formant bacquet, modèle provisoire en attendant mieux. |
Pas vraiment une bête de course, il n'empêche que la 104 Arvor reprend bon nombre de solutions à la compétition. Ainsi, la suspension avant est entièrement repensée avec tirant de chasse et barre stabilisatrice différenciées, renfort des points d'ancrage de Mac Pherson et tableau de bord Jaeger très complet. |
VIVE ET EFFICACERegrettons simplement un cabrage notable à l'accélération, synonyme de perte d'adhérence et de braquages induits dans la direction somme toute acceptables, mais qu'il serait facile d'atténuer en durcissant la suspension arrière. Cela aurait par contre pour effet secondaire de provoquer, vu le faible empattement, des décrochements violents de l'arrière dans les courbes négociées à grande vitesse, et pas forcément maîtrisables par tout un chacun, ce qui va à l'encontre de l'effet recherché. Remarquons au passage que l'équipement pneumatique, bien qu'il soit sec et bruyant sur les anfractuosités de la route, comme tout pneu à profil bas, allié à une suspension plus dure, n'altère pas pour autant dans d'inquiétantes proportions les qualités de confort indiscutables de cette voiture qui sait rester très civilisée. Le freinage, d'origine là l'exception du liquide de frein à haut degré d'ébullition), est encore plus puissant, vu l'adhérence des pneus, et surtout particulièrement endurant à chaud. Chronomètre en main, nous enregistrons 17" aux 400 m et 32"3 aux 1000 m ce qui est exactement comparable à une XR3 (ZS 18"9 et 35"6). La vitesse maxi s'établit à 170 km/h à 5800 tr/mn (ZS 158,7 km /h). Cela peut paraître peu au vu d'une ZS2 qui atteignait 172 km/h avec 93 ch. Mais cette performance appelle quelques commentaires : les essais effectués par Arvor avec un pont court créditaient la voiture d'un 178 km/h à 6800 tr/mn. Vitesse maxi en surrégime et patinage intense des roues motrices au démarrage ont poussé ses géniteurs à l'utilisation d'un pont long tel que nous l'avons essayé. Dans cette configuration, la voiture n'atteint pas son régime de puissance maxi de 6000 - 6 200 tr/mn. Si le pont court s'adapte parfaitement à une utilisation en circuit sinueux, il n'en va pas de même du pont long qui ne convient même pas en version tourisme. Il est très vraisemblable que le bon rapport se situe entre les deux. La consommation routière s'étage entre 9 à 14 1 suivant la conduite. ll subsiste bien sûr de petits détails perfectibles comme le trou entre 2e et 3e, l'ergonomie des sièges et la forme du pédalier n'autorisant que de difficiles talon-pointe. La capacité du réservoir (40 litres) gagnerait également à augmenter. La résonance d'échappement à 5 600 tr/mn et les vibrations du tableau de bord méritent aussi quelques attentions. Mais ne soyons pas trop critiques avec cette réalisation. Pour l'instant à l'état de prototype cette voiture est sur le chemin de la maturité. |
L'AVENIRD'un autre côté, Arvor n'a pas l'assise voulue pour effectuer lui même la transformation. En effet, l'appui du constructeur permettrait de réduire considérablement les coûts de revient au montage. Arvor est contraint de démonter puis remonter des voitures déjà construites. Main-d'oeuvre superflue et pièces devenues inutiles et difficilement revendables grèvent le budget. Le kit carrosserie est dès maintenant commercialisé au prix de 3 500 F T.T.C., ainsi que les kits suspension et roues. Mais les Allemands, qui ont autant, sinon plus, de bon sens que nous - rappelez-vous la 505 Danielson - s'intéressent très sérieusement au projet. Les négociations seraient bien engagées. Cocorico !... Dominique FERRAND Arvor Automobiles : 109 avenue du Président Roosevelt, 26600 Tain l'Hermitage. |
![]() Peugeot 104 Arvor, 105 ch (Salon de la Voiture de course, 3.1982) | ![]() |
![]() | ![]() Peugeot 104 Arvor (3.1983) |
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Système Arm | 824 F | Jeu ressort AV + 25 | 712 F |
Kit Rallye AV/AR complet | 4 095 F | Jeu ressorts AV + 25 - 3 cm | 712 F |
Kit Rallye AV tirants chasse | 2 940 F | Jeu ressorts AR + 25 | 712 F |
Kit Rallye AR diam. 20 | 714 F | Jeu ressort AR + 25 - 3 cm | 712 F |