Ferrari F1-2000

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la saison 2000



Ferrari Spa, via Ascari 55/57, 41053 Maranello, Midena, Italie - tél: 00 39 536 94 11 61, fax : 00 39 536 94 64 88
Internet : www.ferrari.it



Les objectifs 2000 (Auto Hebdo, 23.2.2000) :
"Pour beaucoup d'observateurs, c'est elle, la Scuderia, qui aborde le championnat 2000 dans le rôle de favorite. Elle qui, enfin, doit venir à bout du tandem McLaren-Mercedes. Comme le montra la fin de saison passée, la F399 fut loin d'être une mauvaise voiture et si Michael Schumacher n'avait pas eu son accident de Silverstone, la face du championnat pilotes aurait sans doute été tout autre.
C'est fort de cette constatation et d'une motivation intacte que les hommes de Jean Todt se sont donc remis à la tâche. Aérodynamiquement et mécaniquement, la nouvelle Fl-F2000 semble être allée au bout du raisonnement lancé avec sa devancière. Ainsi, incorpore-t-elle un centre de gravité nettement abaissé, des suspensions avant et arrière entièrement retouchées et une révision complète de la répartition des masses principales, incluant un nouveau moteur afin d'optimiser la distribution des poids. Très élargi, l'angle du V de cet inédit 10 cylindres a aussi permis un abaissement notable des lignes de la machine.
Première monoplace à avoir été totalement développée dans la nouvelle soufflerie maison, la Fl-F2000 est d'abord le fruit d'une étroite collaboration entre les bureaux d'études Ferrari et Fiat. Recherches, mais aussi - ce qui ne fut pas toujours le cas - entre les départements moteurs et châssis de la Scuderia. "Cette alliance Fiat-Ferrari et cette symbiose entre les deux entités de la Scuderia furent précieuses", reconnaît le directeur technique Ross Brawn. "Nous en avons tiré davantage profit cette année qu'auparavant".
Tout ces efforts seront-ils suffisants ? Le président Montezemolo l'espère et n'hésite pas à placer la barre au plus haut: "Cette F1-F2000 ne mérite rien moins que les deux titres mondiaux". "C'est en tous les cas l'objectif que nous nous sommes fixé", insiste Jean Todt. "Le travail de l'équipe, sa motivation, son unité et sa stabilité sont des atouts sur lesquels nous pouvons compter".
Le directeur sportif aurait sans doute cité le nom de Michael Schumacher, s'il n'avait pas coulé de source. Point de référence de la Scuderia pour la cinquième saison, le double champion du monde allemand "toujours aussi habile et affamé" attend plus que jamais son retour sur investissement.
Pour l'aider dans sa quête, les instances dirigeantes de Maranello se sont séparées de l'encombrant Eddie lrvine et se sont tournées vers le très rapide et expérimenté Rubens Barrichello. Premier Brésilien de l'histoire à avoir l'honneur de piloter une monoplace frappée du "Cavallino", l'ex-pilote Stewart, à l'instar de sa nouvelle écurie, a le bonheur à portée de main. Sauront-ils le saisir ?

+ Puissance et gloire, stabilité du staff technique, Schumacher tout simplement !
- Fiabilité du nouveau V10 maison, l'implication de Fiat vaut-elle celle de Mercedes ?
"

Sponsors :
Marlboro, Shell, Bridgestone, Tic-Tac, Fedex, TIM, Magneti-Marelli, Arexons, Brembo, Mahle, SKF


Le personnel


L'effectif :
500 personnes dont 135 au département moteur, 45 pour l'équipe essai et 45 pour l'équipe course (l'effectif inclut le service client préparant les moteurs pour Sauber).


Directeur général Luca di Montezemolo

Luca Cordero di Montezemolo, fraîchement émoulu de l'université de Columbia et recommandé par la famille Agnelli (Fiat) entre chez Ferrari à 25 ans et est nommé directeur sportif en 1974.
Il y recrute Niki Lauda qui sera champion du Monde 1975 et 1977 sur les 312 T et T2 (direction technique Mauro Forghieri).
Il quitte la Scuderia en 1976.
Après avoir participé à l'organisation du Mondiale de Football de 1986 et pris la direction de la Juve, il revient chez Ferrari fin 1991 (suites de "l'affaire Prost") avec tous les pouvoirs.

Directeur de la gestion sportive Jean Todt
Né le 25 février 1946 à Pierrefort, dans le Cantal,
Pilote de rallyes puis coéquipier de Timo Makinen et Guy Fréquelin (2e du Championnat du monde des Rallyes 1981 sur Talbot Sunbeam Lotus).
1983 : Directeur de Peugeot Talbot Sport (Peugeot 205 Turbo 16 en rallye puis en rallyes-.raids).
1985 : Peugeot 205 Turbo 16 Championne du Monde des Rallyes; championne 1985-86, 16 victoires consécutives.
1987 Victoires au Paris-Dakar 1987 (Ari Vatanen, 205 Turbo 16) et 1988 (Juha Kankkunen, 405 Turbo 16).
1992-93 : Victoire aux 24 heures du Mans de la Peugeot 905.
1993: Appelé par Luca di Montezemolo, il dirige la gestion sportive de Ferrari, à l'occasion du Grand Prix de France, en juillet.

Directeur technique Ross Brawn
Né à Manchester, le 23 novembre 1954,
marié à Joan, deux filles, Helen et Amy.
1978-84 : Responsable du secteur Recherche et Développement chez Williams, avec deux titres de champion du monde pour Alan Jones et Keke Rosberg.
1985-86 : Chef aérodynamicien chez Force Grand Prix (Lola Haas)
1987-89 : Directeur Technique chez Arrows.
1990-91 : Directeur technique chez Jaguar-TWR en sports prototypes. Remporte le titre en 1991.
1992-96 : Directeur technique chez Benetton. Remporte les titres mondiaux en 1994 et 1995 (Michael Scuhmacher).
Décembre t996 : Il devient directeur technique chez Ferrari.

