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L'Aigle s'est posé hier à 21 h 17 sur la Mer de la Tranquillité N. Armstrong et E. Aldrin ont foulé le sol lunaire cette nuit
- Le "LEM" est entouré de gros blocs dont certains ont trois mètres de haut
Mer de la Tranquillité, 20 juillet.
- La Lune est vaincue - premiers terriens victorieux, Armstrong et Aldrin se sont posés sur la mer de [a Tranquillité,
Les astronautes américains partis de la terre k 16 juillet, à 13 h. 32 G.M.T., se sont posés sur la Lune dimanche 20 juillet, à 20 h. 17 G.M.T.4, à bord du module lunaire, après un alunissage parfait.
L'alunissage du "Lem" a été précédé par un léger vol de poussière lunaire soulevé par le moteur de freinage du module lunaire.
Sur l'ensemble du voyage Terre-Lune, du mercredi 16 juillet, à 13 h. 32 G.M.T. à dimanche 20, à 20 h. 17 G.M.T., le retard n'a été que de 39 secondes sur l'horaire prévu.
"Fantastique", s'est écrié Michael Collins, pilote de "Colombus" en apprenant le succès de l'opération.
L'heure officieuse du premier alunissage de l'homme se situe à 102 heures 45 minutes et 42 secondes après le lancement.
C'est Armstrong lui-même, commandant de la mission, qui tenait les commandes du module,
- "Ne vous excusez pas"
- "L'Aigle a. atterri", tels ont été les premiers mots prononcés par l'homme à son arrivée sur la Lune. Armstrong annonçait le succès complet de l'opération "Conquête de la Lune".
Michael Collins, resté seul dans la cabine-mère, a été aussitôt informé par le Centre spatial de Houston de l'alunissage réussi de ses camarades.
Armstrong a rapidement communiqué des impressions. Il a signalé qu'il voyait une grande variétés de rocs.
Aldrin, pendant ce temps, vérifiait si tout allait bien à bord et si le module était en état de repartir à n'importe quel moment en cas de besoin urgent.
Armstrong a également Indiqué que son camarade et lui-même se sentaient très bien et qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter à leur sujet.
Armstrong s'est excusé auprès de ses supérieurs de la NASA d'avoir pris un léger retard de 39 secondes à l'alunissage, mais il lui a fallu, a-t-il expliqué, éviter des trous, des cratères, des rochers qui risquaient de mettre le module en danger.
Réponse de Houston : "Ne vous excusez surtout pas les gars... vous avez fait un boulot fantastique."
Collins, un peu négligé, est alors intervenu : "N'oubliez pas le gars dans la cabine de commande." Houston : "On ne vous oublie pas."
- Des blocs lunaires et des cratères
- Ler commandant a révélé, d'autre part, que la descente paraissait diriger le "LEM" dans un cratère des dimensions d'un terrain de football, où il apercevait de gros rochers.
C'est en pilotage manuel, en louvoyant au-dessus du sol lunaire, qu'Armstrong a pu diriger le module vers un terrain propice à l'alunissage.
Selon les Indications du commandant de vol, les deux astronautes n'ont pas eu de difficulté à manoeuvrer leur module en état de gravité lunaire.
Le "module lunaire" est entouré d'assez gros blocs lunaires. Certains d'entre eux ont jusqu'à trois mètres de haut.
Armstrong a distingué également des crêtes anguleuses et, tout droit devant lui une colline, à un km et demi environ du "LEM".
La couleur ? Les deux astronautes ne se prononcent pas. "Elle dépend de l'angle sous lequel on regarde", a dit Aldrin.
Aldrin a ajouté : "Je ne peux pas dire qu'il existe une couleur générale."
Des cratères, il y en a, semble-t-il, un peu partout. Selon les deux astronautes, le plan sur lequel le "LEM" s'est posé est relativement plat, mais on distingue dans toutes les directions un grand nombre de cratères de toutes dimensions.
Certains de ces cratères ont un mètre ou un mètre et demi de diamètre, d'autres une quinzaine de mètres. Ils sont tellement nombreux, disent les astronautes, qu'on ne pourrait vraiment pas les compter,
Le centre de contrôle ne s'adresse plus à l Aigle posé sur la Lune, c'est la "Mer de la Tranquillité" qu'il appelle désormais et qui lui répond distinctement car les communications radio sont excellentes.
