Vive le Berry !
et la fête ?


Et une bourrée une !
"Ah ! ces temps d'ordre, de politesse et d'harmonie où le gars posait une main sur son coeur, tandis que de l'autre il retirait son chapeau .d'un geste élégant pour demander à la drolière de son choix la faveur de danser avec elle.
Quel plaisir pour les yeux de voir les couples s'avancer, reculer, se rapprocher encore, se rompre en des chassés-croisés et se poursuivre en tournant les uns autour des autres avec des virements et des carrements d'épaules où le naturel donne de la grâce aux attitudes.
Puis ils marquent un peu lourdement la cadence en frappant du talon.
Les gars sourient aux filles et les filles baissent timidement leurs regards.
La musette chante drôlement, les lèvres se tendent et le baiser claque, sonore sur les joues roses.
"
Hugues Lapaire
- Allez aux assemblées danser la bourrée mussée et la contredanse avec les "Gâs du Berry", les "Thiaulins de Lignières", les "Tréteaux du Pont" à Pont Chrétien, les "Pastouriaux du Berry", la "Sabotée Sancerroise", les "Forestins", les "Sonneurs Nérondais" et autres joyeux, au son des cornemuse et des vielles.
- Invitez les pastourelles si jolies avec leur robe à corps (ah les jolis corsages) et leur lourde capiche, la coiffe en dentelle à floque encadrant leurs biens jolis minois, allez donc biger la drollière (oh ! la jolie et fière berrichonne, maîtresse de la maison, âme du foyer...).
- Virez avec les valseux à chemise de lin et pantalon de gros drap.
- Allez rendre visite à Annick et son site sur la musique traditionnelle, aux Thiaulins de Lignières au château de Plaix et aux Forestins, ils parlent si bien du Berry, de ses danses, de ses musiques,
- Enfin, riez aux "bonnes histouères" de Jean-Louis Boncoeur à Rezay...
- Et puis, pourquoi ne pas passer l'année avec "l'Almanach du Berrichon"
(édition CPE, BP 57, 41202 ROMORANTIN. Tél. 02.54.83.41.41, fax 02.54.76.77.98 (59 F + port 19 F).
la "race" berrichonne
en s'habillant à la mode de "cheu nous"
la danse en Berry

retour en Berry




La "race" berrichonne

Une "race berrichonne" ! cela existe ? non ! bien entendu ! cependant l'influence exercée par le climat ou la nature du terrain a eu pour effet de donner quelques caractéristiques particulières à nos lointains ancêtres...
Le Berrichon des plaines : le Champignou, est trapu, lent et taciturne...
Beaucoup plus vifs et plus ardents sont les habitants des pays vignobles.
Il en est de même des Berrichons des collines boisées de l'Est et du Sud ! descendant des Boïens farouches issus de ces hommes indomptables ; muletiers, bûcherons ou sabotiers dont la forêt était naguère encore le royaume, il a le verbe haut, la gaieté vive et l'enthousiasme ardent.
Quant au Solognot et au Brennou, ils sont petits, maigres et basanés.
"Il est possible pourtant, de fixer quelques traits généraux communs à tous les Berrichons : une phrase suffit d'ailleurs à définir leur caractère : ils ont le sens pratique ! ils laissent à d'autres les rêveries et les projets aventureux. Leur intelligence est faite surtout d'esprit critique ; le jugement y réfrène les écarts de l'imagination, de là cette prudence, cette réserve méfiante, cette aversion instinctive pour les innovations qui va parfois jusqu'à la routine" nous dit Abel Tortrat instituteur à Bourges dans son ouvrage sur le Berry du début du XXe siècle.
Georges Hardy ajoute à son tour : "Ils s'attardent volontiers, ils prennent le temps de regarder autour d'eux, de causer. Ils ne sont pas dévorés par la vie, ils la dominent et savourent avec des sourires les vins délicats de leurs coteaux. Ils arrêtent doucement les jours dans leur fuite et narguent les affolés".
Nous envions donc ces braves gens qui savaient si bien vivre.
"A quoi bon" ajoute Abel Tortrat, "se forger des chimères ou se laisser emporter par l'ambition ? La vie n'est-elle pas bonne comme elle est ? Qu'on se fatigue le cerveau à échafauder des systèmes ou à rêvasser dans la lune c'est l'affaire des Barbotiaux (esprits brouillons) ou des Afaubertis (ahuris)."
Peut-être y a-t-il quelques pointes de vérité dans ces affirmations. Quoi qu'il en soit, la mentalité douce des Berrichons se rehausse volontiers d'une pointe de fine ironie à l'égard des "agités modernes" et leurs moqueries s'exercent particulièrement aux dépens de ceux qui parlent fort, croyant ainsi, les impressionner !
A cela d'ailleurs se borne la malignité des Berrichons et leur ton de voix monotone, ferme la porte à toutes discussions oiseuses !
Chacun se plaît, en outre, à reconnaître leur droiture, leur sincérité et leur honnêteté.
On leur reproche peut-être d'être un peu avares ou têtus comme leurs moutons, mais est-ce que ce sont bien là des défauts ?
Loyaux, calmes, doux, modérés, ce sont des gens de bonne compagnie.
On ajoute cependant, pour ne pas trop les flatter, qu'il ne faut pas gratter trop longtemps la rude écorce des Berrichons d'aujourd'hui pour retrouver en eux l'âme naïve et crédule de leurs ancêtres : Je pense que ce ne sont que des méchantes langues qui disent cela !...
Si tous les Français actuels se comportaient comme nos Berrichons, nous aurions la chance de vivre dans un pays où les "Barbotiaux" et les "Afaubertis" seraient exclus !