Concepteur en chef Rory Byrne Né le 10 janvier 1944 en Afrique du Sud.
1960 : Diplômé de Queens High School, Johannesbourg. Mention en mathématiques.
1964 : Diplômé de la Withwatersrand University.
1965-68 : Chef chimiste à Germiston, Afrique du Sud.
1974-77 : Chef designer à Royale Racing en Angleterre (Formule Ford).
1975-79 : Il entre chez Toleman et y conçoit, la TG 180 puis la TG 181.
198l-85 : Chef designer du groupe Toleman pour la Fl, puis pour Benetton, qui a racheté Toleman, en 1986-90.
1991 : Il rajoint le projet Reynard de Fl en tant que chef designer.
1992-96 : Il retoume chez Benetton, responsable du secteur Recherche et Développement avec Ross Brawn.
1997 : Il devient chef designer chez Ferrari.

directeur moteur Paolo Martinelli

Né à Modène le 29 septembre 1952,
marié, trois filles.
1978 : Diplômé en Engineering mécanique à l'Université de Bologne, il rejoint Ferrari au département du développement des moteurs des GT de route.
1990-94 : Responsable de la division moteur-trains roulants pour les GT de route.
Depuis 1995 : Directeur du département moteur du secteur course.


Directeur de la recherche et du développement Giorgio Ascanelli.
Chef de l'équipe de course Ignazio Lunetta
(ex-ingénieur de course de Schumacher),
chef de l'équipe essai Luca Baldisseri (ex-ingénieur de course d'Irvine).

Pour Michael Schumacher:
Ingénieur de course Luca Baldisseri (ex-Irvine 1999), mécanicien Frederico Bertazzo (ex-Irvine 1999),
masseur Balbir Singh et préparateur physique Xavier Jolis.
Pour Rubens Barrichello:
Ingénieur de course Carlo Cantoni (ex-équipe d'essais 1999).





Les stands



Côté stands (Auto Hebdo, 28.6.2000) :
Savant mélange de sport et de technique, l'organisation d'un stand de F1 relève d'une opération militaire. Quatre-vingts personnes, trente tonnes de matériel et une logistique de commando. Si possible sans le moindre grain de sable.
Véritable camp retranché, à Magny-Cours plus qu'ailleurs, un paddock de Grand Prix se monte en quelques heures et se démonte encore plus vite. Entre les deux opérations une montagne de travail, qui débute très tôt dans la semaine.
"D'abord en réceptionnant le stand que nous attribue la FOA d'Ecclestone," explique ric Villemin, responsable de la logistique de Prost GP. "Sa situation géographique dépend de la position de l'équipe au classement du championnat du monde Constructeurs précédent. Autant dire que le nôtre n'est ni le plus vaste ni le plus près de la sortie sur la piste ? Mais tout dépend également des circuits. Certains sont très bien, d'autres d'une autre époque. Monaco ? Très spécial ! Le stand proprement dit est une cabane aux dimensions ridiculement réduites mais il ne s'agit que d'un point utilisable uniquement pendant les séances d'essais et la course. Le vrai travail s'effectue dans le paddock du port, pour Ferrari, McLaren, Williams et Jordan, les quatre écuries les mieux placées au championnat 99, et dans le parking couvert des Pêcheurs pour les autres".