Il existe à présent une "base" sur la Mer de la Tranquillité et elle émet régulièrement en direction de la Terre.
Aux impressions de la Lune, ont succédé des renseignements de caractère plus techniques sur l'état de la chaloupe de débarquement. Mais Houston n'exige pas toujours ce genre d'informations et accueille volontiers les notes pittoresques que les deux astronautes communiquent à l'humanité à l'écoute.
Où est posé exactement le "module lunaire" ? En l'état actuel des choses, on serait bien embarrassé de le préciser, au centre spatiale de Houston aussi bien qu'à la "base" de la Mer de la Tranquillité.
Le centre de Houston estime que le module a pu se poser a 6 ou 7 km au-delà du centre de l'aire elliptique d'alunissage.
Armstrong a signalé que la surface lunaire, juste au-dessous du module, a été légèrement "écorchée" par la chaleur dégagée par le propulseur de descente.
"Les éclats de sol que nous apercevons, a-t-il ajouté, sont d'un gris sombre. Cela ressemble à du basalte."
- L'émotion des astronautes
- Sur la terre, l'émotion, au centre de Houston aussi bien que parmi les millions de téléspectateurs américains immobilisés devant leurs petits écrans était sans doute à son comble au moment de l'alunissage,
Mais comment ont réagi les deux valeureux astronautes que la Terre a chargé de la représenter sur le sol de son fidèle satellite naturel ?
Pendant la descente du module, les battements de coeur d'Armstrong, pourtant connu pour son sang-froid, sont passés à 156. Peu après l'alunissage, ils sont retombés à 90.
Ces lointains terriens, dont les pensées les ont accompagnées pendant tout le voyage Terre-Lune et encore plus au moment où les deux astronautes allaient se poser sur notre satellite, Neil Armstrong et Aldrin ne les oublient pas, maintenant que, de leur hublot, ils contemplent le paysage désolé, déchiqueté, majestueux, dantesque de la Lune.
Car, en tournant le regard, les deux hommes voient aussi la Terre.
"Nous pouvons bien l'apercevoir, a dit Armstrong. Elle est grande, elle est brillante, elle est belle."
Emus au moment où le sort de leur mission se jouait, ces deux hommes étaient, quelques minutes plus tard, épanouis remplis de joie à l'idée d'avoir triomphé de toutes les difficultés, d'avoir échappé à tous les dangers de leur extraordinaire aventure spatiale.
- Mer de la Tranquillité.
- 20 juillet 1969, l'homme déjà maître de la terre, conquiert une nouvelle planète
Neil Armstrong, commandant du vol Apollo 11 descend sur la Lune, foule son sol en prend possession au nom de l'humanité.
Premier de ces "hommes de la planète Terre venue dans un esprit de paix", il imprime son empreinte sur le sol vierge d'un nouveau monde.
La Lune désormais appartient à l'homme. Ni apprivoisée, ni encore domestiquée, elle est néanmoins conquise.
- Geste symbolique
- Dimanche à 22 h. 56, heure américaine (c'est-à-dire lundi 2 h.56 G.M.T.), Armstrong, après un interminable suspense, pose le pied sur la Lune.
Tout avait commencé quelques heures auparavant lorsque Armstrong, seul maître à bord, avait brusquement annoncé au monde qu'il sortirait du "Lem" cinq heures plus tôt que prévu. A ce moment, le film historique de la descente, puis des premiers pas sur la Lune, commence.
- Préparatifs de sortie
- - 19 h. 42 (23 h. 42 GMT). Les astronautes entament leurs préparatifs de sortie. Ils se coiffent de leur casque à double visière, chaussent leurs bottes, mettent leurs gants spéciaux renforcés, endossent leurs harnais de survie, en vérifient le fonctionnement des systèmes de pressurisation, communication radio et alimentation en oxygène.
- 19 h. 50 (23 h. 50 GMT), La N.A.S.A. annonce que ces préparatifs dureront deux heures. Armstrong ne sortira donc pas avant 22 h. (2 h. GMT).