André; Voisin, "l'Almanach du Berrichon 2001"

En s'habillant à la mode de "cheu nous"



Costumes traditionnels masculins :
- pantalon large et long, d'une seule couleur,
- blouse longue (aux genoux) ou biaude en coton rayé ou prunelle bleue (en toile blanche à l'origine), souvent ornée de broderies de coton blanc,
- manteau (limousine avec pèlerine et capuchon) en laine commune pour les bergers et les routiers,
- souliers ferrés ou sabots de bois, guêtres boutonnées en toile rayée.
- chapeau rond de feutre épais de couleur noire, creusé au fond, relevé aux bords (chalumeau).
- chapeau à chevrons (chapeau clabaud) entouré de petites ganses de velours noir (multicolores autrefois).

Les jours de fête:
- courte veste à la française, à godets, gilet à fleurs, culotte à pont et guêtres de toile bise.
- en Brennois, grand feutre relevé sur un côté, veste de velours et pantalon rentré dans les bottes.
- à Issoudun, les vignerons portaient le tricorne, une veste courte et un gilet court de drap vert, une culotte courte fermée aux genoux par une boucle.

Costumes traditionnels féminins :
- caraco (corsage ajusté, décolleté au ras du cou) en foulard à basques très ajustées, encolure et bas des manches garnies d'un ruban noir et d'un dépassant de dentelle,
- fichu de couleurs vives (pointe) posé en triangle, très croisé sur la poitrine, les bouts extrêmes rentrant dans la jupe ou dans le bavolet du tablier, avec de petites franges,
- jupe ample et longue (aux chevilles), de couleur unie assez vive, de laine ou de drap (tissu mat), froncée autour de la taille (majeure partie des fronces derrière),
- tablier en foulard ou en soie, plus court que la jupe retenu par des rubans (devantier),
- ample manteau (capiche), plus long que la jupe, sans manche, avec capuche, en drap noir ou brun foncé, retenu par un fermoir en acier ou une broche simple,
- sabots à brides, parfois décorés.

- coiffe "à grimaces" composée d'un cayon en grosse étoffe de piqué sur lequel est appliqué un satin transparent sous une gaze fine, fond brodé, noeud de rubans à bouts flottants.
- coiffe carrée à La Châtre, en dentelle sur linon, bonnet rond à Argenton,
- petit bonnet plat à Valencey (minute) dont les brides sont croisées en arrière.
- coiffe plate à Saint Gaultier.

en semaine:
- caraco sans col, tablier long à poches bleu ou à carreaux, jupon de laine.