Un premier camion arrive le lundi soir et le premier travail débute très tôt le lendemain matin: le sol est recouvert d'une peinture anti-poussière. Le lendemain s'effectue le montage des structures du stand. Plafonniers, cloisons amovibles, caissons d'outillage, réseaux électrique et d'air comprimé, box pour les baies télémétriques "moteurs" et "châssis".
"Il ne reste plus beaucoup de place pour le reste, soupire ric Villemin. "On essaie alors de l'exploiter au mieux. Une baie Total pour l'analyse des lubrifiants, un box pour les pneus, un autre pour le composite... Puis les monoplaces sont débarquées. Dans le stand leur ordre de disposition est immuable. Voiture de course portant le plus petit numéro au plus près de la sortie des stands, mulet au milieu et voiture de course au numéro supérieur. Sauf à Spa où le mulet est placé sur un côté, le nez face à un mur borgne, Depuis quelques années l'évolution permet aux mécaniciens de ne plus effectuer de montages lourds sur place, Des sous-ensembles sont préparés à l'usine. Trains arrière complets, demi-trains avant et arrière... Souvent, en Europe, un camion part de l'usine le mercredi soir pour arriver dans le paddock le jeudi midi avec un lot de pièces. Celles qui ont servi aux derniers essais privés et qu'il a fallu réviser ou celles, nouvelles, à peine sorties de fabrication. Quelques travaux peuvent être effectués sur place. Dans l'un des camions, les mécaniciens disposent d'un matériel de tournage, fraisage, soudure, réparation polyester et carbone. Hors Europe il faut se déplacer avec une petite liste d'entreprises spécialisées capables de mener ces travaux à bien. Fin 99 nous avons par exemple fait usiner des pièces dans une entreprise de la banlieue de Kuala Lumpur conseillée par l'organisateur du Grand Prix".
Tout est plus compliqué sur ces Grands Prix lointains. Ce que les camions transportent habituellement doit être mis en caisse. Trois monoplaces mises sur palettes et de dix-neuf à vingt tonnes de matériel soigneusement emballé. De quatre-vingt dix à cent caisses. Un travail colossal qui s'effectue en trois jours.
"La hantise est évidemment d'oublier quelque chose, ce qui arrive parfois", note Villemin. "Mais là encore un arrivage hors charter peut être effectué. Il nous arrive de recevoir du matériel jusqu'au samedi après-midi".
Ces déplacements se font à partir de l'aéroport de Milan, où Prost GP rejoint Ferrari, Sauber et Minardi sur un Boeing 747 Cargo affrété par la FOA (Formula One Administration). Deux autres de ces bestiaux partent de Londres avec les écuries anglaises à leur bord, plus deux supplémentaires uniquement réservés aux installations de la télévision digitale. Les documents de douane se remplissent à Guyancourt et sont visés à Milan. Puis re-visés au retour à Milan. Sur place, c'est la FOM (Formula One Management) qui gère. En fait, le paddock est considéré comme zone sous douane dans laquelle tout le matériel est consigné. Il doit en repartir en quantité égale. Impossible, donc, de vendre un aileron à un collectionneur ou une monoplace à un musée !
L'inconvénient des épreuves lointaines ne réside pas seulement dans cette surcharge de travail due à la préparation du matériel.
"Le gain de temps représenté par les déplacements européens est un gros avantage", poursuit ric Villemin. "Entre une heure d'avion et un jour ou un jour et demi, la fatigue n'est pas la même. Les problèmes liés au décalage horaire inexistants. cela s'ajoute un phénomène secondaire néanmoins important. Quitter l'usine et se retrouver quelques petites heures plus tard dans le stand nous permet de rester dans l'ambiance du travail, d'entretenir sans coupure nos préoccupations. On ne déconnecte pas comme on le fait sur les GP lointains. Après le plan humain le plan technique. En Europe nous retrouvons le confort d'un motor-home, d'un stand vaste et de nos camions-ateliers. Dans ceux-ci nous avons non seulement notre stock de matériel mais nous disposons de nos appareils de mesure, de contrôle, de transmission et d'un bureau où nos réunions techniques se déroulent dans le silence, et au frais ! Les hommes arrivent et n'ont qu'à brancher les fils aux prises. La connectique est prête. Ils sont opérationnels d'entrée de jeu. Sur le plan du travail, se retrouver en Europe n'est pas dépaysant, on se sent chez nous, on retrouve des équipes organisatrices que l'on connaît. Moralement c'est bien de pouvoir compter sur la relative proximité de l'usine ou de nos bureaux d'études en cas de pépin grave. Mauvaise surprise technique ? Manque de pièces ? Un coup de fil et l'usine se met au travail. Quelques heures plus tard ces pièces nous parviennent au stand grâce à un fret aérien privé. Le fait d'arriver plus tard sur un circuit nous permet également de travailler jusqu'au tout dernier moment en usine, de poursuivre un ultime essai au banc, voire de valider une évolution. Ainsi, nos moteurs de course peuvent ne nous parvenir que le vendredi soir voire le samedi en cas de besoin. Deux jours de plus peuvent être capitaux ! l'inverse on peut également appeler l'usine pour lui conseiller la modification et la production d'une pièce que l'on pourra tester dès la séance d'essais privés suivante".
"L'Europe c'est aussi la possibilité de dialoguer en permanence avec l'usine, nous explique Gianni Sala, le responsable du secteur électronique de Prost GP.
"Ce que nous faisons également outre-mer mais sans les inconvénients du décalage horaire qui nous oblige à "consigner" du personnel 24 heures sur 24. Nous utilisons pour cela des lignes téléphoniques numériques ou, pour certaines écuries, des lignes satellitaires avec parabole. Système un peu plus rapide mais très coûteux ! Ce système est essentiellement utilisé lorsque le pilote et son ingénieur ne sont pas certains de leur mise au point. Ou, lorsque malgré leurs efforts, la machine ne répond pas à leur attente".
Dès lors, une curieuse opération est lancée. Les ingénieurs restés à l'usine collectent les informations reçues du circuit, règlent une monoplace selon ces data, la soumettent aux tortures d'un banc spécial "quatre roues" truffé de vérins hydrauliques et piloté par un ordinateur capable de reproduire les contraintes du circuit en question. Dans la foulée, ils
procèdent à de nouveaux réglages, voire à l'essai de nouvelles pièces, enregistrent les réactions de la machine, comparent et réexpédient leurs informations aux gens sur le circuit. Qui, dès le lendemain, adopteront ces nouveaux réglages. Cette communication peut se faire en permanence, quasiment 24 heures sur 24 selon les besoins et les problèmes rencontrés, soit deux fois par jour. l'usine il y a un turn-over permanent afin de pouvoir compter sur quelques ingénieurs présents en permanence.
Dimanche, les lumières s'éteindront sur le paddock et dans les stands de Magny-Cours, la peinture anti-poussière sera encore neuve. Mais déjà inutile. Appelée à disparaître à la première séance d'essais.

Outre-mer et en Europe, la composition de l'équipe ne varie guère de plus de deux ou quatre personnes. Les chauffeurs des camions par exemple. Globalement la Scuderia Ferrari déplace de 60 à 65 Personnes sur chaque course. A ce Personnel technique s'ajoute celui spécialisé "marketing" et relations extérieures chargé des Invités du Paddock Club et Partenaires. De dix à quinze personnes selon l'épreuve et la liste des invités. Généralement ce sont donc 80 à 85 personnes au total qui se déplacent sur une épreuve européenne. Soit 60 à 65 chambres à réserver, compte tenu du fait que deux mécaniciens partagent la même chambre.

La logique tient compte de quatre domaines fondamentaux: châssis, moteur et électronique. Cinq mécaniciens pour chaque châssis, dont le chef-mécanicien. En cas d'intervention sur les suspensions, seuls trois de ces mécaniciens interviennent, afin d'éviter la pagaille, et aussi faute d'espace. A ce noyau s'ajoutent les mécaniciens spécialistes. Moteur, boîte, électronique, carrosserie, essence, pneus... Environ douze personnes. Plus les techniciens et trois ingénieurs : Motoriste, électronicien et ingénieur d'exploitation. Soit quinze personnes par voiture. Le mulet dispose d'un régime sensiblement différent, Cinq personnes seulement qui s'ajoutent à l'une ou l'autre voiture "officielle" quand celle-ci tourne. A l'inverse, lorsque l'un des pilotes réclame le mulet, certains de ses mécaniciens s'ajoutent à la petite équipe habituellement dévolue au mulet. En haut de la pyramide l'on retrouve évidemment les spécialistes radio, télémétrie et autres secteurs représentant dix ou douze personnes.