- 21 h. (1 h. GMT). Ils commencent à prendre du retard.
- 21 h. 50 (1 h. 50 GMT). Ils ont 40 minutes de retard.
- 21 h. .54 (1 h. 54 GMT). Ils sont enfin prêts.
- 21 h. 55 (1 h. 55 GMT). Ils dépressurisent leur habitacle et pressurisent en même temps leur combinaison lunaire.
- 22 h. (2 h.. GMT). Le vide se fait dans le "Lem".
- 22 h. 15 (2 h. 15 GMT). Ils ont fini de pressuriser leur scaphandre.
- 22 h. 28 (2 h. 28 GMT). Tout va bien. Le "Lem" est entièrement dépressurisé. Ils dépendent, maintenant, totalement de leur harnais de survie.
- 22 h. 40 (2 h. 40 GMT). Armstrong ouvre l'écoutille. Il sort et descend sur la Lune.
- "Un bond de géant pour l'Humanité"
- - 22 h. 56 (2 h. 56 GMT). Armstrong pose le pied gauche sur la Lune et déclare : "C'est un petit pas pour l'homme. C'est un bond de géant pour l'humanité".
Ce sont les premières paroles de l'homme à la surface de la Lune. Avant de poser fermement le pied sur le sol, le commandant de bord avait prudemment tâté la surface pour en vérifier la résistance.
"Mon pied ne pénètre que d'un huitième dé pouce... Il ne semble pas qu'il y ait de difficultés à marcher. Non absolument aucune difficulté pour se déplacer", s'exclame Armstrong, surpris, en faisant un premiers pas. "Ça m'a tout l'air d'être plus facile qu'en état de simulation de la gravité lunaire. C'est très intéressant. La surface est très tendre an général, mais il y a des endroits plus durs. Le sol a une grande cohésion".
- Premier échantillon lunaire
- Les évolutions d'Armstrong qui semble, effectivement se déplacer avec aisance sur la Lune, et son monologue sont retransmis en direct sur tous les écrans du monde. Les téléspectateurs, où qu'ils soient, peuvent voir le conquérant de la Lune descendre les neuf degrés de l'échelle, poser le pied, tâter la surface, lâcher le dernier barreau auquel ses main s'accrochait encore, faire ses premiers pas, ramasser le premier échantillon du sol lunaire,
Cet échantillon, un peu de poussière de Lune, il le ramasse au pied même de l'escalier du' module avec une sorte d'épuisette munie d'un manche télescopique qu'il 'sort de sa poche. Il soulève alors son chargement, ferme l'épuisette hermétiquement, jette le manche, premier des détritus terrestres qui joncheront le sol de la Lune après le départ des astronautes, et enfouit la moisson dans sa poche, à l'aveuglette, guidé par Aldrin qui, du haut de la plate-forme de la sortie du "Lem", observe tous ses gestes.
- Geste symbolique
- Il est alors 23 h. 15 (2 h. 15 GMT), Armstrong a déjà passé 19 minutes sur la Lune, 19 minutes pendant lesquelles, dans l'indéfinissable solitude de la planète morte, il a constamment fait preuve d'une parfaite maîtrise de soi.
A ce moment, son coéquipier; Edwin Aldrin, fait son apparition à la surface de la Lune, une apparition bondissante.
Assuré que la Lune ne lui réserve aucune traîtrise, après l'expérience d'Armstrong, le pilote du module lunaire saute carrément de l'échelle et atterrit, lui aussi, du pied gauche.
Les deux hommes, alors unis dans un même geste patriotique, plantent le drapeau américain sur la Lune puis lisent à haute voix l'inscription gravée sur la plaque fixée au palier de descente du "Lem" qui restera sur la Lune, symbole de sa conquête par l'homme : "< I>Ici, des hommes de la planète Terre ont fait leurs premiers pas sur la Lune. Juillet 1969. Nous sommes venus dans un esprit de paix pour toute l'humanité".