L'habit traditionnel.
Un vieil adage nous dit que l'habit ne fait pas le moine. Pourtant, jusqu'à la fin des années cinquante, le costume permettait d'indiquer avec précision la profession, le milieu social et même la religion ou l'état de ses propriétaires.
C'est ainsi que le prêtre était reconnaissable à sa soutane, que le militaire paradait dans un uniforme chamarré et que le notable portait un costume sombre une chemise blanche et un col dur. On remarquait l'ouvrier d'usine à sa cotte bleue tandis que le paysan préférait se vêtir d'une biaude.
Aujourd'hui, les différences se sont atténuées et les accessoires deviennent plus révélateurs de la situation économique ou sociale que les vêtements eux-mêmes. On affirme certaines opinions à l'aide de pins, la mallette dénonce le cadre ou l'homme d'affaires, etc.
Le mode vestimentaire indique en premier lieu un espace géographique bien délimité. En effet, chaque costume traditionnel varie d'une région à l'autre. Souvent, c'est même d'un village à l'autre que l'habit change. Pour un oeil averti, un détail peut révéler la provenance de celui ou celle qui le porte à quelques kilomètres près. La couleur et la forme de la robe, du tablier ou du châle sont significatives. La façon dont la femme porte sa coiffe montre non seulement son pays d'origine, mais aussi sa situation sociale. Le costume renseigne sur l'appartenance à un groupe établi. Par le caractère de son vêtement, la femme informe sur les différentes périodes et événements de sa vie. Ainsi, la jeune fille à marier, la femme établie ou la veuve font-elles connaître et affirment-elles leur condition.
D'après le Mémoire statistique du département de l'Indre paru en 1804, le préfet Dalphonse fait une description précise de l'habit berrichon :
"Le vêtement est dans les campagnes partout à peu près le même : une culotte et un gilet de gros drap, communément de couleur chêne vert, un gilet de toile et un surtout de toile grise dont la trame est de la laine noire, un large chapeau rabattu, des guêtres de toile, rarement des bas, de gros souliers ferrés ; voilà le vêtement des hommes. Les habitants du Boischaut portent plus ordinairement des bas ou des guêtres de drap, et plus rarement des souliers. Leur vêtement le plus commun est le droguet. L'habillement des femmes est en gros drap pour l'hiver, et en toile de ménage pour l'été. Elles ont communément de longs cheveux. Elles divisent ceux de derrière en deux parties. Elles forment un rouleau de chaque partie, et le recouvrent d'un galon blanc en fil. Ces deux rouleaux sont tournés autour de la tête. Les cheveux du devant de la tête les recouvrent.
Une bande, également de fil blanc arrête le tout. Une calotte piquée ou une cayenne piquée, qui est une espèce de calotte, mais plus grande et plus élevée, avec une passe s'applique sur les cheveux. Une coiffe en toile de coton, ordinairement garnie de mousseline, posée à plat et sans plissure, complète leur coiffure. Leur chaussure est, dans le Boischaut, des sabots, et dans la campagne, des souliers à double couture. Pendant l'hiver et dans les jours de pluie, elles s'affublent d'une longue et ample capote de drap qui leur tombe jusqu'à moitié de la jambe et qui leur enveloppe toute la tête".
On constate surtout des différences dans le port du costume de fête. Exhibé comme un emblème de la réussite, il est avant tout au service de l'apparence. Il contribue à créer une véritable mise en scène de l'individu qui paraît et qui s'affirme au sein de la communauté villageoise ou paysanne. Il n'est porté qu'à l'occasion d'événements particuliers, comme les baptêmes, les mariages ou d'autres réunions de famille. Naturellement, on l'arbore aussi le dimanche à la messe ou lors de pèlerinages. Les foires, les fêtes locales sont autant d'occasions de se montrer avec ses beaux habits.
"Le pantalon de drap noir et une veste de même étoffe remplacent la blouse. La chemise est ornée d'un col et de poignets bien blancs. La coiffure ordinaire est remplacée par un chapeau dont la calotte est ceinturée d'un large ruban et ornée de petits chevrons de velours dits "barbotiaux". Les jeunes filles sont charmantes avec leur bonnet de fine lingerie au fond brodé, découvrant largement le front et laissant dépasser leurs bandeaux à la vierge. Un fichu de soie de couleur tendre découvrant largement la gorge s'ajuste sur le corsage, et la jupe de drap est protégée par un tablier de soie bordé de petite dentelle. Des bas blancs et des mitaines, des souliers plats à boucles complètent cet ajustement. (...) Une croix, dite jeannette, suspendue du cou par un ruban de velours noir, fait ressortir la blancheur ou la matité de la peau.
Aux lobes des oreilles, elles portent des boucles à pampilles ou des anneaux d'or".
Mais l'habit le plus riche et le plus prestigieux est sans aucun doute le costume de noces, particulièrement celui de l'épouse. George Sand décrit dans "Les noces de campagne", le vêtement que porte la petite Marie pour son mariage :
"Sa cornette de mousseline claire et brodée partout avait des barbes garnies de dentelle. Dans ce temps-là, les paysannes ne se permettaient pas de montrer un seul cheveu (...). Son fichu blanc, chastement croisé sur son sein, ne laissait voir que les contours délicats d'un cou arrondi comme celui d'une tourterelle. Son déshabillé de drap fin vert myrte dessinait sa petite taille (...). Elle portait un tablier de soie violet pensée, avec la bavette".
Seuls la coiffe et le châle brodé étaient blancs. A l'instar de nombreuses régions, les robes de mariées étaient colorées de teintes pastel comme le rose ou le bleu. Parfois, elles étaient de fond couleur beige à motifs floraux. Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que la diversité des couleurs a cédé la place à l'uniformité du blanc. Est-ce un bien ou un mal, chacun est libre de son opinion.