En Europe, quatre camions techniques plus deux camions "support logistique" transportant l'équipement structurel du stand et des motor-homes. Et trois motor-homes. Outre-mer ? Entre vingt-cinq et trente tonnes de matériel voyageant par caisses. Plus les trois monoplaces sur palettes. En fait, outre-mer ou en Europe, le tonnage est grosso modo identique.

Le caravansérail de Ferrari (Auto Hebdo, 28.6.2000) :

Voici le plan du campement Ferrari lors d'un Grand Prix européen. Le plus confortable car, en vertu de son titre de champion du monde des Constructeurs, la Scuderia dispose d'un quatrième camion. Un de plus que le régime habituel. Un privilège dont elle profite largement.
La disposition des monoplaces dans le stand est immuable. Les deux machines de course et le mulet au milieu. Dans un local voisin prend place le stock de jantes nues et de roues livrées montées par Bridgestone. A droite, un local divisé en Quatre subdivisions réservées aux boîtes (1), aux carburant et lubrifiants (2) dans lequel un technicien Shell dispose d'une machine analysant régulièrement les qualités de l'huile, aux carrosseries (3) et moteurs (4).
Dans les coulisses, l'activité se partage entre l'électronique et les liaisons radio pilotes / ingénieurs / mécaniciens (6) et les baies de la télémétrie concernant moteur et châssis (5); devant chacune d'entre elles un ingénieur surveille attentivement les données dont il est responsable.
A l'extérieur, la semi-remorque (7) se compose de plusieurs salons de travail réservés aux ingénieurs et d'une salle de réunion où se déroulent les traditionnels briefings et débriefings. Plus un bureau-laboratoire réservé à la télémétrie, avec répétition, enregistrement et réexpédition des informations acquises en temps réel.
Le camion (8) ne sert qu'au transport des monoplaces, plus une ou deux coques de secours. Le camion n°3 (9) transporte stock de pièces détachées et moteurs. Quant au n° 4 (10), il se divise en deux parties. Coin atelier avec machines-outils capables de contrôler les amortisseurs, d'usiner des pièces, tout en offrant la possibilité aux spécialistes d'effectuer quelques travaux de carrosserie (polyester, carbone, réparations des fonds plats, soudure, etc.) et une partie réservée à la logistique. En particulier les structures mobiles du stand.
Véritable centre nerveux de ce stand, le réseau de télémétrie se compose d'un capteur (11> qui, à chaque fois qu'une monoplace coupe ses rayons, sur la piste ou dans l'allée des stands, recueille une montagne de données liées au fonctionnement du moteur, de la transmission, de l'électronique, de la direction mais aussi des suspensions. Ces données transitent pour exploitation immédiate par les baies (5) et repartent vers le camion n°1. Là, elles sont stockées pour exploitation future, par exemple lors des réunions techniques.
De plus, fin du fin de la technologie, une liaison satellitaire relie 24 heures sur 24 à partir du mercredi précédant la course ces ordinateurs à ceux de l'usine de Maraneiio via Eutelsat. A tout instant un ingénieur peut alors questionner les bureaux d'études et demander de l'aide, chiffres à l'appui. Le chemin inverse peut être emprunté. A savoir Qu'un ingénieur travaillant à l'usine sur un programme particulier peut puiser à n'importe Quelle heure du jour et de la nuit l'information dont il a besoin.
Une dérivation existe également qui envoie certaines de ces informations dans les motor-homes "presse" et "écurie". Utilisation également de cette liaison par le service de presse de Maranello qui, chaque matin, ne manque pas d'envoyer sur chaque Grand Prix, la quasi intégralité de ce que les nombreux journalistes italiens ont écrit.

De l'autre côté de l'allée du paddock les motor-homes, au nombre de trois. Chacun avec sa tente-salon. Le palace sur roues est en réalité composé de deux semi-remorques accolées, donc intégralement climatisé et silencieux. Réservé aux invités, VIP, commanditaires, il comprend cuisine, bar, bureaux, salles de réunion et bien sûr tout moyen de communication existant sur cette planète... Le deuxième motor-home est réservé à la presse. Pas de cuisine, donc, mais un comptoir de belles dimensions ! Sans alcool. Avec machine à café et son mulet en cas de problème de fiabilité. Télévision à cristaux liquides avec les chaînes de la télé digitale italienne et système de sonorisation pour les traditionnelles rencontres avec Jean Todt et les pilotes. l'intérieur, le maître des lieux Claudio Berro dispose d'un bureau avec ordinateurs, liaison par parabole, fax, photocopieuse, imprimante... ses côtés trois assistants, Stefania, Jane et Bernd. Dans la partie arrière se trouvent un salon pour les interviews privées ainsi qu'un double poste de travail pour les photographes de la Scuderia. Qui, eux aussi, exploitent les liaisons par parabole pour expédier leur production sitôt essais et course terminés. Troisième motor-home, celui réservé à l'équipe. Du moins à ses chefs. Bureau de Jean Todt et de Stefano Domenicali, le directeur sportif de la Scuderia.

Alerte rouge (Auto Hebdo, 17.5.2000) :


Tous les membres de l'équipe doivent rester à l'intérieur du stand tant que la voiture n'est pas prête à rentrer et y retourner dès que l'arrêt-ravitaillement est terminé.
Les préposés au lève-rapide avant (1) et arrière (11) soulèvent la voiture, le préposé au démontage des roues (2) se charge des roues usées puis se place derrière, le préposé au marteau pneumatique (3) enlève la roue et remet l'écrou de roue, le préposé au remontage des roues <4) la replace.
Le ravitailleur (5) remplit une quantité d'essence prédéfinie, le porteur de lance (6) stabilise la lance pendant le remplissage.
Ferrari dispose également d'un autre mécanicien (12), situé derrière le préposé au remplissage et dont la fonction est de protéger d'un "bouclier" les échappements des projections d'essence.
Le premier contrôleur (7) surveille la stabilité de la voiture, le dexuième contrôleur (8, "l'homme mort") coupant l'arrivée d'essence en cas d'urgence.
Le panneauteur (9) donne les instructions au pilote.
Le nettoyeur (11) nettoie la visière du casque du pilote.