- Véritable pas de danse
- Ayant accompli leur geste symbolique, les astronautes déplacent la caméra, fixée au module, qui n'a cessé de déverser des images d'une Lune blanche dont l'horizon s'inscrit en biais sur un fond très noir. Armstrong la prend et la pend à son cou. L'image se met alors à danser sur les petits écrans. Le commandant de la mission Apollo se met en marche, fait une vingtaine de mètres et installe la caméra sur un trépied.
Une vue panoramique s'offre aux regards : le module à l'arrière plan, une infinité de trous minuscules tendant des ombres démesurées au premier plan, au loin l'horizon dont la rondeur apparaît nettement, véritable ligne de démarcation entre une surface scintillante sous la lumière solaire et le gouffre noir de l'univers. L'image ne cesse de gagner en netteté. On distingue les traces de pas des astronautes sur le sol gris-blanc de la Lune. On aperçoit la bannière étoilée, fermement plantée.
Les deux hommes continuent leurs évolutions. Ils avancent avec une facilité étonnante, véritable pas de danse. Un étrange ballet se déroule sur la Lune. Leur lourd scaphandre, véritable cuirasse ignifugée, renforcée aux articulations, alourdi encore par le harnais fixé au dos, ne semble pas les gêner. Ils évoluent avec une légèreté et une mobilité surprenantes.
- Message du Président Nixon
- 23 h. 49 (3 h. 49 GMT) : Le "sol" annonce que le président Nixon est en ligne. Il va, comme prévu, parler aux astronautes.
Immédiatement le petit écran se divise en deux parties égales : à gauche on voit le président des Etats-Unis, depuis la Maison-Blanche, un message au téléphone, à droite, les astronautes, immobiles, écoutent la voix qui vient de la terre, c'est-à-dire de plus de 380.000 km. "Cette journée est la plus glorieuse de nos vies, dit le président, grâce à vous, les cieux sont devenus une partie de notre monde".
"Merci M. le Président, répond Armstrong, c'est un grand honneur et un grand privilège pour nous d'être ici".
- Collecteur de vent solaire
- Edwin Aldrin déploie ensuite un "collecteur de vent solaire". C'est un mince rouleau de feuille d'aluminium, mis au point à l'Université de Berne, en Suisse, par le Dr Johannes Geiss. Il se déroule comme un store. Une fois installé, il recueille dans ses plis les particules gazeuses - hélium, argon, néon, krypton, xénon - qui constituent le vent solaire. Bombardé pendant deux heures par ces particules, le collecteur sera replié au moment où les astronautes s'apprêteront à regagner le module et hissé à bord. Cet appareil, le seul de ceux que les deux hommes ramèneront sur Terre, sera analysé à Houston. Les savant pourront pour la première fois examiner les particules de vent solaire qui n'atteint jamais la surface de la Terre, car il est intercepté par son atmosphère.
- "Jardiniers de la Lune"
- "Gambadant" dans toutes les directions, les astronautes qui sont depuis plus d'une heure sur la Lune, - et que le Dr Berry, leur médecin attitré qui suit, depuis Houston, leurs moindres mouvements - déclare en "forme parfaite" - ne chôment pas. Ils recueillent en vrac les échantillons sélénologiques qu'ils placent dans des sacs en matière plastique. Ces sacs seront ensuite déposés dans des "containers" métalliques parfaitement étanches. Plus de 30 kg d'échantillons doivent ainsi être recueillis.
Pour mener à bien leur tâche de "jardiniers de la Lune", les cosmonautes utilisent tout une série d'outils qu'ils ont retirés du "coffre à bagages" du module, le "Mesa" (Modularized equipement storage assembly) de son vrai nom. Ils se servent de pinces, de tenailles, de pelles, de pioches, d'un marteau, de tubes à échantillons, de balances, tout l'équipement du parfait géologue.
Ces instruments sont cependant plus volumineux que ceux qui auraient été utilisés sur Terre car les astronautes portent des gants spéciaux renforcés qui les empêchent de saisir des objets de taille réduite. Etant donné que leur scaphandre les empêche de se baisser, les outils sont munis d'un long manche télescopique universel qui leur facilite la tâche. Si un outil devait, par malchance, leur échapper des mains, les astronautes pourraient néanmoins le ramasser car, s'ils ne peuvent plier la taille, il leur est possible de mettre en genou à terre.