Pascal Mounier, "l'Almanach du Berrichon 2001"

Le danse en Berry

Deux danses en Berry,
extraites due "Dansez la France - Danses des provinces françaises"
de Monique Decitre (1950).

La danse n'est pas, loin s'en faut, ma spécialité
allez donc rendre visite Annick,
elle parle si bien des danses, des musiques traditionnelles.


DANSE DES CHOUX





Les danseurs de placent en deux files, se faisant vis-à-vis. Mains aux hanches.

Couplet. - Les danseurs font des pas jetés en avant, le pied étant toujours placé sur la pointe. - Pied droit en avant, pied gauche en arrière ; sauter et se retrouver pied droit en arrière, pied gauche en avant, et ainsi de suite.

Le danseur et la danseuse se faisant vis-à-vis se prennent par le bras droit, main gauche à la hanche et tournent.
Les couples ainsi formés tournent sur place de gauche à droite.
A la reprise, les danseurs se lâchent le bras droit pour se prendre le bras gauche ; ils tournent sur place de droite à gauche, main droite à la hanche.

Après le premier couplet et le refrain, les danseurs reprennent leurs places comme au début de la danse, et recommencent les mêmes mouvements, avec cette seule différence qu'à chaque reprise l'allure s'accélère.


J'AI VU LE LOUP




Elle se danse par groupes de quatre.


Refrain. - Les deux couples se font face et se donnent la main.
Sur les deux premières mesures, ils font quatre pas marchés ; le dernier pas, le pied reste la pointe au sol, le talon, en l'air et en se rabaissant fait le premier pas des deux autres mesures où l'on revient à sa place.
Recommencer une deuxième fois.
>SMALL>

Couplet. - Sur les deux premières mesures, les quatre danseurs frappent du pied sur place, quatre coups. Sur les deux mesures suivantes, ils changent de place avec des petits pas marchés très légers. Quand le cavalier croise la danseuse, il tourne sur place en pivotant sur un pied, mais sans que cela le retarde.
Quand ils se sont changés, ils font face à une nouvelle cavalière. Ils recommencent les quatre mesures précédentes et ainsi de suite jusqu'à ce que les couples, ayant fait le tour, soient revenus à leur place initiale.
Ils terminent par un salut.