La Ferrari F1-2000

Caractéristiques techniques :
Moteur 049, boîte semi-automatique longitudinale à 7 rapports (carter carbone et titane).



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Monocoque composite carbone - nid d'abeille.
La monocoque a suivi la route tracée voici deux ans par McLaren: de minuscules dérives verticales matérialisant les vraies cotes extérieures imposées par la FIA. Elle a toutefois augmenté ses capacités de résistance aux chocs grâce à une sur-couche de kevlar de 3,5 mm sur tout son périmètre.
Le nez est sensiblement plus haut et court.
Les déflecteurs latéraux sont également ceux de 99 mais pourraient être différents dès le GP d'Australie.
Le bourrelet de protection du cockpit, comme celui de la McLaren, ne revient pas vers l'appui-tête mais permet aux filets d'air de longer le capot moteur. Par contre sa hauteur réglementaire n'est réalisée que grâce à une ailette. Ce qui n'est pas du goût de certains concurrents qui voient là une interprétation libre du règlement.
A cet endroit, les pontons présentent un renflement sous lequel se cachent les radiateurs eau-huile. Ce dessin donne à la section de la F1-2000 une forme trapézoïdale. Mais la carrosserie prend très rapidement une forte inclinaison vers le train arrière tandis que dessous, la taille de guêpe débute très tôt en avant et se resserre de façon impressionnante vers la boîte de vitesses. D'où un excellent écoulement d'air entre roue et corps de voiture.
Le dessin du museau de la F1-2000 paraît identique à celui de la F399 mais une hauteur majorée des pylônes supportant l'aileron avant trahit la présence d'un nez surélevé.
En fait, c'est toute la partie antérieure de la coque qui a été rehaussée, d'où une étrave particulièrement haute et longue à l'avant de laquelle le triangle inférieur est accroché, afin d'améliorer la circulation de l'air sur et sous le fond plat (40 % de la charge aérodynamique provient du fond plat).
L'aileron arrière bénéficie d'un nouveau support, plus fin, sous lequel est ancré le feu de pluie, et offre des dérives concaves dans leur partie Inférieure terminées par une "marche" de dimension généreuse.

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Triangles superposés en fibre de carbone avant et arrière, poussoirs, amortisseurs et barres de torsion.
Les suspensions avant et arrière sont ici étroitement Inspirées de celles de la F399 dans la mesure où les concepteurs de Maranello n'ont parlé que de "raffinement", pas d'évolution notoire.
L'empattement a été réduit de 40 mm par rapport à la F399.
Les éléments de la suspension avant sont toujours en matériaux composites et profilés mais c'est la première fois que ceux de l'arrière le sont eux aussi dans leur totalité. Jusqu'à présent le triangle inférieur était en acier.


Disques de freins carbone (diamètre 278 mm, épaisseur 28 mm, poids 1,5 kg pour 800 freinages par course),
étriers 6 pistons et plaquettes de frein Brembo CCR.
Arrêt à partir de 100 km/h en 1,4 s soit moins de 17 mètres, à partir de 160 km/h en 46 mètrès, à partir de 200 km/h en 2,9 s soit 65 mètres.

Pneus Bridgestone avant 380 x13, arrière 355x13.

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Dimensions :


Longueur 4397 mm, largeur 1795 mm, hauteur 959 mm.
Empattement 3101 mm, voies 1490 / 1405 mm.
Poids 600 kg avec huile, eau et pilote à bord
(- 50 kg par rapport é la F399).

performances :
334 km/h maxi (selon les circuits), 0 à 100 km/h 2s6, 0-160 4s0, 0 à 200 4s, 0 à 300 en 10 secondes,
400 mètres départ arrêté 8s2, 1000 mètres départ arrêté 13s2.
accélération transversale 3,4 G
consommation 62 l/100 km
La soufflerie :
Dessinée par l'architecte Renzo Piano (Centre Beaubourg), inaugurée en janvier 1999.
Ventilateur de 5 mètres de diamètre, d'une puissance de 2 000 kW, permettant de simuler des vitesses de vent 250 km/h.
Chambre d'essai à tapis roulant accueillant des maquettes en carbone de l'échelle 2/3 à 1 (analyse du roulis, de la plongée, du braquage par plis de 300 capteurs).
Température réglable au degré près
15 à 20 personnes y travaillent, mécaniciens, modeleurs, techniciens et ingénieurs.
Les châssis :
MS Michael Schumacher, RB Rubens Barrichello, T voiture de réserve.
pp pole position, classement, rt record du tour, ab abandon, acc accident.
AUSBRSMGBEEURMCCDNFADHBIUSAJMAL
198MS
1
TTTTTMS
ab
...MS
acc
T
199RB
2/rt
RB
ab
RB
4
RB
pp - ab
RB
3
.TT
200T..MS
3
MS
pp - 4
MS
1 - rt
....T.....RB
4
201.MS
1 - rt
MS
1
...TTT
202.....RB
4
RB
2
RB
2
RB
3
RB
3
RB
1 - rt
RB
4
RB
ab - rt
RB
acc
RB
2
RB
4
203.......MS
pp - 1
MS
pp - ab
T.MS
pp - 2
TTTTT
204.........MS
acc
205............MS
2
MS
pp - 1
MS
pp - 1
MS
pp - 1
MS
pp - 1

Les statistiques :
Ferrari : 17 Grands Prix, 10 victoires, 10 poles position, 5 records du tour, 170 points, Champion du Monde des Constructeurs.
Michael Schumacher : 9 victoires, 9 poles position, 2 records du tour, 108 points, Champion du Monde des Pilotes..
Rubens Barrichello : 1 victoire, 1 pole position, 3 records du tour, 62 points, 4e au Championnat du Monde des Pilotes.

Tours parcourus : Ferrari 1 919 / 2 148 dont Michael Schumacher 921 / 1074 et Rubens Barrichello 939 / 1074.
Tours en tête : Ferrari 604 dont Michael Schumacher 545 et Rubens Barrichello 59.
Kilométres parcourus : Ferrari 8 888 / 10 352 dont Michael Schumacher 4 457 / 5 176 et Rubens Barrichello 4 464 / 5 176.
Kilomètres en tête : Ferrari 2 884 dont Michael Schumacher 2 571 et Rubens Barrichello 313.