- Installation du sismographe...
- A minuit et quart (4 h. 15 GMT), la collecte des "pierres de lune" est terminée. Ils en ont ramassé 27 à 28 kilos.
Les astronautes ont vraiment mis du coeur à l'ouvrage. Fouillant, scrutant le sol rugueux à la recherche du caillou rare, qui fera le bonheur des spécialistes de Houston, les deux hommes, dans leur enthousiasme, ont eu l'air de boy-scouts lâchés dans la nature et soucieux de bien faire.
Cette première mission accomplie, il leur reste à s'occuper de l'installation des deux appareils qu'ils vont laisser sur la Lune : le sismographe et le réflecteur-laser.
Le sismographe lunaire, le plus sensible, le plus perfectionné jamais construit, est destiné à enregistrer toutes les secousses ébranlant la Lune, distinguer si elles sont d'origine volcanique et constituent de véritables tremblements de lune ou s'il ne s'agit que d'ondes de choc provoquées par l'impact des météorites bombardant en permanence la Lune.
L'installation du sismographe, qui doit fonctionner un an, est bien la chose la plus importante que les astronautes auront à accomplir, car grâce aux indications qu'il fournira, l'homme saura enfin si la Lune est un astre mort ou non. Si l'appareil enregistre des tremblements de terre, cela signifiera qu'il existe une activité volcanique, que les cratères lunaires furent jadis en éruption et que la Lune possède un noyau en fusion. Si, en revanche, il n'enregistre que des ondes de chocs dues à l'impact des météorites, il faudra en conclure que la Lune doit son relief aux bombardements venus de l'extérieur et qu'elle n'est qu'un gigantesque caillou de l'espace.
Le sismographe doit également mesurer l'interaction des forces de gravité de la Terre et de la Lune, enregistrer les infimes contractions du sol lunaire dues aux différences de température à sa surface et de déterminer la densité et les propriétés physiques de l'intérieur de la Lune.
Déployé automatiquement par pression d'un bouton, le sismographe fonctionne en emmagasinant l'énergie du soleil et en la transformant en électricité.
- ... et du réflecteur Laser
- Quant au réflecteur laser, c'est un assemblage de cent miroirs prismatiques constitués de cristaux de quartz destinés à réfléchir les faisceaux de rayon laser envoyés vers la Lune, de divers points du globe terrestre. Installé en quatre minutes, conçu pour fonctionner dix ans, le réflecteur-laser permettra de calculer à quelques centimètres près la distance Terre-Lune (qu'on connaît actuellement à quelques mètres près), déterminer la forme exacte de la Lune, ses dimensions et ses oscillations autour de son axe, calculer à quelle vitesse la Lune s'éloigne de la Terre et obtenir des renseignements sur la Terre elle-même, notamment déterminer la distance exacte entre les continents, vérifier s'ils dérivent lentement, étudier les mouvements du pôle Nord géographique, calculer la vitesse de rotation de la Terre et mesurer ses oscillations autour de son axe.
- " Le sol semble humide"
- Le sismographe est installé. Le réflecteur laser également. Les astronautes, tout en travaillant sans relâche, continuent à transmettre au centre de Houston leurs impressions et toutes les informations recueillies.
Armstrong signale avoir repéré du module une infinité de petits cratères, qu'il compare aux "trous causés par les plombs des fusils à air comprimé".
En enfonçant aussi profondément que possible un tube-sonde leur permettant de recueillir des spécimens du sous-sol lunaire, un terrain vierge - donc n'ayant pas été touché et peut-être contaminé par quoi que ce soir venant de Terre - et pouvant renfermer d'éventuels micro-organismes, Armstrong plaisante : "J'espère que vous vous rendez compte du mal que j'ai pour enfoncer ça de 12 centimètres à peine (5 pouces). Le sol semble humide". En effet, on peut le voir frapper à coups redoublés avec son marteau sur la sonde.