Les évolutions :


GP d'Australie

-
GP d'Australie


GP d'Allemagne


GP des Etats-Unis (Indianapolis)


Les problèmes techniques :
GP de Grande Bretagne :
abandon de Barrichello au 36e tour.

Le problème technique qui a envoyé Barrichello en tête-à-queue au GP de Grande-Bretagne, lui coûtant probablement la victoire, a été rapidement élucidé. Rupture d'une liaison rapide entre le groupe hydraulique de haute pression et une canalisation reliant cette pompe à l'un des systèmes qu'elle alimente. Parmi eux la direction assistée, l'embrayage, la boîte de vitesses, les trompettes variables, et les papillons d'admission. D'origine aéronautique, cette pièce est réputée connue, éprouvée et sans défaut. Parmi les causes de sa rupture citons les vibrations, un problème de montage ou une imperfection de fabrication. L'enquête suit son cours..

GP de Monaco :
Abandon de Schumacher au 53e tour, poussoir de suspension cassé.

Selon Claudio Berro : "Contrairement à la partie interne de la carrosserie et à certains éléments mécaniques voisins des échappements, ce poussant n'est pas revêtu d'une protection thermique. Nous n'avons eu aucun signe précurseur si ce n'est que la sonde lambda reliée à la télémétrie signalait depuis quelques tours une modification dans la qualité des gaz brûlés. Preuve d'une fuite. Mais nous n'y avons pas prêté attention dans la mesure où ce genre d'incident ne nous était encore jamais arrivé ! Sous l'effet de la chaleur le matériau composite du poussoir s'est rapidement dégradé et la pièce a cédé lorsque Schumacher a négocié la bosse se trouvant à l'amorce de la ligne droite des stands. Je peux même vous préciser qu'à dix tours de l'arrivée nos ingénieurs ont aperçu sur la télémétrie de la voiture de Barrichello des signes pouvant faire croire que le même incident se préparait. C'est pour cela que Ross Brawn lui a demandé de baisser sensiblement le rythme pour les six derniers tours..."




Le moteur Ferrari 049

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Caractéristiques techniques :
Evolution du 048 de 1999, optimisé et fiabilisé, plus compact (V à 90° au lieu de 80°, centre de gravité abaissé).
V10 à 90° (au lieu de 80° pour abaisser le centre de gravité, sortie de l'arbre moteur abaissé de 10 mm), 4 soupapes par cylindre.
Bloc non chemisé (plus compact) en alliage spécial à compression élevée en aluminium.
2997 cm3, 830 ch à 17 800 tr/mn (+ 200 tr/mn).
Distribution à 4 arbres à cames en tête entraînée par cascade de pignons, soupapes commandées par linguets et rappel pneumatiques
Gestion électronique Magneti-Marelli.

La grande nouveauté de la F1-2000 réside évidemment dans son nouveau moteur V10 à 90 degrés, architecture peu banale pour un V10 ! La recherche d'un centre de gravité le plus bas possible n'a pas de limite ! La sortie de l'arbre moteur aurait été ainsi abaissée de 10 mm.
La lubrification moteur-boîte commune (avec réservoir intégré à celui d'essence) a permis de réduire la capacité d'huile de 25 %
Tout en ayant été modifiés, les échappements ont conservé leur position haute tandis Que l'air chaud des radiateurs est rejeté par une ouïe débouchant à l'amorce du sabot situé devant la roue arrière.


Lubrification commune moteur-boîte (réduction de la quantité d'huile de 25 %), réservoir d'huile intégré au réservoir d'essence.

Longueur 600 mm, empattement - 40 mm.
Poids 100 kg avec embrayage et câblage.

Les évolutions :
A partir de Saint Marin, 818 ch pour la version qualifications, et 798 ch pour la version course.

Les problèmes techniques :
GP de France :
Abandon de Schumacher au 59e tour, moteur cassé..

Selon Michael Schumacher : "Ce genre de pépin peut arriver, c'est la course. Pour l'instant nous sommes incapables de vous donner avec précision l'origine de nos problèmes, Nous les analyserons au calme, à l'usine, en fonction des informations enregistrées. J'ai confiance en l'équipe, nous nous retrouverons dès le prochain Grand Prix en bonne position pour disputer la victoire. (...) Quant à l'incident moteur ne spéculons pas, nous ignorons encore tout de ce qui s'est passé. Je pense néanmoins qu'il doit être possible de régler facilement le problème. Avant qu'il ne casse il n'a envoyé aucun signe prémonitoire. Tout fonctionnait parfaitement, son rendement était excellent. J'ai d'abord entendu un bruit bizarre. Je me suis alors dit que c'était peut-être le même incident qu'à Monaco, Un échappement cassé. C'est pour cela que j'ai essayé de rejoindre le stand le plus rapidement possible avant que le mal empire. On ne sait jamais, faute de connaître exactement la nature de l'incident, il aurait peut-être suffi d'une petite intervention pour que tout reparte bien ! Ce n'était peut-être qu'un problème ponctuel de la boîte... J'y ai cru jusqu'au dernier moment. Malheureusement la pression d'huile a brutalement chuté. C'était bien le moteur".

Grand Prix de Belgique
Abandon de Barrichello au 33e tour, pression d'essence.


Les pilotes

Michael Schumacher :
Né le 3 janvier 1969 à Huert-Hermüelheim (Allemagne), 1.74 m, 74.5 kg.
Marié à Corinna, deux enfants (Gina Maria et Mik), vit à Vuflens-le-Château (Suisse).

Débuts en F1 au GP de Belgique 1991 (Jordan).
Carrière Fl: Jordan (1991), Benetton (92-93-94-95) et Ferrari (96-97-98-99).
144 GP disputés,
44 victoires (première au GP de Belgique 1992), 32 poles et 39 meilleurs tours, 678 points marqués
(annulation des points 1997 suite à disqualification).
Champion du monde F1 1994 et 1995 (Benetton), 2000 (Ferrari).

Débuts en karting en 1984.
Champion d'Allemagne Junior de Kart 1984-1985, 3e Kart Allemagne 1986, 3e Kart Europe 1986, Champion d'Allemagne et d'Europe de Kart 1987, Champion Formule Konig Allemagne 1988,
2e Formule Ford Europe 1600 en 1988, 4e Formule Ford Allemagne 1600 en 1988, 3e F3 Allemagne en 1989 (WTS, victoire au GP Monaco F3), Champion F3 Allemagne 1990 (WTS),
5e Sport Protos en 1990 et 9e en 1991 (Sauber-Mercedes).

Auto Hebdo, 23.2.2000 :
"Michael Schumacher : Quatre ans déjà que Schumacher court sous les couleurs de la Scuderia. Quatre ans durant lesquels il a remis les rouges sur la trajectoire de la victoire et refait vibrer le coeur des tifosi. Malheureusement, l'objectif annoncé n'a toujours pas été atteint. A savoir: offrir à Ferrari un nouveau titre Pilotes. Récompense attendue depuis maintenant plus de vingt ans, depuis le sacre de Jody Schekter en 1979. Certains auront beau Jeu de dire que sans son accident "Schumi" n'aurait finalement fait qu'une bouchée du Finlandais l'an dernier. Aussi l'allemand repart-il plus motivé, plus revanchard que Jamais pour une cinquième saison. Puisse celle-ci être enfin la bonne. Car, que la personnalité du pilote plaise ou non, reconnaissons à Schumacher son talent, son travail et sa pugnacité. Plus que tout autre, il mériterait de remporter le championnat Pilotes 2000."

Michael est pressé de décrocher son premier titre mondial avec Ferrari mais il se donne aussi bien d'autres occasions d'atteindre son objectif.
"Ce serait évidemment d'être champion du monde cette année 2000 mais si je ne le suis pas je n'en ferai pas une catastrophe. D'autres opportunités se présenteront car j'ai l'intention de courir jusqu'à quarante ans. moins qu'un jeune se pointe à l'horizon, plus rapide que moi et que je n'en comprenne pas la raison ! Bien sûr ce sera pour courir chez Ferrari. C'est là que je veux terminer ma carrière de pilote. Et j'en commencerai une autre, avec un autre rôle. C'est déjà programmé."
Ambassadeur de la Scuderia. Ce que Lauda fut. (juillet 2000)

"Schumi vu par... (Auto Hebdo, 8.11.2000)
Michael Schumacher : "La réussite se partage équitablement entre la technique et l'homme. Plus ou moins 50 %
Jean Todt : "En faisant des choses normales, il est capable d'aller très vite et en faisant des choses extraordinaires, il est capable de performances exceptionnelles."
Bernard Dudot : "Il nous a obligés à mettre sur pied des solutions techniques que l'on aurait pas imaginées sans son insistance."
Ross Brawn : "Je n'ai jamais travaillé avec Prost ou Senna, mais je pense que Michael est de la même classe."
Michael Schumacher : "Il m'est arrivé, en pilotant, d'entendre mon cour taper dans ma poitrine. Preuve que je suis hyper concentré."
Ron Dennis : "Schumacher est un bon pilote, mais il est aussi un grand communicateur."
Bernard Dudot : Schumacher est arrivé au niveau d'Alain Prost en possédant en plus l'agressivité d'Ayrton Senna."
Michael Schumacher : "Je suis un homme normal qui fait un travail normal de manière normale "
Jean Todt : "Michael est capable de prendre sur lui une partie du handicap qui pénalise sa machine."

Ross Brawn, directeur technique
L'une des réputations de Schumacher concerne son sens stratégique. Qui, d'après certains, lui permet d'adopter des tactiques de course diaboliquement efficaces.
"On a beaucoup dit à ce sujet", admet Ross Brawn. "Qu'il devinait tout, qu'il décidait tout... Non, il n'est pas le décideur des stratégies. Nous passons des heures à établir des scénarios ensemble car le pilote ne peut pas avoir ni toutes les données ni la bonne vision de la situation en course. Il peut fournir des informations précises et déterminantes, mais après il faut qu'une personne seule établisse très rapidement la stratégie en fonction de la situation et de l'expérience, et la communique à son pilote. Par contre, Schumacher possède l'art de les mettre en pratique, grâce à sa constance dans l'effort et ses performances. Il peut respecter un tableau de marche au 1/10e près. S'il est en retard, il suffit de le lui dire, il accélère. S'il faut avancer un arrêt, est capable de boucler dix tours de qualification. Evidemment, il y a des exceptions car seul le pilote connaît certaines situations, comme l'état de ses pneus ou le degré d'adhérence de la piste. Il nous est arrivé de le rappeler pour changer de pneus et qu'il refuse. On le laisse seul juge de son confort de pilotage. Parfois, ii est dans l'erreur. On lui explique par radio, il comprend et rentre."