- La caméra est abandonnée
- L'exploration humaine touche à sa fin. Les astronautes commencent à plier bagage, abandonnant sur la Lune la caméra, d'un prix de revient de 11.000 dollars, qui a si fidèlement suivi leurs évolutions et retransmis l'essentiel de leurs activités sur la Lune et les outils qui leur ont servi à ramasser les échantillons selenologiques qu'ils remontent par un filin actionné par une poulie, dans l'étage supérieur du module. Ils replient le collecteur de vent solaire et le font également glisser le long du filin, leur "corde à linge" comme ils l'appellent.
Pour mener à bien "l'opération chargement", Aldrin a grimpé les neuf échelons de l'escalier et, debout sur la plate-forme, attrape les objets qu'Armstrong lui passe et les range soigneusement à l'intérieur.
Il y a maintenant plus de deux heures et dix minutes qu'Armstrong est sorti, une vingtaine de moins pour Aldrin.
- Mission accomplie
- L'opération se déroule sans incident si ce n'est qu'à un moment Aldrin laisse échapper un rouleau de pellicules qui tombe sur la Lune. Armstrong le ramasse instantanément, facilement, nonchalamment presque, démontrant une fois de plus que toutes les craintes de la NASA sur les difficultés que les astronautes pourraient avoir à se mouvoir sur la Lune étaient vaines.
Cet incident a également permis aux Terriens d'entendre le premier "juron lunaire". Aldrin, furieux de sa maladresse, a lancé un "damn" retentissant en voyant le rouleau lui échapper.
Aldrin pénètre à l'intérieur du module. Armstrong jette un dernier coup d'oeil autours de lui, empoigne les barreaux de l'échelle, monte, entre, ferme l'écoutille. Il est 1 h 11 (5 h 11 GMT). L'exploration de la Lune est terminée. Mission accomplie. Succès total.
Cinq minutes avant que les astronautes ne regagnent leur habitacle, la NASA faisait d'ailleurs savoir que le réflecteur-laser qu'ils venaient d'installer fonctionnait parfaitement. L'observatoire Lick, de Californie, avais d'ores et déjà dirigé un faisceau de lumière cohérente, monochromatique et concentrée sur l'appareil qui l'a immédiatement renvoyé vers sa source, démontrant ainsi son bon état de marche.
Les astronautes repressurisent leur habitacle, les conditions normales vont être rétablies à bord et les deux hommes vont pouvoir se débarrasser de leurs encombrants scaphandres lunaires. L'opération doit prendre une heure.
La caméra lunaire transmet les dernières images de la Lune, elle cessera bientôt de fonctionner car les astronautes vont débrancher le câble d'alimentation afin de ne pas épuiser leurs batteries.
Les communications entre le module et le sol, interrompues un moment car Armstrong et Aldrin avaient débranché leur poste émetteur portatif, ont repris dès qu'ils se sont branchés sur l'émetteur de bord.
- Ménage dans la cabine
- La conquête de la Lune est consommée.
Il ne reste plus aux deux valeureux explorateurs qu'à faire le ménage de leur cabine, balayer vers la porte l'appareil photo - vide - qui leur a servi a photographier sous tous leurs angles les cailloux lunaires qu'ils ont ramassés, leurs bottes, leurs gants, leurs harnais de survie, d'autres détritus et déchets divers comme des sacs à nourriture vides et des sacs d'urine, dépressuriser de nouveau le "LM", ouvrir la porte, balancer sur la Lune leurs "ordures", refermer l'écoutille, represssuriser une dernière fois le module, manger et dormir.
Ils doivent se reposer onze heures de 2 h. 30 (6 h. 30 GMT) à 11 h. 30 (15 h. 30 GMT). Jamais repos n'aura été aussi bien gagné.
A 13 h. 55 (17 h. 55 GMT), ils doivent décoller de la Lune pour rejoindre la cabine de commande où gravite toujours, seul à bord, leur coéquipier, Michael Collins, une des seules personnes au monde qui ne put suivre leurs activités à la télévision. Collins, cependant, était tenu au courant des évolutions de ses camarades par contact radio. Il veillait d'en haut sur eux et quand on lui apprit que leur expédition s'était soldée par un triomphe et qu'ils étaient sains et saufs à bord du "LM", il manifesta sa joie et son soulagement par ce seul mot : "Alleluia."
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