Ignazio Lunetta, coordonateur technique
Un homme s'est essayé à décortiquer le pourquoi du comment. lgnazio Lunetta. Italien d'origine sicilienne, 42 ans et communiste jusqu'à la moelle. Ingénieur de piste de Schumacher jusqu'au GP du Japon 1999, aujourd'hui coordinateur de l'équipe "piste" de la Scuderia. Premier constat, la manière de piloter de son champion n'est pas très éloignée de celle de Senna et d'Alesi.
"Quand on suit sa voiture des yeux, on a l'impression qu'elle vit ! L'arrière est une sorte de gouvernail. il place l'avant et se sert de l'arrière pour guider la trajectoire. ii aime une monoplace légère de l'arrière avec de gros appuis sur l'avant, donc un train avant très directionnel qui pivote au moindre coup de volant. ii entre dans le virage assez rapidement, freine, place l'avant et laisse dériver l'arrière qu'il maîtrise à petits coups d'accélérateur. Pied gauche sur le frein, pied droit sur les gaz en permanence, il équilibre ainsi le comportement de sa voiture tout en conservant le moteur dans la zone de couple. Sans chute de rendement. En étant calme et doux, la machine ne subit donc pas d'importantes variations dans le transfert des masses et maintenir le régime du moteur permet aussi de maintenir une pression des gaz sur l'aileron arrière assez constante. Et sitôt les roues avant en ligne, il se remet "on power", en corrigeant l'avant avec d'imperceptibles petits coups de volant. Ce pilotage est délicat car ii exige une grande précision et une grande sensibilité dans la mesure où, contrairement à une monoplace réglée traditionnellement, celle de Michael ne donne aucun avertissement de ce qu'elle va faire. Si elle décroche, c'est déjà trop tard. Du coup, faute de feed-back, il doit anticiper chacune de ses réactions et piloter avec une infinie finesse car il est en permanence sur le fil du rasoir. Avec une monoplace réglée pour avoir un peu de sous-virage, ce que la plupart des pilote préfèrent, c'est le contraire. Ils pilotent en fonction des informations qu'ils reçoivent de la voiture. Dès qu'ils la sentent glisser de l'avant, ils coupent les gaz et amplifient un peu le mouvement du volant. Malheureusement, cette technique est plus exigeante envers les pneus avant et n'est pas la plus rapide sur les pistes sinueuses. Mais c'est la plus confortable...".
Ce pilotage Impose des réglages spécifiques, adoucissant la nervosité de la machine qui doit posséder des freins puissants, avec une attaque vive sur l'avant. Ce qui, rappelez-vous, joua un sale tour à Schumacher lors d'un GP de Saint Marin où les deux disques avant de sa F310 explosèrent.
"Michael est le pilote le plus dur envers les freins que je connaisse !, admet Lunetta. "En fait, il n'a aucun secret pour régler sa machine. Une fois ses exigences et son mode de pilotage définis, il suffit de chercher à adapter la voiture. S'il y a secret, il réside dans le fait de créer une parfaite osmose entre les caractéristiques spécifiques du trio équipe-pilote-voiture."

Jean Todt, directeur général
Qu'a-t-il de plus que les autres ce Schumacher pour le qualifier de meilleur du plateau ? Todt, son plus fidèle avocat, ne manque pas d'arguments.
"Il a montré plus d'une fois être en mesure de combler par son pilotage un écart entre sa machine et celle de ses adversaires. sa grande force est de pouvoir faire un temps dés son premier tour lancé. C'est un énorme avantage car on sait d'entrée de jeu où se situe la voiture. En course, son autre force est d'avoir la capacité de maintenir un rythme égal tour après tour. Il n'a pas de hauts et de bas comme d'autres. Mais bon, il faut aussi être prudent avec cette notion de "meilleur" pilote. on peut considérer Schumacher comme tel et devoir composer dès demain avec un autre pilote d'une voiture techniquement supérieure. La machine engendre plus de différences que les pilotes.
Le parcours qu'il a choisi possède un prestige qu'il n'aurait pas eu en arrivant dans la meilleure équipe avec la meilleure voiture. Une équipe au sommet ne peut que stagner, ou baisser. Au contraire, je crois qu'il a favorisé la difficulté du défi. Il aura accompagné Ferrari dans sa progression, dans sa remise en selle technique et sa restructuration. Sa réussite n'en a que plus de mérite et de panache.
"




Rubens Barrichello :
Né le 25 mai 1972 à Sao Paulo (Brésil), 1.72 m, 71 kg.
Marié à Silvana, vit à Monaco.

Débuts en F1 au GP d'Afrique du Sud 1993 (Jordan).
Carrière Fl : Jordan (1993-94-95-96 ) et Stewart (97-98-99).
129 GP disputés,
1 victoire (GP d'Allemagne 2000), 3 poles, 3 meilleurs tour, 139 points marqués.
4e au championnat du monde 2000.

Débuts en karting en 1981 (5 fois Champion du Brésil jusqu'en 1988),
4e Formule Ford Brésil 1989, Champion Opel Lotus Europe en 1990 (Draco), Champion d'Angleterre F3 en 1991 (West Surrey),
3e F 3000 1992.

Auto Hebdo, 23.2.2000 :
"Rubens Barrichello : Qui aurait pu imaginer pareille deuxième partie de carrière pour le Brésilien à la fin de la saison 1996 ? Une saison terne durant laquelle sa cote avait considérablement chuté. Remercié alors par Jordan, 8arrichello avait vainement cherché refuge ailleurs. Et tandis que certaines rumeurs l'annonçaient en partance pour le championnat Cart, il ne dut son salut qu'à l'écurie Stewart, nouvelle venue en F1. Il additionna ensuite les coups d'éclat avec un matériel dont la fiabilité n'était malheureusement pas une des qualités premières. Toujours est-il que "Rubinho" s'était endurci. Il avait soudainement mûri aux yeux de tous. Y compris d'un Jean Todt qui a pu mesurer, l'an dernier, toute l'importance de disposer sous son toit d'un numéro 1 bis en cas de coup dur. Reste à voir si Barrichello sera réellement en mesure de jouer sa carte personnelle..."




Luca Badoer (pilote d'essais) :
Né le 25 janvier 1971 à Montebelluna (Italie), 1.70 m, 58.5 kg.
Célibataire, vit à Montebelluna (Italie).

Débuts en F1 au GP d'Afrique du Sud 1993 (BMS Lola Ferrari).
Carrière Fl: BMS Lola Ferrari (1993), Minardi (95), Forti (96) et Minardi (99).
51 GP disputés: 51 points marqués.

débuts en karting en 1985, Champion d'Italie de karting en 1988,
Italie F3 en 1990 (MDR, 1 victoire) et 1991 (Supercars, 4 victoires),
Champion F 3000 Europe en 1992 (Crypton Team), Championnat du Monde GT Lotus en 1997,
pilote essayeur Minardi/Scuderia Italia 1994 puis Ferrari 1998-1999.